Entre déficit commercial et déficit budgétaire

Entre déficit commercial et déficit budgétaire

Sur le plan économique, la politique suivie par la France depuis que l’euro existe, est caractérisée par 2 grands déficits : un déficit budgétaire dont on parle beaucoup et un déficit commercial dont on ne parle pratiquement jamais.

Le déficit budgétaire est bien connu. Chaque année, bien que notre pays se soit engagé à ne pas prévoir un budget en déficit, la France dépense plus qu’elle ne gagne.

La raison en est simple. Un gouvernement démocratique espère récupérer des électeurs quand il leur donne de l’argent : école « gratuite », médecine « gratuite », logement « social »…

Par contre, il pense en perdre quand il augmente leurs impôts. Le déficit budgétaire permet donc en principe de donner de l’argent sans avoir à en prendre par les impôts.

Aujourd’hui, les gouvernements français prennent plus de la moitié de nos revenus et les redistribuent. Malgré ce record, ils trouvent toujours une nouvelle occasion de donner de l’argent et ils repoussent à plus tard l’augmentation des impôts.

Le gouvernement actuel crée par exemple une allocation pour aider les personnes âgées dé­pendantes.

Il apparaît sans arrêt de nouvelles occasions d’augmenter le déficit. EDF vend actuellement son électricité en dessous du prix nécessaire pour équilibrer ses comptes. Le gouvernement, actionnaire d’EDF, lui demande de continuer à faire du déficit et il s’engage à lui donner une allocation pour le combler. Les Français paieront ainsi leur électricité un peu moins cher. Mais le déficit augmentera.

En France, le déficit est apparu en 1975 et il ne cesse d’augmenter depuis. Pour combler le trou, on emprunte de l’argent. Les intérêts représentent, au­jourd’hui, une part importante du budget national.

Le déficit commercial est totalement différent. Avec le développement des moyens de tran­sport, les échanges entre pays deviennent de moins en moins coûteux. Tous les peuples achètent de plus en plus des produits venant de l’étranger et la mondialisation de l’économie se met rapidement en place. Certains pays, comme la France, importent plus qu’ils n’exportent. D’autres, comme l’Allemagne, exportent au contraire plus qu’ils n’importent.

Pendant l’été 2002, la détérioration de la balance commerciale de la France a commencé et, depuis, elle ne fait que s’aggraver régulièrement tous les mois.

Mais les médias ou les responsables politiques parlent rarement de la balance commerciale. Cet instrument de mesure essentiel de la bonne santé de l’économie semble ne pas les intéresser. Très souvent, des émissions consacrées uniquement aux problèmes économiques se font sans dire un mot de la balance commerciale.

L’équilibre de la balance commerciale est déterminé essentiellement par le comportement des entreprises. Or, médias et responsables politiques français ont tendance à considérer que le domaine du commerce ou de l’industrie est un domaine de second ordre par rapport au domaine du gouvernement. La concurrence est qualifiée « d’ultra-libérale » alors qu’on ne parle jamais « d’hyper-intervention » de l’État français dans l’économie !

De plus, comme le souligne très justement mon ami Jean-Pierre Chevallier, les chiffres du déficit français avancés par les deux observateurs spécialisés, la Banque de France (BDF) et l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), varient du simple au double. Pourquoi cette énorme différence ?

La fiscalité française est la seule responsable du déficit de la balance des paiements. Car les gouvernements français n’hésitent pas, depuis 60 ans, à imposer les entreprises françaises, malgré la mise en place du Marché commun et de la mondialisation. Alors que les gouvernements étrangers font le contraire. Un entrepreneur français a aujourd’hui intérêt à délocaliser une partie de sa production. Il gagnera beaucoup plus d’argent. Les 40 entreprises du Cac 40 font toutes des bénéfices, c’est indiscutable. Mais elles font 80 % de ces bénéfices à l’étranger, ce qui est grave.

Le gouvernement français peut relancer notre économie demain s’il le veut. En cessant de croire à l’efficacité d’une relance keynésienne et en adoptant la relance monétariste. Il doit copier les relances irlandaise ou brésilienne.

Le gouvernement français peut supprimer le déficit commercial, demain s’il le veut. Il doit alors copier ce que fait l’Allemagne depuis des années. n

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Comments (2)

  • Casimir Répondre

    Monsieur Trémeau vous racontez n’importe quoi ….il ne suffit pas de critiquer mais il faut donner des solutions et je n’en vois aucune …si ce n’est faire baisser les impôts au profit des plus riches ?

    quelle indécence !.

    Quand je pense au déficit des USA , du Japon ,la France n’est pas la plus endettée ….

    Le dette de l’Allemagne est plus élevée que celle de la France …

    Monsieur Trémeau votre copie est à revoir …

    Au fait , vous gagnez comment votre vie ?

    vous n’avez certainement jamais sué sur un chantier ou dans une usine …mais bon.

     

    26 mai 2011 à 18 h 19 min
  • Anonyme Répondre

    Sur le déficit commercial, je relève brièvement:

    -environ 20Md de déficit vis-à-vis de la Chine, le coût de la main d’oeuvre en faveur de la Chine l’explique largement (pour un temps encore) , même si le coût de l’énergie va amener à une rationnalisation dans les échanges mondiaux. L’absence d’Etat-stratège en France nous a coûté très cher face à une puissance impériale puis impérialiste (l’invasion du Tibet en était pourtant la preuve flagrante) où l’on sait penser aussi sur le long terme (jusqu’à un siècle!).

    -idem vis-à-vis de l’Allemagne, du fait certes d’une spécialisation française sur le moyen de gamme, peu sur les machines-outils, avec aussi un poids démographique plus important de l’Allemagne, mais surtout d’un alignement catastrophique de la France sur la politique monétaire allemande avec l’euro-mark qui a conduit au laminage de notre compétitivité, comme d’une vraie culture de prédation des grands groupes en France sur le tissu de PME-PMI (alors qu’ils ont souvent pu s’appuyer sur les commandes d’Etat!).  Toutefois, là encore avec la hausse du coût de l’énergie, il est bon de noter par exemple que la production automobile allemande ne présente en l’état guère d’ intérêt si l’on souhaite sortir de l’économie pétrolière, avec aucun véhicule sous la barre des 4 l aux cent kilomètres… de même, le déficit commercial sur la production pharmaceutique doit pouvoir être corrigé à l’avenir sans trop de difficultés.

    -6Md par rapport à la Belgique! Le port d’anvers est le deuxième port maritime d’Europe, relié à un vaste réseau de voies navigables certes, mais clairement hors d’atteinte des syndicats de dockers… de plus notre réseau de ferroutage n’est pas en état…

    Je suis persuadé qu’il peut y avoir des réajustements en peu de temps, encore faut-il le vouloir.

    http://www.la-France-contre-la-crise.over-blog.com

     

    26 mai 2011 à 8 h 57 min

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