Relance keynésienne et relance monétariste

Relance keynésienne et relance monétariste

Les économistes sont actuellement divisés en deux camps, celui des keynésiens, largement majoritaire, et celui des monétaristes, encore minoritaire.

Pour relancer l’économie, les keynésiens ont une recette miracle. L’État doit donner de l’argent aux consommateurs
. Avec cet argent, les consommateurs vont pouvoir acheter. Les stocks d’invendus vont fondre comme neige au soleil. Puis, les entreprises ayant retrouvé des clients vont embaucher les chômeurs. La machine repartira.

Pour distribuer plus d’argent aux consommateurs, l’État ne peut pas augmenter les impôts des consommateurs car, en le faisant, il n’augmenterait plus la demande. Il doit donc obligatoirement augmenter les impôts des entreprises ou des « capitalistes ». Mais, avec la mondialisation, il ne peut plus le faire : il aggraverait la non-compétitivité des entreprises françaises. Il emprunte donc de l’argent. Il vit au-dessus de ses moyens dans un but très louable : relancer l’économie…

Depuis 40 ans, pratiquement chaque nouveau ministre des Finances français fait sa relance keynésienne
. Elle marche bien au départ, tant que les stocks ne sont pas épuisés. Mais au bout de quelques semaines, la demande devient plus forte que l’offre. Les prix augmentent L’inflation réduit automatiquement la demande qui avait été engendrée par la distribution d’argent.

La banque centrale est alors obligée d’intervenir pour s’opposer à cette inflation : elle rend donc le crédit plus coûteux. Les entreprises investissent moins et les consommateurs achètent moins à crédit.

Au bout de quelques mois, non seulement le chômage n’a pas diminué, mais il a le plus souvent un peu augmenté…
Certains pays distribuent de l’argent sans s’opposer à l’inflation. Une inflation galopante détruit leur économie. Leur monnaie n’a plus de valeur et le chômage y dépasse 50 %.

Pour relancer l’économie, les monétaristes font un autre raisonnement.
Quand l’État diminue les impôts touchant les entreprises, celles-ci peuvent utiliser cet argent pour abaisser leurs prix. Et c’est l’entreprise qui les abaissera le plus qui récupérera le plus de clients. Les entreprises qui n’abaisseront pas leur prix seront inéluctablement éliminées. Les prix vont donc baisser.
La banque centrale se trouve alors dans une situation totalement nouvelle. Les prix baissent. Elle pourra diminuer ses taux et ainsi favoriser l’achat à crédit…

Les entreprises emprunteront plus facilement pour investir. Soit elles achèteront des machines plus perfectionnées et offriront à moindre coût des produits anciens à leurs clients. Soit elles mettront sur le marché national et mondial des produits nouveaux. En redevenant compétitives, elles n’auront plus besoin de délocaliser.

Les consommateurs, de leur côté, consommeront plus, pour plusieurs raisons : les prix des produits anciens diminueront, le crédit que leur offre leur banque sera moins coûteux. Ils auront alors les moyens financiers de s’offrir un produit nouveau.

Ainsi keynésiens et monétaristes s’opposent totalement.

Les uns croient relancer l’économie en augmentant le rôle de l’État et en isolant un peu plus la France du marché mondial.
Les autres relancent l’économie en diminuant le rôle de l’État et en insérant un peu mieux la France dans le marché mondial. Marché qui nous offre des produits excellents et variés à un faible coût.

Pour plusieurs raisons, les res­ponsables politiques de la Fran­ce ne sont pas encore devenus monétaristes.
L’Éducation nationale française est un monopole d’État. Elle enseigne, du collège à l’ENA, les idées de Marx ou de Keynes. Elle oublie d’enseigner celles de Friedman…

En diminuant les impôts, l’homme au pouvoir diminue automatiquement son rôle.
Or, les hommes politiques français aiment utiliser la fiscalité pour faire passer leurs idées, pour améliorer le bien commun. Tout particulièrement la fiscalité qui ne touche pas leurs électeurs…
La France peut sortir, demain si elle le veut, de l’ornière dans laquelle elle s’enfonce actuellement chaque jour un peu plus.

