Le FN et l’interdiction du débat rationnel

Le FN et l’interdiction du débat rationnel

Dans l’état actuel des choses, on voit mal comment Marine Le Pen pourrait emporter les élections présidentielles.

Quant aux législatives, les estimations les plus optimistes permettraient au FN de remporter 50 circonscriptions, soit moins de 9 %, et donc beaucoup moins que le poids électoral de ce parti (qui est de l’ordre de 25 %).

En un mot, on voit mal en quoi le FN menacerait, à l’heure actuelle, le « système ».
Pourtant, ce parti, largement sous-représenté, semble être l’unique souci des dirigeants de droite comme de gauche.

La crise des migrants, les questions européennes, le traité de libre-échange avec le Canada, le chômage… Tout cela n’est envisagé qu’en fonction du score du FN que cela pourrait provoquer.

Et tout semble d’ailleurs fait pour faire monter le FN à rebours des dé­clarations larmoyantes ou belliqueuses sur la république en danger.

Des décennies de gabegie gouvernementale ont amené la France au bord du précipice. Aux plans social, sécuritaire, identitaire, économique, la situation est en tout point catastrophique. Là se trouve la première raison du vote FN. Pourtant, les dirigeants du PS continuent à imaginer que le clientélisme électoral et l’ouverture des frontières vont tout régler. Quant aux dirigeants LR, ils ne semblent pas disposés à rompre avec le socialisme, trop préoccupés de ce que les médias pourraient dire d’eux. On entend même le favori des sondages nous bercer d’un lénifiant refrain sur l’« identité heureuse », plagiant le gourou social-démocrate Alain Minc qui parlait naguère de « mondialisation heureuse ».

Or, ce que tous les Français constatent, c’est que, loin des utopies, la situation se dégrade gravement.
La deuxième raison du vote FN tient, de toute évidence, au manque de confiance envers les « élites » qui, non seulement ont échoué, mais, en outre, ne cessent de nous matraquer avec une propagande sans rapport avec la réalité.

Or, là aussi, tout est fait pour ancrer, plus profondément encore dans l’esprit des Français, que les médias et les politiciens mentent, refusent de voir la vérité en face, et pratiquent une forme de propagande.

À cet égard, la mâle déclaration du directeur du « Monde », Jérôme Fé­noglio, signalant que son quotidien, prétendument objectif, refuserait systématiquement toute tribune d’un cadre du FN, semble faite tout exprès pour faire monter l’exaspération des électeurs.

Le même numéro du « Monde » contenait un long dossier pour montrer que le FN n’avait pas changé.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le « Monde » n’a pas changé non plus. Ce quotidien reste ce qu’il est depuis longtemps : un organe de propagande de gauche.

Je ne parle pas ici du sempiternel « front républicain », auquel Nicolas Sarkozy semble s’être, une nouvelle fois, rallié – ce qui risque de compliquer sa campagne, puisque, jusqu’à présent, toute sa communication consistait à dire que lui seul était en mesure de séduire les électeurs du FN et de les ramener dans le « giron républicain ».

À nouveau, nous constatons la con­tradiction : le FN doit bien être un parti républicain, puisqu’il participe à toutes les élections ; pourtant, il persiste à être présenté comme non républicain.

Pourquoi donc le traiter différemment des autres ? Ne serait-il pas possible de dire : je suis d’accord avec tel point de son programme, pas avec tel autre… On pourrait alors nouer des alliances ponctuelles et s’opposer sur les points de désaccord.

Mais tout se passe comme si personne ne pouvait débattre du programme du FN. Si je puis me permettre cette provocation, cela m’évoque le coran qui, lui non plus, ne semble pas pouvoir être débattu en France. Il semble impossible de dire : ceci me semble inacceptable, cela ne me pose aucun problème, et ce dernier point mériterait clarification.

Dans un pays où l’on débat de tout, y compris des sujets les plus futiles, il est donc à peu près impossible de débattre du programme du FN comme du coran !

À vrai dire, la liberté de débat est sévèrement encadrée (pas de liberté pour les ennemis de la liberté, comme on disait en 1793 !). Et même la liberté de vote est sous tutelle. Tout récemment, Christophe Habbas, grand maître du Grand Orient, obédience maçonnique très liée à la gauche, déclarait : « À quoi bon le suffrage universel, si c’est pour voter extrême droite ? » Je serais tenté de lui répondre : à quoi bon vanter le suffrage universel si vous récusez les votes qui ne vous plaisent pas !

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Comments (5)

  • Mirc Répondre

    Il n’y a aucun journal qui parle du Général Tauzin pour son projet de se présenter aux présidentielle de 2017 pourquoi?

    6 novembre 2016 à 16 h 50 min
  • Saffroy Michel Répondre

    A propos des soi-disant “migrants” !

    Pourquoi les journalistes – et même ceux qui se disent de droite !-, reprennent-ils le vocabulaire de la gauche en parlant de ” crise des migrants ” (1) alors que l’expression juste est ” invasion de clandestins “, d’ “immigrés illégaux”, de “hors-la-loi” ?

    Cette pusillanimité, ce manque de courage sont la honte de tous ces journalistes asservis à leur rédaction et au politiquement correct !

    Adopter le langage de l’adversaire et ne pas nommer les choses par leur nom c’est déjà capituler !

    Le terme migrant est caractéristique de ce laxisme qui, ici, se double de la volonté d’ escamoter la réalité tragique du problème de cette invasion que nous subissons, de pousser la poussière sous le tapis.

    Migrant est en effet un vocable anglo-saxon qui n’existe pas en français en tant que substantif.

    C’est donc, une fois de plus, un exemple de cette “novlangue ” que veulent nous imposer les traîtres au pouvoir et les merdias subventionnés qui leur servent la soupe !

    (1) on connaît la paresse atavique des journalistes quand il s’agit de traduire des textes
    anglo-saxons, leur fâcheuse habitude de transcrire, sans les traduire, les vocables anglais ( ex : mainstream, buzz, agenda etc…).

    3 novembre 2016 à 21 h 50 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le titre :

    depuis quand avez vous vu qu’ il puisse y avoir un débat politique RATIONNEL en … France … pour cela il suffit de lire … les ” 4V² ” *** ou n’ importe quelle autre ” feuille ” politique

    *** oui, d’ accord, il y a … J@uresse !

    3 novembre 2016 à 8 h 01 min
  • vozuti Répondre

    ce que Christophe Habbas, grand maître du Grand Orient voulait dire est ” À quoi bon le suffrage universel, si c’est pour ne pas voter franc-maçon “.

    2 novembre 2016 à 11 h 28 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le G.O.de F. , par la voix de son G.M., affirme clairement son engagement total et inaltérable pour la Démocratie … mais le Media n’ en dit mot … J@uresse va les sermonner et sévèrement ! n’ en doutons pas !

      2 novembre 2016 à 20 h 36 min

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