La gloire de nos aïeux

La gloire de nos aïeux

Les druidesL’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue, affirmait Nietzsche. Et de fait, comment analyser correctement le comportement des peuples, la politique des nations et les directions qu’elles sont susceptibles de prendre si l’on ne sait rien de leur passé ou qu’on n’en veuille pas tenir compte, le jugeant révolu ?

Mais rien n’est jamais vraiment révolu dans l’histoire des hommes, et nous avons vu que la Chine moderne était difficile à comprendre si l’on voulait faire fi des racines de sa culture.

Or, comme j’ai eu maintes fois l’occasion de le dire, il est impossible de comprendre le comportement souvent déroutant des Français si l’on ne connaît pas les sources lointaines de notre patrie, qui ont été enfouies, occultées, dénaturées. Comment le Français pourrait-il se conduire sagement s’il ne sait même pas d’où il vient ni ce qu’il est ? Et si le savent moins que lui encore ceux qui prétendent le gouverner ?

Quelques-uns de nos lecteurs se sont étonnés d’une phrase de mon précédent article, dans lequel, évoquant les racines de l’Europe, j’ajoutais à la liste des grands penseurs grecs : « sans oublier les Druides gaulois qu’Aristote et Pythagore tenaient pour leurs pairs ». Si le nom des druides n’est pas complètement inconnu de nos contemporains, il ne dépasse guère chez la plupart les traces de l’aimable folklore qui fit florès aux XIXe et XXe siècles, quand ce n’est pas uniquement la silhouette drolatique du druide Panoramix.

Et chez les plus instruits, voire les historiens eux-mêmes, bien peu ont su creuser au-delà du livre de Jules César « La Guerre des Gaules », dans lequel il dit des druides peu de choses et bien peu vraies. César, politicien ambitieux et retors, n’avait d’autre volonté que de persuader le Sénat romain, auquel il ne cessait de réclamer des subsides pour achever sa conquête de la Gaule, que celle-ci pourrait devenir aisément colonisable. Et il lui fallait pour cela convaincre les sénateurs que les Gaulois n’étaient ni trop civilisés ni trop sauvages et il utilisa la référence aux druides dans ce double but. Aussi serait-il naïf de se fier à ses rapports au Sénat de Rome qui constituent toute la matière de son livre.

Or, qui sait aujourd’hui que les druides furent, cinq siècles durant, une nombreuse confrérie philosophique et scientifique sans équivalent dans toute l’Europe pré-romaine, ayant acquis chez nos ancêtres un prestige et une influence civilisatrice telles que Pythagore et ses disciples leur accordaient le plus grand respect et les considéraient comme des égaux ?

Je ne puis évidemment, dans les limites de cet article, m’étendre sur ce sujet autant qu’il le faudrait, mais à tous ceux qui s’intéressent aux vraies racines de la France et de l’Europe, je recommande la lecture du livre de Jean-Louis Brunaux « Les Druides, des philosophes chez les barbares » (2006, Éditions du Seuil). Jean-Louis Brunaux, chercheur au CNRS (Laboratoire d’archéologie de l’ENS), a dirigé de nombreuses fouilles et il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la civilisation gauloise.

Preuves à l’appui, il nous démontre notamment que les druides n’étaient pas des prêtres, contrairement à ce que certains auteurs, anciens ou modernes, ont prétendu, et que ce qu’ils proposaient à la jeunesse gauloise était un enseignement à la fois éthique, scientifique et philosophique, mais nullement une religion.

Toutefois, et c’est ce qui a pu engendrer le malentendu, ils ont cru devoir, pour asseoir leur influence, accepter et plus ou moins servir les cultes des divinités populaires pratiqués avant leur venue. Bien malin qui pourra décider si ce fut une erreur. En revanche, ce qui en fut certainement une, c’est de n’avoir pas couché leur enseignement par écrit, nous léguant ainsi une tragique absence de documents dont nous souffrons encore. C’est l’un des principaux reproches que je fis aux druides dans mon livre « Alésia, un choc de civilisations » (Presses de Valmy), dans lequel je me suis efforcé de montrer toute la richesse culturelle de la Gaule indépendante, matrice de la France actuelle.

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Comments (21)

  • Répondre

    Merci beaucoup messieurs pour vos commentaires, vos joutes et votre humour; j’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire et j’y reviendrai plus attentivement.

    J’aimerais beaucoup vos avis au sujet du livre de Luigi Cascioli :

    -"La Fable du Christ"

    Le Site est par ailleurs très édifiant

    J’ai déjà lu Alesia …..(lorsqu’il est sorti) et je vais me procurer celui de J.L. Brunaux : Les Druides …..

