Guerre États-Unis Iran en vue

Guerre États-Unis Iran en vue

Dans son discours à la Nation, le 10 janvier, George Bush a accusé l’Iran et la Syrie de laisser les rebelles irakiens utiliser leur territoire pour lancer des attaques en Irak. Il a promis que les États-Unis interrompraient ce « flux de soutien » et qu’ils détruiraient les « réseaux fournissant des armes et une formation aux ennemis des États-Unis en Irak ». À rebours du rapport Baker, il envoie 21 500 soldats supplémentaires. Tollé à Washington !

Des parlementaires de premier plan ont exprimé la crainte que ces déclarations reflètent l’intention présidentielle d’étendre la guerre à l’Iran et à la Syrie. Le surlendemain, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, s’est inscrit en faux contre ces assertions.

Le même jour, devant la Commission sénatoriale des armées, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a été plus nuancé : il a affirmé que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention d’attaquer l’Iran pour le moment, mais qu’ils n’excluaient pas de manière définitive toute action militaire.
Les craintes d’une extension du conflit à l’Iran s’alimentent des récentes opérations militaires américaines contre des Iraniens en Irak, sur l’ordre donné par le président de mener une vaste offensive contre des agents iraniens dans ce pays. Dans un entretien à la BBC, le 13 janvier, Condoleeza Rice a dit que cet ordre ne constitue pas un élargissement du conflit, « juste une saine mesure politique ». Des responsables militaires ont expliqué que leur plan visait à démanteler ces réseaux tout en se cantonnant à l’Irak.

L’administration Bush accuse depuis longtemps, et à juste titre, l’Iran d’ingérence en Irak, lui reprochant notamment d’armer et de former des miliciens chiites. Les bombes les plus sophistiquées utilisées contre les forces américaines en Irak sont fabriquées en Iran.
Dans le milieu du renseignement, on murmure que c’est pour parer à l’insurrection chiite qui résultera de l’attaque aérienne américaine des sites nucléaires iraniens que Bush envoie un renfort de 21 500 hommes en Irak. Cette idée est accréditée par le tout prochain envoi du porte-avions USS John C. Stennis dans le golfe persique, où il rejoindra un autre porte-avions, l’USS Eisenhower, sur place depuis décembre. Et par le départ de Condoleeza Rice, le 12 janvier, pour un périple au Moyen-Orient, où elle semble battre le rappel des gouvernements arabes alliés des Etats-Unis : ceux de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Arabie Saoudite et du Koweït.
Avant son départ, elle a indiqué qu’elle consacrerait l’essentiel de sa tournée à la défense de la nouvelle stratégie de l’administration Bush en Irak, basée sur l’envoi des renforts, une augmentation de l’aide à la reconstruction. Et le déploiement de missiles antimissiles Patriot dans la région pour protéger les alliés arabes modérés des USA.

Contre quoi, si ce n’est des missiles iraniens ? Elle a prévenu que les États-Unis ne resteraient pas « inactifs » face aux agissements des Iraniens en Irak. Cet avertissement a coïncidé avec une opération américaine à Erbil dans le Kurdistan irakien – au cours de laquelle six Iraniens ont été arrêtés -, dénoncée par l’Iran comme une attaque contre l’un de ses consulats.

Particulièrement importante est l’étape koweïtienne du voyage de Condoleeza Rice, marquée par une réunion avec les ministres des Affaires étrangères du « CCG+2 », le groupe de pays arabes sur lesquels l’administration US compte s’appuyer pour faire échec à la montée de l’influence de l’Iran et la Syrie dans la région. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) regroupe six monarchies pétrolières : Arabie Saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Oman, Qatar et Bahreïn. L’Égypte et la Jordanie se sont jointes à ce groupe pour former le « CCG+2 » qui s’est déjà réuni à trois reprises depuis septembre avec Condoleeza Rice à New York, au Caire et en Jordanie.
Israël semble, aussi, se préparer à l’éventualité d’un affrontement avec l’Iran, en entraînant intensivement son aviation à des missions de longue distance.

