A propos de la dernière repentance algérienne du président de la socialie

A propos de la dernière repentance algérienne du président de la socialie

En se rendant en Algérie, François Hollande avait promis aux Français qu’il n’y ferait pas « repentance » pour l’œuvre que la France y a accompli en 132 ans de « colonisation » ; il faut donc chercher un autre terme pour qualifier cette déclaration du président de la République française devant le parlement algérien : « Je reconnais ici les souffrances que le système colonial français a infligées au peuple algérien », un « système profondément injuste, brutal et destructeur ». Il ne saurait en effet s’agir d’une repentance, sauf à sous-entendre que Hollande est un menteur patenté, ce qui ne cadrerait évidemment pas avec l’image de l’ancien premier secrétaire du parti socialiste.

Pour mémoire, l’œuvre française en Algérie, pour reprendre le titre d’un remarquable ouvrage du professeur Pierre Goinard, s’est traduite par la multiplication par cinq de la population indigène. Reprenant les chiffres de Goinard, l’hebdomadaire Minute fait état dans son dernier numéro de la construction de « 54 000 kilomètres de routes, 4 400 kilomètres de voies ferrées, 12 grands barrages irriguant 50 000 hectares de terres, 800 bureaux de poste, des centrales thermiques produisant plus d’un milliard de kilowatt-heures, 23 ports et autant d’aéroports civils », ainsi que de « la découverte du pétrole et du gaz naturel au Sahara, la scolarisation de 800 000 enfants (européens et indigènes) en 1960, 31 000 lits d’hôpitaux (1 pour 300 habitants) en 1959, des campagnes massives de vaccination… » Pas mal, pour un « système profondément injuste, brutal et destructeur ». Mieux encore : c’est la France qui a créé l’Algérie (territoire antérieurement peuplé de tribus rivales qui payaient tribut aux Turcs maîtres de la régence d’Alger), qui lui doit jusqu’à son nom.

Je ferai trois remarques, concernant les déclarations de Hollande :

–         en premier lieu, l’Algérie n’était pas une « colonie ». Elle était composée jusqu’en 1941 de quatre département français correspondant à l’algérois, à l’Oranais, au Constantinois, et aux territoires du Sud. Un département de Bône fut créé en 1955.* C’est pourquoi la France s’est beaucoup plus investie en Algérie que dans ses colonies ou dans les protectorats (où son effort n’était déjà pas mince, comme l’a montré le professeur Jacques Marseille). Aujourd’hui, peut-on sérieusement parler de « colonisation » à propos de la Martinique ou de la Guadeloupe ?

–         Cette nouvelle repentance n’est pas de nature à favoriser l’intégration en France des immigrés originaires d’Algérie, dont la gauche croit s’attacher la clientèle en leur faisant croire qu’ils possèdent une créance historique sur la France (alors que la plupart de leurs parents n’auraient même pas vu le jour sans l’apport de la médecine française en Algérie). Comment espérer en faire des Français tout en les convainquant que nous sommes une nation de salauds ? « Devenez de bon salauds comme nous autres » ?

–         Le très pitoyable Raffarin, qui fit (qui s’en souvient encore ?) l’un des plus insignifiants et des plus piteux premier ministres de l’un des plus mauvais présidents de la Ve République, s’est félicité du discours de Hollande, qu’il a accompagné à Alger, sous prétexte qu’il nous apportera des contrats. Peu importe l’honneur, tant qu’on palpe l’oseille. Le pari est plus qu’hasardeux, les Algériens n’ayant pas pour habitude d’accorder leur confiance à ceux qui baissent leur culotte devant eux. En général, ils en profitent d’une manière plus prosaïque – qui ne devrait pas déplaire à un gouvernement favorable à l’union homosexuelle.

* entre 1956 et 1959, les créations et suppressions de départements se succédèrent, sans aucune utilité.

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Comments (13)

  • philippe 01 Répondre

    Ce dont tout le monde devrait se souvenir pour les plus âgés et bien être conscients pour les plus jeunes, c’est qu’au moment des premiers attentats de novembre 1954, très rares étaient les gens et les politiques clairvoyants, en dépit de l’avertissement prémonitoire de Sétif-Guelma, plus ou moins occulté dans l’euphorie de la victoire de 1945. Dans le contexte de la guerre froide, la rébellion limitée aux Aurès et à la Kabylie n’était pas clairement perçue comme une aspiration du peuple algérien à l’indépendance mais plutôt comme une révolte fomentée de l’extérieur par l’Egypte, appuyée par l’URSS et les pays non alignés, une sorte de continuation de la guerre révolutionnaire d’Indochine. On répétait en boucle un aphorisme prêté à Staline: “la conquête de l’Europe se fera par l’Afrique”. L’organisation politico-administrative du FLN calquée sur celle du Vietminh ajoutait à la confusion. Parmi les nationalistes eux-mêmes, ils étaient une minorité à vouloir l’indépendance et encore moins à vouloir mettre la France et les pieds-noirs dehors..Les événements comme l’a très bien expliqué l’historien Guy Pervillé ont vite dégénéré en une véritable guerre civile, une triple guerre civile: franco-algérienne(armée et harkis contre les fellaghas), algéro-algérienne (FLN contre MNA), et pour finir franco-française (barbouzes contre OAS). L’immense majorité du peuple algérien est restée attentiste jusqu’en 1961 et n’a commencé à basculer du coté du FLN, qu’àprès le putsch d’avril 1961 lui-même provoqué par le le triple fiasco des pourparlers de juin 1960 et du début 1961. Toute cette histoire complexe a été occultée et réécrite de toutes pièces par le FLN et les historiens dévoués à sa cause dans une entreprise de falsification destinée à asseoir la légitimité et l’autorité du parti unique, de l’ALN et de ses services de sécurité.
    On ne pourra reconstruire des relations saines avec l’Algérie que lorsque la génération Bouteflika aura disparu, avec des successeurs qui auront le courage de tout mettre à plat et d’en finir avec la mise au pilori de l’ancienne métropole à qui l’Algérie doit beaucoup, en dépit de toutes les injustices du régime colonial. C’est une évidence et beaucoup d’Algériens en ont parfaitement conscience mais personne n’ose le dire, à part et d’une manière indirecte des intellectuels, des artistes ou des journalistes généralement mis à l’index ou exilés. Tout ce qu’a dit Hollande à Alger, notamment devant l’assemblée algérienne, n’était pas à la hauteur de sa fonction et n’engage que lui, pas la France. Le mots qu’il a employés participent de cette présentation partisane et biaisée des faits, qui ne fait pas avancer d’un pouce le nécessaire travail de mémoire, de vérité et de réconciliation.

    31 décembre 2012 à 13 h 14 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      très bonne analyse de ce que fut la guerre d’Algérie;
      notons aussi que les berbères qui en ” bons montagnards ” furent les initiateurs ” cruels ” du soulèvement en ont été les principales victimes ( avec les européens )
      notons enfin qu’aujourd’hui le F.L.N. a perdu la majorité au Sénat … ce qui prouve que LES présidents français ont toujours une caravane de retard dans les pays musulmans … le Quai d’Orsay ( enfin s’il a encore son mot à dire ) est ce jour à la hauteur géo-politique d’Hillary Clinton …. il ” commotionne ” !
      heureusement pour nous restent fiables les services de renseignements de l’ Armée

      31 décembre 2012 à 17 h 37 min
  • Bicounet 1er Répondre

    Avons nous” encore” les moyens de” colonialiser” les DOM-TOM? Pour avoir travaillé et vécu en Nouvelle Calédonie dans les années 70 en” brousse” je n’ai pas eu l’impression que la France exploitait ce beau “caillou”ainsi que le bon peuple Canaques… mais le contribuable Français..ô combien !!!
    Nous avons été si méchants avec les Algériens comme le disent les commentaires et ceux de”votre” cher président qu’il va se sentir obligé de régulariser et de pousser un peu plus la porte déja bien ouverte à ce pauvre peuple qui a tellement envie de ”voir” ou de” revoir” ce méchant pays qu’est la FRANCE!

    30 décembre 2012 à 17 h 45 min
  • Jaures Répondre

    Istina, pardonnez-moi mais la guerre de conquête de l’Algérie n’était en rien une “guerre mondiale”. La France n’a pas eu à subir un débarquement de mahométans sur les plages de Provence (par contre il y en avait plusieurs dizaines de milliers pour aider à la libérer le 15 août 1944). Par ailleurs, aucune de nos guerres n’a provoqué en France la perte d’un tiers de la population (il y a eu 1,8 millions de morts français durant la 1ère guerre mondiale pour 41 millions d’habitants).
    En fait, il n’y a guère que durant les conquêtes, notamment coloniales, que l’on trouve de telles chutes de populations qui subissent conjointement massacres, persécutions, déportations et épidémies.
    Enfin, je rappelle que le statut d’indigénat interdisait aux Algériens de se réunir et de se déplacer librement, que leur vote n’était que consultatif (collèges musulmans minoritaires), la liberté d’expression réglementée, les peines collectives instituées, le séquestre,…
    Tout ceci dans le but évidemment d’exproprier les Algériens de leurs terres et de contrôler les populations.
    Les Français en ce sens n’ont rien inventé: depuis la nuit des temps les conquêtes coloniales se sont déroulées ainsi.

    30 décembre 2012 à 15 h 13 min
  • lavandin Répondre

    à lire certains propos , on va finir par se croire sur saphir news , oumma.com, ou encore la voix des opprimés

    30 décembre 2012 à 11 h 30 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      comme en médecine un bon diagnostic doit toujours précéder un traitement approprié … rien de plus délétère que l’ignorance ( et le mensonge ) même si cela est parfois dérangeant pour ses ” croyances ” ( notez bien que je ne dis pas convictions )

      30 décembre 2012 à 13 h 09 min
  • ISTINA Répondre

    Dans votre mention de l’augmentation de la population algérienne, vous passez très opportunément sous silence les 875 000 morts (sur 3 millions d’habitants) survenues lors de la conquête de 1830 à 1872. C’est comme si quelqu’un disait que, de 1912 à 2012, la population française a crû de 42 à 65 millions habitants… en passant à l’as les pertes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale !
    ****************************************************************************************
    1940 Population Française 40 Millions d’Habitants ET NON 65 millions.
    C’est oublier les épidémies de Malaria et de Typhus dont la population
    Française était elle aussi victime. Vous n’avez pas vu ça ? moi oui !

    Quant au Statut, les indigènes avaient le Choix entre être sous statut
    Français ou Musulman.
    Dans l’armée ceux sous statut Musulman n’étaient pas Mobilisables,
    ceux sous statut Français l’étaient..

    Sous statut Musulman pour servir dans l’armée Française, il fallait être
    engagé pour 3 ou 5 ans..

    Une grande partie s’engageait avec délégation de Solde pour entretenir
    le Douar. Au bled, Bled choisi car disposant de terrain, il n’y avait aucun emploi
    sauf, pour l’instituteur.
    Les hommes jouaient au dé en buvant le Thé brulant,
    les femmes faisaient des Kilomètres à pieds avec la jarre sur la téte pour
    aller chercher l’eau. au Bir qui, en langue Arabe signifie trou ou point d’eau.
    Les écoles étaient Mixtes contrairement aux délires des médisants
    si certains arriérés ne voulaient pas envoyer leurs enfants à l’école , le
    Pouvoir anti-Chrétien les laissait profiter de la laïcité librement.

    En outre en choisissant le statut Musulman, non mobilisable en cas de guerre
    ils étaient comme à la Légion Etrangère, ils servaient en tant que Mercenaires .

