Les conséquences d’une croissance zéro

Les conséquences d’une croissance zéro

La croissance sera nulle en France en 2013. Mais, comme le chiffre officiel est, en fait, de 0,1 %, de nombreux commentateurs continuent à parler de croissance…

Une croissance nulle est catastrophique. Cela veut dire, par exemple, 200 000 chômeurs de plus et une réduction du pouvoir d’achat.

Ce chômage touchera tout particulièrement les moins de 25 ans qui n’ont pas encore acquis les connaissances nécessaires pour travailler efficacement dans une entreprise. Or, pendant leur apprentissage, ils coûtent de l’argent à leur entreprise. Dans certaines villes de la banlieue de Paris ou en Auvergne, plus de 20 % des jeunes ne trouvent plus d’emploi.

Le chômage touche aussi les plus de 55 ans. En effet, dans de nombreuses entreprises, le sa­laire n’est pas calculé en fonction des services véritablement rendus, mais en fonction de l’ancienneté. Et, quand ils prennent de l’âge, la plupart des salariés ont moins d’énergie pour travailler.

Après 55 ans, de nombreux salariés ne sont donc plus rentables pour leur entreprise.

Une totale inégalité existe d’ailleurs dans ce domaine. Le chômeur issu de la RATP va pratiquement toucher une indemnité de chômage correspondant à son dernier salaire. Alors que le chômeur issu d’une entreprise privée aura très souvent une indemnité inférieure à la moitié de son dernier salaire.

Depuis longtemps, la France dépense plus qu’elle ne gagne. Elle s’endette donc un peu plus tous les ans. Or, elle s’est engagée à réduire sa dette, qui doit devenir inférieure à 3 % du PIB au 31 décembre 2013.

Pour y arriver, il faut dépenser moins et gagner plus. Il faut réduire les allocations très généreusement distribuées ou augmenter les recettes. Or, la France prélève déjà 57 % du revenu des Français, pour pouvoir ensuite en redistribuer plus de 40 %.

Pour réduire les allocations distribuées, le gouvernement actuel nous annonce trois mesures phares : réduire les allocations à EDF, réduire les retraites, et taxer les allocations familiales.

Avec la fermeture des centrales atomiques et l’achat d’électricité à l’Allemagne, avec l’augmentation importante des charges salariales obtenue par la CGT, les gouvernements français ont été obligés de donner de l’argent à EDF pour que l’entreprise n’augmente pas le prix de l’électricité. Ces allocations vont être supprimées et le prix de l’électricité va fortement augmenter, ce qui réduira d’autant notre pouvoir d’achat, donc augmentera le chômage.

La réduction des retraites ne sera efficace que si elle touche l’ensemble des retraites. Si elle ne touche que les « riches », elle ne rapportera pas grand-chose. Si elle touche les fonctionnaires, elle va mettre immédiatement dans la rue les anciens salariés de l’État.

Si le gouvernement touche les allocations familiales, il s’attaque à un pilier de la politique sociale française. Cette intervention est intéressante sur le plan idéologique. Le 4 octobre 1945, une ordonnance du gouvernement français, reprenant des lois de Vichy, a créé la caisse d’allocations familiales. Et cette caisse doit donner la même allocation aux enfants français, que leurs parents soient riches ou pauvres. Or, depuis les écrits de Karl Marx, les responsables français sont persuadés que, plus on est riche, plus on doit donner une part importante de ses revenus ou de sa fortune à l’État. L’impôt progressif sur les revenus et l’impôt sur la fortune en sont les témoins.

Depuis 1945, de nombreux gouvernements français ont annoncé qu’ils voulaient modifier cette allocation et la rendre progressive. Mais aucun n’y est parvenu. Quels textes vont nous sortir notre gouvernement ou notre Parlement ?

L’actuel et distrayant échange de lettres entre Maurice Taylor et notre ministre Arnaud Montebourg souligne bien les perversités du système de répartition français.

Maurice Taylor est PDG de l’entreprise Titan qui fabrique des pneus aux USA. Il est persuadé que les interventions des gouvernements dans l’économie, diminuent les revenus de l’ensemble de la population, et tout particulièrement ceux des pauvres.

Il souligne, par exemple, que son concurrent Michelin installe maintenant ses usines en dehors de la France : il appauvrit ainsi tous les Français…

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Comments (11)

  • Michel St Pierre Répondre

    Je crois savoir que ce n’est pas la dette que le gouvernement actuel veut réduire à 3% du PIB mais
    le déficit annuel !! La dette publique représente actuellement 91% du PIB !!

    5 mars 2013 à 16 h 36 min
  • Jaures Répondre

    Hans, vous avez raison ! Prenons exemple sur la Finlande qui caracole dans les classements Pisa.
    Tout d’abord rappelons que le système finlandais est un service public décentralisé: les professeurs sont des employés municipaux. Les établissements ne dépassent pas 300 à 400 élèves. Les classes sont spacieuses (65m2 pour moins de 25 élèves par classe) Les professeurs bénéficient d’une formation initiale et continue très poussée. La plupart disposent d’un bureau dans l’établissement. Ils n’effectuent pas plus de 20 séquences de 45mns hebdomadaires. Les enfants en grande difficulté sont orientés dans des classes spécialisées avec un adulte pour 5 élèves. Il y a un conseiller pédagogique pour 200 profs (1 pour 1500 en France). Il ‘y a pas de redoublement ni de note avant le lycée. Les professeurs ont une totale liberté pédagogique…
    On voit que la solution n’est absolument pas dans une quelconque privatisation mais dans une décentralisation concertée, une responsabilisation des établissements, un investissement important dans les locaux et la formation, une remise en cause des évaluations,…
    Avec Hans, travaillons à tout cela.

