Les réformes : on en parle ou on les fait.

Les réformes : on en parle ou on les fait.

La gauche énarchique en peau de lapin l’a donc emporté à plates coutures dimanche dernier parce que les électeurs de droite l’ont délibérément laissée passer (voir la chronique d’Alain Dumait, p. 8).

C’est effectivement, pour Jacques Chirac, un vote-sanction. Comme c’est lui qui est principalement visé, on conçoit qu’il conserve le même premier ministre, lequel, dans le système de la ve république, aujourd’hui dévoyé, n’est rien d’autre qu’un super-chef de cabinet de l’Élysée, recevant ses ordres parfois du chef de l’État mais plus souvent de ses technocrates de conseillers.

On a même appris, par des indiscrétions, que les listes de candidats UMP à ces élections régionales n’avaient, le plus souvent, même pas été concoctées par les dirigeants apparents de ce parti, mais par les vrais patrons de cette machine, qui ont leurs bureaux au premier étage du palais du faubourg Saint-Honoré.

Dans un dialogue quelque peu surréaliste, cheffaillons politiques et fausses gloires médiatiques s’interrogent à perte de vue sur le point de savoir si le Premier ministre paie ou non sa volonté de faire des réformes, si celles-ci étaient insuffisantes ou excessives, si elles étaient justes ou pas…

Comme ce gouvernement n’a engagé, à ce jour, qu’une seule réforme importante, celle du financement des pensions du secteur public, on peut considérer qu’il n’a pas péché par excès de réformes. Et comme cette seule réforme a épargné les privilèges les plus injustes, à savoir ceux des personnels des entreprises publiques, on peut aussi ajouter que l’équité, si chère aux Français, n’a pas été dans ce domaine, bien respectée…

Pour le reste, mis à part quelques aménagements, d’ailleurs pas toujours bienvenus (sur les 35 heures ou les indemnités Assedic…), on a pour l’instant plus parlé des réformes qu’on ne les a faites.

Or, les réformes, si l’on veut en faire – et il est en effet plus qu’urgent de les réaliser, sur les terrains de la dépense publique et sur celui du contrôle de l’immigration, en premier lieu – doivent être menées le plus rapidement possible, afin que leurs effets bénéfiques apparaissent également le plus vite possible. Un chirurgien sait bien qu’il ne faut pas laisser trop longtemps un malade dans l’antichambre du bloc opératoire. Mais encore faut-il qu’il sache comment opérer. S’agissant de Jacques Chirac, il est permis de douter qu’il sache.

Partager cette publication

Comments (12)

  • philippe Répondre

    Une pensée me traverse l’esprit: je lis un article sur un pays dont la croissance prévue pour l’année à venir tournera autour de 2.5 à 2.8 % du P.I.B.,dont le ministre des finances a appliqué des réformes draconniennes et douloureuses ,qui ont déjà donné des résultats,reprise des investisements et léger redémarrage des embauches.Pays qui finance la recherche a hauteur de 3% du PIB.Pays dont le premier ministre est confronté à un risque poursuite pour corruption,sans avoir l’impudeur de faire voter ,par sa majorité au parlement,une loi sur une immunité qui le protégerait,comme en France ou en Italie.Ce pays en guerre,ISRAEL,on ne l’aime pas ,peut ètre pour ça

    6 avril 2004 à 14 h 30 min
  • philippe Répondre

    La lecture des réactions me laisse un gout d’amertume.J’ai 57 ans et comme Paul je pense repartie de zéro à l’étranger,parce que je ne peux concevoir que ma vie soit dirigée par des personnes qui n’ont aucun sens de la responsabilité.Il est abhérent de revoir les mèmes tètes prétendre avoir cette fois la bonne solution et d’autres ,les “extrèmes”,surtout à gauche,avoir autant d’accés aux médias avec si peu de résultats aux élections.Le courrier de Martina m’a attristé .C’est pourquoi ,peut ètre utopiquement, je voudrai recommencer ailleurs,J’aurai aimé lui donner un peu d’optimisme.

