Dégradation de la note de la France

Dégradation de la note de la France

L’agence américaine Standard & Poor’s semble maintenant décidée à abaisser la notation de la France, mais aussi celles des autres pays européens, et même celle de l’Allemagne.

Cette agence est suivie par deux autres agences anglo-saxonnes et par une agence chinoise, l’agence Dagong.
La France est tout particulièrement visée, car les lois françaises, avec la retraite à 60 ans ou le SMIC, contraignent les entreprises françaises à payer des charges sociales ou des salaires bien supérieurs à ceux qui sont payés dans les autres pays européens. Ainsi les coûts de production augmentent plus rapidement en France qu’en Alle­magne. Les PME et les PMI françaises ne peuvent plus être compétitives. La majorité d’entre elles disparaissent. D’autres, peu nombreuses, ont la chance de trouver un créneau où elles sont plus performantes que leurs concurrentes étrangères. Elles se maintiennent et font même, parfois, de solides bénéfices, malgré la surimposition qu’elles subissent. D’autres, enfin, délocalisent et vont faire des bénéfices à l’étranger. C’est particulièrement le cas des en­treprises du CAC 40.

Au lieu d’avoir une progression de notre PIB de 3 % par an, ce qui éviterait d’avoir des chômeurs, et donnerait une augmentation sérieuse de notre pouvoir d’achat, nous n’avons qu’une progression inférieure à 1 %. La « désertification » du tissu industriel français est responsable de l’important chômage qui touche massivement notre pays et qui nous appauvrit tous. Le chômage touche tout particulièrement les jeunes, qui n’arrivent plus à trouver un emploi, et les « moins jeunes » en fin de carrière, qui sont mis à la porte de leur entreprise, car leurs salaires sont jugés trop élevés.

Tel est le mauvais état de l’économie française. Le déficit de notre balance commerciale en est un bon instrument de mesure. Or, depuis 2005, ce déficit s’aggrave tous les mois.

Un nouveau sommet des pays européens vient d’avoir lieu à Bruxelles. Un de plus.
Il annonce que les pays européens doivent, le plus rapidement possible, rembourser leurs dettes et équilibrer leur budget. Ces pays doivent donc augmenter leurs impôts ou diminuer leurs dépenses, c’est-à-dire toutes les allocations qu’ils distribuent généreusement à leurs électeurs. Le gouvernement français a annoncé qu’il réduirait très peu les dépenses, donc qu’il augmenterait surtout les impôts. Les impôts des « ri­ches », bien évidemment…

L’Europe est prête à aider les pays qui présenteront un bon programme économique, en leur prêtant de l’argent à un faible taux d’intérêt.
Par contre, l’Europe punira les pays qui ne présentent pas un budget correct.

Ce nécessaire retour à l’équilibre imposé par l’Europe à la France va automatiquement réduire le pouvoir d’achat des Français, donc aggraver le chômage, et finalement creuser encore un trou plus grand dans les finances du gouvernement.

Il est donc tout à fait normal que les marchés réagissent et prévoient une aggravation de la situation française.
Quand la France emprunte le jeudi matin de l’argent, elle le paye de plus en plus cher. Car les banquiers doutent, à juste titre, de ses capacités à rembourser aux échéances prévues, malgré l’aide éventuelle annoncée.
Il faut donc rendre nos entreprises à nouveau compétitives.

Le sommet de Bruxelles trace une première façon de procéder : un pays est incapable de présenter ou d’appliquer un budget correct. Il est condamné à sortir de la zone euro et à revenir à sa monnaie nationale. Avec tous les inconvénients que présente un tel retour pour la banque nationale, les entreprises ou les consommateurs. Le marché déterminera alors la parité entre la nouvelle monnaie et l’euro. La Grèce, le Portugal ou l’Italie sont exposés à un tel « tsunami monétaire ».