L’Iran a réagi à la résolution 1737 de l’ONU par la mise en service de 3 000 centrifugeuses supplémentaires. Dans quelques semaines, Mohammed El Baradei, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, fera un rapport, susceptible de déboucher sur de nouvelles sanctions, qui n’arrêteront pas la course aux armements atomiques de l’Iran. Le moment où l’impuissance de la diplomatie sera avérée n’est plus très loin. Bush pourra alors mettre en œuvre la solution militaire – une attaque aérienne des sites nucléaires iraniens – dont le faisceau d’indices évoqué ici donne à penser qu’elle aura lieu cette année.

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Comments (7)

  • david martin Répondre

    A monsieur Sadlet votre intervention prouve, une fois de plus, que les médias préfèrent laisser dans l’ombre des gens tels que vous, qui osent dire une vérité différente. Et qui , effectivement, oublient toutes les c… qu’ils ont pu faire par le passé !! Courage et respect !

    24 janvier 2007 à 9 h 39 min
  • Anonyme Répondre

    l’attaque doit se passé au printemps quand il y a peu de demande pour le pétrole . les réserves américaines en oil sont plaine . Mais est ce que après cette attaque aérienne éclaire israelo americaine,l’iran ne va t il  pas envoyé des missiles balistiques sur les puits de pétrole des pays du golfs et surtout combien de temps pourra t il bloquer le détroit de phormose.

    Même après cette attaque idiote , l’iran aura ces bombes atomique tôt ou tard et cela ne changera rien au désastre irakien.

    23 janvier 2007 à 16 h 02 min
  • Gérard Pierre Répondre

    A monsieur Shahpour SADLET:

    Bonjour.

       J’ai lu avec sympathie votre post du 18 janvier.

       Certains se demandent encore où sont passés tous nos "intellectuels" qui n’avaient pas de mots assez durs pour conspuer le Shah dans les années soixante dix. On ne les entend pratiquement plus depuis l’instauration de la théocratie islamique dans ce grand pays moderne que fut l’Iran des Pahlavi. 

       Normal ! ! !…………… Beaucoup s’imaginent encore qu’un intellectuel est quelqun de constant, produisant une pensée élevée alors que, dans notre chère France, ce n’est la plupart du temps qu’un "emmerdeur" oisif maîtrisant la syntaxe. Il n’existe que par son esprit de contradiction. Et Dieu sait à présent quels dégats il peut commettre par l’outrequidance des positions sur lesquelles il campe parfois aveuglément.

       Son soutien au coucou de Neauphle-le-Château est à présent passé à la rubrique " profits & pertes ". Il a d’autres Shah à fouetter. Il s’est donné pour mission dorénavant de diaboliser Georges Bush, de chanter les vertus des autoexplosifs du hamas et d’éructer à tue-tête l’amour, la tolérance et la paix brandissant sa conviviale Kalachnikov.

       Je vous souhaite beaucoup de courage et de persévérance et je vous adresse mes respects.

      
    21 janvier 2007 à 12 h 16 min
  • Shahpour SADLET Répondre

    Quand le Shah n’est pas là, les souris dansent…
    Sauf qu’en l’occurrence, les "souris" sont d’affreux terroristes islamistes ayant juré la perte de l’Occident judéo-chrétien… lequel Occident n’en revient toujours pas de l’ingratitude des révolutionnaires régophobes naguère tant choyés (cf. l’imam de Neauphle-le-Château) quand il s’agissait de calomnier et de renverser le Shah, rempart pendant 37 ans contre les totalitarismes rouge (communisme) et vert (islamisme).  On ne renverse pas sans conséquence la plus ancienne monarchie continue du monde indo-européen, à laquelle Cyrus le Grand avait déjà donné ses lettres de noblesse il y a plus de 2500 ans (cf. Persépolis 1971).

