De l’Europe à l’Afrique menacée et menaçante

De l’Europe à l’Afrique menacée et menaçante

Une sorte de bienséance interdit sinon de connaître la réalité, du moins d’en parler. C’est ce qu’on appelle le « politiquement correct », codifié par la loi. Des organisations quasiment officielles, largement subventionnées et présidées par des courtisans de haut rang, ont pour mission de rechercher les « coupables » et de les faire punir par les tribunaux. C’est ce qu’on appelle la liberté d’expression et la démocratie, sinon populaire du moins surveillée, la démocratie à la française.

Qu’il me soit permis cependant de dire quelques mots des deux priorités de notre politique étrangère : l’Europe et l’Afrique.

S’agissant de l’Europe, c’est-à-dire au plan politique de l’Union Européenne, force est de constater que l’admission dans l’UE de la Roumanie et de la Bulgarie notamment, aurait pu attendre. La gouvernance de ces deux pays laminés par le communisme, se caractérise par une anarchie et une corruption largement au-dessus de la moyenne, la Bulgarie étant de surcroît entièrement dans l’orbite de Moscou.
Outre les crédits accordés en pure perte, l’admission de ces deux pays a valu à l’Europe de l’Ouest une très importante recrudescence de l’immigration, en particulier venue de Roumanie. La seule région parisienne compte plus de 100 campements de « Roumains » (Tziganes) spécialisés dans toutes les formes de la délinquance, activités souvent commanditées par les mafias restées en Roumanie et qui dirigent les opérations.
Je rappelle en passant, à ce sujet, que le préfet Girot de Langlade a été poursuivi à plusieurs reprises pour avoir constaté, et l’avoir dit, que lorsque des groupes de Tziganes arrivaient dans la préfecture dont il avait la charge la délinquance augmentait sensiblement. Pour avoir dit aussi qu’il y avait beaucoup de Noirs en France, le préfet a été finalement sanctionné par son ministre et mis à la retraite d’office !

Quant à la Turquie musulmane, heureuse bénéficiaire de 3,9 milliards d’euros d’ici à 2012 – elle a déjà reçu 2,1 milliards d’euros de 1996 à 2006 et 1,6 milliard entre 2007 et 2009 – au titre de pré-adhésion, généreusement distribués par l’UE, c’est-à-dire, en partie, par le contribuable français, elle attend son heure, avec au-delà d’Ankara de nombreux candidats turcophones qui n’ont qu’à demander la nationalité truque pour l’obtenir : Turkmènes, Ouzbeks, Kazakhs, Kirghizes, sans oublier les Ouïgours qui seront mieux dans la banlieue de Paris que dans la banlieue d’Urumqi ou de Kashgar au Xinkiang chinois. Ce sera alors, après son islamisation, la fin de l’Europe.

Un mot encore de la croissance exponentielle de l’administration de l’Union Européenne qui compte déjà 50 000 fonctionnaires, dont 5 000 « diplomates du service européen d’action extérieure », et qui en comptera davantage avec désormais deux présidences, l’une permanente avec le président du conseil, M. Hermann van Rompuy qui aura son propre service diplomatique, et l’autre tournante avec un président tous les six mois. À quand un nouvel impôt européen s’ajoutant à tous les autres ? En 25 ans, la cotisation budgétaire française à l’UE a déjà quadruplé !

Quant à l’Afrique, deuxième priorité de notre politique extérieure, non seulement le chaos qui y règne depuis la décolonisation ne s’est pas atténué, mais il s’est aggravé et étendu. Il faudrait plusieurs ouvrages pour le décrire. Je me limiterai ici à rappeler qu’aucun des graves conflits qui ont ravagé le continent depuis les indépendances et causé des millions de morts, je dis bien des millions, n’a été résolu (cf. « La décolonisation, un désastre universel », n° 647 de juin 2008). Et il en naît d’autres à peu près tous les six mois. Après la Guinée francophone, voilà la guerre en Angola sur le point de reprendre avec le Cabinda dont certains des leaders sont en France et y prêchent la violence – la France repaire des terroristes africains, islamistes, espagnols…

Et pour ceux qui pourraient croire que j’exagère, voici trois précisions : le commissaire européen au développement, le belge Karel de Gucht, vient de dénoncer publiquement au Parlement européen « l’énorme gâchis » au Congo belge où les milliards de l’aide au développement ont disparu dans une corruption pharaonique.
Au Soudan, on s’attend à une nouvelle guerre entre le Nord musulman et le Sud sécessionniste, après des combats qui, ces dernières années, ont fait 2 millions de morts pour la plupart civils, tout cela sur fond de religion et de gisements pétroliers. Enfin et surtout, se développe « Al Qaïda au Maghreb islamique », en Mauritanie, Niger, Nord-Nigéria, et surtout en Algérie où Al Qaïda opère quasi librement dans près de la moitié du territoire. Ce n’est pas pour rien que le Paris-Dakar se déroule en Argentine… Je précise qu’Al Qaïda a fait savoir que pour la branche « Al Qaïda au Maghreb islamique », c’était la France qui était l’objectif final !
Pour terminer, je rappelle que « pour rétablir et maintenir la paix dans le monde », l’ONU entretient la deuxième armée du monde avec 116 000 personnes et un budget de 8 milliards de dollars par an et déjà 2 609 morts depuis 1948 pour… rien.

