Un Frexit s’impose d’urgence…

Un Frexit s’impose d’urgence…

Dans le n° 1072, Jean-Ebles d’Ussel nous confiait qu’il n’était pas hostile au Frexit, mais que ce n’était peut-être pas la priorité, au regard de la dette, du chômage, du déficit budgétaire…

Voyons d’abord, dit-il, ce que fera M. Fillon.

J’aurais tendance à inverser les priorités.

En effet, les trois sont liés.

La dette finance essentiellement le déficit du commerce extérieur et les indemnités de chômage, conséquences de la disparition de nos industries : chômage, augmentation des importations, réduction des exportations, et déficit budgétaire. Elle augmente mécaniquement de plus de 110 milliards par an.

Avant de la réduire, il faut commencer par l’empêcher de croître en en supprimant les causes, donc en réinstallant progressivement chez nous les productions industrielles délocalisées. Malheureusement, les articles 32 et 63 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’UE) s’y opposent.

S’agissant des intérêts, l’article 123, qui contraint l’État à emprunter auprès de banques privées (non plus quasi gratuitement à la Banque de France, comme c’était l’usage), aggrave la situation. Cette sotte invention française de 1973 aurait pu être abandonnée d’expérience, mais, reprise en 1992 par le traité Maastricht, elle nous expose désormais sans recours à des taux d’intérêt non maîtrisables, et dont on prédit la hausse.

Outre cela, notre contribution à l’Union européenne coûte environ 15 milliards d’euros par an, déduction faite des 7 restitués sous le nom de « Fonds européens » (qui, en fait, sont français).

On peut donc douter que la France de M. Fillon, qui veut rester sous la férule de l’UE, se renforce, surtout si l’on ajoute que l’euro continuera de nous étrangler.

Sur ce point, on peut cependant imaginer, avec humour ou cynisme, que l’effondrement du système monétaire, de plus en plus évoqué dans les milieux financiers mondiaux, entraînera celui de l’Union européenne elle-même : le président de la Deutsche Bank, la plus importante banque allemande, dans une situation très critique, a déclaré récemment que l’euro jouait désormais contre l’Allemagne ! Ça sent le sapin.

À force d’attendre, on ouvre la voie à un écroulement inopiné. Une sortie concertée serait certainement moins douloureuse, mais elle supposerait la sagesse et la modestie des dirigeants européens, qualités auxquelles ils ne nous ont pas vraiment habitués.

Finalement, les Britanniques nous ont montré la voie : la sortie, qui, en nous dégageant des contraintes des traités européens, redonnera à nos dirigeants la capacité de redresser la situation.

Bien sûr, il leur faudra compétence, volonté et détermination : voilà les vrais critères du choix à la présidentielle. Là, il est peu probable que le FN, qui tourne comme une girouette, nous soit d’un grand secours…

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Comments (2)

  • Bistouille Poirot Répondre

    Non, non et non, il ne s’agit certainement pas de savoir de quelle façon sera dirigée la France mais de se rappeler D’ABORD que les promesses qui ont permis d’obtenir les suffrages d’un peuple (à qui il ne reste plus qu’à attendre une prochaine échéance) pour décider de ne plus vouloir de ceux qui ont changé d’orientation au cours de leurs mandats comme Mitterand, Sarkozy et Hollande. Ce dernier ayant pris un virage à 180 ° qui devient celui d’une déportation, avant d’ESSAYER de revenir par la fenêtre à l’occasion d’une déchirure organisée en SOUS SOL…. avant même les primaires de la gauche ! J’en prends le pari.
    De ce point de vue, Mr Fillon ne déroge pas à la règle hormis le fait qu’il a l’honnêteté de l’appliquer AVANT d’entrer en fonction. Mais les moeurs sont respectées. Cette endémie consanguine ne peut donc trouver remède que dans de nouvelles offres, celle de Mélenchon, celle de ….Marine Le Pen. Eh oui, à force de refuser le vaccin, il ne reste plus qu à prendre l’antibiotique. Est ce pour autant la solution ? Et si les nouveaux prétendants souffriraient déjà des mêmes maux… Que faire alors sinon se débarrasser du suffrage universel et laisser place à une REPUBLIQUE DES MAIRES où le pouvoir de l’immense majorité des petites communes déciderait de les maintenir en vie en leur affectant la gestion de l’impôt sur le revenu ! Vu la tête des présidents d’agglomérations ??? Alors Mr Ebles d’Ussel, nous n’avons certainement pas l’intention de voir ce que fera Mr Fillon, c’est tout vu….du rouge bonnet ou du bonnet rouge…

    30 décembre 2016 à 9 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    parce que :

    vous avez une place financière du calibre de la City à Paris ?

    vous avez une devise indépendante comme la Livre ?

    soyez sérieux , dépensez moins mais dépensez mieux , bref soyez responsable et pragmatique , ne demeurez pas : ” dirigiste ” , ” étatiste ” et ” socialiste ” comme … l’ est le F.N.

    29 décembre 2016 à 14 h 39 min

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