Le médicalisme a supplanté le christianisme

Le médicalisme a supplanté le christianisme

Lorsqu’on étudie l’histoire des religions, on est frappé par un dénominateur commun à leur naissance : le prêtre est tout d’abord un guérisseur. Le sorcier, le chaman, le mage et même le « messie » sont avant tout des êtres qui soignent les maladies des humains et parfois les guérissent, gagnant ainsi reconnaissance et prestige.
Puis leurs adeptes et leurs disciples constituent peu à peu une corporation, une caste, un clergé qui élabore une mythologie et une idéologie, empruntant d’ailleurs aux précédentes, puis subjugue les populations et s’approprie bientôt un pouvoir que ses possesseurs prétendent « spirituel » mais qui est pleinement économique et politique.
Tous les humains craignent la souffrance et la mort. Quiconque peut les éloigner d’eux, ou simplement atténuer la crainte qu’ils en ont, y gagne aussitôt une énorme influence. Dès que le malade ressent les premiers bienfaits de l’action thérapeutique, fussent-ils minimes, se déclenche un processus complémentaire d’ordre psychologique, un sentiment fait de confiance, d’espérance et d’optimisme qui stimule puissamment le système immunitaire et dynamise le métabolisme. Ce phénomène, aujourd’hui connu sous le nom d’« effet placebo », s’ajoute à l’effet purement physique et lui permet souvent de franchir un seuil au-delà duquel l’organisme bascule vers la guérison.
L’effet placebo est donc l’illustration pratique du fameux dicton : « C’est la foi qui sauve ». L’effet placebo est l’effet de la foi. Car ce que l’homme croit très fortement agit à l’intérieur de lui-même plus puissamment que quoi que ce soit d’autre, bénéfiquement ou maléfiquement. Aussi est-il possible d’utiliser la foi pour manipuler les humains et les gouverner à sa convenance. C’est ce que font et ont toujours fait les prêtres de toutes les religions, innocemment pour la plupart, puisque croyant souvent eux-mêmes à la valeur de leur action.
Mais l’innocence dans l’intention n’atténue en rien la culpabilité dans l’acte. Quiconque s’approprie la conscience des hommes et utilise leur foi pour diriger leur destin cimente les pavés de l’enfer, quel que soit le paradis dont il rêve.

Le règne de la méthode Coué

Au fil des temps et des générations, les actes thérapeutiques réels disparaissent pour faire place à un corpus d’actes symboliques, de rituels et de cérémonies qui ne sont que de purs « placebos » collectifs, susceptibles néanmoins d’une certaine efficacité, notamment au titre d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. Il a été établi en effet que les cérémonies religieuses avaient sur les croyants un effet similaire à celui des tranquillisants.
On comprend donc que la France, qui compte l’une des plus fortes proportions d’incroyants au monde (40 % selon le dernier sondage 2004/2005 de « Sélection du Reader’s Digest »), soit aussi la championne de la consommation de tranquillisants et de médicaments de toutes sortes. (Nous consommons deux fois plus de somnifères que les Allemands, trois fois plus d’antidépresseurs que les Italiens ou les Espagnols, sept fois plus de tranquillisants que les Britanniques !). Il semble d’ailleurs que la consommation de drogues médicales ait augmenté chez nous au cours du XXe siècle proportionnellement à la diminution de la pratique religieuse, comme s’il s’établissait entre elles un système de vases communicants.
Tout se passe comme si les individus qui, dans les nations développées, perdent la foi religieuse sans disposer personnellement de la puissance organique et spirituelle nécessaire à la foi en soi-même, se rabattent sur la médecine, qui devient pratiquement pour eux une religion de substitution. Le prétendu « pays des droits de l’homme », où la liberté individuelle se réduit chaque jour comme une peau de chagrin, écrasée par la fiscalité abusive et la bureaucratie tâtillonne du dernier État collectiviste d’Occident, est en train de sombrer dans un magma de superstitions où la seringue se substitue au goupillon, le vaccin à l’eau bénite et le chapelet de pilules multicolores à celui de boules de buis.
Traquant tous ceux qui soignent en dehors de leurs dogmes, surtout s’ils guérissent (et nul doute qu’ils eussent condamné Jésus-Christ pour « exercice illégal de la médecine »), les inquisiteurs médicalistes français ont réduit à néant le droit élémentaire de chaque citoyen d’un pays libre de s’adresser à qui il veut pour soulager ses maux. La nouvelle religion a conquis le pouvoir et, par le biais de la Sécurité Sociale, confisqué notre économie !

