Le temps des imposteurs

Le temps des imposteurs

Je n’ai pas encore lu le dernier livre d’Éric Zemmour. Je me suis promis de le faire très prochainement. Je sais ce qui me rapproche des positions d’Éric Zemmour. Je sais ce qui m’en éloigne.

Je partage son pessimisme sur ce que devient la France aujourd’hui. Je partage aussi ses analyses sur l’incompatibilité de l’islam et de la civilisation occidentale et sur les conséquences de l’immigration massive.

Mais je pense que les maux qui touchent ce pays ne datent pas des 40 dernières années et ont des racines bien plus profondes. Je pense que ces maux rongeaient déjà la France au temps où le général de Gaulle la dirigeait, pendant la IVe République et, en fait, bien avant. Je pourrais faire remonter l’origine de ces maux à la Révolution française et, en deçà d’elle, à ce qui a conduit vers elle.

La France a été le pays du rationalisme, de la monarchie absolue au temps de Louis XIV et du colbertisme. La Révolution de 1789 était chargée de cet héritage et elle a été d’emblée un glissement vers le cataclysme, comme l’a remarquablement expliqué Edmund Burke : elle a été légicentriste, donc porteuse d’une confusion du droit avec la loi et d’une incompréhension du droit naturel, qui explique très largement l’instabilité politique qui a suivi jusqu’à ce jour (cinq Républiques, deux retours à la monarchie, un régime autoritaire, mais pas trace d’un État de droit au sens lockéen du terme).

Elle a, surtout, vu le premier régime totalitaire des temps modernes prendre forme au temps de la Terreur et, en lui, s’opérer une prise de pouvoir par des intellectuels idéocrates. Dès l’entre-deux-guerres, les confrontations d’idées opposaient, surtout, mo­narchistes nostalgiques de l’absolutisme et partisans d’un or­dre autoritaire ou totalitaire.

Les positions de défense de l’économie de marché et de la dé­mocratie libérale étaient marginalisées. Les années Pétain ont été collaborationnistes, nationalistes et socialistes.

Dans l’après-guerre, les communistes se sont assuré une domination dans les secteurs essentiels de l’éducation, de la culture et des médias, les gaullistes ont, eux, lentement pris en main la droite. La défense de l’économie de marché et de la démocratie libérale a été plus marginalisée encore.

Dans les années 1980, le communisme s’est délité et a laissé place à une nébulisation de dogmes étatistes, égalitaristes, liberticides, destructeurs de l’ordre social qui permet l’existence d’une société d’êtres libres et responsables.

Trente ans plus tard, la France est un pays soumis à une hégémonie, celle des dogmes nébulisés, présents partout. Cette hégémonie a rongé de l’intérieur les comportements, les institutions, les repères.

La population française est composée d’immigrés qui ne s’intègrent plus et de Français de plus ancienne date qui voient venir une décomposition qu’ils ne déchiffrent pas, parce que les moyens de la déchiffrer ont été supprimés.

Le fonctionnement social qui résulte est strié d’explosions de violence et d’inquiétudes. La France est en déshérence croissante dans un monde qu’elle ne comprend plus.

Ce qui se passe n’est pas, à mes yeux, un suicide, mais le fruit amer d’un travail de sape et d’érosion.

Éric Zemmour publie un livre de cinq cents pages. Je me contente de publier un petit livre d’une centaine de pages, pour expliquer, lapidairement, comment nous en sommes arrivés là et pour dire vers quoi nous sommes arrivés.

J’emploie, pour décrire le présent, un mot d’Émile Durkheim : anomie. L’anomie est la dissolution des règles qui permettent à une société de vivre.

Je ne propose pas de remèdes, car, avant de reconstruire, il faut scruter les décombres…

Guy Millière

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Comments (53)

  • Rosalie Répondre

    “Ce qui se passe n’est pas, à mes yeux, un suicide, mais le fruit amer d’un travail de sape et d’érosion.”

