Le CAC 40 se porte bien

Le CAC 40 se porte bien

Alors que le chômage envahit la France, le prix des actions des grandes entreprises françaises ne cesse d’augmenter. Le CAC 40 était à 2 981 euros le 30 septembre 2011 ; il atteint 3 676 euros le 28 décembre 2012. Tandis que les pauvres salariés deviennent des chômeurs, les vilains actionnaires s’en mettent plein les poches.

Pour beaucoup, les capitalistes se moquent totalement de leurs salariés. Il faut donc les punir. Et, pour les punir, certains salariés n’hésitent pas à se mettre en grève, ou à saccager les bureaux de leur entreprise. Quant au gouvernement, il annonce qu’il va confisquer par l’impôt les plus-values que touchent les actionnaires.

Un petit rappel permet de préciser ce qu’est le « CAC 40 ».

En 1987, un grand krach boursier met à mal l’économie mondiale.

Le 15 juin 1988, le gouvernement français réagit et il crée un comité d’experts à la Bourse de Paris. Ils ont pour mission de sélectionner à la bourse de Paris les 40 entreprises françaises qui leur semblent les plus importantes. Ils travaillent jour et nuit. Leur travail s’appelle « Cotation Assistée en Continu ». D’où l’abréviation de « CAC 40 ».

Une étude de l’évolution du CAC 40 montre que la réalité économique est totalement différente.

Voici, depuis le 31 décembre 1999, date de la création de l’euro, les 6 évolutions successives du CAC 40 :

– Le 31 décembre 1999, il valait 5 958 euros. Il a ensuite baissé.

– Le 30 mars 2003, il ne valait plus que 2 618 euros, il a ensuite remonté.

– Le 31 mai 2007, il a atteint un record : 6 104 euros. Puis, il a baissé.

– Le 28 février 2009, il tombe à 2 702 euros, avant de remonter.

– Le 28 février 2011, il atteint 4 110 euros. Il baisse ensuite une troisième fois.

– Le 30 septembre 2011, il atteint 2 981 euros. Depuis, il ne cesse de monter.

Aujourd’hui, les entreprises françaises sont soumises, dans le cadre du Marché commun, à la concurrence des entreprises allemandes ou polonaises. Et, de plus, dans le cadre de la mondialisation de l’économie, à la concurrence des entreprises marocaines, chinoises ou indiennes.

Quand cette concurrence devient trop forte, le CAC 40 chute. Le gouvernement français prend alors des mesures qui favorisent ses entreprises et le CAC 40 remonte.

Mais pratiquement personne ne parle d’une réalité économique essentielle.

Presque toutes les entreprises du CAC 40 sont des entreprises multinationales. Elles ont toujours leur siège social, leur bureau d’étude ou leur usine de montage en France. Mais elles fabriquent la quasi-totalité de leurs produits à l’étranger, où les coûts de production sont bien moins élevés qu’en France. Les différents composants d’une automobile, moteur, vitres, sièges ou roues, sont ainsi fabriqués en Pologne, en Chine, en Roumanie ou au Maroc. Puis, on les assemble à Billancourt ou à Sochaux.

Avec ces indispensables délocalisations, il se crée en France un vide industriel. Et les coupables sont les responsables politiques qui ignorent ce qu’est la concurrence internationale.

Chômage et CAC 40 augmentent parallèlement depuis le 30 septembre 2011. Car il existe aussi des centaines de milliers d’entreprises uniquement installées en France. Elles ne sont pas cotées au CAC 40… Or les coûts de production augmentent bien plus rapidement en France qu’à l’étranger. Tous les ans, des milliers d’entre elles font faillite. Leurs actions n’ont plus aucune valeur. Et leurs propriétaires doivent au contraire utiliser leur argent personnel pour payer les créanciers de l’entreprise familiale. Ils doivent, par exemple, vendre leur voiture ou leur maison. On n’entend absolument pas parler de ce grand risque.

Le CAC 40 ne reflète qu’une pe­tite partie de l’économie française. Ses entreprises n’ont pas besoin d’être rendues compétitives : leurs dirigeants l’ont déjà fait en quittant la France !

Si l’on veut vraiment supprimer le chômage en France, il faut impérativement rendre compétitives toutes les entreprises françaises.

C’est tout à fait possible. Il faut cesser de leur imposer des contraintes insupportables. Certains pays l’ont fait : le chômage y a pratiquement disparu en un an…

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Comments (4)

  • goufio Répondre

    En ce 28 décembre 2012, voilà que le CAC 40 ne vaut plus que 3 676 euros. Ainsi 40 entreprises multinationales représentants les plus importantes capitalisations de nos sociétés se trouvent achetables à 3 676 euros. J’ACHETE. Monsieur le docteur en médecine Bernard Trémeau a encore cécrit une sottise, il faudra lui dire qu’un indice se mesure en nombre et non en devise.
    ZERO POINTE, 2013 commence très mal pour lui.

