La guerre de Crimée n’aura pas lieu !

La guerre de Crimée n’aura pas lieu !

Et voilà ! La Crimée est à nouveau russe. Et alors, est-ce pour autant la guerre ? Le plus drôle, dans cette histoire, c’est que nos Talleyrands au petit pied n’ont pas vu venir le coup.

Ce référendum était illégal ! Ah bon ? Et le référendum sur la constitution européenne était-il illégal, lui aussi ? M. Fabius doit bien avoir une idée sur la question… Et le Kosovo, c’était légal ? Et l’annexion de Mayotte (cette idée de génie) ? Et l’invasion de l’Irak ? Et les référendums suisses ?

Décidément, notre démocratie modèle, grande donneuse de leçons, a un sérieux problème avec la vox populi.

À moins d’être aveugle ou stupide, pouvait-on croire un instant que la Russie allait laisser s’installer sans réagir la pagaille à ses portes et l’OTAN à ses frontières ? Quant à la Crimée, russe depuis la grande Catherine, elle a certes été donnée à l’Ukraine par Krouchtchev il y a soixante ans, mais ce don (peut-être conclu entre deux vodkas…) était-il légal ? Par ailleurs, ce cadeau était purement virtuel, puisque consenti par le grand frère russe, non pas à un pays étranger, mais à une république sœur dans le cadre d’une URSS dominée par Moscou.

Pouvait-on imaginer que la Russie de Vladimir Poutine allait renoncer à ce qui est une constante de la stratégie russe depuis Pierre le Grand, la poussée vers les mers chaudes, et qu’elle allait abandonner Sébas­topol, base navale de première importance, essentielle pour sa place en Méditerranée et au Proche-Orient où la Russie prétend jouer un rôle.

Il faudra s’y faire, la Russie est de retour. Elle est redevenue une grande puissance, n’en déplaise aux États-Unis qui croyaient leur suprématie définitivement assurée. Nos politiciens irresponsables ou incompétents (ou les deux) ont humilié ce pays pendant vingt ans ; il a une revanche à prendre.

L’ours russe était devenu un gros matou pelé auquel il était de bon ton de donner des coups de pied. Eh bien, c’est fini, ses griffes ont repoussé !

Vladimir Poutine, ce tyran sanguinaire à la tête d’un régime corrompu, ne serait qu’un va-t-en-guerre qui montre ses muscles. Mais lui, au moins, en a des muscles et il sait s’en servir pour défendre les intérêts de son pays. Et, pour ce qui est de la corruption, sommes-nous sûrs d’être les mieux placés pour donner des leçons ?

Quant à nos Tartarins politiques, de droite comme de gauche, qui agitent leurs sabres de bois au bout de leurs petits bras en aboyant de loin, ils devraient savoir que, quand on veut faire peur, il faut être fort.

Or, ce sont les mêmes qui, depuis trente ans, n’ont cessé de casser notre outil militaire et qui s’étonnent maintenant de ne pas être pris au sérieux et de faire rire de leurs rodomontades.

Ces tristes matamores ignoreraient-ils que, sans un outil militaire fort, la diplomatie n’est que gesticulation dérisoire ?

Peut-être serait-il temps de réaliser que nous n’avons rien à gagner à suivre les USA en toutes choses. Leurs intérêts ne sont pas les nôtres (en tout cas pas toujours).

En revanche, nous avons une longue histoire d’amitié avec la Russie, alors, Poutine ou pas Poutine, il faudra nous résoudre à renouer ces liens.

Après tout, dès le XIe siècle, un roi capétien allait chercher une épouse dans ce qui était le berceau de la future Grande Russie et Anne de Kiev, fille du grand Prince de Kiev, devenait reine de France en 1151.

La Russie est un grand pays avec lequel nous, Français, avons des liens historiques forts et c’est un pays qui, depuis Pierre le Grand, est résolument tourné vers l’Europe.

Souvenons-nous que ce pays n’est sorti que récemment de trois quarts de siècle de glaciation communiste. Il lui faudra du temps pour se réadapter à un monde libre.

La Russie aspire à retrouver sur la scène internationale une place digne de son passé et de son histoire. Au lieu de l’ostraciser, aidons-la. Nous avons tout à y gagner.

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Comments (8)

  • R. Ed. Répondre

    Faut demander à Jaurès, lui il connait la réponse.
    Il va vous l’expliquer…

    14 avril 2014 à 20 h 24 min
  • Jaures Répondre

    ” la guerre de Crimée n’aura pas lieu”. Peut-être, mais il est à craindre qu’elle se déclenche insidieusement plus au nord.

    12 avril 2014 à 22 h 09 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      @ Jaurès est un visionnaire *** surtout quand les faits sont là !

      *** synonyme de ” visionnaire ” : membre du Parti Socialiste Français ( une exception intellectuelle brillante : Védrine )

      13 avril 2014 à 16 h 46 min
  • HOMERE Répondre

    Poutine et les russes en ont plein le dos du petit aux grandes oreilles de la Blanche Maison qui agite ses petits bras comme un moulin qui attend la bise se lever…….notre François dit Lepetit Camenbert va régler tout celà avec ses deux AMX 30 , son porte avion aux vestiaires et ses Légions étrangères à tout ce remue ménage qui les dépasse…..
    La petitesse est une qualité qui peut vous faire disparaître entièrement sans que personne s’en aperçoive !!

    9 avril 2014 à 19 h 01 min
  • Jaures Répondre

    Si la Russie a connu 3/4 de siècle de dictature, elle en est sortie déjà depuis un quart de siècle. Il est vrai que ce qui a précédé la Révolution de 1917 n’avait rien de très engageant non plus.
    On fait souvent le parallèle avec le Kosovo mais les situations n’ont strictement rien à voir. Le Kosovo n’a pas été annexé par un état tiers. Le Kosovo est sorti, comme d’autres états, de l’implosion d’un état lui-même reconnu par la communauté internationale. Et surtout, il a fallu régler un conflit régional sanglant.
    Rien à voir avec la Crimée.

    9 avril 2014 à 16 h 58 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      @ Jaurès veut croire ( et nous faire croire ) que cette agression otanesque contre un pays reconnu par la communauté internationale était ” légitime ” … qu’il se rassure l’Ukraine sans la Russie n’est pas viable et toutes les manoeuvres occidentales n’y pourront rien changer … c’est déjà, malheureusement pour les deux peuples, la guerre civile à l’est du Dniepr …@ Jaurès contentez vous de traiter des contentieux employeurs / employés

      13 avril 2014 à 16 h 54 min
  • Agathe Répondre

    L’empereur de Rome s’est installé à Constantinople pour laisser la place au Pape. Puis les Turcs ont envahi la Grande Grèce, devenu la Turquie au XV, et l’Empereur s’est installé à Kiev, est devenu le tsar de toutes les Russies.
    Une longue, longue histoire.

    Je n’ai pas encore compris, pourquoi les uns ont le droit de faire des référendums, et pas les autres.

    9 avril 2014 à 11 h 18 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      parce qu’il y a ” les bons et les méchants ” Jaurès vous explique cela un peu plus haut !

      13 avril 2014 à 16 h 56 min

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