    TOUT EST DIT
    Après il faut se demander d’où vient ce travail de sape, des Etats Unis, évidemment, qui n’ont de cesse de détruire l’Europe depuis leur création. L’invasion immigration vient des ordres que nous donnent les USA afin d’ouvrir nos frontières au Magreb, afin de saper le moral des français et les amener à terme, à leur disparition, il est bcp plus aisé de contrôler des musulmans complètement abêtis par leur religion comme nous l’étions quand nous étions abrutis et contraints nous-mêmes à la religion catholique (mais soumis). Le peuple français est (était) une insulte à la soumission…les maitres du monde ont trouvé la solution, nous remplacer par d’autres idiots adeptes fanatiques des religions…Il ne leur faut pas des êtres intelligents qui réfléchissent, il leur faut des esclaves utiles…la religion rend esclave.

    4 novembre 2014 à 9 h 20 min
    • philiberte Répondre

      “comme nous l’étions quand nous étions abrutis et contraints nous-mêmes à la religion catholique”
      parlez pour vous! je n’ai jamais eu l’impression d’être abrutie et contrainte, ni mes parents, ni grands-parents, ni les gens que je côtoie, catholiques fervents. par contre, je connais des communistes convaincus, anti-clericaux notoires, être abrutis et asservis par leur parti.

      4 novembre 2014 à 9 h 45 min
      • Jaures Répondre

        Ces mêmes “abrutis et asservis” qui tiennent probablement le même discours sur vous.
        L’abruti, c’est toujours celui qui pense ou croit différemment.

        4 novembre 2014 à 9 h 59 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          l ‘abruti est celui qui ne s’ autorise pas ( ou qui ne peut pas avoir pour des raisons ” génétiques ” ) l’ esprit critique … on observe ainsi dans la nature aussi bien des abrutis instruits et même très instruits comme on y observe des ” abrutis ” simplement génétiquement ” idiots ” (… du village )

          4 novembre 2014 à 11 h 23 min
  • trump Répondre

    J’ai l’impression que Jaures est le pseudo de Nicolas Domenach,le pietre adversaire de zemmour dans”Ça Se Dispute sur I Télé”
    Domenach incarne la joie du gaucho-bobo dans la degradation societale actuelle: tout tabou renversé est en effet le bienvenu et precurseur de lendemains de plus en plus enchanteurs
    Contrairement a obama qui adore les gommes (arabiques),, les lignes rouges sont structurantes dans une société,permettent l’harmonie dans la vie publique et privée, meme au prix de l’hypocrisie .

    3 novembre 2014 à 21 h 04 min
  • DeSoyer Répondre

    Guy,
    le libéralisme n’est pas toute la solution, mais une partie de la solution. Il y aun peu de rousseauisme chez vous. L’homme n’est pas bon naturellement. Nous ne pouvons qu’espérer que les dirigeants seront compétents et justes, un point c’est tout. Alors ils feront ce qu’il faut faire. Point barre.

    2 novembre 2014 à 10 h 38 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      très certainement ! ne reste donc plus qu’ à trouver ces oiseaux rares pour que nous n’ y perdions pas de plumes ! politicornithologues à vos jumelles !

      3 novembre 2014 à 20 h 47 min
  • HOMERE Répondre

    Je ne suis pas absolument certain que le peuple français soit en décadence pour des raisons historiques.Globalement il s’est détourné de ses racines naturellement pour épouser des comportements plus rationnels et aussi plus simplistes. Ils sait en gros ce que furent ses ancêtres,mais il est devenu incapable d’assurer un continuum faute de connaissances et de courage.L’effort est devenu,pour lui,une contrainte dévalorisante sans avenir.Son environnement n’est plus dans les valeurs intrinsèques de la morale et il banalise ainsi les turpitudes de la société dans laquelle il cherche à tout prix de paraître.
    Certains diront que le français est entré dans la grande famille des inconsistants et des médiocres…
    Je pense aussi que les individus,faute de projection spirituelle,ont bien intégré le fait qu’ils ne sont que pour quelques instants dans le monde des vivants…..alors,selon l’expression populaire “profitons au maximum” de nos instants d’inexistants…..Jaurès décrit tout celà très clairement….nous ne pouvons rien supporter qui nous affecte sauf la médiocrité,la lâcheté et la compromission….le “niveau d’exigence qui est élevé”…une constante matérialiste qui va nous conduire ipso facto dans le mur !!