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Comments (9)

  • beck Répondre

    Au Chili de Pinochet Friedman à eu comme tout le monde le sait d’excellents résultats.
    de même aux Etats Unis les politiques libérales permettent une diminution de l’espérance de vie ce qui est un résultat économique extra, pour un médecin bravo.
    j’enseigne dans le public et je parle de Milton Friedman contrairement à ce que vous affirmez. le point de vue économique se défend le pb c’est que trop de gens comme vous confondent économie et idéologie.
    ce n’est pas un pb mais il faut le dire sinon on manipule, ce que vous faites allègrement en étant totalement partial et surtout extrèmement partiel sur les plans de relances (keynésiens ou non) relisez le vous comprendrez peut-être.
     

    12 mars 2011 à 19 h 37 min
  • Anonyme Répondre

    Bien que je ne sois pas un spécialiste, ce que j’ai compris c’est que le choix de la France, droite ou gauche, nous emmène dans le mur. Nous sommes pratiquement le seul pays socialiste, même gouverné par une pseudo droite en Europe qui a pratiqué les idées de Keynes, on voit les résultats. L’intervenant Bainville à mon avis a raison, il faut s’éloigner de cette économie faite de relances encadrées par l’état qui ne pourra qu’aboutir à terme au déclin et à la mise sous tutelle de la France. Je n’ai aucun espoir que ça change, hélas, il n’y a qu’a voir les autres commentaires. Rêvez donc, vous en avez encore pour quelques années.

    27 février 2011 à 18 h 40 min
  • fbastiat Répondre

    C’est clair que la méthode  keynésienne chère aux étatistes ne relance pas l’économie. La méthode "monétariste" est meilleure. Mais c’est toujours de l’interventionisme. Ce qui serait encore mieux c’est la méthode "autrichienne": que l’Etat cesse d’intervenir dans l’économie; qu’il se limite à ses missions régaliennes; son coût diminuerait et les impôts aussi. Il suffirait alors de laisser faire le marché. La liberté économique conduit à la prospérité.

    26 février 2011 à 17 h 39 min
  • françois Répondre

      "Quand l’état diminue les impôts sur les entreprises, celles ci deviennent plus compétitive et utilisent cet argent pour baisser leurs prix".
      C’est vrai, Monsieur Trémeau si on oublie la CGT qui se précipitera pour exiger immédiatement des augmentations de salaire réduisant par là l’effort de l’état à néant. Les salaires augmentant, l’inflation augmente et l’entreprise ne sera pas devenue plus compétitive. Et c’est ainsi que ces bras cassés transforment une poltique monétariste en politique kénésienne vouée d’avance à l’échec. Ce qui leur permetra, ainsi qu’à leurs supporters de crier que la politique monétariste a été un échec…
      Ce même principe est appliqué dans beaucoup de domaines. En matière de justice par exemple, en faisant voter des lois "répressives" que les juges se dépêchent de ne pas appliquer, mettant ainsi les échecs d’une justice laxiste sur le compte d’une répression qui n’aura existé qu’en discours mais jamais dans les faits…

    24 février 2011 à 22 h 15 min
  • Anonyme Répondre

    sdz : " récemment des investisseurs chinois ont fait leur marché dans toute l’Europe, il n’y a eu aucun investissement dans le secteur bancaire, seulement dans les hautes technologies…"
    –          Point interessant, mais qui peut se lire de differentes facons; l’une d’elles est que les Chinois, emminents financiers et hommes d’argent si il en est, n’ont absolument rien a apprendre de nos Banques. Par contre, ils n’ont pas encore rejoint le niveau techno Occidental, d’ou leur interet.
    Je crois que je ferais pareil si j’etais a leur place…

    Mancney

    24 février 2011 à 20 h 36 min
  • Bainville Répondre

    La progression des dépenses du Budget de l’Etat sur 30 ans est  à comparer avec l’augmentation du chômage, le naufrage du commerce extérieur, et le recul général du pays sur le plan matériel.

    L’instabilité et la lourdeur du fiscalisme plombent l’investissement privé, le prélèvement fiscal grandissant sur les entreprises , les ménages, les fruits de l’épargne privent ceux-ci de l’emploi judicieux de leurs ressources pour le fonctionnement de l’économie.

    L’argent public  est d’une utilité économique bien moindre, l’irresponsabilité, l’aveuglement l’idéologie sont à l’origine de bien des pertes et effets pervers.

