Zone euro : vers la dislocation

Zone euro : vers la dislocation

J’ai comme l’impression que le Gouvernement nous mène en bateau, et perd son temps à réfléchir sur ce qu’il pourrait faire ou proposer pour sortir de la crise de l’euro. Il n’a, en réalité, aucun moyen.

La solution ne peut pas être financière. Personne ne peut plus mobiliser une masse d’argent suffisante pour dégager une marge de manœuvre significative. Et ce n’est d’ailleurs pas en atténuant les effets à coups de milliards qu’on supprimera les causes.

En outre, c’est ridicule : on ne portera pas secours aux pays fragilisés par le surendettement en les endettant davantage !
On n’échappera donc pas à la dislocation de la zone euro, même si la plupart des dirigeants politiques ne veut pas en entendre parler.
Le moment approche où ils ne pourront plus l’éviter : les écarts de performance, et donc de besoins, entre les différents membres ne sont plus supportables, et la crise ne fait que les aggraver.

L’idée d’un ministre européen de l’Économie, outre qu’elle est politiquement inapplicable, est bien dans la tradition de notre Haute Administation : défier la réalité par autorité administrative interposée.

Il y aura donc dislocation. Les pays fragilisés ne sortiront pas de l’euro
: l’effondrement de leur monnaie qui s’ensuivrait, s’il leur permettrait de renouer avec la croissance, les empêcherait définitivement de faire face à leurs dettes en euros ou en dollars et, très probablement, aucun chef d’État n’accepterait de se mettre ainsi en faillite.

Comme je l’ai suggéré l’an dernier (n° 752), la sortie de l’Alle­magne
, qui ne veut plus payer éternellement pour les autres, paraît la seule solution.
C’est sans danger pour elle : sa monnaie nationale retrouvée sera aussi solide que l’euro – et même davantage, puisque gérable sur des critères maîtrisables, et débarrassée des canards boiteux.

Les pays n’ont pas d’amis, seulement des intérêts
. La prétendue solidarité européenne n’existe pas, et Mme Merckel devra entendre ses électeurs.
Quant aux canards boiteux, leur cher euro deviendra bon marché, ce qui fera du bien à tout le monde !
Bien sûr, le principe inepte de la gestion d’une monnaie unique entre 16 pays divergents subsistera, jusqu’au prochain clash qui fera sortir le meilleur, comme l’Allemagne avant lui, et ainsi de suite, jusqu’à la « chute finale »…

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Comments (7)

  • Anonyme Répondre

    LS : " L’honnêteté  m’oblige à vous indiquer que je ne suis pas moi-même l’auteur de ces quelques vers."
    –     Peut-etre, mais vous n’en etes pas loin : J’ai reconnu votre style!
    Content que vous soyez "assez pris", et je reconnais avoir un peu cette chance également : c’est bon signe!

    Best,

    Mancney

    11 septembre 2011 à 21 h 55 min
  • Anonyme Répondre

    @ Mancney,

        L’honnêteté  m’oblige à vous indiquer que je ne suis pas moi-même l’auteur de ces quelques vers. Mais j’essayerai d’y faire un jour la suite que vous réclamez. Je suis assez pris ces temps-cis.

    11 septembre 2011 à 19 h 27 min
  • Anonyme Répondre

    Sembour : "Je comblerais la femme, et trahirais l’Allemande !"
    –       Remarquable. Vraiment. Enfin un post de grande qualité!
    Je crois voir qu’il y a un peu de place pour une suite… Please, Sembour,
    offrez nous la suite.
    Merci pour enchanter un peu ce triste forum.

    Mancney

    11 septembre 2011 à 17 h 11 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    LS: il faut traduire cela en allemand, c’est trop beau!

    10 septembre 2011 à 20 h 39 min
  • ozone Répondre

    Sarkozy va s’accrocher comme un morpion a l’euro,une disparition de la monnaie inique le fragilisera en vue des éléctions.

    La position de l’Allemagne est 100% sghyzophrène,ils ne veulent plus payer mais faire partie de l’euro élimine la contrainte des changes.

    Plus de 45% de leur commerce se fait vers l’Europe et la fin de cette devise rendra leurs productions inabordables pour un grand nombre de citoyens des autres pays.

    Bref,ils nous on foutu dans une de ces m….. en n’ayant JAMAIS voulu écouter les avertissements.

    10 septembre 2011 à 13 h 24 min
  • Anonyme Répondre

    La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.

    Nicolas :
    Madame, l’heure est grave : alors que Berlin danse
    Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
    Voyez la verte Erin, voyez l’Estrémadoure
    Entendez les Romains : ils appellent au secours !
    Ils scrutent l’horizon, et implorent les Dieux.
    Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
    Attendent de vous, madame, le geste généreux !
    De leur accablement ils m’ont fait l’interprète :
    Leur destin est scellé, à moins qu’on ne leur prête
    Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
    Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider…

    Angela :
    Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu’il y a méprise
    Folle étais-je de croire à une douce surprise
    En vous suivant ici seule et sans équipage
    Je m’attendais, c’est sûr, à bien d’autres hommages !
    Mais je dois déchanter, et comme c’est humiliant
    De n’être courtisée que pour son seul argent !

    Nicolas :
    Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand
    Vos attraits sont troublants, mais il n’est point décent
    D’entrer en badinage quand notre maison brûle !
    Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
    Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
    La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
    Nous sommes aujourd’hui tout au bord de l’abîme
    Vous n’y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
    Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
    Qu’on les châtie un peu, mais votre main de fer
    Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d’effroi !

    Angela :
    J’entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
    L’ouvrier mécontent, le patron en colère.
    Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
    L’or du Rhin, c’est leur sueur et leur habileté.
    Et vous me demandez, avec fougue et passion
    De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
    Ce serait trop facile et ma réponse est non !

    Nicolas :
    On ne se grandit pas en affamant la Grèce
    En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
    Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
    D’être des épiciers et non pas de vrais chefs !
    Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
    Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
    Desserrez, je vous prie, le nœud de l’escarcelle !

    Angela :
    Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
    Votre éloquence est grande et mon âme chancelle…
    Mais si je disais oui à toutes vos demandes
    Je comblerais la femme, et trahirais l’Allemande !

    9 septembre 2011 à 21 h 46 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Comme je l’ai suggéré l’an dernier (n° 752), la sortie de l’Alle­magne, qui ne veut plus payer éternellement pour les autres, paraît la seule solution.>>

    L’Allemagne ne va pas prendre l’initiative de sortir de l’euro. Elle va attendre sagement que ses partenaires lui suggèrent de le faire pour leur plus grand bien. En choississant la première option elle se ferait accuser d’avoir fomenté la crise pour pouvoir en profiter.
    Nous vivons en effet dans une période où ce sont les cancres et les flemmards qui dictent leurs lois à ceux qui se comportent normalement. Triste époque!

    8 septembre 2011 à 11 h 41 min

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