    1 novembre 2014 à 14 h 57 min
    • Jaures Répondre

      Homere, il y a quelque chose de pervers à geindre sur ce que notre civilisation connait de meilleur depuis son existence.

      Depuis la fin des guerres coloniales, nous avons connu une hausse sans pareil du niveau de vie, de la santé, du niveau d’éducation, des modes de communication et de transport, des libertés pour tous,de la démocratie,…
      Le tout dans la paix alors que notre pays n’a connu que la guerre et la révolution durant des siècles.

      Nous nous comportons comme ces ados gâtés disposant de tout le confort et qui pensent vivre en régime nazi dés qu’on leur demande de ranger leur chambre.

      1 novembre 2014 à 16 h 08 min
      • HOMERE Répondre

        Ah !! hélas le mal est plus profond…la paix est toujours une époque transitoire entre deux guerres…elle n’est pas définitivement acquise sans le maintien d’un haut niveau de valeurs….peut être sommes nous à l’instant ou notre société perd des repères et ses identités….

        2 novembre 2014 à 18 h 52 min
        • Jaures Répondre

          Plus de 50 ans de paix, franchement quand a-t-on vu cela ?
          Surtout avec un développement sans précédent des libertés et du niveau de vie.
          S’il n’y a pas d’équivalent historique, c’est que les “valeurs” d’alors ne le permettaient pas.

          3 novembre 2014 à 11 h 04 min
          • HOMERE

            Oui mais cette période est révolue……définitvement

            3 novembre 2014 à 18 h 34 min
          • Jaures

            Vous voyez: vous regrettez déjà la période des soixantehuitards !

            3 novembre 2014 à 20 h 54 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          @Jaurès estime que vous êtes un ” pervers ” ! le renversement de preuve dans toute sa fraîcheur naïve !

          3 novembre 2014 à 20 h 50 min
  • Serge-Jean P.Peur Répondre

    Le Jaurès il me fait penser au film “Brèves de comptoir” car vous ressortez de la salle bourré.En clair il est soûlant.
    Reposez-vous,mon vieux ou si vous avez un trop plein d’énergie à gaspiller gardez-le pour le PS qui en a bien besoin en ce moment.

    31 octobre 2014 à 1 h 38 min
    • Jaures Répondre

      C’était Serge-Jean P.Peur, en direct du café des sports.

      31 octobre 2014 à 8 h 46 min
      • Frédéric Bastiat Répondre

        C’était Jaurès, après une courte pause à la buvette de la CGT.

        31 octobre 2014 à 12 h 06 min
  • Jaures Répondre

    Le réconfort est une chose, il n’empêche en rien la révolte ne serait-ce que pour que cela ne se reproduise pas.

    Il y a quelques années, des mineurs américains avaient été enseveli après un accident. Des journalistes sur place informent que ceux-ci sont sains et saufs. Les familles devant les caméras remercient Dieu en pleurs devant ce miracle.
    Malheureusement la nouvelle était erronée. Les mineurs étaient morts.
    Les mêmes familles ont alors appelé leurs avocats pour attaquer les journalistes.

    Le temps de Gaud est terminé. Il y a le moment de la prière et celui où l’on demande des comptes.

    30 octobre 2014 à 16 h 03 min
    • Jaures Répondre

      Cette réponse s’adressait à Philiberte.

      30 octobre 2014 à 16 h 04 min
    • philiberte Répondre

      à jaurès:
      la révolte contre quoi? contre les éléments qui ont noyé son mari, ou contre les politiques qui ont déclaré la guerre qui a tué son frère.
      grand n’importe quoi. quand on n’a rien d’intéressant à dire, on se tait.
      mais vous faites partie de ceux qui veulent toujours avoir le dernier mot, croyant que ça leur donne raison.

      30 octobre 2014 à 16 h 26 min
      • Jaures Répondre

        Philiberte, si les marins (et autres) ont vu leurs conditions de travail s’améliorer c’est parce qu’à un moment ils ont su dire non.
        Mais si vous pensez que tout est inéluctable, les accidents de travail comme les guerres, et qu’il faut les accepter en priant c’est votre droit.
        C’est effectivement mon dernier mot sur ce point.

