Le RSA et l’erreur économique française

Le RSA et l’erreur économique française

Le gouvernement veut abandonner le RMI qui favorise ceux qui ne travaillent pas, pour adopter le RSA, qui favorise ceux qui reprennent un travail. Le principe de ce changement est bon. Il vaut mieux subventionner le travail que l’inactivité… En effet, plus un pays produit, plus il est riche.

Mais, pour le faire, on décide d’augmenter les impôts sur le capital de 1,1 %. On n’augmente pas les impôts sur la consommation (TVA) ou sur les revenus (CSG), ce qui serait très mal perçu par l’opinion publique. Mais on augmente les impôts sur le capital. Ce que l’immense majorité des Français approuve, car ce sont les vilains « capitalistes » qui sont ainsi touchés, et ils le méritent bien. Ils oublient que plus de la moitié d’entre eux ont fait des économies et que les revenus de ces économies seront imposés…

Si l’on en croit les toutes récentes statistiques d’Eurostat, de 1996 à 2006, les impôts sur le capital sont passés en France de 34,7 % à 41,5 %. Pendant la même période, la moyenne d’imposition sur le capital en Europe passait de 24,6 % à 29 %. En 1996, le capital investi en France subissait une surimposition de 10,1 %. En 2006, elle était montée à 12,5 %. Une augmentation de 1,1 % en 2008 ne fera qu’aggraver la situation.

Or, quand il existe la libre circulation des capitaux entre les 27 pays européens, il faut être totalement ignorant de la situation ou masochiste pour investir ses économies en France. L’imposition française fait fuir les capitaux français en Allemagne ou au Luxembourg. Et elle éloigne de la France, bien évidemment, les capitaux étrangers.

Les entreprises françaises, les PME tout particulièrement, sont ainsi dans une situation intenable. Elles sont d’abord les plus imposées d’Europe : elles disposent ainsi dans leurs fonds propres de moins de capitaux que leurs concurrentes allemandes ou slovaques. Elles trouvent ensuite moins de capitaux sur le marché du fait de la surimposition française du capital. Elles n’ont plus les moyens financiers d’investir autant que les entreprises allemandes.

Elles ne sont plus compétitives. Les statistiques des douanes françaises pour le mois d’août annoncent une fois de plus une aggravation importante du déficit de notre balance commerciale. Les Français n’achètent plus de voitures françaises fabriquées en France. Ils achètent des voitures dites françaises, dont une partie de plus en plus importante est fabriquée en Slovaquie, en Roumanie, ou ailleurs.
Une PME française n’arrive plus à grandir, faute de capitaux. Les PME disparaissent donc.

De leur côté, les nouvelles taxes écologiques vont entrer en vigueur. La plupart d’entre elles ne touchent que les entreprises françaises : elles vont encore aggraver la situation.

Le gouvernement français semble conscient des difficultés dans lesquelles sont plongées nos entreprises. En effet, ses responsables se précipitent dans les usines où des « plans sociaux » sont annoncés. Et ils promettent toujours que le gouvernement va « faire quelque chose » pour s’opposer au drame du chômage. Quand Bruxelles ne s’y oppose pas, le gouvernement « aide » alors l’entreprise pour éviter les licenciements.

Nous assistons actuellement à un comportement très intéressant des responsables économiques français. Ils ont d’abord commencé par imposer lourdement entreprises et capitaux. Ils ont ensuite exposé nos entreprises à la concurrence étrangère en créant le Marché commun, puis la monnaie commune. Comme les entreprises étrangères sont moins imposées, les entreprises françaises ne sont plus compétitives. Tout responsable économique sensé aurait réduit les impôts français au niveau des impôts étrangers. Les responsables économiques français font bizarrement l’inverse. Et ils distribuent généreusement des avantages fiscaux ou des subventions, aux entreprises en difficulté, quand Bruxelles l’autorise.

On noie l’économie française et au lieu d’abaisser le niveau de l’eau, on en rajoute. Vive la France !

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Comments (9)

  • Magny Répondre

    A plus de sous dans le bon royaume de France de ce début du vingt-et-unième siècle ma pauv’ dame ! Vivement que Sarko I réunisse les Etats Généraux pour créer un nouvel impôt et sauver la mona- heu- république . Mais des questions demeurent : les ouvriers auront-ils une double voix ? La classe moyenne rejoindra-t’elle les prolos ou les grands épargnants ? Y aura-t’il un serment de Rolland-Garros pour défier les baillonettes fiscales de l’Etat glouton ?

    La suite dans votre vie quotidienne … 

    22 septembre 2008 à 16 h 38 min
  • Jean-Pierre Répondre

    le rsa et tout le reste de ce merdier bureaucratique  ce serait même l’horreur économique française

    21 septembre 2008 à 18 h 30 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures: <<votre sémantique est à double sens>>

    Le double sens est implicite au mot "gagner". Les mots "verdienen" et "earn" utilisés pour qualifier la rémunération du travail en allemand et en anglais ont chacun un terme différent "gewinnen" et "win" pour décrire les rémunérations des jeux de hasard.

    Cette distinction n’existant pas en français la confusion est donc grande et la ligne de démarcation entre revenus du travail et des jeux est floue. Certains aspects du comportement français *) qui divergent du comportement généralement admis en Europe pourraient s’expliquer par cette confusion.

    *) entre autres la frénésie de taxer tout ce qui bouge et à récompenser l’oisiveté.

    Comparé à d’autres langues le français ne brille pas particulièrement de par le nombre de mots disponibles dans son vocabulaire:

    The most complete dictionary of English, the Oxford English Dictionary, or OED (second edition, 20 volumes, 1989) has more than 600,000 word entries (including archaic forms and variant spellings). Nevertheless, English is estimated to have more than a 1,000,000 words, as the second half of the 20th century enriched the language with an abundance of specialist, technical and scientific terms, not to mention slang and contributions from local English varieties (American, British, Australian & New-Zealander English, Indian English, and more). Just for comparison, Arabic has "only" 200,000 words, German 160,000, French 140,000, Japanese 116,000, and Hebrew 100,000 (rough estimates).

    19 septembre 2008 à 18 h 24 min
  • richa83 Répondre

    """"Le petit épargnant qui possède 500 000€ sur une assurance vie à 5% paiera… 275€ par an.""""

    Vous en connaissez beaucoup des comme ça??
    j’aimerais bien disposer de 500 000 €

    Non, mais vous vous foutez de notre gueule!!!

    19 septembre 2008 à 17 h 56 min
  • Jaures Répondre

    M Hans, votre sémantique est à double sens. Qui vous dit que le verbe gagner ne veut pas justement dire, comme dans une action économique, obtenir les fruits d’un travail (on gagne une course quand on s’est entrainé) ou d’un risque (on gagne au jeu quand on a misé). On retrouve alors la signification des termes anglo-saxons.

    19 septembre 2008 à 17 h 04 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Je suggère de lire le très bon article de Jean Dufay sur le RSA à tous ceux qui calculent avec leurs hanches (4V / No658).

     <<on gagne plus de 10 000€/mois>>

    On ne les gagne pas, on est rémunéré pour un travail qui peut être pénible et dangereux. La langue française est décidemment bien pauvre qui utilise le même verbe pour décrire le résultat de jeux de hasard et celui du travail. En allemand et en anglais les verbes utilisés, "verdienen" et "earn",  impliquent une notion de peine. Il n’est donc pas étonnant d’avoir une ambigüité dans ce contexte puisque le mot exact n’existe en français. De là à extrapoler que rémunération du travail est équivalent à gain de jeux il n’y a qu’un pas que beaucoup franchissent allégremment.

    18 septembre 2008 à 14 h 06 min
  • EIFF Répondre

    Dans le même temps les députés et la caste politique s’accordent de nouvelles largesses pour leurs régimes trés spéciaux, continuent à claquer le fric des Français en distribuant des millions pour soutenir les copains ou pour inventer de nouvelles dépenses, et revalorisent leurs indemnités en cas de chômage, ainsi, les élus de l’UMPS-PC passent de 6 mois à 5 ans de salaire, sans avoir rien à justifier.

    Y’a bon la république fromagère, y’a bon la république des combines ! ! !

    17 septembre 2008 à 19 h 47 min
  • Jaures Répondre

    Toujours la même chose: chacun veut recevoir, personne ne veut payer. On se souvient du branle-bas de combat des plus aisés quand il fut question de lier les allocations familiales aux revenus. Même quand on gagne plus de 10 000€/mois, on n’est pas prèt à renoncer à la petite assistance qui permet d’acheter le foi gras du réveillon. Comme l’a exprimé l’intervenant ci dessus, n’éxagérons pas l’impact. Le petit épargnant qui possède 500 000€ sur une assurance vie à 5% paiera… 275€ par an. Il pourra se consoler en se disant que certains doivent vivre avec cette somme chaque mois !

    La vraie question est que, comme toujours, les plus fortunés seront épargnés par cet effort de solidarité, ce qui en ruine l’éthique.

    17 septembre 2008 à 17 h 59 min
  • Florin Répondre

    M.Trémeau ferait pâlir de jalousie notre Candeloro national : il glisse, il glisse, il glisse ….
     Attention toutefois au dérapage !

    La nouvelle taxe de 1,1%  n’est pas sur le CAPITAL, mais sur les REVENUS de ce dernier, ce qui n’est pas la même chose.

    Si vous avez placé 100 000 euros, qui vous rapportent 5 000 euros par an, la nouvelle taxe va vous ponctionner de 55 euros par AN. Ce n’est tout de même pas la mort !!! Même si elle se rajoute à d’autres prélèvements.

    Je ferai hurler plus d’un : on a supprimé certaines taxes qui étaient justes : Giscard a supprimé la taxe sur les clébards, parce qu’il en avait … Mais pourquoi diable doit-on payer TOUS pour le nettoyage des crottes dans nos rues, alors que seuls les propriétaires de chiens devraient être assujétis ?

    17 septembre 2008 à 1 h 12 min

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