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Comments (7)

  • cast Répondre

    Comme d’habitude Pierre Lance dit n’importe quoi. 1)L’effet placebo n’est pas le résultat de la foi:l’effet placebo existe chez l’animal 2)que la science,dans son ensemble , ait plus ou moins remplacé la religion,c’est une évidence.Mais le problème posé est en fait le rapport au vieillissement et à la mort.Dans nos sociétés,les gens ne vieillissent plus et ne meurent plus parmi nous.Dès lors,c’est cette distanciation physique qui fait croire que vieillir et mourir sont anormaux.Exactement de la même manière que la fréquentation exclusive des grandes surfaces peut faire oublier que tous nos produits viennent de la terre.

    5 juillet 2005 à 10 h 35 min
  • R. Ed. Répondre

    @ Adolphos : on peut citer Mazzarin, Richelieu, le Père Joseph. Au Moyen-âge, les princes-évêques de Liège. Pour les trois premiers, ce furent eux qui en fait tiraient les ficelles et pour les Liégeois, prince ou roi, quelle est la différence ? Le titre ? Peut-être mais pas la fontion. D’accord, Notger n’était pas prêtre, il était plus gradé, mais quelle est aussi la différence ? Curé, chanoine, évêque, hommes d’église ! Roi, prince, consul, hommes d’état !

    19 juin 2005 à 10 h 55 min
  • Thierry Répondre

    Etrange exercice de rhétorique. L’effet placébo n’est pas plus opérant chez les athés que chez les croyants. Chaque culture dispose de ses propres drogues: les tranquilisants en France, l’alcool ou autres stupéfiants ailleurs, voire les produit ultrasucrés comme aux E.U où l’espérance de vie recule à cause de l’obésité. La foi n’empèche pas les polonais à avoir recours à la vodka! Montaigne parle déjà de l’effet placébo (“Essais” t1,21) à une époque où la religion est encore toute puissante. Ce que l’onconstate avec les rites religieux est également vrai avec les rites paiens. Ainsi, un militant régulier au P.C.F, assidu aux diverses réunions et manifestations aura peu recours aux tranquilisants. Faut-il généraliser ce remède? La nécessité de la fin de la sécu et son remplacement par des assurances privées n’a qu’une justification: l’efficacité. Le reste n’est que littérature.

    16 juin 2005 à 9 h 57 min
  • Adolphos Répondre

    “Puis leurs adeptes et leurs disciples constituent peu à peu une corporation, une caste, un clergé qui élabore une mythologie et une idéologie, empruntant d’ailleurs aux précédentes, puis subjugue les populations et s’approprie bientôt un pouvoir que ses possesseurs prétendent « spirituel » mais qui est pleinement économique et politique.” Hu ? C’est assez Marxiste comme analyse. Les mythologies sont des systémes d’explication du monde et sont les sciences, philosophie, méthaphysique de l’antiquité. Pourquoi dire alors qu’il s’agit de subjuger les populations ? Certes les prétres ont une influence, ceux sont des intellectuels, mais historiquement ce sont les guerriers qui commandent, et aux pretres aussi. Je cherche le nom d’un roi qui fut pretre chez les Indo-Européens..