        30 octobre 2014 à 17 h 22 min
        • philiberte Répondre

          décidément vous êtes impayable! vous sautez de “pêcheurs d’Islande”, avec ses marins aux conditions extrèmesdu XIX ème siècle pour aussitôt parler des marins de notre époque. je ne crois pas que face à une tempête, il y a beaucoup de différence d’une époque à l’autre.

          30 octobre 2014 à 21 h 56 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          Comme par exemple à la S.N.C.M. ? où on piquait dans la caisse du bar … tout en ne servant pas le client !
          En réalité @ Jaurès sait bien que c’ est parce que les conditions techniques s ‘étaient améliorées comme par exemple la mise en usage par les armateurs danois du moteur diésel à la place des chaudières à charbon … ce qui en plus leur rapportait davantage

          1 novembre 2014 à 20 h 11 min
          • Jaures

            Les progrès techniques permettent d’augmenter la productivité mais seule la lutte améliore les conditions de travail.
            Il n’y a pas d’exemple où on ait amélioré les conditions de travail des salariés spontanément, par philanthropie.
            S’il n’y a pas lutte, les progrès techniques entrainent des licenciements et des augmentations de cadences. Charlie Chaplin l’a génialement illustré dans “Les Temps Modernes”.

            2 novembre 2014 à 10 h 32 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ce que vous dites est exact ! tous les jours des gens prient pour que la France soit débarrassée des ” socialistes ” et de leur Leader Minimo comme dit Druant ou oeil de vrai con … sans résultat … mais leur voeux sera quand même ” rationnellement ” exaucé en 2017 ! …. Si on n’ attend rien des miracles, les miracles eux savent … attendre ! amen

      30 octobre 2014 à 16 h 31 min
      • Jaures Répondre

        Le miracle ne serait-il pas qu’il soit finalement réélu ?
        Les voies du Seigneur sont impénétrables.

        30 octobre 2014 à 17 h 32 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          plein d ‘ humour noir pour une fois Jaurès ! c’est bien, pour une fois vous êtes détendu !

          3 novembre 2014 à 20 h 53 min
  • Gazu Josette Répondre

    Effectivement depuis la chute de l’Ancien Régime, la détestation de toute HIERARCHIE s’est progressivement installée en France. L’esprit des Lumières a été dévoyé en ce qui concerne les principes de liberté et d’égalité. La référence aux droits de l’homme a elle aussi été pervertie, sans parler du principe de tolérance tellement galvaudé lui aussi!.
    Ce qui faisait la grandeur de la France, ses élites intellectuelles et morales, a été balayé par les différents régimes où le pouvoir n’était plus au service de ‘Etat. La démagogie soixante-huitarde a accusé la tendance, aidée par la société de consommation dont l’universalité se substitue aux valeurs humaines.
    Et pourtant, notre pays possède encore des citoyens capables de reconnaître d’autres suprématies que celle de l’argent mais dont les capacités sont ravalées par la plupart de nos dirigeants, les usagers du suffrage universel étant assujettis aux media.

    30 octobre 2014 à 11 h 01 min
    • Jaures Répondre

      “Ce qui faisait la grandeur de la France, ses élites intellectuelles et morales”.
      Mais qu’est-ce que ces élites nous ont apporté de si bien avant 68 ? Qu’est-ce qui, dans les faits, nous a tant réussi à ces époques ?
      Quelles “valeurs humaines” s’exprimaient avec une telle force que vous les regrettiez tant aujourd’hui ? Et comment celles-ci s’exprimaient-elles dans la vie du peuple ?

