Gaymard : Action et communication

Gaymard : Action et communication

La démission d’Hervé Gaymard vient clore lamentablement une semaine de polémique, lancée par les révélations du « Canard enchaîné ».
Cette semaine a été riche d’enseignements. Tout d¹abord, elle a prouvé que la « ligne » de Gaymard n¹était tenable que par temps calme. Un ministre peut bien dire : Je ne communique pas, je travaille ; cela n¹a rigoureusement aucun sens, lorsque les journalistes le suivent à la trace.
Par ailleurs, cette ligne était en elle-même une ligne de communication, une sorte de snobisme anti-communiquant, du Sarkozy à l¹envers. C¹était fort utile pour Chirac qui pouvait ainsi dresser des contre-feux contre son rival : chacun aura bien vu que le choix de Gaymard pour Bercy était surtout le choix d¹un anti-Sarkozy, aussi jeune (et même plus), mais faisant mine de fuir les médias, pour protéger sa famille quand Sarkozy ne cessait de l¹exposer, et pour travailler discrètement quand Sarkozy ne travaillait que devant les caméras. Ce choix était donc aussi un positionnement politico-médiatique.
Cette polémique nous a ainsi rappelé que communication et action, non seulement n¹étaient pas antinomiques, mais s¹appelaient mutuellement.
Une des faiblesses de la droite, à cet égard, tient à son incapacité à saisir les dossiers symboliques, sur lesquels travail de fond et propagande iront de pair. En face, que de dossiers à la fois profondément symboliques et techniques : des 35 heures à l¹ISF, en passant par la peine de mort ou la décentralisation première manière !
L’affaire Gaymard nous a également montré, une fois de plus, qu¹un homme pris dans le collimateur des médias craquera tôt ou tard. Et, s’il ne craque pas, ses proches le feront pour lui ! D’où l¹intérêt pour la droite de ne pas laisser le monopole médiatique à ses adversaires.
Dernier point : on s¹est interrogé sur l¹origine de la « fuite ». De façon évidente, elle vient de hauts fonctionnaires de Bercy ou de très proches collaborateurs du ministre, car, autant il était aisé de savoir que la famille Gaymard ne logeait pas à Bercy, autant peu de personnes connaissaient le loyer et le nom de l’agence immobilière ayant servi d’intermédiaire.
Plusieurs personnes ont émis l¹hypothèse que l’équipe
Sarkozy y soit pour quelque chose. Ce qui est certain, en tout cas, c¹est qu¹en dehors des socialistes et de la caste médiatique, il est celui qui en retire le plus de bénéfices. Un nouveau rival de sa génération disparaît pour quelque temps du paysage.


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Comments (4)

  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    Bien vu (du Canada ?)ami Thierry Orlowski: en tirant à boulets rouges sur Gaymard, Julia, etc. les journaux et leurs complices de la politique (de gauche et de droite, est-il besoin de le préciser ?)font oublier (font tout pour faire oublier) les grands problèmes de la France: chômage, dettes colossales, inefficacité grandissante de l’Education soi-disant “nationale”, problèmes liés à une immigration de moins en moins maîtrisée (comme les dépenses !), impositions en augmentation constante, faillite virtuelle de la SNCF (ce qui n’empêche pas les “cheminots” de se mettre en grève pour réclamer des “sous” !), de la “Sécu” (malgré les charges sociales accrues, la CSG et la CRDS), etc. En quelques jours, on a réglé le problème “GAYMARD” à partir d’un simple “coin coin”. Qu’attendent les prétendus “grands journaux” pour inciter à grands coups de tam-tam (mot qui s’impose, dans une France de plus en plus “multicultirelle” !)nos gouvernants à régler tel ou tel problème un peu plus crucial que celui d’un appartement de fonction ! Est-ce trop demander à une presse aux ordres dont on peut se demander combien elle compte de “stipendiés” (d’une façon ou d’une autre) du Pouvoir. Cordialement, Jean-Claude Lahitte

    10 mars 2005 à 17 h 37 min
  • Thierry Orlowski Répondre

    Cher lecteur, Tout cela est lamentable…Une vraie tarte a la creme!! L’espece de guerre des clans qui sévit actuellement au sein de l’UMP, par des membres de l’UMP est dégradant. Pourtant il s’en passe en France pendant ce temps-la : Le chomage augmente Les charges sociales augmentent La compétitivité des entreprises Francaise baisse. Le probleme Sécu est pas régler Le probleme de l’immigration n’est pas réglé. Le probleme du financement des retraites n’est pas réglé. Le probleme de la montée de la violence n’est pas réglé. Etc…Etc… Qu’est-ce qu’il faut faire pour que ces gens qui nous gouvernes se mettent au travail ? Le fasse bien ? possede du courage politique ? Moi je m’en fout que Mr. Guénard dispose de 600m2, 100M2 ou 3000M2….Mais le probleme, est que malgré tous ces avantages ils gouvernent toujours mal, sans courage, sans projets, sans solutions… Cordialement, Thierry Orlowski

    8 mars 2005 à 17 h 52 min
  • Adolphos Répondre

    Les hauts fonctionnaires des administrations sont tous socialistes. D’ou peut venir la fuite ?

    8 mars 2005 à 11 h 04 min
  • Paul Répondre

    souhaitons que cet individu, éphémère ministre des finances, disparaissent à tout jamais de la scène politique. Quoi qu’il fut un excellent élève de M. Abracadabran, M. Pschitt, le plus grand des voleurs et qu’à ce titre, il s’en est bien sûr inspiré. Quoi de plus normal. L’élève copie le Maître. En ce qui concerne Sarko, je ne suis pas sûr qu’il soit un modèle de vertu ( son intronisation à la tête du parti a couté un sacré paquet de millions !) Paillettes et grand tralalala. Ce Monsieur ne semble pas tellement regarder à la dépense… lorsque c’est pas lui qui paie bien sûr. Ami des étoiles du cinéma et de la TV son côté showbis révèle un train de vie fort couteux. Par ailleurs sa prestation télévisée avec le sieur Ramadan ne m’a pas vraiment convaincu. Sarko se tortillait au sujet du voile islamique en préconisant au lieu et place du dit-voile, un bandana pas trop grand mais pas trop petit non plus pour ne pas déplaire à l’électorat français musulman toujours plus nombreux et bientôt majoritaire. C’est un homme de compromis alors qu’il ne devait pas avoir de compromis, surtout dans un tel débat au sujet de l’identité de notre nation. Il fera illusion, une fois de plus …en attendant mieux.

    6 mars 2005 à 13 h 37 min

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