    Cordialement 

    12 octobre 2008 à 17 h 41 min
  • Pierre LANCE Répondre

    À HansImSchnoggeLoch : Je ne crois pas m’être, comme vous le dites, “vanté de mon savoir”. Je dis seulement ce que je sais, qui est bien loin d’être suffisant pour me satisfaire, bien que je l’augmente chaque jour. Mais je comprends très bien que cela vous irrite, puisque vous êtes de ceux qui tiennent plus à croire qu’à savoir, ce qui est votre droit, bien sûr. Quant à ma renommée, ne vous faites surtout pas plus de souci pour elle que je ne m’en fais moi-même. À Aspidephoros : Je suis très heureux de vous faire rire aux éclats. Bien que ce soit, de toute évidence, un rire jaune, si j’en juge par l’aigreur de votre commentaire. Vous avez parfaitement raison de défendre votre point de vue, et je suis le premier à regretter que vous le défendiez si mal. Vous devriez y mettre un peu plus de sérénité, car vos grincements de dents ne doivent pas être très agréables à nos lecteurs, quelle que soit leur opinion. Par exemple, je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de “méprisable”, puisque c’est le terme injurieux que vous employez, à publier une belle lettre de lecteur. Je conçois qu’elle vous agace, mais votre mépris ne déshonore que vous. J’ai écrit quelque part il y a longtemps : “J’aime tant la compétence, que je ne puis m’empêcher d’admirer celui qui vise bien, même s’il me prend pour cible.” Hélas, il y a sur ce site de bien mauvais tireurs… À Emeric : Je vous accorde bien volontiers que rien dans vos propos n’a été injurieux ou méprisant à mon égard, et votre participation à ce forum est de bon aloi. Nous ne sommes pas d’accord, voilà tout, mais ce n’est pas bien grave, et je note avec plaisir votre intention de lire le livre de Jean-Louis Brunaux, lequel n’est d’ailleurs nullement polémique, mais tout à fait intéressant et instructif. Je n’ai porté aucun jugement sur votre âme, j’ai seulement dit qu’elle serait la seule à pâtir de votre enfermement doctrinal. Et je ne risque pas de concurrencer les avis de qui vous croyez, puisqu’il n’a pour moi aucune existence. Mais je suis un athée spiritualiste, c’est-à-dire que je crois en l’existence des âmes et en leur éternité, ce qui était d’ailleurs la doctrine druidique. À travers les multiples vies qu’elles traversent pour se parfaire, nos âmes se jugent elles-mêmes et n’ont nul besoin d’un juge qui récompense ou qui punisse – conception “gendarmique” infantile et pernicieuse -, car chacun n’est jugé que par ses propres actes et porte en lui-même sa propre sanction. J’aurais plaisir à discuter de tout cela avec vous autour d’un verre, comme vous le suggérez fort à propos. La seule difficulté sera de trouver le jour et le lieu. En ce qui concerne la “conversion à l’écriture”, je suis obligé de constater encore une fois que vous ne savez pas de quoi vous parlez, ou plutôt que vous vous fiez aveuglément aux prétentions chrétiennes. En réalité, les druides écrivaient le grec, qui était en quelque sorte la langue littéraire des Gaulois, et c’est volontairement – et selon moi à tort – qu’ils n’ont pas voulu confier leur enseignement à l’écrit. Mais vous aurez les preuves de tout cela dans le livre de Brunaux. Cependant nous tombons d’accord sur le fait que la roue tourne et que les cultures et les civilisations se succèdent, chacune participant à sa manière à l’évolution de l’humanité. D’ailleurs cette roue est bien connue, puisque c’est la grande roue zodiacale qui voit apparaître une éthique nouvelle tous les 2.150 ans environ. Je n’ai jamais nié que le christianisme, religion de l’Ere des Poissons, avait eu un rôle nécessaire en mettant un terme à la brutalité des cultures du Bélier qui l’avaient précédé. Mais nous entrons maintenant dans l’ere du Verseau et le christianisme s’éteint. Je n’ai aucune haine envers les chrétiens d’aujourd’hui, contrairement à ce qu’imaginent quelques excités. Je dis seulement que leur temps est fini, parole qui leur reste évidemment en travers de la gorge, mais qu’ils devraient pourtant admettre s’ils voulaient bien s’élever à une vision philosophique et cyclique de l’Histoire. Malheureusement cela semble au-dessus de leurs forces. Ils continuent de se prendre pour le sel de la Terre… en toute humilité, bien entendu. Cordialement.

    30 septembre 2008 à 1 h 29 min
  • Daniel Répondre

    Si je comprend bien, l’heure est grave: de cette réponse précise sur l’origine de notre culture lointaine, fort lointaine  dépend notre présent et notre avenir?   je suis très heureux que P.Lance soit suffisamment passionné pour m’apprendre ce qu’il sait des druides et je l’en remercie. Mais par contre, je ne vois pas pourquoi cela diminuerait la réalité chrétienne. 

    Selon quelle malhonnêté le passé devrait-il être récupéré pour établir et justifier de nouveaux pouvoirs au présent?

     Il me semble que l’importance attachée au passé sert trop souvent, sous couvert d’esprit  scientifique, à exonèrer de leurs incapacités à prendre des responsabilités au présent  ceux qui préfèrent généralement mesurer la paille passée plutôt que la poutre actuelle. Le risque est moindre.   

    Tout cela pour justifier des "racines" qui sont de telle ou telle forme. En oubliant que l’essentiel n’est pas la forme ou la couleur des racines mais bien la sève qu’elles transportent. Ce qui intéresse les acteurs de la vie actuelle,  c’est de comprendre éventuellement la nature de l’apport constructeur  en termes de civilisation des uns et des autres.  Retenir la leçon de l’histoire (plutôt que l’histoire) est la seule façon de faire vivre le passé  et de justifier la phrase de Nietzsche.    Quelle est l’époque qui ne s’est appuyée globalement sur l’évolution de ses prédécesseurs y compris sur leurs erreurs?    En quoi la multitude de ceux qui ont élaboré et accouché du corps dont nous nous servons seraient-ils d’une importance moindre? Le besoin de hiérarchie ou chacun se voit plus important a la vie dure.  Et c’est ainsi qu’on découpe la vie en tranche, juste le contraire de ce qu’on veut démontrer.     

     

    29 septembre 2008 à 22 h 19 min
  • Emeric Répondre

    @ Monsieur Lance,
    je suis d’accord avec Noël (quel beau prénom!) pour vous remercier de participer au forum. Je vous mets au défi de trouver une remarque injurieuse ou méprisante à votre égard dans mes rares posts. Si vous en trouvez, vous aurez le droit de supposer que je sélectionne mes sources pour flatter mes opinions préétablies. Sur ce point, je vous demande de vous rassurer et de bien vouloir me créditer d’une bonne foi telle qu’à mon retour en France je lirai le livre que vous admirez. Quant à mon âme, je la laisse entre les mains de qui de droit et dont je vous prie, au moins à mon égard, de ne pas concurrencer ses jugements.

    Sur le fond, vous avez absolument raison, les vainqueurs écrivent l’histoire, vous avez bien dit "écrit", forme de transmission des connaissances qui, je l’espère à vos yeux aussi, constitue un enrichissement par rapport aux cultures essentiellement voire exclusivement orales dont vous vous faites le chantre. Si tel n’est pas le cas, je vous laisse faire l’apologie de la supériorité des cultures orales sur les nôtres! Mais la conversation gagnerait alors à se dérouler autour d’un verre, pour accréditer votre thèse, et je ne suis pas sûr que vous daigniez m’inviter!