    6 avril 2004 à 14 h 08 min
  • Gustawson Répondre

    Chirac, l’UMP, les promesses de réformes …. Tout ça c’est du vent, des brises illusionnantes …. En refusant l’alliance avec “le seul vrai parti révolutionnaire”, la droite molle française s’esqt condamnée à l’echec. Les “privilégiés de droite” ont fait alliance avec les “privilégiés de gauche” pour réduire le peuple de France en esclavage et pour exploiter ce pays ….

    6 avril 2004 à 10 h 54 min
  • Paul Répondre

    A Daubresse…..pour la petite histoire, je n’ai pas de retraite. Je vais donc travailler jusqu’à ma mort. Mais je vis tres tres confortablement de mon savoir faire. J’avais une entreprise florissante en France mais vu la fiscalité et la disponibilité du personnel qui connait surtout leurs droits… et ignore volontiers leurs devoirs. J’ai donc – à 50 ans – recommancer à créer une entreprise à l’étranger qui marche tres b ien et paie des impots raisonnables avec du personnel qui ne regarde pas la mon tre. Reste à savoir si c’est au monde à s’adapter à la France ou à la France à s’adapter au monde ? Tout change et même tres v ite. Quand aux relents extremes droite, je suis fils et petit fils de déportés. Mon père était à Dachau et je suis marié à un e étrangère. Voila pour mon côté extreme droite. Je ne suis pas juif. L’imigration musulmane represente un grand danger car il n’y a presque pas d’intégration possible. On le voit déja avec le voile, les piscines pour les femmes etc. Il est 2 heures du matin. Je rentre du travail. Je suis parti à 8 h du matin. On a rien sans rien. Merci quand même Daubresse. Il y aurait encore beaucoup à dire mais demain le reveil sonne à 6h 3O

    6 avril 2004 à 0 h 17 min
  • albert li Répondre

    Vu tous les inconvénients que vous énumérez, on se demande pourquoi vous restez dans la fonction publique. Je suis donc enclin à penser qu’il n’y a pas une ligne de vraie dans ce que vous décrivez. D’autre part, de quel droit vous permettez vous de geindre sur votre retraite, alors que vous êtes favorisées par rapport aux salariés du privé? Dernière chose, critiquer l’orthographe d’un intervenant, c’est extrêmement petit, tout à votre image quoi. Que vous répondre, à part que vous reprenez sans exception tous les poncifs sur le secteur privé. Contrairement à ce que vous dites, nous ne sommes pas dans la même galère. Je refuse catégoriquement les monopoles soviétoïdes d’état. Je veux scolariser mes enfants où bon me semble, me faire hospitaliser comme je le veux, mettre moi même de côté pour ma retraite, m’assurer moi-même contre le risque maladie. Bref, je refuse votre société basée sur une fausse solidarité, qui oblige à payer toujours plus cher des services qui sont pas ou mal rendus. Restez dans votre tour d’ivoire, plus dure sera la chute.

    5 avril 2004 à 10 h 56 min
  • martina Répondre

    en lisant “Cassandre”, je vois que je tombe sur la France qui travaille. Moi, je fais partie de celle… “qui ne travaille pas”. J’ai commencé à bosser à 20 ans. Passé une saloperie de concours administratif à 21 ans – je ne peux, désormais, que regretter de ne pas m’être cassé les deux pattes ce jour-là. Je serais sans nul doute dans une meilleure situation financière. J’en suis à 32 ans de travail sans interruption, dont une vingtaine d’années à raison de 60 à 70 h /semaine (sans possibilité de récupérer, et sans heures sup, cela va sans dire mais je n’avais pas d’autre choix). Je viens d’apprendre que je devrais travailler jusqu’à 63 ans 1/2 alors que j’avais mes annuités à 58 ans, ce qui me garantissait un petit minimum : une retraite à 60 ans. Seul véritable avantage quand on a été très peu payé, qu’on a toujours tout déclaré, et si on considère comme je l’ai toujours pensé que la “stabilité de l’emploi” n’est pas un avantage mais un piège qui prive de toute chance de “rebondir”. C’est très difficile à accepter. Dans quel état on sera à cet âge-là (si on y arrive ! Avec les cancers et autres) quand on est déjà usé à 52 ans. Et pendant ce temps, l’entreprise, qui n’aime pas les vieux, a carte blanche… jusqu’à 2005 inclus pour envoyer tout ce petit monde en préretraite. Et elle ne s’en prive pas. C’est à tour de bras. La moyenne de fin d’activité dans le privé restera fixée à 57 ans 1/2. Pour nous, c’est l’inverse : la suppression des bonifications pour enfants (UN an, contre DEUX ans dans le privé) est rétroactive, avec effet d’avril 2003 ! Mais je voulais aussi écrire à “Observateur”, pour lui dire combien je suis toujours aussi surprise qu’on fasse autant de fautes, dans “la France qui travaille”. Maintien ne prend pas de t. Enfin, dans “il leurs tient un double langage”, le s n’est pas que superfétatoire, il est une faute grave. Tout ça n’a, il est vrai, que de moins en moins d’importance. Là où je vis, je subis déjà de plein fouet la suppression des services publics : plus de Poste ; des sections importantes de lycée ferment, empêchant une scolarisation correcte des gamins ; les urgences des hôpitaux ont commencé par fermer, et maintenant c’est la totalité qui ferme. Au seul profit d’une immense usine à légionellose, mais qui se trouve très loin. Préparons-nous aussi à avoir des hommes du feu… de 58 ans. Puis des garde-chiourmes de 67 ans et plus, en guise de profs. Dieu merci, mes deux enfants, de 32 et 28 ans, ne veulent pas d’enfants. Je ne peux qu’approuver. Un bémol toutefois : il faudra garder un petit nombre de ces fonctionnaires nantis et fainéants, qu’on engraisse, bande d’incapables, ne serait-ce que pour pouvoir leur taper dessus – ça défoule, quand tout va mal pour bien d’autres raisons. Lire le livre du Pr Belpomme “Ces maladies créées par l’homme” – 80 à 90% de nos cancers ayant pour origine l’environnement (au profit de QUI ? Le PIB va-t-il dans vos poches ?)Lisez-le et vous verrez qu’on est tous dans la même galère, on veut juste nous diviser pour mieux régner et… bon sang, ça marche ! Cordialement.

    4 avril 2004 à 15 h 46 min
  • DAUBRESSE Répondre

    Quand des citoyens qui ont un travail, en vivent bien,et peuvent souscrire des compléments de retraite confortables stigmatisent ceux qui veulent conserver ou (re)trouver un emploi; ou veulent bénéficier de leur retraite, dans les conditions contractuelles de leur profession, cela s’appelle le mépris a l’état pur. Vanter des réformes quand on est l’abri des conséquences, cela s’appelle de l’hypocrisie. Associer les dépenses publiques et le contrôle de l’immigration en parlant d’équité, cela a des relents que l’extrême droite ne renierait pas.

    4 avril 2004 à 10 h 46 min
  • Paul Répondre

    cela fait dix ans que je suis expatrié. Pas, mais vraiment pas, pour le plaisir, mais par nécessité. A cause d’une fiscalité délirante et d’une mentalité particulière.. Dans notre douce France, si un individu choisi d’entreprendre, de prendre des risques et de travailler dur, la récompense tient à un impot supplémentaire : isf. Faire payer les riches et travailler toujours moins c’est le credo français. Je reviens volontiers dans notre beau pays et constate hélas, un appauvrissement progressif et général. Surtout depuis l’apparition de l’Euro. Nos politiques opportunistes et corrompus ventaient les mérites de l’Europe comme un nouvel eldorado. Une imposture C’est la misère qui s’installe un peu partout. Ajouter à cela une imigration aux conséquences désastreuses don t les politiques son t les seuls responsables mais pas coupables et don t les problèmes ne fon t que commencer… le reveil aura un gout amer. Ce n’est pas les Chinois qui vont travailler pour payer les retraites des francais. Une situation similaire à l’Argentine pourrait dans 3 ou 4 ans voir le jour compte tenu du taux d’endettement colossal de notre douce – et insouciante – France. La réalité finit toujours par s’imposer. La France regarde l’avenir – et celle de ses enfants – à reculons. Elle risque d’en payer le prix fort pour les decennies à venir. Il est déjà trop tard.

    4 avril 2004 à 10 h 19 min
  • Adolphos Répondre

    Le socialisme est une religion. Or si la réalité ne correpond pas à celle-ci, c’est le plus souvent la réalité qui est nié que la religion. On comprend donc que le socialisme ne pourra vraiment s’écrouler qu’aprés un choc d’une violence tel qu’il interdise sa négation..