    Avez-vous entendu des Légionnaires se plaindre de s’être battus pour la France
    gratuitement ? deuxième classe, nous étions payés 5 Francs par jour;à égalité!
    Prime de démobilisation 1000 Francs.
    Possibilité pour tous, d’acquérir la Nationalité Française.
    Les plus grosses pertes l’étaient pour la Légion.

    29 décembre 2012 à 19 h 19 min
  • ISTINA Répondre

    Louis Onze lui, le disait sans s’en cacher;
    lorsqu’il agissait pour le bien du Pays.
    ((( Quand mon honneur me gène; je m’assois dessus ))

    29 décembre 2012 à 18 h 47 min
  • Christian PAULIN Répondre

    Je dirais même plus, “en général, ils en profitent d’une manière plus PROSTATIQUE !

    29 décembre 2012 à 13 h 13 min
  • MANSON Répondre

    La gauche si fière de sa culture nie aujourd’hui ce que la France a pu construire en Algérie, elle cache aussi ce qu’elle a fait dans la cruauté avec bénédiction de F. Mitterand. La gauche a donc sali par deux fois l’honneur de la France. Par ses négations, elle est inculte et n’a pas sa place ici.

    29 décembre 2012 à 10 h 09 min
  • AZ Répondre

    @ Pierre Menou

    Je m’en tiens ici au seul commentaire qui m’est imparti.

    – Dans votre mention de l’augmentation de la population algérienne, vous passez très opportunément sous silence les 875 000 morts (sur 3 millions d’habitants) survenues lors de la conquête de 1830 à 1872. C’est comme si quelqu’un disait que, de 1912 à 2012, la population française a crû de 42 à 65 millions habitants… en passant à l’as les pertes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale !

    – Vous oubliez aussi, fort soigneusement, dans votre description lyrique des “progrès” réalisés en Algérie “grâce” à la France, de mentionner le double statut juridique des populations et le Code de l’Indigénat, qui fit que, dans tous les domaines, et jusqu’à la guerre d’Indépendance, les Algériens musulmans furent traités comme des serfs sur leur propre terre.

    – Dans vos envolées sur les “progrès” en Algérie, vous omettez de préciser qu’en 1955, le revenu moyen d’un Algérien musulman n’était que le quart de celui d’un Français et qu’en 1955, 85 % de la population musulmane était illettrée.

    – Le statut de département de l’Algérie n’a strictement aucune importance : les naturels du cru, eux, par leur statut et par leur niveau de vie, étaient des colonisés, ou ils vivaient dans un régime d’apartheid, comme celui de l’Afrique du Sud d’avant 1991.

    – Aujourd’hui, on peut sérieusement parler de colonisation à propos des DOM-TOM : ceux qui tiennent le haut du pavé, socialement et économiquement, sont toujours les Békés, descendants des anciens propriétaires d’esclaves, qui furent INDEMNISES (ça ne s’invente pas !) pour la PERTE (ça ne s’invente pas non plus !) de leurs esclaves lors de l’abolition de l’esclavage en 1848…

    – Juridiquement, certes, tous les habitants des DOM-TOM sont égaux, mais économiquement et socialement, certains (comme par hasard presque tous Blancs) sont plus égaux que d’autres. [Je dis “presque” car, il y a effectivement quelques Noirs ou Mulâtres enrichis. Mais ce sont là les habituels “Noirs prétextes”, qui donnent bonne conscience aux racistes.]

    29 décembre 2012 à 10 h 04 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vous avez un ” problème ” et c’est un vieux médecin qui vous le dit … pour votre bien

      29 décembre 2012 à 16 h 51 min
    • Christian PAULIN Répondre

      Les DOM-TOM, nous y voilà !
      Vivement que Taubira soit virée.
      Ex-ministre de l’intérieur, voilà qui sonne bien et légitimerait une candidature à la présidence, que dis-je à l’accession au Trône de ces républiques bananières qui nous coûtent si cher aujourd’hui, mais moins encore que demain, tant l’invasion sournoise de notre pays en est la porte béante

      29 décembre 2012 à 18 h 50 min

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