Où va l’Europe ? Comment faire face à ses trois défis : récession, chômage, endettement ?

Où va l’Europe ? Comment faire face à ses trois défis : récession, chômage, endettement ?

La politique française semble souvent ignorer qu’elle se trouve bon gré, mal gré liée et solidaire de l’Europe et des 27 pays qui la compose. Liaison qui commence avec l’Euro, cette monnaie commune qui a permis à beaucoup de jouer les cigales en empruntant à bon compte grâce au parapluie du bon élève allemand.

La crise si dramatique pour la croissance et l’emploi a au moins un bon côté : elle oblige chaque pays à analyser lucidement l’état de son économie et de sa finance. Les chiffres démontrent que l’Europe regroupe les bons et les mauvais élèves : les bons élèves se trouvent en Europe du Nord et les mauvais dans l’Europe du sud, avec même un cancre qui est la Grèce.

Rappelons que cette Europe du Nord regroupe l’Allemagne, l’Autriche, la Hollande et le Danemark, et l’Europe du Sud, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la malheureuse Grèce.

 Et la France, où se situe-t-elle ?

L’Histoire est claire : que ce soit Charles de Gaulle avec Konrad Adenauer ou François Mitterrand avec Helmut Kohl, la politique française a toujours eu comme priorité de sa politique étrangère une étroite collaboration avec Berlin.

Heureusement ou malheureusement, la géopolitique se veut une discipline objective et même froide. Paris a certes dominé le duo franco-allemand jusqu’à la réunification de 1989 et durant la reconstruction de l’Allemagne de l’Est, mais l’Euro a changé la carte géopolitique :

  • Pour l’Allemagne, l’Euro se doit d’obéir à la même rigueur que le mark et ses priorités que sont la lutte contre l’inflation, l’équilibre budgétaire, la priorité industrielle.

  • Pour la France, ce fut malheureusement l’inverse avec des dépenses budgétaires excessives, qui entrainent un endettement et une fiscalité croissante. Mais la conséquence économique la plus grave fut la désindustrialisation de notre pays.

Les dernières guerres se mesuraient à la puissance des forces armées. La géopolitique actuelle mesure d’abord la puissance industrielle.

Nous l’avons déjà signalé et nous le répétons aujourd’hui : en 25 ans nous avons perdu la moitié de notre industrie, qui ne représente plus que 12 % de notre PIB contre 24 % outre Rhin. Hélas, nous ne parlons plus d’égal à égal avec Berlin car le couple franco allemand est déséquilibré. Certes, nous avons des cartes politiques avec notre présence au conseil de sécurité de l’ONU et notre dissuasion nucléaire, mais combien de temps ces cartes pourront-elles encore servir ?

Angela Merkel est lucide : l’éclatement de l’Euro impliquerait l’éclatement de l’Europe avec des conséquences imprévisibles qui ne manqueraient pas de toucher l’Allemagne. Certes, la dernière décision de la Banque Centrale Européenne, la BCE, va dans ce sens en permettant aux emprunts de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie de s’effectuer à des conditions supportables. Malheureusement, la décision de la BCE est contestée par la Bundesbank et par Georges Soros, qui envisage deux solutions : l’Allemagne quitte l’Euro ou elle devient le leader de l’Europe en acceptant un partage du passif.

Une certitude, le temps nous est compté. Le redressement économique est possible s’il rencontre l’adhésion de tous les acteurs vers le même objectif : ramener les dépenses et la fiscalité au niveau de celui des meilleurs élèves, à commencer par celui qui a fait l’Europe avec nous, l’Allemagne.

La démagogie est mauvaise conseillère, elle est même le pire ennemi de la démocratie : nous l’avons vécu avant la dernière guerre. L’Histoire doit toujours rester une référence : les Français ne doivent pas l’oublier.

Hubert Beaufort,

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Comments (7)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Ytro, the EU investment bank is an entity accustomed to making blunders of all types. The last so called investment package granted to Egypt shows that they don’t give a damn about the european citizens they are supposed to protect.
    What the Brotherhood will do with that money is anybody’s guess. Let’s just pray that they won’t buy iranian rocketry and then smuggle it to Hamas in the Gaza strip.
    Some money might even come back in the form of aids to finance the construction of mosques on european soil.