    La réduction en profondeur de l’interventionnisme étatique et régional, qui est une plaie coûteuse, est la condition nécessaire d’un développement économique sain et non artificiel.

    L’article rappelle une profonde vérité politique:

    Tout pouvoir a tendance à accroître son domaine, les prélèvements pour des clientèles à conserver ou à gagner doivent être combattus par une représentation nationale, mais la nôtre est inconsistante  et ne veut pas exercer ses prérogatives, ce qui est une lourde faute dont elle devrait répondre, si le corps électoral était plus intelligent.

    24 février 2011 à 20 h 26 min
  • HOMERE Répondre

    Je ne suis pas convaincu qu’il s’agisse d’un choix entre deux pratiques économiques qui,chacune,présente des avantages et inconvénients.Dans la pratique,on applique les deux théories sans obtenir de vrais résultats positifs.En fait le Kénisianisme a vécu,mais on s’entête a en poursuivre l’application tel un dogme pour la raison que notre économie est le reflet de notre société : ni libérale,ni vraiment étatique.Nous avons des comportements rédhibitoires tels que nos structures administratives et publiques ne permettent pas d’appliquer les principes de Friedman c’est à dire le libéralisme économique.On pourrait aussi y inclure notre structure sociale et politique qui relèvent plus des principes Normands que de la véritable stratégie économique.Bien sûr,aussi l’incapacité des entreprises moyennes à développer des actions concertées pour figurer utilement sur les marchés mondiaux est aussi le résultat de cette attitude Kénésienne.

    Note : L’économie "monétariste" n’existe pas seule,elle est la composante de l’économie libérale comme vous le savez.La sortir de son contexte est une erreur bien française.

    24 février 2011 à 12 h 36 min
  • Francdici Répondre

    remarque citoyenne…

    l’article de monsieur Trémeau me fait penser aux dires de Monsieur Marseille économiste et fonctionnaire …

    Mais que font les USA  actuellement.. si ce n’est la méthode de Keyne …

    Je vous que monsieur Trémeau ne comprend rien en économie …et se permet malgré tout d’écrire un article qui ne sert à rien …

    Lapolitique monétaire de Ben Shalom Bernanke expliquée (version française)

    Ben Shalom …tiens tiens …

    http://www.youtube.com/watch?v=SkWbyB47CXk&feature=player_embedded#at=121

    Bref, la prochaine fois ..monsieur Trémeau parlez d’autre chose que d’économie …

    CQFD.

     

    24 février 2011 à 11 h 16 min
  • sdz Répondre

    Je ne suis pas d’accord avec votre argumentaire. Ce "keynésianisme" est en fait très largement corrompu, depuis que l’Etat a confié l’essentiel de la création monétaire aux banques privées, ce qui date de 1973… Il pourrait avoir des effets positifs en terme de dynamique uniquement si le développement était auto-centré, ce qu’il reste plus largement qu’on le dit mais… ou sur la base d’échanges en circuit fermé (contrats bilatéraux exclusifs) ce qui n’est pas la norme, avec des systèmes d’intervention de l’Etat rationnels, basiques… Tout un programme!

    En ce sens, si l’Etat est très présent dans l’économie, il a muté à l’instar des "élites" en ne servant plus que les intérêts d’une minorité d’acteurs… Cela s’appelle du "néo-libéralisme" sauvage, du capitalisme sans racines et sans culture, du mondialisme (idéologie) pour ne pas dire du néo-impérialisme qui ne s’appuie que sur une économie financiarisée. 1600Md de dette publique suffisent à démontrer que la France n’est plus dirigée comme une République, et que ça ne date pas d’hier! Tout comme le laminage de la classe moyenne suffit à démontrer les visées profondes d’un patriciat face à la plèbe…

    Des bases en matière de stratégie constituent le seul bagage indispensable pour avoir une vision d’ensemble, pour diriger un pays; récemment des investisseurs chinois ont fait leur marché dans toute l’Europe, il n’y a eu aucun investissement dans le secteur bancaire, seulement dans les hautes technologies… Rappelons que la Chine ne respecte pas la règle de la convertibilité de sa monnaie, une règle de l’OMC pourtant imposée à tous…

    cf blog IRC

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com

    24 février 2011 à 8 h 15 min

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