    Quant à moi, je constate que la conversion à l’écriture (le mot est volontaire) des Celtes (comme des Scandinaves) allait alors de pair avec la conversion au Christianisme, dont vous vous obstinez à nier l’apport (cf. l’introduction de l’écriture à l’époque de Patrick, cf. les Eddas, cf. Saxo grammaticus et autres frais convertis). Sans christianisme, il n’y aurait donc plus, et depuis longtemps, de traces des mythes celtiques. Les cultures qui ont supporté d’autres dominations que le Christianisme nous sont encore plus mal connues que les victimes de la religion de la Croix. Le fossoyeur (je ne conteste pas que c’est un rôle répugnant) a donc eu au moins la décence d’entretenir les fleurs qui aujourd’hui encore nous émerveillent. Pour ma part, et là nous sommes en net désaccord, je trouve qu’il a bien fait de voler le bouquet pour ensemencer ses propres champs.

    J’attire votre attention sur vos affinités ponctuelles avec Jaurès, elles n’ont rien de bien surprenantes, puisque, en vainqueurs athées de l’histoire, vous vous retrouvez pour en nier les apports chrétiens, à l’instar de ce Christianisme qui dans ces jours de gloire a méprisé les cultures celtiques et scandinaves. Hélas, la roue tourne et ce n’est, quelque part, que justice.

    Cordialement

    29 septembre 2008 à 18 h 26 min
  • Anonyme Répondre

    Note au modérateur et au webmaster

    Monsieur se permet de dénigrer sans aucune retenue les quelques intervenants de ce site, je serais donc très heureux que nos propos répondant à ses sarcasmes puissent être lu de tout le monde.

    @ Monsieur Lance

    Plus je vous lis et plus je ris aux éclats devant tant de propos narcissiques envers vous et haineux pour les autres. Des lettres de lecteurs en pâmoison devant vos assemblages de pages ,tous les scribouillards peuvent faire de même, méprisable.

    Si vous ne supportez pas d’ être renvoyé dans les cordes ne venait pas boxer dans la rue et rester sur votre moquette à écouter les pièces de monnaie tomber.

    @ Monsieur Aregundis

    Vous voyez cet insupportable personnage se croit au dessus des autres mais à force de vivre si haut, il perd toute réalité du monde .Il est plus à plaindre qu’ à blâmer.

    Bien à vous

    29 septembre 2008 à 13 h 59 min
  • Pierre LANCE Répondre

    À Emeric : Que toutes les versions de la légende du Graal qui nous sont parvenues soient chrétiennes, cela tient seulement au fait bien connu et que vous faites mine d’ignorer, à savoir que ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’Histoire, c’est-à-dire qui la falsifient au profit de leur doctrine. Imaginez un peu ce que serait l’histoire officielle européenne si le nazisme ou le marxime avaient envahi le monde, ou si demain l’islamisme devait le conquérir. Pensez-vous qu’ils “l’enrichiraient” ? Alors, ne nous parlez pas, s’il vous plaît, d’un “enrichissement” des mythes celtes par le christianisme. C’est tout au contraire d’un dramatique appauvrissement dont ils ont été victimes. Mais comme, à l’exemple d’Aregundis, vous vous tenez soigneusement éloigné des lectures qui pourraient vous détromper, vous pouvez continuer de dormir béatement sur vos certitudes. Votre âme est seule à en pâtir. À Aregundis : Je crois, mon pauvre ami, que je vais bientôt être obligé de vous plaindre. Vous continuez d’étaler sur ce site votre pseudo-culture comme on étale de la confiture sur une tartine, et vous vous vantez de votre “rigueur” et même de votre “honnêteté”, alors que vous continuez de fuir les ouvrages des vrais savants, comme ce livre de Jean-Louis Brunaux que j’ai cité. En revanche, vous vous complaisez à nous réciter des passages entiers de l’Encyclopédie Universalis, ce qui a du moins l’avantage de nous montrer l’ignorance “encyclopédique” des petits professeurs compilateurs et conformistes qui rédigent ces effroyables concentrés de sottise. Ah elles sont belles vos “sommités” ! Mais sans doute faut-il montrer quelque indulgence envers ces professeurs irlandais. Depuis le temps qu’ils baignent dans le christianisme le plus archaïque, on ne doit pas s’étonner qu’ils n’aient plus toute leur tête. À Noël Hanssler : Merci de vos efforts pour essayer de faire entrer un peu de probité intellectuelle dans des cerveaux irrémédiablement pollués. Je salue votre courage, car la plupart de mes lecteurs, ayant fait un tour sur ce forum, ont pris la fuite à tire d’aile en se bouchant le nez. Je comprends qu’ils ne veuillent pas perdre leur temps. Voici par exemple ce que m’écrit l’un d’eux, en commandant trois de mes livres : “Cher Pierre Lance, Ces trois ouvrages ne seront pas de trop pour me servir d’antidote et me dépolluer l’esprit, après la fréquentation du forum des “4 Verités hebdo”, souvent nauséabond et mal fréquenté. Que de zozos insupportables ! Tous ces fats avec leur ton de petit prof sentencieux, ergoteurs, coupeurs de cheveux en quatre. Tous ces gugusses qui enragent de ne pas “boxer dans la même catégorie” que vous ! (Mais bon, je vais tout de même consulter de temps en temps le forum, pour ne pas me priver de vos réponses toujours impeccables, pleines de flegme et d’humour et de force tranquille face à la meute.) Avec toute ma sympathie. M.P.

    29 septembre 2008 à 1 h 18 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Mr.P.Lance qui se vante de son savoir et dénigre tous ses contradicteurs devrait être un peu plus humble. A ce que je sache il n’a pas encore eu de prix Nobel et sa renommée ne doit pas dépasser les frontières de l’hexagone ou de la francophonie. 

    Je l’invite à réfréner ses attaques contre la religion chrétienne et à se concentrer sur la défense des partis de droite, but ultime des 4V.