    4 avril 2004 à 1 h 11 min
  • Pérand Répondre

    Monsieur Rouxel, Effectivement, je crois tout comme vous qu’il y a vraiment lieu de s’interroger sur la capacité de Monsieur CHIRAC à réformer. Ses discours sont bien trop dissonants, en décalage complet avec ses prétendues intentions. Ce Président n’est décidément pas sérieux, à l’image de son discours de Mercredi dernier. Ce fameux discours n’était en fait qu’un discours piège dans lequel il a fait intervenir, avec une certaine malice, les jeux de pouvoir, la victimisation, l’admiration de soi. Ce discours n’était que manipulation, récupération du mécontentement des citoyens afin de mieux pouvoir en jouer pour arriver à ses fins. Et quelle image n’a t-il pas de lui-même ? Ce mercredi soir, Monsieur CHIRAC n’était vraiment pas avare de qualificatifs élogieux pour lui-même: volontaire, enthousiaste, confiant en l’avenir, contrôlé, calme etc etc…Ceci étant, je partage assez bien sa vision des françaises et des français, à savoir: des gens pessimistes, peu ambitieux, sans dynamisme, des gens qui ne pensent qu’à se lamenter sur leur sort, qui n’ont qu’une seule envie: s’embourber encore un peu plus au point de voter pour le parti des mangeurs d’ortolan. Donc à mes yeux, ce pays n’est donc plus réformable pour 2 raisons: a) Parce qu’il est dirigé depuis 30 ans par des gens qui se sont désinterressés de leur mission, qui n’ont aucune ambition pour la FRANCE (contrairement à DE GAULLE). b) Parce qu’au fond, les citoyens de ce pays ne veulent pas de réforme, ne sont pas prêts au moindre effort pour se sortir du bourier dans lequel l’idéologie socialiste les a mis. Ils préfèrent l’immobolisme, laisser les choses se dégrager lentement mais surement, jusqu’au jour où ces attitudes peu responsables, laxistes finiront par se retourner contre eux…..Ce jour là, il faudra bien qu’ils se prennent en charge…..

    3 avril 2004 à 22 h 02 min
  • Observateur Répondre

    Peut-on parler de réforme à propos de la pseudo réforme des retraites : maintient d’un système non viable, fortement inégalitaire et immoral car il spolie les français d’un montant toujours plus grand de leur revenu, avec l’espoir de toucher toujours moins à la retraite dans l’attente d’une faillite finale, maintient de la plupart des privilèges de la fonction publique… La vérité est que ce gouvernement très Chiraquien “de droite” ne veut pas faire de réformes parce que c’est un gouvernement socialiste. Mais pour abuser les quelques électeurs qui lui restent encore, il leurs tient un double langage, se déclarant libéral alors que la politique en France n’a jamais été autant socialiste, disant qu’il fait des réformes alors qu’on n’en voit pas la couleur, affichant sa bonne volonté alors que la moindre protestation des syndicats et autres gauchistes est le prétexte à retirer un commencement de début de réforme, en oubliant les promesses au passage… De toute manière, il y a déja un parti socialiste officiel, le PS. Il n’est pas nécessaire de voter pour d’autres. Bah, ce n’est pas grave puisqu’il y aura toujours des gogos pour voter pour l’UMP/UDF.

    3 avril 2004 à 20 h 07 min
  • CASSANDRE Répondre

    N’empêche que le vote des 21 mars, et plus encore celui du 28 mars (à cause de la participation élevée, qui montre qu’il ne s’agit pas d’un malentendu) sont très inquiétants. Car il montre que le pays retourne à ces vieux démons : sclérose, refus de se mettre à l’heure mondiale, crispation sur les intérêt acquis, retour aux vieilles lunes socialistes et étatistes. C’est une victoire de la France qui ne travaille pas sur celle qui travaille. Avec une mentalité pareille de la part de la majorité des électeurs, nous ne sommes pas sortis de l’auberge : déficits accrus, fiscalisme, bureaucratie tatillonne, peut-être même à moyen terme sortie de l’Euro, lorsque les autres pays de l’UE en auront assez de financer notre irresponsabilité collective.

    3 avril 2004 à 18 h 51 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *