Burkini : le Conseil d’État n’a rien résolu !

Burkini : le Conseil d’État n’a rien résolu !

La décision du Conseil d’État du 26 août est conforme à la jurisprudence de la haute juridiction administrative ; elle n’est en rien étonnante.

Un maire peut limiter l’exercice d’un culte si, localement, il provoque des troubles à l’ordre public. On pourrait citer (et il y a de la jurisprudence !) le cas d’un curé qui sonnerait les cloches à la volée à chaque heure de la nuit, réveillant toute la ville. Le maire, dans ce cas, même pour le culte, peut en limiter l’exercice.

Pour la religion islamique, on pourrait citer les prières de rues qui provoquent des troubles.

En l’occurrence, la décision du Conseil est intéressante car, en se fondant sur l’exercice d’un culte, il reconnaît que le burkini est un habit religieux et non un simple maillot de bain !

Et c’est en cela que le burkini est bien un marqueur identitaire et un outil prosélyte d’une religion. Il n’est en rien un simple habit de bain ; il porte en lui une certaine conception de la femme qui ne saurait montrer son corps, source de désir et de péché !

Pour parler clairement, c’est là un véritable retour en arrière par rapport à notre conception de l’égalité des sexes.
C’est en en cela que la décision du Conseil d’État n’a rien résolu.

Pire, en donnant raison prima facie aux porteuses du burkini, elle encourage des dérives communautaristes porteuses de tensions à venir.

Le burkini n’est plus une simple question de légalité. C’est devenu un enjeu de société. Il est urgent de s’en rendre compte, avant que nous ne le regrettions amèrement !

Le Parlement doit s’en saisir pour y mettre un terme !

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Comments (6)

  • FLANDRE Répondre

    Mais qui dirige la France ? Le conseil constitutionnel composé de non-élus ! Vive la démocratie à la française.

    31 août 2016 à 15 h 15 min
    • Jaures Répondre

      Il y a en France la séparation des pouvoirs. Le Conseil d’Etat dit la loi mais l’assemblée peut la changer. Si un pouvoir politique peut transgresser la loi cela s’appelle une dictature et elle n’ira pas forcément dans votre sens.

      31 août 2016 à 16 h 43 min
  • Jaures Répondre

    Il faut d’abord préciser les choses.
    Le conseil ‘Etat n’a pas pour vocation de régler les problèmes mais de dire la loi. Personne ne conteste que le burkini est un signe religieux et non un maillot de bain. Il se trouve que les signes religieux ne sont pas interdits sur l’espace public mais uniquement dans les administrations et services publiques.
    On peut interdire les signes religieux sur l’espace public mais cela s’appliquera à tous. Pour le coup, les crèches hors des lieux de cultes ne seront plus admis. Les processions, les personnes en habit religieux, les offices en plein air seront prohibés, même à Lourdes.
    Est-ce souhaitable ?
    Mais je dois me réjouir que l’égalité hommes-femmes deviennent subitement une préoccupation nationale. Il serait bon qu’on rappelle les problèmes de femmes battues (dont 150 perdent la vie chaque année), de partage des tâches ménagères, de salaires inégaux pour travail égal, de stéréotypes qui freinent les ambitions dés l’école,…
    Il ne faudrait pas que comme pour le Mariage pour Tous où on se mobilisait par centaines de milliers pour que des enfants aient une filiation alors que personne ne bouge quand des familles entières se retrouvent à la rue ou que des enfants de chômeurs ou précaires ne prennent qu’un repas par jour, on prétende que quelques burkinis représentent l’unique problème d’égalité des droits pour les femmes en France.

    31 août 2016 à 13 h 05 min
    • FLANDRE Répondre

      Je suis pour la réciprocité. Que les musulmans s’habillent en Burka quand, dans les pays islamisés, des prêtres en soutane arborant leur croix et des religieuses vêtues traditionnellement … ne seront pas menacés de mort.
      D’accord pour les mosquées quand l’Arabie Saoudite co-financera des églises sur son territoire.

      31 août 2016 à 15 h 20 min
      • Jaures Répondre

        Réciprocité ? Est-ce à dire que vous appliquez aux citoyens français les règles d’autres pays ?
        Auriez-vous appliqué aux catholiques Français les lois des dictateurs catholiques Salazar, Videla ou Bordaberry ?
        Si les pays que vous citez persécutent les chrétiens, demandez d’abord qu’on cesse avec eux tout commerce, exportations d’armes contre importation de pétrole, qu’on ne les accueille plus à bras ouverts quand ils viennent dépenser leur argent sur notre littoral, qu’on démantèle nos bases militaires sur leurs territoires, qu’on interdise à nos entreprises d’accepter leurs marchés,…
        Bref, assez d’hypocrisie !

        31 août 2016 à 16 h 40 min
  • IOSA Répondre

    Justement cela tombe pile poil pour les prochaines élections.

    Etrange….vous avez dit étrange ?

    Mais il y a mieux, puisque le port ostensible d’un ustensile religieux n’est en fait interdit que dans les lieux publics et pas sur la voie publique.

    Nous pouvons donc tout autant qu’eux arboré un crucifix sur un tee shirt sur la plage et du moment que l’on tente pas de convaincre le quidam, il n’y a pas de prosélytisme.

    Maintenant que le conseil d’état a cru bon de faire passer l’habit d’asservissement comme un symbole religieux et non pour ce qu’il est réellement, il serait judicieux de faire appel à des théologiens afin contester la décision qui démontre la parfaite ignorance de ceux qui croient savoir, si ce n’est pas la complicité à l’asservissement de la femme musulmane.

    31 août 2016 à 12 h 17 min

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