    28 septembre 2008 à 21 h 06 min
  • Noël Hanssler Répondre

    Ces messieurs les "forumeurs", si humbles, tolérants, respectueux des idées d’autrui et si dépourvus de parti-pris se sont-ils avisés que cet homme horrible qui les met "plus bas que terre" est le seul parmi les rédacteurs de ce site à s’investir dans un vrai dialogue avec de parfaits inconnus, planqués qui plus est derrière des pseudos ?
    Monsieur Lance est-il un retraité qui s’ennuie  ? Un fonctionnaire désoeuvré ? Un étudiant en vacances ?
    Je crois savoir que non.
    Comme je l’ai dit une fois déjà, je trouve que Pierre Lance nous fait bien de l’honneur en prenant connaissance de nos giclures énervées ou de nos logorrhées pontifiantes, et en y réagissant. C’est d’ailleurs cette valeur ajoutée qui donne tout son intérêt à ses forums (ils lui appartiennent, d’une certaine façon). Pratiquement le seul intérêt, en fait.
    Quant à la question de l’orthographe, dont le niveau général sur ce site correspond à celui du dernier rang d’une classe de primaire, permettez à un ancien cancre qui se soigne de proposer une astuce : une fois votre texte rédigé, faites-en un copié-collé sous Word (ctrl+C/ctrl+V). Le correcteur orthographique révèlera les fautes les plus grossières. En prime, votre prose sera sauvegardée si d’aventure votre post se perdait.

    28 septembre 2008 à 19 h 49 min
  • Pierre LANCE Répondre

    Il y a parfois des téléscopages amusants lorsque des messages arrivent en même temps sur le site en s’ignorant l’un l’autre. Ce qui a valu à celui d’aspidephoros de tomber complètement à côté de la plaque. Cependant, je comprends très bien qu’il puisse croire que j’ai “une haute estime de moi-même”, étant donné que ce sentiment lui est évidemment interdit. J’accepte volontiers, et même je l’espère, que l’on soit plus compétent que moi dans les domaines que j’explore, car cela m’aiderait à faire mieux encore. Malheureusement, cela survient trop rarement. En outre, la compétence ne peut pas grand’chose lorsqu’il y a trop forte divergence sur le plan philosophique et que ce que l’on croit l’emporte sur ce que l’on sait. Enfin il est au moins un domaine que je maîtrise, sinon parfaitement, du moins nettement mieux qu’aspidephoros, c’est celui de l’orthographe. Parce que 3 fautes en 5 lignes, c’est tout de même un joli record. Qui d’ailleurs m’étonne un peu. Plutôt qu’une vraie faiblesse orthographique, je crois que cela dénote plutôt de la négligence et de la désinvolture. Et ce sont là des traits de caractère qui peuvent en effet difficilement porter quelqu’un à nourrir “une haute opinion de lui-même”. Au fond, la vie est très bien faite : les consciencieux sont fiers et les négligents sont modestes. Quoi de plus normal ? Mais les seconds devraient avoir au moins l’honnêteté de ne rien reprocher aux premiers.

    28 septembre 2008 à 0 h 42 min
  • Aregundis Répondre
    A aspidephoros, bonjour,
     
    Oui, je fais toujours en sorte de documenter mes propos en me référant aux meilleurs sources disponibles. Et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, je prends soin, par honnêteté, de mettre des guillemets aux textes qui ne sont pas de moi et de citer mes sources. Chacun comprend que même si on sait son sujet (à défaut de quoi mieux vaut s’abstenir), on n’a pas en tête tous les noms des personnages et toutes les dates des faits que l’on cite. Dictionnaire et encyclos sont là pour ça.  Et c’est un plaisir de communiquer ce qu’on sait à ceux qui vous font l’honneur de le lire. Et j’ai la faiblesse de croire qu’un texte correctement rédigé peut intéresser les lecteurs. Je remercie d’ailleurs la rédaction des 4 vérités de permettre d’exposer ici les opinions les plus diverses.
    Comme vous le constatez, cette rigueur dans l’exposé ne plait pas à tout le monde. Pierre Lance ne supporte pas qu’on soit d’un autre avis que le sien, surtout quand il est placé devant ses propres contresens, surtout quand on en démontre la fausseté manifeste, surtout quand il se tire lui-même une balle dans le pied en affirmant l’invraisemblable. Pour démontrer que des faits historiques ont été falsifiés, il faut nécessairement ; primo : avoir en main ou avoir accès aux documents originaux aux fins de comparaison avec une source plus récente ; secundo apporter la preuve d’une intention malveillante de corruption. Ce qu’il ne fait pas, bien entendu, comment le pourrait-il ? Pierre Lance serait-il idiot ? Non, certes ! Mais cet homme poursuit une idée fixe, maladive, obsessionnelle, qui sous-tend tout ce qu’il a pu écrire : soutenir que la religion, en l’occurrence la religion chrétienne envers laquelle il montre une hostilité haineuse, n’est pour rien dans l’édification de notre société depuis 2000 ans. Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux. Les églises sont partout, les musées sont pleins de témoignages religieux, notre langage même est pétri de christianité. Mais pas l’ombre du moindre druide à l’horizon. Ils ont existé. Mais que sait-on de ce qu’ils étaient ?
    C’est d’Irlande, berceau de la culture celtique, que proviennent les avis les plus autorisés.  Je vais encore citer la grande encyclo Universalis : «   La société gaëlique nous renvoie l’image d’une société stratifiée où la division esclave/homme libre/noble s’accommodait d’une certaine mobilité codifiée dans le Senchus Môr ou Loi des Brehons. Le monopole des activités intellectuelles, tenues en grande estime par les Gaëls, était dévolu à une hiérarchie à trois degrés : les druides à la fois initiés, augures, magiciens et conseillers des rois ; les file ou filid, juges, poètes et historiens, dépositaires des cycles épiques par lesquels s’exprimait la mémoire de la race ; les bardes enfin qui accompagnaient sur leurs harpes les généalogies, les louanges du clan et l’élégie des morts. » Si d’évidence Goscinny et Uderzo se sont inspirés de ces éléments pour bâtir le personnage du druide gaulois, rien ne permet d’affirmer qu’existait en Gaule une société aussi rigidement structurée que dans la lointaine Irlande. On peut même penser le contraire. Il nous reste quelque chose du caractère volontiers indocile et anarchisant de nos ancêtres que Vercingétorix eut sans doute bien du mal à fédérer contre les légions de César.
    Les mêmes auteurs* ajoutent : « C’est ce peuple de pasteurs guerriers, farouchement solidaire lorsqu’il s’agissait des droits du sang, et réfractaire à toute initiative fédératrice, qui écrivit, singulièrement, une des plus belles pages du christianisme primitif, transformant l’Irlande en « Île des Saints et des Docteurs », en pépinière de cénobites et de missionnaires. ». Et en particulier saint Patrick. C’est à quoi je faisais allusion en citant saint Colomban, fondateur du monastère de Luxeuil (Haute-Saône) en 590. Petite histoire en marge de l’Histoire : ce Colomban eut l’imprudence de reprocher à la reine Brunehaut, veuve du roi d’Austrasie Sigebert 1er, sa relation incestueuse avec le jeune Mérovée, fils de la redoutable Frédégonde, épouse du roi de Neustrie Chilpéric 1er, le frère de Sigebert (tous deux petits-fils de Clovis, mort en 511). Cela lui valu d’être chassé hors du Royaume. Compte tenu des us et coutume des princes chevelus de l’époque et de leurs terribles walkyries, c’aurait pu être pire ! Il se réfugia à Bobbio (Italie) où il mourut. Restaient-ils quelques descendants, plus ou moins dégénérés, des druides au fond des forêts dans la ‘Francia’ de l’époque avant l’invasion des tribus germaniques ? Impossible à dire. Quand à la culture celtique irlandaise, elle sombra sous les coups des envahisseurs vikings au IXe siècle.
    Mais que vaut l’avis de ces sommités face à la science infuse de Pierre Lance qui continue envers et contre tout de donner dans ses fumeuses théories conspirationnistes assorties d’injures ou de remontrances ridicules à quiconque le contredit ? Et qu’y pouvons-nous ? Bonne journée à tous. Aregundis
    * Greene David. Professeur à l’Université de Dublin, member of the Royal Irish Academy ; Joannon Pierre, historien, docteur en droit, docteur honoris causa de l’Université de Dublin.
    27 septembre 2008 à 14 h 51 min
  • Emeric Répondre

