La politique française à bout de souffle

La politique française à bout de souffle

François Hollande est dans une phase de courbettes devant les tyrans et les crapules. Après le passage à Paris d’Hassan Rouhani, marionnette du vrai chef de l’État islamique d’Iran, Ali Khamenei, il a reçu ces derniers jours Raul Castro. Je ne désespère pas de le voir recevoir à l’Élysée le maître actuel de la Corée du Nord, Kim Jong-un !

Certes, avant lui, Nicolas Sarko­zy avait reçu Bachar al Assad et l’émir du Qatar et avait permis à Mouammar Kadhafi de planter une tente de bédouin à quel­ques pas de l’Élysée, avant de décider un peu plus tard de le faire assassiner.

Les présidents français ont rarement eu les mains propres en ce domaine. S’ils pouvaient cesser totalement de parler de droits de l’homme et de valeurs éthi­ques, ils feraient un grand pas vers la franchise, qualité dont ils semblent singulièrement dé­pourvus. Leur absence de franchise joue beaucoup dans le discrédit de la classe politique française aujourd’hui.

Ce qui joue aussi beaucoup dans ce discrédit est une absence de résultats dans quasiment tous les domaines, de la sécurité de la population à l’état de l’économie.

Ce qui parachève ce discrédit est l’absence quasiment totale de propositions à même de permettre de parvenir à des résultats et de positions imprégnées de droiture non suivies aussitôt d’actes contraires à toute droiture.

Ceci s’explique, à mes yeux, par le vide intellectuel qui règne dans la classe politique et se retrouve aussi dans les médias.

Plutôt que de juger des énoncés économiques sur la base de leur efficacité potentielle, la plupart des commentateurs les jugent selon l’étiquette qu’ils pensent pouvoir leur appliquer : « de gauche », « de droite », « libérale », « ultra-libérale »…

Plutôt que de dire sans ambages ni circonlocutions ce que sont les régimes politiques des gens reçus en France et ce que sont les implications géopolitiques et stratégiques du renforcement ou de l’affaiblissement des régimes concernés, la plupart des commentateurs pratiquent une autocensure qu’on pourrait aisément croire dictée d’en haut.

Il en résulte le choix qui va se présenter aux électeurs pour les élections présidentielles de 2017.

À gauche, on prête à François Hollande l’intention de se représenter, bien qu’il soit en situation d’échec et de rejet par une large part de la population. Manuel Valls a lui-même des intentions qu’il a du mal à cacher. La gauche extrême ne renoncera pas, et renoncera moins encore si Valls est candidat. Celui-ci a dû gouverner au côté de gens tels que Christiane Taubira et aura du mal à paraître être un homme neuf et sincère.

À droite (mais peut-on dire à droite ?), le renouvellement s’opère de façon évidente : Alain Juppé semble faire la course en tête et aura le soutien du sénile Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy, qui a changé tant de fois qu’il ne peut plus dire à nouveau qu’il a changé, prend désormais la pose de celui qui prononce un acte de contrition, censé montrer que, cette fois, il a vraiment changé. Dans la droite nationale, Marine Le Pen incarne désormais une ligne poutinienne en politique étrangère et résolument socialiste en matière d’économie. Parce qu’elle paraît moins usée et moins corrompue que ses opposants, elle arrivera sans doute en tête au premier tour, avant d’être battue au second.

Le vainqueur, quel qu’il soit en 2017, arrivera au pouvoir usé jusqu’à la corde, par défaut. Il aura, dès son élection, les mains sales, une absence quasiment totale de propositions à même d’obtenir des résultats, et une absence quasiment totale de droiture.

Marine le Pen attendra 2022, patiemment et aura alors toutes ses chances.

Si son programme reste le même, si le vide intellectuel continue à régner, ce pays risquera vraiment de s’approcher d’un crépuscule qui n’est, d’ores et déjà, pas très éloigné. Dois-je dire que j’écris ce que je viens d’écrire avec une infinie tristesse ?

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Comments (8)

  • BRENUS Répondre

    @Raûs : Pour la PACACA, un état dirigé par Estrosi ça promet. Ceux qui aiment les vestes à deux faces apprécieront.

    15 février 2016 à 19 h 15 min
  • Claude Roland Répondre

    Je réfute le fait que nos politiciens de tous bords soient incompétents. Non, ils sont compétents pour spolier les Français, ruiner le pays et le dézinguer sur ordre des banksters de Wall street. Je reste étonné que beaucoup de gens n’aient pas compris cette notion de base.
    La ruine de la France est programmée depuis un bail et se fait très insidieusement, lentement mais sûrement d’autant que les Français attendent les élections en espérant que les politiciens vont prendre en compte leur votes. On n’en est plus là depuis un bon moment. Si personne ne bouge, la réalité prévue va se faire inéluctablement. Mais les Français ont peur et nos dirigeants font un bon management de la peur. Donc la France sombrera corps et bien, sauf miracle divin ou révolte réelle du peuple mode Ukraine. Désolé.

    11 février 2016 à 11 h 15 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’ exemple ukrainien est particulièrement bien … mal choisi !

      11 février 2016 à 11 h 18 min
      • Claude roland Répondre

        On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Et quand on a peur d’agir, il faut rester chez soi et subir. Je voualis évoquer une révolte armée, comme en 1789.

        11 février 2016 à 16 h 59 min
  • trividic Répondre

    Nos politicards sont des menteurs truqueurs manipulateurs escrocs d’une incompétence notoire.

    Ils sont là pour s’en mettre un maximum dans les poches en vidant les nôtres point barre : simple constat !

    10 février 2016 à 19 h 36 min
  • Raspoutine Répondre

    Le FN ne me semble pas assez mùr pour diriger le pays! Il faut espérer qu’il le sera pour 2017 ?!

    10 février 2016 à 18 h 35 min
    • OUCEL Répondre

      Il semble que les résultats des régionales n’ont pas fait bouger d’un poil la ligne Marine-Philipot. Donc il n’y a plus rien à espèrer de ce parti qui ne se maintient que par le souvenir de son fondateur. Le FN est devenu un parti de politiciens professionnels comme les autres.

      13 février 2016 à 22 h 08 min
  • Raùs Répondre

    Ne faudrait-il pas que les nouvelles régions deviennent des Etats ?

    10 février 2016 à 10 h 12 min

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