Syrie : dépasser l’émotion

Syrie : dépasser l’émotion

Comme beaucoup, ma première réaction face aux images de l’attaque chimique en Syrie a été : « Il faut intervenir ; on ne peut pas laisser faire cela. » Saine réaction d’indignation devant la barbarie que tout être humain digne de ce nom devrait avoir.

Mais l’émotion, notamment en politique, est souvent mauvaise conseillère.

Une décision aussi lourde de conséquences potentielles doit être rationnelle à 100 %. Maîtrise-t-on toutes les conséquences d’une éventuelle intervention militaire ? Faut-il ajouter des bombes aux bombes, des morts aux morts ? Y a-t-il vraiment les méchants d’un côté et les gentils rebelles de l’autre ? S’il semble évident que des armes chimiques ont bien été utilisées, leur origine n’est pas prouvée à 100 % et le risque d’une manipulation est bien réel. Est-on bien sûr, par ailleurs, que le souhait de certains chefs d’État de soigner leur image auprès de l’opinion ou de leurs partenaires, ou encore celui d’avoir raison à tout prix, n’ont rien à voir avec la décision ? Qui va réellement profiter de ces frappes aériennes, à part les marchands d’armes et les marchands de chaos de tout poil ?

L’indignation doit nous inciter à chercher des solutions politiques, par le dialogue quand il est possible, et par les pressions diplomatiques et économiques. Il faut démasquer ceux qui, dans l’ombre, tirent les ficelles de ce conflit qui ne se résout pas. Mais la force, dans ce cas précis, me semble vouée à l’échec. Un pari extrêmement risqué, non pas tant pour nous-mêmes, mais surtout pour les populations concernées.

Le problème syrien n’est pas le problème de la seule Syrie. Nous ne pouvons fermer les yeux sur ce qui se passe dans le monde. Nous avons un devoir d’intervention, un devoir d’assistance à personnes en danger. Nous le remplirons d’autant mieux que nous le ferons de manière rationnelle.

 Ariane Gauvain – Paris (75)

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Comments (8)

  • Marie-ange Répondre

    Une arme est une arme, quelqu’elle soit… y-aurait-il des armes plus propres que d’autres !
    Malheureusement l’arme est faite plus pour tuer que pour se défendre… de toutes façons au final ‘un être humain meurt’.
    Quand on connaît ce que peut valoir le prix des armes, comment les rebelles peuvent-ils en avoir autant et pas des plus petites… qui tire sur le peuple !
    à mon humble avis, il n’y a pas que le gouvernement Syrien…

    12 septembre 2013 à 18 h 41 min
  • France Répondre

    Carte des gazoducs et oléoducs , installations en cours et en projets :
    Les tuyaux sillonnent toute la planète, particulièrement l’Eurasie. Une toile d’araignée qui donne le vertige.
    Conclusion: que de guerres en perspectives !

    12 septembre 2013 à 15 h 04 min
  • Magne Répondre

    Je ne suis pas d’habitude pour intervenir dans la politique extérieure de la France , pensant que nous n’avons pas tous les éléments et les compétences , cela va de soi , pour le faire , mais je suis ( comme tout le monde je pense ) farouchement pro – armée française . Je pense que quand un soldat français tire en opération c’est nous tous qui appuyons sur le détente et que nous approuvons ce qu’ils font .

    Dans cette affaire de Syrie , je suis peut -être échaudé par ce qui se passe en France , mais je ne peux m’empêcher de penser que ce Gouvernement avec M. Hollande espérait se refaire une santé sur le dos de la Syrie et que l’ONU et tout le monde ou presque crie casse -cou ne les empêche pas de ne pas y aller .

    Autre chose .

    Petit probléme à résoudre :

    Je tire 100 obus et je tue mille civils .
    Je tire des obus au gaz , je tue 1000 civils .

    Pourquoi dans le premier cas , je suis en guerre et dans le deuxiéme cas je suis un criminel de guerre , passible des plus hautes juridictions et encoure les pires châtiments .
    Bon vous avez compris et vous avez tout le temps pour répondre ou pour rendre une feuille blanche .

    Vous pouvez aussi répondre , mais là c’est plus dur . Pourquoi pour le même résultat je ne me suis – je pas servi d’obus normaux ?

    12 septembre 2013 à 14 h 11 min
  • PASCALINE JOIE Répondre

    Tout cela sent le montage et la manipulation à plein nez. Nous n’avons pas eu du tout la même réaction, sait-on où les images ont été tournées et par qui ?.

    12 septembre 2013 à 10 h 06 min
  • marcosalpha Répondre

    Je ne suis pas pour une intervention militaire en dehors des intérêts français a l’étranger mais dans le cas présent c’est non tout court.il y a des exactions partout a travers le monde et nous ne sommes pas les gendarmes de la planète,pourquoi irions nous faire tuer des soldats français en Syrie alors que ce pays est un état de droit ?ce serait une déclaration de guerre avec toutes les conséquences qui en résulterait.Laissons Bachar gagner sa guerre après on verra…

    12 septembre 2013 à 9 h 03 min
  • DENISOT Claude Répondre

    L’actualité en SYRIE c’est l’utilisation du gaz (sarin) comme arme de destruction, mais l’origine de celle-ci est simplement liée à l’exploitation du gaz et la lutte que se livrent le QUATAR et l’IRAN à propos de la construction d’un gazéoduc à destination de l’Europe en passant par la SYRIE, on comprend aussi pourquoi la RUSSIE est partie prenante dans ce conflit, elle ne veut pas favoriser l’acheminement de ce gaz vers l’Europe qui viendrait concurrencer ses exportations en la matière.

    12 septembre 2013 à 7 h 51 min
  • France Répondre

    La Syrie, un Irak bis ? Personne n’en veut. Depuis 20 ans, des informations avérées fausses sont le prétexte à des entrées en guerre.

    11 septembre 2013 à 23 h 19 min
  • midal45 Répondre

    Aider les rebelles (et donc AL-QAIDA) c’est aussi prendre le risque de leur permettre de mettre la main sur le stock de produits chimiques d’ASSAD. Et ça, personne ne semble y penser…
    C’est peut-être encore plus dangereux que la bombe Iranienne ?…
    ET il semble de plus en plus possible que ce soient eux qui aient fait le coup. Mais peu de médias en parlent également.

    11 septembre 2013 à 19 h 12 min

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