    S’il est certain que le Graal est d’origine celtique, sa célébrité et le renouvellement de ses implications culturelles dépendent presque uniquement de sa christianisation. A l’exception de Chrétien de Troyes (et encore, le cortège du Graal est nettement eucharistique), toutes les versions qui nous sont parvenues sont chrétiennes, profondément et non pas "plaquées". Inversement, très peu de mythes celtiques nous sont parvenus "en l’état", c’est-à-dire sans la bénédiction (si j’ose dire) et l’enrichissement du Christianisme, ce n’est quand même pas un hasard. Ayons quand même l’objectivité de reconnaître les apports chrétiens. J’ajoute que notre moderne dissection des sources n’aurait sans doute pas eu grand sens pour les acteurs d’une culture qui se voulaient et/ou étaient synthétiques.

    Un autre point (de détail) à l’adresse de Jaurès: il est vrai que les cultures dominantes récupèrent les états antérieurs de civilisation … mais autant qu’elles ne les subissent! Il ne s’agit pas de superstructures qu’on se refile comme ça de dominants en dominants, mais de constructions qui appellent des révisions, des conflits et des compromis. Par exemple, les ordalies (d’origine germanique) ont été imposées à l’Eglise, qui a lutté contre elles autant que possible, mais n’ayant pas réussi à les extirper a fini par les encadrer dans ses procédures judiciaires. De même, la flagellation initialement était combattue par la hiérarchie (en tout cas en Espagne), mais la ferveur populaire l’a progressivement imposée à l’Eglise qui a quand même obtenu qu’elle soit anonymée pour éviter qu’on glorifie indûment le flagellant (c’est l’origine des fameuses tenues de la Semaine Sainte sévillane…). Il en souvent va de même des dates auxquelles vous faites référence.

    Cordialement

    27 septembre 2008 à 14 h 15 min
  • Anonyme Répondre

    Cher Aregundis

    C’est toujours avec un grand plaisir que je lis vos posts d’ une grande clarté ettoujours très bien argumantés.Pour Monsieur Lance, il n’ y a rien à faire ce monsieur a une très haute estime de lui même et n’ accepte pas que d’ autres soient souvent plus compétent que sa personne sur des sujets qu’ il pense maitrisé parfaitement.

    Attendez à être mis plus bas que terre par celui ci

    Bien à vous

    27 septembre 2008 à 8 h 04 min
  • Pierre LANCE Répondre

    Mon cher Aregundis, je ne tiens pas spécialement à être désagréable avec vous, ni d’ailleurs avec quiconque, mais je trouve que vous allez tout de même un peu loin dans le comique involontaire. Je ne comprends pas qu’un homme aussi cultivé que vous le paraissez puisse prononcer de telles énormités : ” Le Saint-Graal est d’abord un symbole chrétien qui s’associe avec la Passion du Seigneur…”, alors que le Graal (qui n’a aucun besoin d’être affublé de “Saint”) est un thème très antérieur au christianisme et n’a strictement rien à voir avec le sang du Christ et autres maquillages édifiants. Je comprendrais mieux que vous tentiez de justifier cette récupération par le désir de Chrétien de Troyes (au nom si transparent) de réintégrer les vieilles légendes celtes dans la mythologie chrétienne de son époque, ce qui pouvait, après tout, partir d’un bon sentiment d’unité patriotique et d’une certaine tolérance envers le paganisme. Et il a du même coup répondu par avance à votre question : “Comment fait-on pour occulter, dénaturer, etc… ?” Eh bien on fait comme il a fait. On prend les vieilles histoires et on les peinturlure à son idée. Et je vous rappelle que ces histoires se transmettaient par tradition orale et sans documents. Que l’Eglise soit restée réticente au sujet du Graal, comme vous le soulignez à juste titre, n’a rien d’étonnant. Car la curie romaine a toujours su, elle, ce qu’il y avait de “dangereux” à tolérer la légende du Graal, dont la philosophie, comme on dit, sent le soufre à plein nez. Cependant, une fois trempée dans l’eau bénite, elle pouvait ravir votre adolescence. Mais où vous déclenchez indubitablement l’hilarité, c’est lorsque vous déclarez, apparemment en toute candeur : ” La différence entre vous et moi, Pierre Lance, c’est que moi je n’ai aucun a priori idéologique.” C’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité… Quant à la haute opinion que, selon vous, j’ai de moi-même, je reprendrai à mon compte la réflexion d’un célèbre cardinal : “Modeste quand je me juge, fier quand je me compare.”