    Il faudra aussi lui dire, que tout le monde savait que nos entreprises du CAC 40 sont des multinationales et tirent l’essentielles de leurs chiffres d’affaires et résultats de leur présence à l’étranger. Le docteur en médecine vient de s’en rendre compte, OUF, il peut faire partie de l’équipe des conseillers de JM Ayrault.

    Pour la production automobile française, on peut lui dire que le site de l’île Seguin de Renault à Boulogne-Billancourt a fermé ses portes en 1992. Pour qu’il sache où s’assemblent les 1,9 millions véhicules français, il peut consulter le site http://www.challenges.fr/entreprise/20111212.CHA8153/decouvrez-la-petite-liste-des-voitures-exclusivement-made-in-france.html
    Il y a eu moins d’1,9 d’unités vendues en 2012 selon http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/02/automobile-voiture-immatricualition-top-100-modele-2012-ccfa_n_2394555.html?utm_hp_ref=france sur un parc de plus de 38 millions. Le rapport Sartorius pourrait aussi être édifiant à M B Trémeau !!!

    Les 40 entreprises du CAC 40 ont réalisé 1322 milliards de CA en 2011… Le PIB est une notion de valeur ajoutée. Si l’on admet une valeur ajoutée de 30% pour les entreprises du CAC, on arrive à 1322*0.3 soit 396.6 Mds€, soit 20,57 % du PIB. Elles emploient 4,3 millions de salariés sur 18 010 500 selon http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=30&date=20121211 , soit 23,87 % de l’ensemble.

    La France a publié 1928 milliards d’euros de PIB en 2011.

    Le rapport est tout simplement hallucinant. 40 PDG contrôleraient l’économie de la France… Il y a environ 3 000 000 entreprises en France.
    M le docteur en médecine B Trémeau, ne s’agit pas d’une « petite partie de l’économie française » 20,57 % et elles embauchent près du quart des salariés.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/20110121trib000594427/les-grandes-societes-du-cac-40-sont-elles-bonnes-ou-mauvaises-pour-la-france-.html

    La seule solution pour supprimer le chômage, il faut désendetter la France. La dette de la France siphonne toute l’épargne vers l’Etat elle ne se dirige pas vers la formation de capital productif privée, seule capable de pourvoir à la croissance nécessaire pour payer cette dette. Ce désendettement est une passe très désagréable mais absolument nécessaire pour purger les mauvais investissements, l’austérité qui s’en suivra n’est pas la cause mais la condition sine qua non pour le redémarrage économique ultérieur, la croissance revenant, les emplois suivront. Ils ne sont que la conséquence des besoins des entreprises soulagées de la dette publique ?

    5 janvier 2013 à 16 h 18 min
    • Pluton92 Répondre

      Goufio, je me permets quelques remarques.

      Les entreprises du CAC 40 emploient un peu plus de 4 millions de salariés mais une minorité est française, de l’ordre de 1,5 million soit environ 8 % des salariés français.

      Le PIB français est la somme des valeurs ajoutées produites par les entreprises résidentes. Je me demande donc si la valeur ajoutée produite hors de France par les entreprises du CAC 40 est comptabilisée dans le PIB français. Je ne crois pas. Dans ce cas, compte tenu d’un chiffre d’affaires réalisé hors de France très supérieur à celui réalisé en France, la part des entreprises du CAC 40 dans le PIB français serait assez faible. A vérifier.

      Tout à fait d’accord avec vous pour la nécessité du désendettement de l’état qui est une catastrophe nationale. Je m’interroge sur le caractère délibéré ou non de l’ampleur de cette dette pour laquelle je constate une passivité déconcertante. Choisir la voie fiscale pour réduire cet endettement est la pire des solutions.

      6 janvier 2013 à 23 h 43 min
  • Pluton92 Répondre

    Quelle mansuétude ? Les entreprises du CAC 40 font les 4/5 de leur profits hors de France. L’état français n’est pas en position de force. Il se rattrape sur les entreprises nationales et sur les contribuables.

    Curieux de parler de “patriotisme” à propos des entreprises et des gros contribuables (sans parler du foot !) alors que la France est submergée par une immigration conquérante (60% des naissances en Ile-de-France proviennent de parents originaires du continent africain) sans que cela ne choque nos “patriotes”. Drôles de patriotes !

    2 janvier 2013 à 22 h 34 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    vous oubliez de dire que sous Sarkozy , les entreprises du CAC 40 ont largement bénéficié de la mansuétude de l’Etat … au détriment des P.M.E. et P.M.I. qui elles n’ont pas pu se développer alors qu’elles constituaient l’essentiel de l’emploi en France
    en réalité il y a ( entre autres ) deux problèmes industriels majeurs en France :

    – la relance par la consommation

    – privilégier l’actionnaire

    un ” manager ” n’étant pas forcément un industriel et encore moins un ” patriote ”

    et je ne parle pas des banques !

    2 janvier 2013 à 15 h 15 min

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