      30 octobre 2014 à 17 h 28 min
      • Josette Gazu Répondre

        La France a occupé une place reconnue en Europe et au-delà pour ses savants, écrivains, artistes et personnalités considérées pour leur abnégation, qu’ils s’agissent de religieux ou de laïques, alors que le pouvoir économique et militaire s’imposait aussi dans d’autres pays. Même les puissants en France s’inclinaient devant cette grandeur “intellectuelle et morale”. Et ne me dites pas, sauf à passer pour inculte, que ça ne nous a rien apporté! Certes “le peuple” n’a jamais autant connu de bien être que depuis 68, mais “sa vie” désormais se réduit à remplir son présent d’occupations stériles sans se soucier de l’avenir, bercé par les discours de dirigeants démagogues qui lui mentent en entretenant le mythe de l’égalité, rejetant les valeurs incarnées par des élites qu’ils ne sont pas capables d’être!

        1 novembre 2014 à 19 h 17 min
        • Jaures Répondre

          Ce que vous appelez “La France” était celle d’une petite minorité de privilégiés.
          Pour les autres, la quasi totalité du peuple, la vie n’était qu’un long et pénible labeur interrompu seulement parfois par une guerre, une épidémie ou une famine. Parfois les 3 en même temps.

          Quant aux occupations actuelles, si vous les jugez stériles, c’est là votre opinion. Quoi ? Regrettez-vous le temps où les occupations régulières étaient les guerres, les révoltes dégénérant en bains de sang ?
          Quelles occupations populaires anciennes entrainent chez vous tant de nostalgie ?

          On se plaint que les jeunes passent leur temps sur les réseaux sociaux et ne regardent plus la télévision en famille. La même télévision qu’on a accusé de décourager les sorties et de favoriser le repli sur soi. On a auparavant prétendu que le cinéma avait tué la lecture alors qu’avec l’arrivée de l’imprimerie, on a dit que la popularisation des livres entrainerait la fin de la prière.

          Ce qui est vrai, c’est qu’à présent les gens ont le choix. Cela nous convient ou non mais l’essentiel est que chacun de nous puisse “remplir son présent d’occupations stériles” s’il le souhaite sans que quiconque impose sa volonté tyrannique.

          3 novembre 2014 à 14 h 50 min
          • Josette Gazu

            Pourquoi ,”Jaurès” ,avoir choisi un tel pseudo? Vous bafouez ce grand socialiste par votre étroitesse d’esprit et votre obsession contre la “volonté tyrannique”! Vous semblez plus ignorant que je le croyais: vous ne savezz-vous qu’il y moins de 50 ans les occupations populaires étaient d’abord le travail qui, s’il était une nécessité, n’était pas une corvée pour tous: beaucoup aimaient leur METIER, même s’il était dur, alors que leurs descendants se plaignent d’un EMPLOI dont ils ne voient que le salaire attendant que la pendule sonne pour vaquer…à d’autres occupations. Lesquelles? Parlons-en: depuis les 35h, c’est fou ce que les profs ont constaté combien les parents suivaient mieux leurs enfants! Nos ancêtres n’étaient pas incultes, grâce à l’école de J.Ferry, dispensée dans les campagnes les plus reculées (certes les instits des villages, sortis des Ecoles Normales n’étaient pas les profs des banlieues!). Quant aux progrès dus aux nouvelles technologies, si on ne regarde plus la télévision en famille, dites-moi en qui le développement des réseaux sociaux est un remède au “repli sur soi”, chacun communiquant superficiellement avec les autres…l’usage que vous en faites vous-même le démontre puisque vous cultivez le mythe de la modernité éclairante.

            6 novembre 2014 à 14 h 32 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        je ne reconnais qu’ une élite intellectuelle , et celle ci se résume à un seul individu ( je n ‘ai pas dis homme ) … @ Jaurès !

        1 novembre 2014 à 20 h 14 min
  • euréka Répondre

    “Dès l’entre-deux-guerres, les confrontations d’idées opposaient, surtout, mo­narchistes nostalgiques de l’absolutisme et partisans d’un or­dre autoritaire ou totalitaire.”