    27 septembre 2008 à 0 h 55 min
  • Aregundis Répondre
    A Pierre Lance,
    D’abord, cher ami, ce n’est pas moi qui rapproche Aristote et Pythagore des druides, c’est vous. Cette idée ne me serait jamais venue. Car, personnellement, je me fiche bien des pythagoriciens qu’ils fussent ou non décadents, et des druides. Car je ne vois – ni personne d’autre ne voit, hormis vous – un quelconque rapport entre ceux-ci et ceux-là. Et je m’en tiendrai là sur le sujet.
    Je m’étais fait cette idée que vous connaissiez les écrits de Jean Markale, cela coule de source, pour ainsi dire vous sachant, tout comme lui, porté à l’irrationnel et aux affirmations extravagantes, aux thèses d’un historicisme douteux. Ce qui n’empêche pas le talent. Bonne pioche, donc. Cet excellent (et très prolixe) narrateur, hélas plus tout jeune, ne nie pas, lui, les sources chrétiennes de la saga du Graal, il s’y réfère constamment. Et comment pourrait-il en être autrement puisque toute la quête initiatique et l’ascèse que constitue le cycle arthurien a pour genèse symboliste le sang du Christ recueilli – selon la légende – par Joseph d’Arimathie, l’homme qui avait cédé son propre tombeau pour y mettre le corps du Christ (cf. Évangiles). Sans référence aux Évangiles, pas de Graal et donc pas d’épopée celtique littéraire. Tout le talent de Markale est d’intégrer à cet ésotérisme populaire chrétien, initié de Robert de Boron (12e/13e s.) et sa trilogie : le Joseph d’Arimathie ou Roman de l’estoire dou Graal, Merlin et Perceval et les romans de chevalerie dont j’ai déjà parlé, divers éléments issus des légendes et contes du folklore irlandais et gallois avec ses ramifications bretonnantes ou germano-saxonnes*. Du roi Arthur à Morgane, et de Merlin à la Dame du Lac… qui n’a rêvé à la forêt de Brocéliande, au Val sans retour et à ses sortilèges ? Ces histoires ont bercé mon adolescence, bien avant que Jean Markale en fasse des best-sellers. Le Saint-Graal est d’abord un symbole chrétien qui s’associe avec la Passion du Seigneur dans le but sans cesse tendu vers un dépassement de soi du Chevalier errant, personnage emblématique de l’Homme. Thème chrétien s’il en est !  Mais l’Église reste réticente au sujet du Graal et n’emprunte jamais ce thème.
    Qui vous dit que je ne lirai pas le bouquin de J.L. Brunaux ? La différence entre vous et moi, Pierre Lance, c’est que moi je n’ai aucun a priori idéologique, ni ne milite en faveur d’aucun mouvement, ni ne suis hostile à ceci ou cela, hormis au collectivisme. Mais c’est vrai, je suis chrétien. Je ne m’en cache pas.
    Ce Brunaux que vous citez fait son boulot d’archéologue, c’est bien le moins qu’il le fasse puisque le budget du CNRS est alimenté par nos impôts. Notez au passage que le fait d’être appointé dans un organisme de recherche, quel qu’il soit, n’est en rien une garantie « scientifique » du travail qui s’y fait… ou qui ne s’y fait pas. Le CNRS, en particulier, est bien connu de la Cour des comptes pour héberger et payer une foule de « chercheurs » qui ne cherchent rien du tout ou qui n’y mettent jamais les pieds ! Et puis il y a un monde entre la découverte de quelque chose et sa signification. Le vrai boulot d’un archéologue ne débute qu’après la découverte. Et ce n’est pas une petite affaire.  Dater d’abord, corréler avec d’autres découvertes analogues et ensuite interpréter, formuler une hypothèse vraisemblable, puis soumettre son travail à la communauté scientifique qui validera ou non. Et comme il faut bien vivre, on a le droit d’écrire là-dessus tous les bouquins qu’on veut. Et vous n’avez pas répondu à ma question : comment on fait pour occulter, dénaturer, des sources ou documents qui n’ont jamais existé ?
    Quant à votre réflexion malveillante sur « l’idéologie » chrétienne, elle ne blesse que la haute opinion que vous vous faites de vous-même, Pierre Lance. Je laisse aux participants de ce forum le soin d’apprécier. Aregundis.

    *Dont on trouve des traces évidentes dans la trilogie wagnérienne qu’appréciait beaucoup le Führer.

    26 septembre 2008 à 19 h 21 min
  • TAKE FIVE Répondre

    excellent bouquin!

    dommage qu’il y ait trop de néo-nazis, bas du front, dans le renouveau celtique et druidique 

    26 septembre 2008 à 18 h 29 min
  • Pierre LANCE Répondre

    Comme le dit fort justement Joresse ” Le cycle du Graal, par exemple, doit énormément aux mythes celtiques.” Disons plutôt qu’il leur doit tout, et qu’il n’est rien d’autre qu’une frauduleuse christianisation des plus vieilles légendes de la Celtie. Je n’ai évidemment pas attendu Aregundis pour lire Jean Markale, que je connais depuis 40 ans. Nous avons d’ailleurs débuté à peu près en même temps dans la publication d’études sur la civilisation celtique. Mais comme Aregundis l’affirme avec grande pertinence : ” L’idéologie est chez l’homme plus forte que toutes les évidences”, ce dont il apporte lui-même la preuve la plus éclatante, puisque sa longue tirade n’est qu’une défense agacée de l’idéologie chrétienne moribonde. Et comme l’acharnement thérapeutique au chevet de la dogmatique papiste est la seule chose qui le motive, il va sans dire qu’il se gardera bien de lire l’ouvrage de Jean-Louis Brunaux auquel je me réfère, ce qui lui permet de contester tout ce que j’avance comme si je l’avais “imaginé”. Chacun appréciera l’honnêteté du procédé. Il se gardera tout autant de lire mon livre “Alésia, un choc de civilisations”, de crainte sans doute d’y trouver quelques vérités désagréables. À part ça, il se délecte d’une description des “pythagoriciens” décadents de la dernière heure, qui n’ont pas plus à voir avec Pythagore que les voyous des Croisades n’ont à voir avec Jésus-Christ. Bref, nos lecteurs l’auront compris, tout ce galimatias ne vaut pas un coup de cidre.