    Shahpour SADLET,  fondateur du Comité CYRUS
                                     et président du  Memorial des Rois,
                                                                  BP 523,
                                                                  75825 Paris Cedex 17
                                                                  [email protected]

    18 janvier 2007 à 18 h 20 min
  • Gérard Pierre Répondre
       Il ne suffit pas de proclamer que l’on veut vivre comme un agneau pour que cela rende automatiquement les loups végétariens. Qui soutiendra raisonnablement que les dirigeants de l’Iran sont des agneaux ?
     
       Pour avoir entendu une analyse de Bernard Kouchner, je la trouve très frappée au coin du bon sens. ( Je cite souvent les gens qui ne pensent pas comme moi, lorsqu’ils disent la même chose que moi ) Il préconise d’utiliser inlassablement toutes les ressources de la négociation, tout en restant lucide et en se préparant concrètement au pire. En 1936, Georges Mandel faisait preuve de la même détermination lors de la remilitarisation de la Rhénanie par une Wehrmacht encore embryonnaire. Espérons que l’histoire ne repassera pas les plats.
     
       Mahmoud Ahmadinejad accumule délibérément les casus belli. Il a engagé une partie de poker menteur avec l’Occident et Israël. Celui qui bluffera le mieux ira incontestablement le plus loin. Encore faut-il que chacun sache très précisément jusqu’où il peut aller trop loin ! ! ! …… car n’oublions pas que, si nous connaissons assez mal l’esprit oriental, il est dans la tradition de la culture occidentale de considérer que, lorsqu’on négocie une affaire, c’est déjà la suivante que l’on négocie potentiellement…… et il y a la Syrie, le Hamas, et toute une cohorte de maniaques du trinitrotoluène et du couteau recourbé qui n’attendent qu’un signe de faiblesse. L’Occident et Israël ont donc un devoir de crédibilité vis-à-vis de leurs peuples. Et qu’est-ce que négocier dans la situation présente sinon simplement aider l’autre à faire marche arrière, à revenir sur ses prétentions sans qu’il perde la face ?
     
       Mais les loups ont visiblement perdu toute raison. L’avenir est donc prévisible. L’Amérique ou Israël, voire les deux forces associées, frapperont. Il ne nous reste plus qu’à deviner quand !….. et à souhaiter bonne chance à l’ensemble du monde libre qui leur sera une fois de plus redevable.
    18 janvier 2007 à 16 h 38 min
  • alain Coqueugniot Répondre

    Article fort sensé. La crainte d’un Iran atomique, dirigé par des fous de Dieu prêts à anéantir Israël, commence malheureusement à correspondre à une vision réaliste. L’Histoire enseigne qu’il faut prendre au sérieux les fous quand ils sont au pouvoir. Hitler en fut le plus bel exemple. Un point sur lequel on devrait insister est le suivant : la Russie a été humiliée par l’Amérique en Afghanistan. C’est l’envoi de missiles Stinger qui a permis à la résistance afghane d’abattre les hélicoptères russes (leur vraie supériorité dans cette guerre). Aujourd’hui, la Russie, économiquement forte de son gaz et de son pétroloe, équipe l’Iran en missiles sophistiqués et surtout, elle aide ce pays à s’équiper de l’arme atomique. A ce jeu de barbichettes, les deux puissances sont perdantes mais chacune est obnubilée par la rancune et l’esprit de revanche. On entre donc dans une phase très dangereuse de leurs tensions, par le biais de l’axe Iran/Syrie d’une part, et d’une probablez coalition des pays arabes sunnites d’autre part. La probabilité d’une guerre (qui se limitera à des opérations aériennes combinées et massives) semble élevée.

    18 janvier 2007 à 10 h 25 min
  • visiteur Répondre

    ARROSONS L’IRAN.

    17 janvier 2007 à 15 h 38 min

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