Attaque chimique en Syrie

Attaque chimique en Syrie

Id fecit cui prodest : selon ce très vieil adage juridique, l’auteur d’un crime est, le plus souvent, celui à qui le crime profite.

Et j’ai beau m’interroger, je n’arrive pas à voir en quoi le bombardement chimique du 4 avril peut profiter à Bachar El Hassad, même si les précédents tendent à l’en faire accuser.

Quel avantage pouvait-il penser obtenir en commettant publiquement une action moralement inadmissible (mais on sait que ce n’est pas cela qui l’arrêterait), qui serait l’aveu, non moins public, d’un mensonge et du non-respect de sa parole récemment donnée de détruire son arsenal chimique ?

Pourtant, ces derniers temps, au grand dam de certains chefs d’État occidentaux actuels ou passés (M. Obama, Mme Merkel, M. Hollande, etc.), il avait réussi à atteindre une sorte de zone de calme, où l’on n’osait plus trop exiger son départ immédiat.

Il bénéficiait, à la fois, d’un appui de la Russie et d’une sorte de neutralité de M. Trump, qui souhaitait apparemment ne pas s’opposer trop ouvertement à celle-ci.

Le bombardement du 4 avril a détruit tout cela en quelques instants. Pour quel profit ?

L’armée syrienne, elle, nie toute utilisation d’armes chimiques.

Si le crime ne profite pas à Bachar el-Hassad, à qui profite-t-il ?

Eh bien, évidemment, à ses adversaires les plus acharnés sur le terrain, qui espèrent qu’accusé de ce crime, il sera bientôt privé de tout ou partie de la protection russe. Mais aussi à ceux pour qui une éventuelle réconciliation russo-américaine ou, tout au moins, une situation de neutralité entre les deux grands États, représentait une menace. Je ne citerai personne.

La Russie, elle, soutient une autre hypothèse : niant toute frappe par ses propres forces dans la région le 4 avril, elle pense que l’armée syrienne aurait tiré un obus particulièrement percutant contre un bâtiment supposé abriter des forces du prétendu État islamique, mais qui aurait, en fait, contenu des armes chimiques accumulées par celles-ci (l’accumulation et la fabrication d’armes chimiques par Daech étant attestées – et leur utilisation plus que présumée).

Leur contenu, répandu dans l’atmosphère, aurait été létal.

Anne Merlin-Chazelas
Saint-Zacharie (83)

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Comments (2)

  • Claude Roland Répondre

    Je suis tout à fait d’accord avec cet article qui donne l’hypothèse la plus logique. Daesh a déjà possédé des armes chimiques. Et les islamistes ont déjà utilisé le stratagème qui consiste à sacrifier des musulmans en leur tirant dessus et en prétendant ensuite qu’ils ont été victimes de leurs adversaires. Cela s’est déjà produit en Yougoslavie et c’est même ce qui a permis de commencer les hostilités à Sarajevo. Un ami officier de gendarmerie me l’a confirmé et notre Etat-Major le sait très bien depuis. Le marché musulman de Sarajevo a été bombardé par des tirs de mortier provenant du côté musulman. Et cet ami m’a expliqué que les occidentaux se sont trompé d’ennemi quand ils ont tapé sur les Serbes. mais c’est trop tard. les Français passent pour des traîtres aux yeux des slaves. Bravo les socialistes de droite et de gauche !

    6 mai 2017 à 13 h 31 min
  • Bistouille Poirot Répondre

    Ll’opposition divisée face au président Bachar dans la négociation de Genève avait intérêt à la torpiller. Là n’est pas le plus grave.
    Quelle est la taille du gilet du terroriste qui a “Sariné” ses petits copains ?

    3 mai 2017 à 0 h 42 min

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