La colère des agriculteurs et les mensonges de Valls

La colère des agriculteurs et les mensonges de Valls

Le 3 septembre, une manifestation monstre d’agriculteurs bloquait Paris et sa région.

Le pouvoir socialiste était inquiet devant cette manifestation (il n’est pas facile de faire « rentrer à la niche » des milliers d’agriculteurs !) et demeure inquiet devant la grogne paysanne.

Cette grogne est parfaitement légitime : les agriculteurs travaillent souvent 50 heures ou plus par semaine pour un salaire faible : les seuls chiffres dont on dispose sont les revenus avant impôts et charges des moyennes et grandes exploitations qui s’élevaient en 2013 à 25 500 euros (sachant que, même dans cette catégorie « favorisée », les éleveurs d’ovins ont gagné, en moyenne, 16 500 euros avant impôts et charges !).

Il n’est pas difficile de comprendre que, dans ce contexte, la moindre augmentation de charges ou la moindre baisse de chiffre d’affaires peut être fatale.

Or, les charges ne cessent d’augmenter, « grâce » à la politique socialiste, et l’embargo idiot que nous avons décrété sur la Russie prive l’agriculture française de débouchés importants.

Peu désireux de voir ce mouvement se durcir, Manuel Valls a tout de suite plié ou, plutôt, fait mine de plier.
Il a annoncé 3 milliards d’euros d’aides sur les 3 ans à venir.

On se demande évidemment d’où sortent ces milliards, vu la situation des finances publiques (il est vrai que l’on trouve aussi, avec une facilité déconcertante, des milliards pour aller chercher des milliers de clandestins !).

Mais ces annonces sont un simple « toilettage » de « com » et il n’est pas question de 3 mil­liards de dépenses en plus (« Le Figaro » a calculé que cela représentait 30 millions de dépenses supplémentaires par an, 30 fois moins qu’annoncé !).

En toute hypothèse, il ne sera pas indéfiniment possible d’acheter les agriculteurs avec des subventions. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas être assistés et vivre de subventions ; c’est pouvoir vivre de leur production.

Et ce désir, ô combien légitime, n’est pas possible en « Socia­lie », ni en « Bruxellie ».

Si l’on veut vraiment sortir l’agriculture française du marasme où elle s’enfonce depuis des années, il faut en finir avec ce système où les agriculteurs sont subventionnés pour ne pas produire et il faut drastiquement diminuer les charges qui pèsent sur eux.

J’ajoute que ce ras-le-bol des paysans n’est qu’un des aspects du ras-le-bol des Français et qu’il est urgent que nos « représentants » s’en rendent compte, avant que cela ne tourne en « jacquerie » !

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Comments (2)

  • Jaures Répondre

    Mais quelles sont ces “charges”. En effet, les agriculteurs se versent peu de salaires, les charges sociales les affectent donc peu. Quand ils parlent de charges, c’est donc essentiellement les coûts de gestions: charges d’emprunts, carburants et surtout l’aliment qui représente 70% du coût de production des éleveurs de porc.
    Jean Rouxel serait donc bien inspiré d’appeler à une solidarité agricole afin que les céréaliers cessent de se faire du gras supplémentaire, alors qu’ils ont déjà de quoi, sur les éleveurs en leur faisant payer l’aliment au prix fort (+2 à 4% chaque année).

    8 septembre 2015 à 14 h 38 min
  • fournier jean-marc Répondre

    Perso, je m’attendais à plus de “motivation” des agris lors de cette manifestation. C’est bien dommage, ce sont vraiment des gens ou des pros pas bien “méchants” compte tenu du traitement qui leur est fait ! Que serait-ce si les profs, certains fonctionnaires étaient dans le même cas ? Je pensais voir les prémices d’un automne assez chaud, mais la saison n’est pas encore là !

    8 septembre 2015 à 12 h 12 min

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