    26 septembre 2008 à 0 h 49 min
  • Jaures Répondre

    Cher Aregundis, ne faites pas du P.Lance chrétien. Chaque civilisation possède ses mythes souvent eux-même issus de mythes qui les ont précédé et qu’ils ont réinterprété. Le cycle du Graal, par exemple, doit énormément aux mythes celtiques (comme la corne d’abondance du Bran).

    25 septembre 2008 à 16 h 27 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Qui refuse son passé n’a pas d’avenir. A force d’essayer d’être "moderne" la France a progressivement renié son histoire avec les conséquences que l’on constate. D’autres pays en particuler l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et la Suisse ont toujours essayé d’honorer leurs traditions et leur niveau de vie ne s’en porte pas plus mal. Modernité n’est donc pas toujours synonyme de progrès.

    25 septembre 2008 à 9 h 21 min
  • Aregundis Répondre
    Bonjour,

    La mémoire ! La mémoire ! Encore faut-il qu’elle se réfère à des preuves écrites de faits probants, de sources directes ou indirectes, la mémoire! A défaut, à des traces archéologiques, des outils, des parures, ou que sais-je encore, pour s’exercer, J.C. Thialet, ou bien chacun raconte ce qu’il veut ! Une druidesse bordelaise ! Et puis quoi encore ? Vous en trouverez des tas de druides et druidesses chez les secoués du New Âge ! C’est bientôt fini, les conneries, oui ? J’en viens au sujet.

     Les références pythagoriciennes de Pierre Lance à propos des druides me laissent songeur. D’abord, Pythagore de Samos (570-480) – pour tous les écoliers, c’est l’homme du théorème – passe pour n’avoir rien écrit, et sa pensée ne fut sans doute connue jusqu’à l’époque de Socrate que par une tradition orale, elle-même entourée de secret. Étonnant aussi le rapprochement avec Aristote (384-322) lequel évite de prononcer son nom, pour ne parler, non sans dédain, que de « ceux qu’on appelle pythagoriciens ».
     

    Qui sont ces pythagoriciens dont à prononcer le nom énerve le grand Aristote ?  « Selon la tradition la plus répandue, les pythagoriciens sont des hommes tout de blanc vêtus, qui fuient le contact des femmes en couches, évitent d’entrer dans la maison d’un mort, refusent énergiquement de croquer une fève ou de manger un œuf. Leur existence quotidienne paraît encombrée de tabous et d’interdictions de tout genre, tandis que leur vie communautaire, avec la règle du silence, les degrés d’initiation, le mystère dont elle aime à s’entourer, ressemble étrangement à celle d’une de ces confréries dont les esséniens ou les thérapeutes offrent l’exemple le plus évident pour la période qui précède immédiatement l’ère chrétienne. » (U. Universalis)
    Il s’agissait donc d’une secte qui croyait en la transmigration des âmes avec des visées théocratiques et aristocratiques. Est-ce ce « tout de blanc vêtu » qui aurait à inspiré à Goscinny le personnage de bande dessinée et, par suite, l’idée populaire est probablement fausse qu’on se fait aujourd’hui du druide gaulois ?

    « A Athènes où ils ont perdu toute influence politique, ils végéteront désormais et donneront
    naissance à un personnage de comédie : le « pythagoricien » des poètes comiques du 4e siècle est une espèce de hippie, un déraciné au comportement excentrique ; hiver comme été il couche dehors, il se promène nu-pieds ; sale et déguenillé, il se nourrit de peu, son régime est fait de thym et de légumes crus, il ne boit que de l’eau, il porte les cheveux longs et hirsutes. Le pythagoricien est alors devenu un cynique. Ce n’est plus seulement la cité qui est refusée, c’est la vie civilisée tout entière qui est rejetée. Comme le cynique, ce type d’homme s’affirme par la volonté d’« ensauvager » la vie, de retrouver l’âge d’or de la sauvagerie première. » (E. Universalis.) Où on retrouve la théorie du « bon sauvage » chère aux philosophes des Lumières…et à quelques déjantés de l’écologie radicale.

    Qui étaient les druides ? Il n’en est pas question (à ma modeste connaissance) dans les textes d’Aristote qui nous sont parvenus, commentés par Averroès, puis par Thomas d’Aquin, et pas davantage chez Pythagore.  On peut donc déduire de tout ça que la seule parenté probante entre le « Pythagore » imaginaire de Pierre Lance et ses druides « scientifiques et philosophes », est le personnage hippie décrit ci-dessus. Quant à César… C’est vrai qu’il parle un peu dans sa Guerre des Gaules (De bello gallico) en insistant sur leur fonction sacerdotale magico-religieuse. Et cela ne plait pas du tout à Pierre Lance qui reconnaît toutefois, « qu’ils ont cru devoir, pour asseoir leur influence, accepter et plus ou moins servir les cultes des divinités populaires pratiqués avant leur venue ». Venus d’où ? Il ne le précise pas.
    L’oracle auquel il me plaît de me référer dit encore : «   Il est acquis que les druides sont les représentants celtiques d’un sacerdoce indo-européen. Leur nom s’explique par le celtique dru-wid-es, « les très savants », et non par l’étymologie analogique du grec drûs (« chêne »), due à Pline l’Ancien. Les Grecs, les Romains, les Germains ont eu des collèges de prêtres, mais les Celtes sont les seuls, avec les hindous, à avoir possédé une classe sacerdotale hiérarchisée et organisée. »*

    Bref, pour reprendre une perle scolaire connue : les druides étaient des curés sauvages. Et on ne voit en quoi cela pourrait ennuyer qui que ce soit, hormis Pierre Lance.

