Benoît XVI etles libertés économiques

Benoît XVI etles libertés économiques

Un cardinal allemand succède à un cardinal polonais. Un homme qui, en économiste, en philosophe et en théologien, a passé sa vie à réfléchir sur les problèmes de société. Un gestionnaire de paroisse ou de diocèse qui a aussi connu dans la pratique les problèmes quotidiens.

Un premier point est essentiel. Il existait entre Benoit XVI et Jean-Paul II une très grande communauté de pensée. C’est le cardinal Ratzinger qui aurait poussé les cardinaux à élire comme pape Jean-Paul II. C’est Jean-Paul II, une fois élu pape, qui a pris à Rome le cardinal Ratzinger comme conseiller philosophique, économique et théologique, pour l’aider à mettre au point la doctrine sociale de l’Église . Tous les textes doctrinaux sortis sous Jean Paul II ont eu Ratzinger pour inspirateur. C’est donc Ratzinger qui est responsable des positions défendues depuis vingt ans par l’Église et présentées aux foules par Jean-Paul II avec le succès que l’on connaît.

Un deuxième point doit aussi être souligné. Benoit XVI a été élu en 24 heures par le collège des cardinaux. Pour ces 114 grands électeurs représentant le monde, une telle rapidité montre que le collège des cardinaux est acquis à la position de l’Église défendue par Jean-Paul II. L’Église ne s’est absolument pas déchirée entre « conservateurs » et « progressistes »

Jean-Paul II et Benoît XVI, après des années de réflexion théologique et philosophique commune, sont tous les deux persuadés que le libre échange des biens et services, l’économie de marché, est le meilleur régulateur possible de l’économie.

La liberté d’entreprendre permet d’abord aux individus d’être responsables, et pour l’Église ce point est essentiel. Plus les interventions de l’État sont importantes, plus l’État impose aux hommes ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, plus la liberté des individus, donc leur responsabilité, est restreinte. Un comportement irresponsable devient la règle. L’homme privé de sa liberté travaille moins, innove moins et devient finalement un assisté et un esclave dont le comportement est dicté par l’État.

La liberté d’entreprendre est essentielle, car elle seule permet à la société d’innover, donc de sortir de l’ornière de la pauvreté. Avec le XXe siècle, cette dynamique a donné au marché une taille mondiale. Dans l’économie globalisée, les pays les plus pauvres appliquent les innovations qui se sont montrées bénéfiques. Ils progressent ainsi bien plus rapidement que les pays riches. La mondialisation permet de corriger les inégalités existant entre les pays. Ce point est important dans la position prise par l’Église.

Les échanges entre les hommes ne créent pas que des liens économiques. Ils favorisent au contraire des liens sociaux, intellectuels ou culturels qui unissent profondément les hommes. Les échanges dans un même pays sont créateurs de liens. Les échanges entre différents pays le sont tout autant. Chaque fois qu’un pays abaisse ses droits de douane ou ses quotas, les échanges avec les autres pays augmentent. La richesse des individus progresse, tandis que la paix entre les peuples se renforce. Le libre marché est désirable pour l’Église, car source de Paix.

Enfin, l’entreprise n’est pas un lieu où s’affrontent et s’opposent ceux qui possèdent l’outil de travail, les actionnaires, ceux qui utilisent l’outil de travail, les salariés et ceux qui organisent le travail, les patrons. L’entreprise est au contraire un lieu où ils doivent unir leurs diversités et leurs efforts pour rendre un meilleur service à leurs clients. Plus l’outil de travail est performant, plus les salaires sont élevés. Plus le travail fourni par les salariés est important, plus les dividendes des actionnaires sont élevés. Les actionnaires investiront plus, etc. Actuellement, l’idéologie de la lutte des classes est totalement condamnée par l’Église. Elle lui préfère le dialogue et le contrat.

Le libre échange mis en place depuis 1957 en Europe, source de richesse pour les individus et de paix entre les peuples, a toujours reçu l’appui de Jean-Paul II et du cardinal Ratzinger. Il n’est pas surprenant de voir que l’assemblée des évêques européens conseille de voter oui au référendum…

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