    15 juin 2005 à 7 h 09 min
  • Bryan Travis Répondre

    Comment, en tant que lecteurs de journaux de droite libertaire, devrait-on agir, d’apres M. Lance, pour soulager les maux (maux specificiquement francais d’apres M. Lance) dont il parle? Lisant en diagonale les deux reponses, nous pouvons enregister en rigolant l’avis de ‘AAAVAM( :-))) ), qu’il faut “respecter les instructions de l’Afssaps”, ou bien nous pouvons arreter tout contemplation utile en repetant que “la nature humaine” etant ce qu’il est, c’est foutu, blah, blah, blah. Avec cela, nous pouvons, tant pis, reprend M. Lance pour essayer d’voire plus claire. Ce liberatarien eclaire croit que c’est l’etablissement medicale qui est a blamer. C’est prendre un symptome pour sa cause veritable. Au faits, =La France=, c’est a dire les les electeurs, par leur choix de laisser leurs elus centraliser les decisions sur: l’offre et la demande, les prix, les canaux de distribution, les titres etc, ont foutu le bordel comme ca c’est vu partout aillieurs ou on a CRU dur comme fer que l’etat pourrait mieux reguler les choses. Qu’ils soient deprimes ou anxieux aujourdhui n’est pas tres mysterieux, car ils ont laisser l’etat faire de meme un peut partout aillieurs, pas seulement dans la domaine medicale. -Votre humble serviteur Texan

    13 juin 2005 à 8 h 05 min
  • AAAVAM Répondre

    Pour Information Monsieur Xavier BERTRAND Ministère de la Santé 8, avenue de Ségur 75007 PARIS Paris le vendredi 10 juin 2005 Monsieur le Ministre, Nous vous félicitons vivement pour votre nomination au poste de Ministre de la Santé et des Solidarités, et nous vous souhaitons bonne chance et bon courage à un poste où le lobbying des laboratoires pharmaceutiques, le corporatisme et le conservatisme des professions de santé, ainsi que l’incompréhension des populations, ne vous faciliterons pas les prises de décisions. Notre Association a reçu plus de 5000 témoignages depuis 1992, concernant des accidents et des maladies liés aux ” risques ” des médicaments. La plupart des victimes qui ont demandé réparation de leurs préjudices suivent un véritable chemin de croix en raison de la partialité des expertises médicales. Les difficultés rencontrées par les victimes pour être indemnisées reflètent un manque de couverture de la part des Compagnies d’assurances et des Mutuelles IARD. Les cotisations et les primes payées par le corps médical et les laboratoires sont totalement insuffisantes pour assurer les ” risques ” figurant dans le R.C.P. des ” produits de santé “. Quelques mesures décidées par le Professeur Philippe Douste-Blazy ont permis de faire fléchir les prescriptions hallucinantes de tranquillisants et de somnifères dont la France détient le record. La ” une ” du Figaro du 2 juin 2005 stigmatisait, la mise sous ” camisole chimique ” de la population française. L’addiction à ces substances psychostimulantes est un grave problème de Santé Publique qui a fait l’objet d’un rapport en 1996 à Monsieur le Ministre de la Santé le Docteur Hervé Gaymard. Ce mémoire accablant pour les industriels et les médecins, ainsi que l’État est resté sans suite… Si la dépendance aux benzodiazépines et apparentés représente un grave fléau, le fait que ces anxiolytiques incitent à la violence contre autrui et parfois soi-même nous semble être l’horreur dans l’effroyable. Ces psychotropes favorisent le passage à l’acte suicidaire, ils sont également présents dans des massacres, tueries familiales, abus sexuels sur mineurs, accidents du travail et de la circulation, hypocondrie…. Pour faire diminuer le nombre des suicides et homicides, ainsi que les autres accidents médicaux légaux, il faut obliger les médecins à respecter les instructions de l’Afssaps. En réduisant drastiquement les prescriptions de tranquillisants et de somnifères, le nombre de morts par autolyses diminuera et du même coup le déficit abyssal de l’assurance maladie. Nous restons à la disposition de votre cabinet et nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de notre plus haute considération. Georges Alexandre Imbert Président de l’AAAVAM http://www.aaavam.com

    12 juin 2005 à 14 h 41 min
  • Jean-Michel BLOUZARD Répondre

    Bien que venant d’un agnostique, peut-être même athé, j’ai bien apprécié cette manière de voir la religion. Il est vrai que Jésus a passé plus de temps à guérir les malades qu’à prôner une Justice terrestre qu’il savait impossible. Malgré l’Évangile de ce jour tout cela semble un peu oublié. Mais la nature humaine reprend le dessus et plus grand chose ne la canalise, du moins chez nous. Amicalement.

    12 juin 2005 à 11 h 42 min

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