L’euro contre la manipulation monétaire

L’euro contre la manipulation monétaire

La manipulation malhonnête de la monnaie est un instrument couramment utilisé par les États pour dépenser plus qu’ils ne perçoivent de leurs sujets sous forme d’impôts.

Si, au cours d’une année, un gouvernement reçoit 100 et dépense 110, il devra, soit emprunter les 10, soit émettre de la monnaie qui ne repose sur aucune contrepartie.

Le premier procédé n’est pas éternel. S’il est répété, la dette de l’État augmente, les prêteurs exigent des taux d’intérêt de plus en plus élevés, et des garanties de plus en plus solides, jusqu’au moment où ils ne prêtent plus.

La seconde méthode devient alors nécessaire. La monnaie se dévalue (son pouvoir d’achat diminue). Il y a inflation.
La stabilité d’une monnaie est d’autant plus précieuse que l’on est moins instruit et moins fortuné : les gens instruits trouvent des procédés pour se prémunir contre l’inflation et même en bénéficier. Les gens peu fortunés, qui mettent péniblement un peu d’argent de côté chaque mois, voient leurs économies rognées par la perte de valeur de la monnaie. L’inflation est donc un vol.

À partir de 1871, les banques centrales des grands États occidentaux adoptèrent l’une après l’autre le système de l’étalon-or, c’est-à-dire la libre convertibilité des billets en or. Au XIXe siècle, le franc valait 282 mg d’or et garda cette valeur jusqu’en 1914. L’étalon-or a permis aux peuples occidentaux d’avoir des monnaies, non seulement stables dans leurs valeurs intrinsèques, mais aussi dans leurs valeurs respectives. Jamais ces peuples ne se sont aussi bien portés sur le plan économique. À partir de 1914, la convertibilité fut supprimée, les États ont pu recommencer à manipuler la monnaie et les billets ne cessèrent de perdre de la valeur.

Avec l’étalon-or, l’argument, si souvent rabâché ces derniers temps, qu’on ne peut avoir une monnaie unique entre pays économiquement très différents tombe de lui-même.

Or, l’euro, avec les critères de Maastricht qui lui sont consubstantiels (pas plus de 3 % du PIB de déficit budgétaire, pas plus de 60 % du PIB de dette pour les pays membres), est le meilleur substitut à l’étalon-or que l’humanité ait jamais inventé afin d’enlever aux États la possibilité de manipuler leur monnaie.

Hélas, nombre d’États violent les critères de Maastricht depuis plusieurs années et font des pieds et des mains pour reprendre le contrôle de cette monnaie au travers d’une ridicule « gouvernance économique » (com­me si les États pouvaient faire mieux que le marché !). Heureu­sement que l’Allemagne est là pour les en empêcher. Il faut se féliciter que Nicolas Sarkozy, assez porté dans le passé au laxisme budgétaire, ait fini par se rallier aux arguments de Mme Merkel. Loin de considérer cela comme une « capitulation », il faut, au contraire, parler d’un progrès inespéré dans la compréhension du sujet.

Certes, le retour des monnaies nationales permettrait de faciliter la vie des États en leur permettant de faire de l’inflation au détriment de leurs citoyens. N’oublions jamais que, depuis la fin de la guerre jusqu’à la création de l’euro, nous n’avons pas eu une seule année sans inflation et la valeur du franc a été divisée par 373 !

La légèreté avec laquelle plusieurs États ont systématiquement emprunté pendant des décennies plutôt que de contrôler leurs dépenses a fini par in­quiéter les prêteurs, qui ont d’abord augmenté les taux d’intérêt, puis envisagé de ne plus prêter. C’est cette légèreté qui est la seule responsable de la crise. Ce ne sont ni les marchés, ni les agences de notation, qui ne font que constater la situation créée par les États.
Pour sortir de la crise, il n’existe que deux solutions : le retour au laisser-aller monétaire par l’érosion des règles de la BCE, avec l’appauvrissement des peuples par l’inflation, ou la réduction drastique des dépenses publi­ques.

La première est un expédient totalement immoral. La deuxième prendra du temps mais, si les États s’y engagent de manière crédible, la confiance reviendra vite.

Par conséquent, tous les économistes honnêtes, a fortiori s’ils sont libéraux, devraient utiliser leur influence pour faire respecter les critères de Maastricht, plutôt que de prôner l’érosion des règles de la BCE, ou pire la disparition de l’euro. C’est ce respect qui devrait être la fameuse règle d’or et non une addition de plus dans la Constitution.

