De l’Union européenne à la véritable Europe

De l’Union européenne à la véritable Europe

La sortie de la Grande-Bretagne du carcan indûment appelé « Europe » est comme l’incision d’un abcès, la cautérisation d’une plaie.

C’est un mal pour un bien.

Nous avions espéré, voici plus de quarante ans, avec les premiers accords transnationaux (CEA en tête), ou transindustriels (Airbus), qu’une Europe puissante se forgerait naturellement par un réseau d’accords entre nations souveraines.

Mais, des politiciens idéologues s’en mêlant, brûlant les étapes vers une utopique supra-nationalité, nous n’avons eu qu’un agglomérat disparate monétaro-bancal inféodé au système bancaire des États-Unis (voir, par exemple, les sanctions-punitions contre la BNP).

L’Europe, la vraie, appartenant aux Européens, et à eux seuls, est possible.

Mais, hélas, ceux qui ont conçu l’ensemble qui agonise aujourd’hui se bousculent déjà pour prendre en charge la construction d’une nouvelle bâtisse.

Comment leur faire confiance ? Comment confier la charge de construire une maison à des maçons incompétents qui ont édifié celle qui s’écroule ?

Des exemples ? En voici :

M. Giscard, auteur fameux d’un projet fumeux, donne, sans sourciller la recette de la prochaine tambouille.

M. Sarkozy, prestidigitateur bien connu de Lisbonne, réclame un référendum. Est-ce croyable ?

Toutes ces élucubrations ou­blient les réalités historiques, ci­vilisationnelles et géographi­ques.

L’Europe naturelle est d’abord une civilisation forgée par une religion fondamentalement commune, chrétienne n’en déplaise à certains (Chirac, Moscovici).

Elle s’étend de l’Atlantique à l’Oural, des mers du nord à la Méditerranée, même si deux pays, la Grande-Bretagne et la Russie, ont les yeux tournés l’une vers l’Ouest, l’autre vers l’Asie.

Son histoire, faite d’affrontements, d’alliances et de souffrances, a connu, à l’issue de la dernière guerre, l’exemplaire et formidable réconciliation franco-allemande, pierre sur laquelle pouvait s’établir, lentement mais sûrement, une cohésion naturelle.

Tout ce qui pourra être imaginé pour le futur ne devra mépriser aucun de ces éléments fondamentaux : la civilisation, l’histoire, et la géographie.

Et il faudra laisser au temps la charge de cimenter les bri­ques…

Partager cette publication

Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    maintenant l’ idée phare est de ” rétrécir ” l’ U.E. ou plus exactement d’ avoir des cercles concentriques à différents niveaux d’ intégration

    mais vient se greffer un problème nouveau que soulève Mme Surgeon, P.M. écossaise

    l’ Ecosse pourrait rester à la fois dans l’ U.E. et dans le R.U. puisque les Ecossais ont voté majoritairement pour le maintien dans l’ U.E. eET dans le R.U. !

    un casse tête chinois pour les diplomates européens

    17 juillet 2016 à 21 h 03 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    oui Mr Delmau, même en Allemagne mais seulement depuis …Merkel !

    ependant le principal n’ est il pas que l’ Europe soit ad-mi-nis-trée de façon … jacobine ?

    16 juillet 2016 à 23 h 03 min
  • Jean-Pierre Delmau Répondre

    En cas d’éventuel nouveau projet d’union, la première question à se poser sera : à quoi ça sert ?
    On sait maintenant que l’actuelle UE n’a servi à rien aux pays membres, si ce n’est en diminuer l’indépendance, et en réduire l’influence et le bien-être. Même en l’Allemagne, aucun des peuples de l’UE ne vit aussi bien qu’n 1995, et tous ont perdu leur influence mondiale, sans que la Commission ait récolté autre chose que le ridicule.

    16 juillet 2016 à 20 h 20 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Vous venez d'ajouter ce produit au panier: