La caste, sempiternelle donneuse de leçons

La caste, sempiternelle donneuse de leçons

Arte a décidé de suspendre toute coopération avec la télévision publique polonaise TVP, tant que la chaîne franco-allemande « n’aura pas l’assurance que la liberté d’expression, le pluralisme éditorial et l’indépendance de la télévision publique en Pologne sont garantis » selon les termes d’un communiqué du 29 janvier.

Naturellement, ce qui est visé, c’est la fameuse loi sur les médias publics récemment votée en Pologne.

Que voici une martiale déclaration et un mâle courage au service de la démocratie et des droits de l’homme !

Le problème, c’est que tout cela n’est guère crédible.

Tout d’abord, il est fort peu vraisemblable que la loi polonaise signifie une suspension des li­bertés publiques. Tout au plus verra-t-on davantage, à la télévision publique, les figures du « populisme » catholique qui a triomphé lors des dernières élections au point que la Pologne est le premier pays européen à être totalement débarrassée de la gauche au parlement.

Il n’existe aucun monopole étatique en matière de télévision et, à supposer que la ligne éditoriale de la TVP change substantiellement (ce qui est loin d’être sûr), rien n’empêcherait les adversaires de lancer des chaînes concurrentes.

Mais, surtout, cette déclaration n’est pas crédible de la part d’Arte, comme le rappelle excellemment Nouvelles de France.

Arte n’avait, en effet, pas émis la moindre protestation lorsque le précédent gouvernement polonais avait viré sans ménagement presque tous les journalistes conservateurs. Il est vrai que les journalistes conservateurs sont des « dangers pour la démocratie » quand les journalistes socialistes ne songent qu’à se dévouer pour elle !

Plus drôle encore, l’actuel président d’Arte, Peter Boudgoust, vient de montrer ce que valait son indépendance à l’égard du pouvoir politique.

Comme président de la chaîne publique SWR, il a obéi aux présidents de Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat et a refusé d’inviter les dirigeants du parti anti-immigration Alternativ für Deutschland.

Il n’est donc pas très bien placé pour faire la leçon aux médias polonais.

Décidément, on comprend que les Polonais répondent aux autres Européens, qui se permettent de les admonester : « Protégez vos femmes, pas notre démocratie » !

Ils ont raison. Messieurs les dirigeants français, occupez-vous donc de notre pays. Il sera toujours temps ensuite de regarder ce qui se passe ailleurs…

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