Le début des primaires républicaines

Le début des primaires républicaines

Peu après leur entrée en fonction, le 3 janvier, neuf des élus américains les plus conservateurs de la Chambre ont créé, à l’initiative de Justin Amash et de Raùl Labrador, un nouveau groupe, le House Freedom Caucus.

Comme son nom l’indique, le cercle met l’accent sur les libertés. Touche libertarienne donc, avec cet impératif : promouvoir la prospérité tout en assurant la sécurité des Américains.

S’ils parviennent au nombre de 30, ces bénévoles (ils cotisent pour s’offrir un modeste secrétariat) pourront bloquer des projets républicains trop bipartisans et présenter ceux qu’ils auront rédigés, « plus conformes à ce qui importe à leurs électeurs ».

Tel est l’air du temps.

Parce qu’elle est partout ba­fouée, la liberté revient au cœur de tous les événements politiques.

Le 24 janvier, à l’initiative du très conservateur Pete King, s’est tenu le Iowa Freedom Summit, salué comme le lancement non-officiel de la campagne des primaires.

Une constellation de stars du conservatisme était invitée. Toutes ces personnalités étaient des présidentiables ou vice-présidentiables, ou encore des appelés potentiels à de hautes fonctions.

Marco Rubio et Rand Paul étaient ailleurs, tandis que les candidats de l’establishment, Jeb Bush et Mitt Romney, n’avaient pas été conviés, car « trop centristes, trop âgés et… trop establishment » !

L’air du temps, c’est aussi cela : l’aspiration à voir de « nouveaux visages » et surtout des candidats « hardis », « non-associés à Washington ».

Message reçu 5 sur 5 par le gentleman Romney qui a préféré se retirer pour laisser la chance « à de nouveaux talents ». Romney aurait été un magnifique président, mais il a toujours manqué de la combativité nécessaire pour y parvenir. Il faut espérer que son expérience puisse un jour bénéficier au pays autrement.

Le vote des congressistes désigna très nettement les vainqueurs : le gouverneur Scott Walker, suivi du sénateur Ted Cruz, deux noms qui vont revenir sans cesse dans les mois qui viennent.

Cruz est parfaitement conservateur en ce qu’il représente également les 4 courants du conservatisme américain. Hélas, sa fougue fait peur aux timorés du GOP.

Walker, plutôt libertarien, jus­que-là dédaigné pour son soi-disant manque de charisme (l’air du temps, c’est aussi cet absurde penchant pour l’apparence avant la substance…), vient de s’imposer sur la scène nationale en un seul discours.

Au contraire de Cruz, il n’a pas encore affiché ses convictions sur les sujets brûlants et observe une prudente réserve.

Les gouverneurs ont tous une expérience de l’exécutif, mais uniquement en politique intérieure, et c’est sur sa réussite personnelle exceptionnelle que Walker a pu faire ce départ fracassant : non seulement il a été élu 3 fois en 4 ans, cas unique dans les annales, mais il a réussi (là où tant d’autres ont échoué) à supprimer les privilèges des syndicats et réformer l’État-providence dans le Wis­consin. Il a « remis les gens au travail, les syndicats au pas et l’économie en route », calme et inébranlable face à une gauche hargneuse et violente.

Plus qu’aucun autre, Walker pourrait rallier les inconciliables : libertariens isolationnistes et faucons, indépendants sans convictions et conservateurs sociaux, et même groupes Tea Party les plus intransigeants et gros donateurs toujours plus enclins à accorder leurs largesses aux centristes. Oui, Walker pourrait même gagner les élites molles du GOP qui, pour le moment, roulent pour Jeb Bush, totalement dépourvu de charisme, mais qui peut compter sur le puissant réseau de relations du clan Bush. Or, face au milliard de dollars dont dispose déjà Hillary Clinton, les donations républicaines ne devraient pas se disperser.

On ne doute pas que les coups bas attendent Walker. Les gauchistes démocrates ont flairé la menace et commencé à tenter de le piéger : mâle, blanc, anti-minorités, diviseur… et sans diplôme universitaire, qui plus est ! À Walker de retourner les calomnies à son avantage, au lieu de se laisser enfermer dans une caricature…

Évelyne Joslain

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Comments (3)

  • michadri Répondre

    Ce qui est rassurant c’est que dans moins de deux ans,obamerde disparaitra et retournera dans les poubelles de l’histoire.Clinton ne doit surtout pas devenir la nouvelle locataire de la Maison blanche.N’importe lequel des républicains mais pas cette pro-muzz!!

    28 février 2015 à 2 h 09 min
  • Bryan Travis Répondre

    Joslain Evelyne is onto something here, highlighting Walker’s success in beating back the public service sector unions in Wisconsin. These unions are a huge corrupting force in American politics, a source of much disfunction in public sector services(such as education), and a key driver of state and local budget crises.

    Even in California, at the state government level, elections running union-busting Republicans and independents against Democrats, in solidly Democrat voting districts, have been won by the “Liberte” team in the last cycle. Or where they were lost, a little bit of political spending cost the Democrat campaigns a lot of money just to win a local seat. The Democrats lost their supermajority in the two chambers of the California legislature.

    While this is progress in knocking back the pervasive corruption of the Golden State, it isn’t enough, and cannot occur soon enough. Right now only the outside forces of federal courts and federal government prevent California from further public sector union tyranny. To that purpose, a union busting president at the federal level is critical to saving this state, and so many other Democrat held states and cities, from the tragic rotting declines their corrupt anti-American policies have instilled.

    The president appoints federal judges including Supreme Court judges. A Walker presidency might bring some young jurists on board who would prevent further rot and possibly reverse the rot, by blows to our absurd public sector unions.

    The main stream media hate to call attention to this phenomena, of voters resenting the extraordinary privileges and corrupting influence and poor performance of public sector employees, because the main stream media want to keep Democrat progressives in power at all levels of government. But the phenomenon is there, as seen in otherwise left-leaning Wisconsin.

    Watch for Walker to do very well with ordinary private sector americans. Jeb Bush, hopefully, will be crushed early and often. He is a new-world-order traitor to the Republic, openly favoring massive immigration from failed states of the third world, and no friend of the Constitution, the guarantor of our Liberte, and that of so many around the world who, but for American prosperity and military strength, would be living under jackboots.

    26 février 2015 à 20 h 38 min
  • DESOYER Répondre

    Il importe que les Etats-Unis retrouvent un Président “fort” pour faire respecter l’Occident à travers le monde et que les myopes cessent de critiquer les Etats-Unis qui, quand ils sont forts, sont nos alliés.

    25 février 2015 à 12 h 19 min

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