Il existe un moyen beaucoup plus simple de rendre nos entreprises compétitives. Depuis 1999, une parité fixe détermine les valeurs relatives des anciennes monnaies entre elles. Les 17 pays de la zone euro peuvent modifier cette parité en fonction des informations que leur fournissent les banques centrales, la BCE, le FMI ou les marchés.

Mais nos dirigeants semblent ne pas connaître l’existence de cette parité fixe. Il est donc normal que, le mal s’aggravant, on perde la notation AAA. Certains prévoient même que cette perte arrivera avant Noël…

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ ursula
    effectivement , à écouter et à entendre M.A.M. , cela avait quelque chose de surréaliste !
    s’ils en sont réduits maintenant à ressortir les momies gaullistes des musées de Province … tout cela simplement pour espérer couler D.D.V …

    19 décembre 2011 à 14 h 40 min
  • ursula Répondre

    Finalement, on a demandé à Alliot-Marie de faire savoir que l’inquiétude générale sur une perte éventuelle de notre AAA n’était en fait dû qu’à “une erreur de communication”. Ces communiquants de l’Elysée ont une ingéniosité fantastique. Ah Ah Ah ! Pardon, il y a un Ah de trop.

    18 décembre 2011 à 15 h 26 min
  • Théo Répondre

    En exclusivité, voici la conséquence du déclassement de la France : SKZ, dans une déclaration solennelle, va déclarer que c’est là une chose bégnine, sans trop de signification, relative, d’ailleurs infondée et que de toute façon la France est un grand pays (avec un grand Président), et bla bla bla.

    16 décembre 2011 à 11 h 35 min
  • HOMERE Répondre

    Je lis ici des absurdités.

    La question n’est pas S and P ou Moody’s de même que la parité des monnaies ,de la spéculation, ainsi que l’Euro…..

    Si nous faisons disparaître tout celà, va t on pour autant supprimer nos dettes ?

    Préférez vous la dette française à la dette Européenne ?

    Revenons à une gestion équilibrée et nous aurons un sextuple A avec des prêts à taux zéro.Pour celà arrêtons les dépenses publiques et mettons nous au boulot…nous pourrons alors décourager les spéculateurs,avoir une bonne croissance et une monnaie solide….Arrêtez de pleurer la bouche pleine,du pognon plein vos armoires et votre 4X4 au garage à côté de la voiture de Madame et tout celà à crédit……la dette paiera….

    Les socialos ont tout compris…ils veulent une Banque Européenne gérée par une Commission de surrendettement qui effaçerait les dettes des pays volages comme en France….

    Personne ne paye,personne ne produit,tout le monde dépense……

    Alors la question lancinante se pose…..?

    Qui va payer ?

     

    15 décembre 2011 à 10 h 58 min
  • ozone Répondre

    " Les 17 pays de la zone euro peuvent modifier cette parité en fonction des informations que leur fournissent les banques centrales, la BCE, le FMI ou les marchés."

    Depuis des années c’est le cheval de battaille de mr Trémeau,et vraiment je n’arrive pas a piger,les monnaies nationales ont disparu,un euro c’est un euro a Berlin et a Madrid.

    Pour ce qui nous concerne,si on sort de l’euro celui-ci disparait,donc dire que les marchés vont faire la parités avec c’est une vue de l’esprit

    Il serait temps d’arréter les conneries et reconnaitre que la monnaie unique est une hérésie économique,sinon se sera des trous a combler en permanence avec de l’argent que l’on n’a plus,et oui mrs les eurocràtes,vous n’aviez pas prévu que les marchés,lobbys permanents a Bruxelles,vos amis quoi,perdraient tellement de fric dans leurs spéculations et seraient tellement pressés de se renflouer qu’ils vous casseraient la barraque,pourtant malgré tout l’euro avait une petite chance mais pas avec votre acharnement a ouvrir les frontiéres a tous les vents

    14 décembre 2011 à 20 h 49 min

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