Borloo à toutes les sauces

Borloo à toutes les sauces

Lu dans la presse


C’est, avant Pâques, une résurrection, au moins médiatique
. Jean-Louis Borloo, qui flottait entre l’être et le néant au Purgatoire des médias depuis qu’il avait quitté le gouvernement, revient sur la terre promise, c’est-à-dire sous les projecteurs. J’exagère : les projectionnistes ne l’avaient jamais vraiment laissé dans l’ombre ; tout au plus l’avaient-il placé en réserve, dans une semi-pénombre, en attendant le moment le plus opportun pour se braquer sur lui avec le maximum de chances de pousser l’audimat.

Ce moment est venu après la percée de Marine Le Pen aux cantonales, c’est le tour de Jean-Louis Borloo sur le plateau d’A vous de juger. On a les percées que l’on peut. Là-dessus, un petit tour de sondage après un premier battage médiatique, et le tour est joué : voilà Borloo en troisième homme, à la place de Bayrou. Et tenez ! Voyez comme le sondage fait bien les choses : dans le Journal du Dimanche, qui titre sans surprise sur « La percée de Borloo » (le titre « Le Troisième homme » est tenu en réserve et sortira sans doute dans quelques mois, si l’affaire marche) ; dans le JDD, donc, il ressort d’une enquête d’opinion que l’ancien ministre de l’environnement « incarne le mieux les idées et les valeurs du centre » pour 37 % des Français, alors que 36 % penchent pour Bayrou. En novembre dernier, rappelle le sondage, 41 % répondaient encore Bayrou, et 24 % seulement Borloo. On indique aux moutons la tendance dominante et la voie à suivre derrière les bergers médiatiques. …

Pour la classe médiatique, Bayrou a fait son temps. (Peut-être pas complètement : lui aussi reste en réserve ; on lui garde une place sur les plateaux.) Au contraire, Borloo candidat, c’est du nouveau, coco. On peut même prévoir – en termes d’audimat ou de papier vendu, ça rapporte toujours – une explication entre les deux centristes qui ferait date parmi les rivalités d’Atrides de notre petit monde politique, à conserver dans les archives entre la querelle MitterrandRocard, le combat ChiracBalladur, la haine SarkozyVillepin

« Jusqu’où ira Jean-Louis Borloo ? », demande Bruno Jeudy dans le JDD. « Après sa sortie spectaculaire de l’UMP, l’ex-ministre peut voir loin. »

« Trois jours après avoir lâché sa bombe politique, le "dessoudeur" de l’UMP est "très zen" », poursuit le journaliste. « Décidé à ne pas laisser le soufflé retomber », il sera cette semaine à l’Assemblée « qu’il fréquente très assidûment depuis son départ du gouvernement » et dont il a fait sa « base arrière » : « Au nez et à la barbe du gouvernement, il y bâtit ses stratégies avec son lieutenant Laurent Hénart, négocie avec Hervé Morin, le président du Nouveau-Centre, discute avec le fidèle Marc-Philippe Daubresse » secrétaire général adjoint de l’UMP. Ses proches affirment qu’ « on se remet au travail », avant le congrès du parti en mai, qui doit « valider le départ des radicaux de l’UMP, l’écriture d’un manifeste et la préparation de ce que Marc-Philippe Daubresse appelle "le moment de vérité", l’éventuelle annonce d’une candidature pour 2012 pour laquelle Borloo s’est dit "prêt" ».

Juppé, Fillon, l’appellent à éviter les divisions. Lui, « s’en tient à sa ligne. Pas de "négociation". »

C’est net, c’est ferme, c’est du Borloo.

Prostré sur sa chaise, lacets défaits

C’est mou, c’est flasque, c’est du Borloo.

Et ce n’est plus dans le JDD, mais dans Le Point, qui nous montre le meneur centriste – dont l’auteur de l’article, Emilie Trevert, fait un « diesel », un type de moteur qui n’équipe guère les formules 1 –, en proie au doute : « J’y vais ou j’y vais pas ? ».

« Quand on le rencontre, à quelques jours de la date fatidique, Borloo se tortille encore. Il sait que, parmi les téléspectateurs, il y en aura un plus attentif que les autres : Nicolas Sarkozy (…) avec qui il se refuse obstinément (ou affectivement ?) à aller "au clash". Prostré sur sa chaise, lacets défaits, il fixe la moquette rouge de son bureau. Enchaîne les blondes façon Gainsbarre. Se lève, chausse ses lunettes ; Comment dire l’indicible sans créer de "cataclysme" ? "Il faut faire les choses assez vite et assez clairement, avec délicatesse et doigté, finit-il par lâcher. Sans brusquer ! Je ne veux pas que ce soit un affaiblissement de la majorité. »

Curieuse image de « wineur »… La journaliste du Point n’est pas tendre : « L’homme qui pratique depuis des années "la théorie du flou" a promis de parler clair. Exercice difficile pour cet être complexe en proie au doute jusqu’au dernier virage. »

La conclusion de l’article est du même tabac : « Jusqu’où Borloo sera-t-il prêt à aller ? (…) L’intéressé se gratte la tête. 2012 ? Il y rêve parfois, à voix basse – "Et si c’était moi ? " – , tout en rappelant à voix haute : "Je ne suis pas né pour être candidat". Certains de ses proches le voient déjà battre Sarkozy quand d’autres, comme André Rossinot, jouent la prudence "On peut exalter en un dîner la méthode valenciennoise ; après, c’est un autre challenge, la présidentielle ! " Un challenge où le doute n’est pas permis. », termine, assassine, la journaliste.

Alors, Borloo fonceur, ou Borloo chiffe molle ? Qui a raison, le JDD ou Le Point ? Faites votre choix : le premier est un journal de gauche, et la gauche a tout à gagner à une candidature Borloo, qui pourrait même avec un peu de chance empêcher la présence de Sarkozy au deuxième tour. Le point est un magazine discrètement sarkoziste, et Sarkozy a tout à perdre d’une candidature Borloo.

La presse n’est décidément pas une science exacte.

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Comments (4)

  • sas Répondre

    Boorlo….l alcolo….frere avocat d affaire de tapis

    c est autant que bayrou….

    que segolène

    que melanchon

    Rien…….mais un rien initié jusqu au trognon….

    donc un rien qui entrave ; qui fait chier …et qui de fait perturbe et menace notre démocratie…

     

    En 1789 ……dire que l on a tué nos sangs bleus pour ces merdes roturières..

    sas

     

    12 avril 2011 à 13 h 22 min
  • IOSA Répondre

    L’heure du règlement de compte est arrivé et à mon humble avis, le polichinel de l’ Elysée va morfler dur….très très dur !

    C’est la vie quoi…

    IOSA

    12 avril 2011 à 11 h 49 min
  • ozone Répondre

    Borlooo ?   C’est quoi ça ?

    11 avril 2011 à 23 h 31 min
  • sas Répondre

    Francs macon obligent…….TOUT CE QU ILS PEUVENT NEGOCIER TOUJOURS ……..c est leurs alliances transversales et leurs pouvoirs de nuisances………….

     

    …………ensuite et par chantages et menaces………….ILS DIRIGENTB LE GRAND NOMBRE

    c est ca la ripoublik……..c est ca le systeme coloniale bananier…

    acte

     

    sas

    11 avril 2011 à 13 h 18 min

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