Et la France n’est pas en reste, entretenant, quant à elle, 1 157 militaires au Sénégal, 196 en Côte-d’Ivoire, 869 au Gabon, 1 190 au Tchad, 232 en Centrafrique, 2 770 à Djibouti… Pour quoi ?

Dernière touche à ce tableau : dès le départ de l’autorité occidentale, l’esclavage a repris en Afrique. Christian Solidarity International a fait savoir qu’elle avait racheté 2 035 esclaves aux esclavagistes du Soudan qui, eux, ne s’abîment pas dans la repentance. Elle a libéré 11 000 esclaves depuis 1995, à raison de 50 dollars par esclave.

Mais tout n’est pas perdu pour tout le monde. L’Afrique de l’Ouest ajoute un chapitre nouveau à son histoire en devenant la principale voie de transit de la drogue vers l’Europe. Ainsi aurait-il récemment transité par la seule petite Guinée-Bissau quelque 2,5 milliards de dollars de drogue en provenance de Colombie et autres paradis de la cocaïne.
Peut-on faire plus mal ?

Ancien Ambassadeur de France

PS : En confirmation, hélas, de ma chronique : « Minarets, islam et réciprocité » du n° 723, des chrétiens coptes ont été abattus par des musulmans au pistolet-mitrailleur en Haute-Égypte, lors de la fête de Noël. En Malaisie, État musulman, des églises catholiques et temples protestants ont été visés par des bombes incendiaires le 10 janvier dernier.

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Comments (4)

  • sas Répondre

    Arf,arf……alors CORSICA WATSON……trop occuper a refouler pour nous informer ??????

     

    arf,arf,arf….

    sas

    23 janvier 2010 à 14 h 54 min
  • Lambda Répondre

    Du grain à moudre pour Watson :
    Des clandés viennent de débarquer en Corse (Bonifacio).
    Ils ont été chaudement accueillis par les responsables locaux…

    Alla est petit mais le mal est grand….

    Lambda

    22 janvier 2010 à 22 h 16 min
  • Anonyme Répondre

    Baraton Edouard, je pense qu’il faudrait surtout faire preuve de plus de pragmatisme et de fermeté envers l’Afrique et le Proche-Orient au lieu de toujours mettre en avant des "bons sentiments" ou des valeurs trop subjectives et volatiles.

    La politique internationale est un domaine complexe mais à force de vouloir contenter tout le monde, la France en perd son identité, son héritage. Pourquoi devrions nous, au nom du colonialisme, nous excuser de tout et courber l’échine devant des peuples qui, au fil de leur histoire, on fait les mêmes choses et souvent bien pire ? Le poids de l’Histoire n’est donc pas le même pour tous ? J’ai un peu envie de dire "que celui qui n’a jamais peché nous jette la première pierre" ! Mais d’ailleurs, en quoi la colonisation d’un pays est-elle un peché ? C’est ainsi que les civilisations se sont construite, qu’elles ont évoluées. La France (et ses voisins !) en sont même le pur produit : ne sommes nous pas, après tout, des gallo-romains ?

    Mais je m’éloigne, car en ce qui concerne l’ile de la Réunion, je crois que vous occultez une donnée fondamentale : que deviens cette ile sans le soutien de la France ? Au dernières nouvelles, la Réunion compte 27,2 % de chômeurs dans la population active (INSEE – décembre 2009) alors imaginez là prendre son indépendance…

    La seule raison pour laquelle l’Ile de la Réunion et les autre DOM (hormis la Guadeloupe…) ne veulent pas d’autonomie accrue ou même d’indépendance c’est qu’en étant sous le giron de la France et de ses subventions généreuses, ces départements s’en sortent déjà bien assez mal. Alors pourquoi foncer dans le mur ? Nous devions arrêter de dilapider l’argent du contribuable dans des associations douteuses en Afrique car elle n’a rien de bon à nous offrir (l’inverse en revanche…) et nous concentrer sur les nombreux problémes qui touchent la population française. Après tout, comment aider les autres quand on va déjà bien mal ?

    22 janvier 2010 à 18 h 49 min
  • Baraton Edouard Répondre

    Pour ce qui est de la Turquie, il me semble que vous êtes a contresens. Par le passé, l’Espagne avait aussi un droit très libéral vis à vis des républiques de son ex empire américain pour ce qui est des questions d’immigration. Le problème a été réglé au grand dam des hispanophones d’Amérique qui rammènent en vain le sujet sur la table a chaque sommet Hibéro-américain.

    Pour l’Afrique, il est vrais que la situation n’est pas brillante. Dans la partie francophone l’anarchie c’est largement dévellopé à partir de 1991 (contradictions françaises, changement de génération, libéralisme débridé car libéré de la concurence idéologique communiste…).

    La France a clairement besoin de regagner en cohérence. Un rapprochement de Paris et des structures pan-africaine me semble être l’un des moyensà notre disposition. Ne sommes nous pas déja memebres de plein de droit de la Commission de L’Océa Indien? Les responsables aricains n’affirment ils pas l’africanité de la Réunion? Hors cette ile voulant rester française on doit bien en conclure qua la France et l’Afrique se confondent en certains point et que paris a vocation a une relation singulière avec l’UA. Encore faut il régler le problème de Mayotte à l’international ce qui semble peut etre envisageable à moyen terme.

     

    22 janvier 2010 à 5 h 58 min

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