    Qu’en conclure ? Comme il le dit lui-même : «… impossible de comprendre […] si l’on ne connaît pas les sources lointaines de notre patrie, qui ont été enfouies, occultées, dénaturées. » Nous avons là du Pierre Lance pur jus. Depuis des temps immémoriaux de mystérieux conjurés se donnent pour tâche « occulte » de dénaturer des sources qui n’existent pas. Comme d’autres œuvrent méchamment dans l’ombre pour nuire à de grands savants méconnus. Dénoncer les complots, c’est sa marotte. « En revanche, dit-il, ce qui en fut certainement [une erreur] c’est de n’avoir pas couché leur enseignement par écrit, nous léguant ainsi une tragique absence de documents dont nous souffrons encore. » Sur ! Mais comment peut-on dénaturer des documents qui n’ont jamais existé ? Expliquez-nous donc cela, Pierre. Quant à souffrir…
    Il s’agit surtout de tenter désespérément de donner corps à sa vieille lubie antireligieuse (comprenons : antichrétienne et anticléricale) en apportant « la preuve » que les druides étaient tout ce qu’il nous dit (dont par définition il ne peut rien dire) sauf des prêtres. Ce qu’ils étaient bel et bien pourtant, semble-t-il, César le dit. Mais les écrits de César ne sont pas fiables. Il dit la même chose du Larousse et d’Universalis. C’est là aussi une constante de sa psychologie toute particulière qui ne connaît d’autre autorité que la sienne. Et de conclure, avec un aplomb sentencieux : « C’est l’un des principaux reproches que je fis aux druides dans mon livre. ». Les malheureux n’ont pourtant pas mérité cela !
     

    Si Pierre s’intéresse tant à nos mythes ancestraux, ce que j’aurais garde de lui reprocher, et même au contraire, m’y intéressant moi-même depuis longtemps, je lui conseille de lire (ou de relire) la remarquable saga que Jean Markale consacre au cycle du Graal (Pygmalion, 1992) et à la culture celtique, qui n’est pas sans lien avec son sujet. Il connaît, j’en suis quasiment sûr, mais le mythe du Graal – associé aux romans de chevalerie de Chrétien de Troyes, à la cour de la reine Aliénor, au lyrisme médiéval – est fondamentalement d’essence chrétienne : Joseph d’Arimathie, le sang du Christ… Comme ces moines celtes venus évangéliser la gaule au 6e siècle à la suite de saint Colomban… Toutes choses qu’il récuse obstinément en tant qu’éléments fondateurs de la civilisation occidentale, parce que l’idéologie est chez l’homme plus forte que toutes les évidences. Alors, ce n’est peut-être pas un bon conseil. Tant pis. Bonsoir à tous.

    * Les auteurs se réfèrent ici à des textes insulaires d’origine irlandaise.

    24 septembre 2008 à 23 h 13 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    "Les-4-Vérités"  – 24/09/08

    Il n’y a pas besoin d’être un disciple de Friedrich NIETZSCHE, ni un adepte du Druidisme (1) pour être d’accord avec la citation rappelée par Pierre LANCE :

    "L’homme de l’avenir est celui qui a la mémoire la plus longue".

     Et je rappellerai moi-même à ce sujet cette phrase de FOCH (nb. je ne sais si le militaire avait été inspiré par le philosophe) :

    "Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir".

    C’est sans doute la raison pour laquelle, depuis que "L’EDUCATION" est "NATIONALE", des générations de pétendus enseignants  –  marxistes ou marxisants, ou de certaine "obédience" –  se sont efforcés  – faute de pouvoir L’ECOURTER –  de la truquer, de la tronquer,  de la réécrire à leur façon, comme pour donner mauvaise conscience au "Peuple", ou même d’en supprimer la chrologie poour qu’on sy perde. Car un peuple sans histoire, sans racines, à la mémoire "écourtée", est effectivement un peuple sans avenir…

    Et, dans ce domaine, il y a un "peuple" qui, lui, a compris, et cela remonte à des millénaires, qu’il faut savoir entretenir la mémoire. Pas seulement celle qui touche à des faits tragiques remontant à un peu plus de soixante-ans. Et que l’on me permette à ce sujet de citer Henri LACORDAIRE (oui, je sais, le nom a des relents de "calotte", de "calotte", et non de "kippa" :

    "Les autres peuples ont eu des historiens, des jurisconsultes, des sages, des poètes, mais qui sont à eux seuls et forment comme une gloire privée, le peuple juif a été l’historien, le sage, le poète de l’humanité". C’est notamment ce qui fait, à mon sens, la supériorité du "peuple juif" sur TOUS les autres peuples.

    Et j’en reviens à la question essentielle, même si je n’ignore pas que Pierre LANCE s’intéresse d’abord aux hommes en tant que "personne unique", qui a intérêt à vouloir priver les Français de leur mémoire collective, de leur Histoire, ou encore à les faire renoncer à cette "mémoire", à cette "histoire", en la leur désapprenant, en les culpabilisant ? Car, selon moi, comme sans doute pour Ferdinand FOCH, la vie d’un homme est liée à celle du peuple auquel il appartient par la naissance ! Et la mémoire du premier s’interfère avec celle du second …

       Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) rappel : il y a encore des Druides parmi nous, et j’ai même eu l’honneur d’en connaître une  – hélas aujiurd’hui disparue – à Bordeaux)

    24 septembre 2008 à 18 h 53 min
  • Jaures Répondre

    Personne ici ne me soupçonnera de connivence avec P.Lance si je recommande également ce livre remarquable.

    Petite remarque, les idéologies dominantes se sont toujours appuyées sur les coutumes qui les ont précédées. Les fêtes religieuses correspondent aux dates des anciennes fêtes paiennes et les divinités locales ont cédé la place à des saints patrons qui leur ressemblaient comme des jumaux.

    24 septembre 2008 à 13 h 58 min

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