    18 novembre 2012 à 19 h 25 min
    • grepon Répondre

      Don’t worry, any money given to the authorities in Egypt will mostly be eaten. Egypt doesn’t produce anything people are willing to buy and has lost a lot of tourist revenue, so it doesn’t have hard currency to buy food with. And it needs food, because it only produces about half the calories required to keep its population alive. Egypt is on the edge of famine of biblical proportions. It will need regular infusions of cash, to eat.

      3 décembre 2012 à 16 h 08 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Quinctius, RDA => RIP.
    Ne disturbez pas les chiens crevés suivant le fil de l’eau, d’avance merci.
    La RFA ne va pas attendre la chute finale de la France pour se remettre au DM, n’en doutez pas un seul instant. Les Allemands ont jaugé le capitaine de pédalo et n’en attendent rien. Voyez un peu du côté des cabarettistes des différentes stations TV allemandes pour vous en rendre compte.

    18 novembre 2012 à 19 h 12 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    deux solutions à la question posée :

    – la R.D.A. revient au Mark

    – la France revient au Franc

    la première est de loin la meilleure … pour les deux pays !

    18 novembre 2012 à 14 h 44 min
  • Yitro Gabus Répondre

    $6.3 billion in aid for Muslim Brotherhood Egypt

    Priorities, priorities. As far as the Eurodhimmis are concerned, a rapidly Islamizing state pursuing an increasingly belligerent path toward Israel is worth supporting, even while they’re going broke. “Aid amid austerity: Egypt to receive over $6bn in aid from EU,” from RT, November 14 (thanks to Joe):

    The European Union has approved a US$6.3 billion financial aid package for Egypt. The news comes as Europe is paralyzed by a general strike and mass protests as people are tired of deepening recession and strangled by constant budget cuts.

    ­The European Investment Bank is to grant Egypt 2 billion euro ($2.55 billion), the European Bank for Reconstruction and Development a further 2 billion euro and EU countries will also allocate a further 1 billion euro, the office of the Egyptian president said on Wednesday.

    The statement was released after President Mohamed Morsi met with EU Foreign Policy chief Catherine Ashton.

    Egypt is to sign a memorandum of understanding with IMF representatives for the loan this week. It is “a strong sign of EU’s support for Egypt’s path to development,” the president said.

    The Egyptian economy is still recovering after the overthrow of former President Hosni Mubarak in February 2011 and subsequent political turmoil.

    Meanwhile, tens of thousands of people took to the streets across the EU to protest drastic austerity measures introduced by authorities to cope with the recession.

    Spain and Portugal are facing general strikes, while Greece and Italy are seeing many walkouts. Millions of people from some 20 EU nations are expected to take part in the European Day of Action and Solidarity.

    And as many Europeans are not happy to bail out struggling EU economies at a cost of their pensions and wages, the question is how they are going to react to paying Egyptian bills

    17 novembre 2012 à 20 h 07 min
  • Krempf Gille Répondre

    Je crois que le défi majaeur de la France, de la Belgique, de l’Europe entière d’ailleurs est en premier lieu la lutte contre l’islamisation. Car tous les problèmes de notre société occidentale actuellement découlent essentiellement de cette islamisation de nos sociétés. Si cela continue, nous, autochtones serons chassés de notre pays comme le furent les juifs en Allemagne avec le nazisme. Regardez des associations comme Charia4Belgium, rien n’est fait pour qu’on les empêche de vomir leur haine et leur menaces…

    17 novembre 2012 à 8 h 34 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Pour Angela Merkel faire l’Europe avec le capitaine de pédalo l’inciterait à coucher plutôt avec Gregor Gysi chef de la Linke. Les jeux sont faits, l’Allemagne quittera l’Europe tôt ou tard, car rien de bon en sortira. Quand on fait un contrat il faut être très prudent avec qui on signe.

    16 novembre 2012 à 20 h 25 min

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