    2 mars 2013 à 11 h 31 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    quand la croissance est à zéro c’est qu’il n’y a pas de ….croissance … justement … pourquoi ne pas employer le terme adéquat : ” STAGNATION ”
    inutile de reprendre la phraséologie carnavalesque ( c’est l’époque ) des ” politiques “

    2 mars 2013 à 9 h 27 min
  • Jaures Répondre

    Cher Hans, pourquoi ne proposez-vous pas que les 150 000 enseignants du secteur privé soient payés par des fonds privés ? Voilà qui serait une sacrée économie pour le budget de l’Etat, non ?

    1 mars 2013 à 13 h 03 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      et pourquoi les permanents syndicalistes ne seraient ils pas payés UNIQUEMENT avec les cotisations des syndiqués ? Hé ?

      1 mars 2013 à 15 h 16 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Oui, à condition de privatiser l’en qui redeviendra grâce à ce changement de statut l’Instruction Publique.
      Il est évident que les actionnaires auront un droit de regard sur les performances des employés et les résultats des élèves.
      La barre sera placée très haute, rien de moins que la première place au classement Pisa sera l’objectif à atteindre.
      Les employés seront rétribués à l’aulne du travail fourni comme c’est le cas en Finlande.
      Gageons que Jaures ne pourra pas se dérober à cette proposition d’avenir.

      1 mars 2013 à 18 h 39 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        j’ai donné mon point de vue sur la question dans le pavé des ” 4V² ” du blog sur ” Peillon … “

        2 mars 2013 à 9 h 29 min
  • Jaures Répondre

    Salminander, voulez-vous diviser par deux le nombre de fonctionnaires ? Fort bien: dîtes-nous le nombre de classes que vous souhaitez fermer et où. Idem pour les commissariats et les tribunaux. Souhaitez-vous également diminuer par deux les effectifs de nos armées ? Il faut dire adieu au conseil de sécurité.
    Si vos recettes sont si efficaces, pourquoi ne marchent-elles pas ailleurs. Ainsi la GB a deux fois moins de fonctionnaires. Est-ce la prospérité pour autant ?
    Votre raisonnement est purement idéologique (“si on fait ceci, on obtient cela”) et vos propositions feraient long feu après avoir causé un marasme total. D’ailleurs, si c’était aussi simple, tous les politiques agiraient ainsi pour se faire réélire portés par la prospérité retrouvée.

    27 février 2013 à 17 h 26 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures comme d’hab n’a rien pigé du tout. Quand il entend la phrase “diviser le nombre de fonctionnaires par deux” il nous ramène son argument éculé classique.
      Combien de fonctionnaires affectés au soi-disant moloch de l’en ne s’occupent pas de classes?
      C’est bien de ceux-là JAURES qu’il sagit
      Avez-vous enfin capté ou vous faut-il un dessin?

      28 février 2013 à 9 h 46 min
  • salminander Répondre

    Belle démonstration ! Nous sommes à une époque où toute idéologie devrait être mise de côté pour sortir le plan ORSEC de l’économie mais une minorité d’entre nous a élu des incapables qui se raccrochent à leur idéologie pour masquer leur incompétence. Pas de chances !
    Et en plus, les électeurs de ce gouvernement minable sont ceux qui profitent le plus de la société française : la raison serait de supprimer des aides, des les diminuer à tout le moins, de diviser par deux les fonctionnaires (Ministères, conseils généraux, préfectures….), de diminuer leurs salaires, de stopper les aides à l’étranger et l’immigration hors EU. Par contre, après avoir fait payer les taxes normales aux grandes sociétés Françaises et pétrolières qui ont des ardoises énormes envers la Sécurité Sociale et le Fisc, dépenser le maximum pour ramener les entreprises en France, pour aider les entrepreneurs, pour alléger le commerce extérieur, pour baisser les taxes des entreprise, etc….
    Au lieu de taper à coup répéter sur les actifs et les retraités qui sont les seuls à faire fonctionner le pays, il faudrait au contraire protéger leur pouvoir d’achat pour qu’ils puissent continuer à faire marcher le commerce.
    Je ne peux pas concevoir que des imbéciles qui sortent de l’ENA ne puissent envisager de telles solutions tellement simples mais tellement efficaces. Ils préfèrent tout détruire comme Attila et ses Huns, ce sera hollande et ses arabes.

    27 février 2013 à 15 h 31 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ” je ne peux concevoir que des imbéciles qui sortent de l’E.N.A. etc … ”

      justement parce que ce sont des “imbéciles savants” …mais ils sont loin d’être les seuls … nous avons également H.E.C. et le grand bon en avant du commerce extérieur , l’Ecole Centrale et ses mathématiciens financiers hors-pair etc …

      27 février 2013 à 17 h 25 min

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