Arrêtez donc de taper sur les « riches » !

Arrêtez donc de taper sur les « riches » !

Le « Capital », livre de Thomas Piketty qui rencontre un vif succès aux USA, soutient qu’il y a toujours eu, depuis le XVIIIe siècle, une étroite minorité de super-riches (on s’en doutait un peu…). Il ajoute qu’une fois leur fortune faite, le capital de ces super-riches se reproduisait tout seul, plus vite que ne s’accroissait la production en général et cela au détriment des autres, alors que leur argent aurait pu être mieux utilisé par l’État dans l’intérêt général.

Pour soutenir cette thèse, M. Pi­ketty n’utilise que des statistiques pauvres ne portant que sur un seul indicateur monétaire : les avoirs (ignorant que tout développement économique est un processus multidimentionnel très complexe).

Et il propose, au terme d’une étude longue et détaillée, de créer un impôt très fortement progressif sur les patrimoines pour laminer ceux-ci jusqu’à épuisement (gros clin d’œil à Karl Marx !) et détruire la spirale inégalitaire.

Outre le fait qu’il est effarant de prétendre que des écarts de richesses aussi démesurés n’ont rien à voir avec l’esprit d’entreprise (car c’est méconnaître le fait qu’une fortune est, en soi, une entreprise qui doit se gérer créativement pour ne pas s’effondrer), c’est mésestimer le rôle qu’elles jouent comme mo­teur de croissance et de financement de l’économie.

Sans riche et sans actionnaire espérant le devenir, il reviendrait à l’État de tout faire, alors que tout le monde sait que l’économie administrée de manière autoritaire a échoué partout dans le monde. Qui peut croire que des bureaucrates isolés de la vie économique réelle réussiraient mieux que ceux qui, sur le terrain, savent bâtir et accroître inventivement leurs fortunes avec le savoir-faire nécessaire et en prenant tous les risques nécessaires ?

Bien sûr, en se servant de l’argent des autres, des « contribuables », l’État donne l’illusion facile qu’il est à l’origine de réalisations mirifiques tant dans les domaines économiques que culturels et sociaux, mais que pourra-t-il faire quand il aura dépouillé tous les riches et réduit les pauvres à la misère, comme cela est en train de se passer à l’heure actuelle ? Et puis à qui emprunter s’il n’y a plus de riche, ni de candidat pour le devenir ?

Si l’on veut garder un minimum de liberté et de possibilité de vivre mieux en travaillant, ce qui est le souhait de l’immense majorité des gens, il faut se garder de l’inflation constante et calamiteuse de l’État et de ces forcenés de « l’anti-inégalité » qui ne rêvent que de nous faire goûter aux joies des lits de Procuste pour tous.

Un conseil à M. Piketty : au lieu de démontrer, à force d’anachronismes, qu’il y a toujours eu des riches stériles pour la société, ne vivant que de rentes (comme si les riches d’hier étaient les mêmes que ceux d’aujourd’hui), essayez de comprendre comment, dans un pays, se créent des richesses qui profitent, en définitive, plus à tout le monde qu’aux richissimes eux-mêmes.

Serge Douplitzky

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Comments (10)

  • Chatap Répondre

    J’ai lu une page et demi de Piketty !
    ça m’ a suffi ! Dans le genre mauvais plagiat, à commencer par le titre,même du XXI ° siècle, c’est un sommet (et une somme que je n’ai pas mise ! pas de temps à perdre avec..)
    C’est du revômi marxo-ce qu’on voudra !) Absolument sans intérêt !

    25 décembre 2014 à 20 h 00 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      Piketty ( et colégram ) a fait une découverte d’ économie politique fondamentale : ” plus l’ argent est concentré dans quelques ( rares ) mains et plus il y a de disparités ” Entre nous Eustace Mullins avait démontré de façon saignante en … 1952 comment, par qui et dans quelles mains l’ argent a été à la fois créé et donc concentré … ce fut le seul livre qui fut brulé en autodafé, par décision de justice en Europe après 1945 parce qu’ il révélait comment fonctionnait le Monde ( financier ) depuis un siècle … ce livre eut pour inspirateur l’ immense poète américain Ezra Pound … mais tous deux n’ étaient pas … ” marxistes ” et encore moins ” capitalistes financiers ” …. la boucle sera bouclée avec le T.A.F.T.A. traité cent fois plus asservissant que celui dit de Lisbonne qui n ‘ était qu’ un amuse-gueule … il serait intéressant que les ” 4 V² ” informe ses lecteurs sur ce Traité de Servage dont un des fourriers en Europe est l’ associé levantin par Goldman-Sachs interposé !