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Comments (3)

  • MOUA Répondre

    LA VERITE EST TETUE……….le fond de laffaire straus khann et de la destruction de la lybie…et la saisie de ses fonds souverain que le patron du fmi comptait utiliser en lieu et place du dollard demonaterisé sur l or….disparue de fort knok

    La Russie affirme que le directeur général du FMI a été emprisonné parce qu’il avait découvert que les réserves d’or des États Unis avaient disparu.

    Un nouveau rapport préparé pour le Premier ministre Poutine par le Service de sécurité fédéral ( FSB ) dit que l’ancien chef du Fonds monétaire international ( FMI )Dominique Strauss-Kahn a été inculpé et emprisonné aux États-Unis pour des crimes sexuels pour l’empécher de révéler sa découverte du 14 mai : l’ or des États-Unis situé au Bullion Depository à Fort Knox etait ‘manquant ou porté disparu »
    Selon ce rapport secret du FSB, M. Strauss-Kahn était devenu «de plus en plus génant» plus tôt dans le courant du mois les États-Unis ont commencé à retarder la livraison promis au FMI de 191,3 tonnes d’or convenu dans le deuxième amendement de l’accord signé par le Conseil exécutif en avril 1978 qui devaient être vendus pour financer ce qu’on appelle les droits de tirage spéciaux ( DTS ) comme une alternative aux monnaies de réserve .Ce nouveau rapport stipule Strauss-Kahn avait soulevé la question avec des fonctionnaires du gouvernement américain proche du président Obama, il a été “contacté” par la CIA qui a apporté la preuve que tout l’ or détenu par les États-Unis »avait disparu.
    Strauss-Kahn reçoit la preuve de la CIA il prend donc des dispositions immédiates pour se rendre a Paris, mais lorsqu’il est contactépar les agents travaillant pour la France de la Direction générale de la sécurité extérieure ( DGSE ) et sachant que les autorités américaines étaient à sa recherche , il s’enfuit de New York vers l’aéroport JFK et les agents lui ordonnent de ne pas prendre son téléphone portable parce que la police des États-Unis pourrait suivre son emplacement exact.

    Strauss-Kahn a été arrété sur un vol Air France a destination de Paris, cependant, ce rapport dit qu’il a fait une «erreur fatale» en appelant l’hôtel à partir d’un téléphone dans l’avion et en leur demandant de lui faire parvenir sont téléphone portable qu’il avait oublié . Ainsi les agents américains ont été en mesure de repérer son appel et l’arréter.

    Durant la dernière quinzaine, le rapport stipule que , Strauss-Kahn a demande à son ami intime et banquier Mahmoud Abdel Salam Omar de récupérer aux États-Unis les éléments de preuve fournis par la CIA. Omar, cependant, et exactement comme Strauss-Kahn ,il a été accusé hier par les États-Unis pour délit sexuel envers une femme de chambre dans un hôtel de luxe, une accusation que les services du FSB a démenti . Omar est agé de 74-ans et est un fervent musulman.

    Poutine , après la lecture de ce rapport secret a pris la défense de M. Strauss-Khan et devient le1er leader mondial à dire que le directeur du FMI a été victime d’un complot des Etats-Unis . Poutine a ajouté: “Il est difficile pour moi d’évaluer les politiques des motifs cachés mais je ne peux pas croire à la version des faits tels qu’ils ont été présentés.

     

    instructif non ????? comme bouture…et combien crédible

    moua

    12 décembre 2011 à 12 h 52 min
  • Sauveur Suprême Répondre

    Félicitations Monsieur de Guénin pour la clarté de votre exposé. Malheureusement les voix comme la vôtre se font de plus en plus rares….

    8 décembre 2011 à 15 h 11 min
  • QUINCTIUS CICINNATUS Répondre

    ce mail  n’a rien à voir avec l’article ci-dessus … et je m’en excuse auprès de l’auteur …
    … simplement pour préciser que dans un mail précédent  qui concernait un éventuel emprunt "communautaire européen " ( l’ U.E. étant considérée par nos hommes politiques et leurs économistes comme la seule entité "nationale" n’ayant pas de dette "souveraine" , donc pouvant emprunter à un taux "raisonnable"  avec à la clef la soumission définitive aux dictats des financiers ) je m’étais montré bien optimiste ! …  S § P vient de placer l’U.E. sous surveillance négative ! Comme quoi les préteurs , ces cannibales des peuples , déjouent tous les pièges grossiers que leur tendent nos génies des finances européens

    8 décembre 2011 à 14 h 24 min

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