      25 décembre 2014 à 21 h 15 min
  • revizor Répondre

    Quand “l’économiste” Piketty se prend pour Karl Marx en lui piquant un titre de son oeuvre ça prouve bien la médiocrité du personnage qui est un vulgaire démagogue.

    24 novembre 2014 à 0 h 15 min
    • Jaures Répondre

      Avant de juger d’un livre, lisez-en au moins le titre: “Le capital au XXIème siècle”. Je ne crois pas qu’il s’agisse du titre du livre de K.Marx.

      Pour le reste, inutile de répondre à des commentaires écrits par des personnes qui n’ont sans doute pas lu 1 des 900 pages de cet ouvrage qu’on peut discuter mais qui est la somme d’un travail particulièrement abouti.

      Ce “personnage médiocre”, revizor, a été traduit et publié aux Etats-Unis par Harvard university press. Son livre a été salué (et critiqué) par des prix Nobel comme P.Krugman. Il est invité pour des conférences (des vraies, pas des stand-up devant un public conquis) dans les universités les plus prestigieuses.
      Une “médiocrité” dont beaucoup devraient s’inspirer.

      25 novembre 2014 à 11 h 45 min
      • goufio Répondre

        @Jaurès-Vous pourriez relire Le Capital – livre 1 à la page 633 : Le procès d’accumulation du capital, mais en changeant de lunettes.

        29 novembre 2014 à 13 h 44 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ” un travail abouti ” ou plutôt embouti car si The Guardian lui a attribué toutes les qualités ” scientifiques ” requises pour une telle oeuvre ( comme ” le Monde ” , ” Libération ” etc .. ) ” the Economist ” , ” 24 Ore ” , ” die Welt ” etc … on relevé un nombre impressionnant de statistiques fausses ou plus exactement ” faussées ” à dessein de la démonstration … personnellement je n’ ai pas lu le ” pavé ” ( dans la mare ) deux de mes fils l’ ont fait et n’ y ont pas trouvé beaucoup d’ idées personnelles

        25 décembre 2014 à 21 h 25 min
  • Jacky Social Répondre

    @Thom”Pouce” Piketty: des riches stériles parce qu’ils ont rentiers? Au moins ils n’emmerdent personne. Quant à la pauvreté, n’est-elle pas stérile, elle, la pauvreté? Surtout quand elle est entretenue par un état PS amoureux de sa clientèle avec l’argent des autres. Ca, c’est pas stérile? Excellent texte de Serge Douplitzky.

    21 novembre 2014 à 22 h 57 min
  • Guy Marquais Répondre

    oui, et commencer à supprimer l’ISF ne serait pas une mauvaise mesure; même si rien ne pourra remplacer les pertes occasionnées par ce prélèvement qui n’a été institué que pour faire plaisir à ceux qui ne le payent pas !
    Mais le législateur, pour fourbe qu’il ait été n’avait probablement pas prévu qu’il coûterait si cher à la nation § Eh oui, sortir les toiles de Maîtres des actifs n’a pas suffit ç conserver en France les principaux ” contributeurs” …
    N’est-ce pas monsieur Fabius !
    On a appauvri les épargnants sans enrichir les pauvres …. chapeau l’artiste !

    20 novembre 2014 à 13 h 45 min
  • goufio Répondre

    EXCELLENT

    Merci de votre billet.

    En effet, M PIKETTY dont je lis régulièrement mes ouvrages ( deux sur la richesse XX et XXI s et les six éditions de L’économie des inégalités) fait toujours l’approche quantitative alors qu’à l’intérieur de la population des riches celle-ci change régulièrement. Il suffit de lire les rapport détaillés nommés des riches paraissant régulièrement. Le dogmatisme et la nostalgie marxistes n’ont pas disparu, le manque de courage, l’envie, la jalousie prennent la forme du discours universitaire auxquels la contradiction n’est pas permise par nos médias “ultra-libéraux” dominés par le “grand kapital”.

    Au fait, M. Piketty n’a pas dit ce qu’il allait faire des royalties perçues par son succès de librairie, quand même rédigé pendant ses heures de travail avec les moyens mis à sa disposition par la société. Comme son esprit l’évoque régulièrement ce travail n’a que comme origine la société qui lui a mis tous ces moyens en mains pour cet ouvrage. Il serait bien qu’il suive personnellement son principe et redistribue l’intégralité des gains capitalistes réalisés et en fasse état médiatiquement, qu’il donne l’exemple en un mot !!!!

    Merci et bonne journée Monsieur Douplitzky Serge

    20 novembre 2014 à 7 h 40 min
    • goufio Répondre

      J’ai fait une petite erreur d’écriture que vous aurez certainement réparée. J’ai écris “mes ouvrages” au lieu de “ses ouvrages”.
      Excusez-moi

      20 novembre 2014 à 7 h 43 min

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