    Question : comment peut-on être nostalgique de l’absolutisme ? Non, depuis la Révolution les Français ont seulement un problème d’identité avec la déchristianisation imposée par la Terreur, la Loi des Suspects, la réquisition des biens du clergé, la persécution des catholiques noyés, assassinés, expulsés. La Révolution a été une saignée démographique qui a vu la disparition brutale de tout ce que la noblesse de l’époque comptait de talents. Epuration qui a succédé à celle des protestants. La Révolution ne nous a pas débarrassé que de parasites sociaux.
    Je suis d’accord avec Mr Millière. L’origine du problème français est là.
    Un pays ne se relève jamais d’une épuration ethnique.
    Le Maghreb en sait quelque chose avec la disparition de ses juifs et ses pieds-noirs en 1962. De même l’Espagne après la Reconquista qui perdit d’un coup ses lettrés juifs et musulmans en 1492. Il y eut bien l’embellie de la découverte du nouveau monde entre temps mais…
    On peut aussi parier que les pays musulmans d’aujourd’hui qui éliminent leurs communautés chrétiennes pâtiront de cette perte dans le futur.
    Et l’avenir du Kosovo ? criminalité et parasitisme.

    29 octobre 2014 à 20 h 53 min
    • Jaures Répondre

      “Je suis d’accord avec Mr Millière. L’origine du problème français est là.”
      Pardonnez-moi mais quel problème ? Je veux dire quel problème spécifiquement français viendrait de la Révolution ?

      La France a des immigrés mais comme tous les pays riches. La France est en crise mais comme toutes les autres nations industrielles du monde. La France a beaucoup de chômeurs mais moins qu’en Espagne et en Italie et si l’Allemagne a moins de chômeurs, sa démographie est en berne.
      Quant à l’Angleterre, elle remplace ses chômeurs pauvres par des travailleurs pauvres et précaires (contrats 0 heure).

      Où est donc la spécificité de la France qui nous viendrait de la Révolution ? La religion ? Son influence a décliné dans tous les pays démocratiques et laïcs.
      Rien n’indique une spécificité française sinon cette manie de certains de dénigrer leur pays en lui faisant porter la faute de leur propre échec, rancoeur et frustration.

      29 octobre 2014 à 22 h 04 min
      • euréka Répondre

        Où est le problème ?
        Excusez-moi Jaurès me suis-je mal exprimée ?
        Je ne vous répondrai pas davantage. Pas envie de tourner en rond avec vous et d’avoir une migraine par dessus le marché.

        29 octobre 2014 à 22 h 58 min
  • Jaures Répondre

    Durant les 5 dernières décennies, certaines ont été meilleures que d’autres.
    Mais je donne allègrement les 20 meilleures années des siècles précédents contre les pires vécues depuis les années 60.

    Et si vous vous sentez humilié pour quelques échanges épistolaires entre beaux linges cela me parait bien dérisoire par rapport à ce qu’ont pu ressentir les Français après les guerres de décolonisation et, plus anciennement, après l’occupation ou au retour des tranchées.

    29 octobre 2014 à 20 h 23 min
    • Jaures Répondre

      Cette réponse s’adressait à eureka.

      29 octobre 2014 à 20 h 24 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour ce qui me concerne, je pense qu’ il faut remonter jusqu’ au Néolithique et peut être même plus avant ! j’ étudie la question et ne manquerai pas de vous communiquer le fruit de mes fouilles , pardon, de mes recherches

    29 octobre 2014 à 19 h 36 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    Monsieur Millière.

    Je vous ai connu plus clairvoyant. Je me souviens avoir lu sous votre plume une analyse mettant en avant Gramsci, particulièrement adapté à la situation actuelle. Une version modernisée de l’agit-prop dans laquelle sont impliqués un grand nombre de médias et de vecteurs d’information ou plutôt de désinformation. Je réitère toutefois une de mes remarques: rien de sert de faire référence à des ouvrages que personne ne lit, mais il faut au contraire s’intéresser aux produits culturels de masse. Quel meilleur allié pour l’homofolie que les séries américaines (Dynastie dès les années 1980, Brothers and Sisters beaucoup plus récente et tant d’autres).

    Je le déplore autant que vous, mais on ne lit plus et les canaux de transmission ne sont plus les mêmes.

    Je m’interroge sur votre référence à Durkheim. Quel meilleur exemple de la pensée totalitaire que ce doctrinaire socialiste du XIXe. D’ailleurs à quel type d’anomie faite vous référence? Ou reprenez vous simplement le mot? Mais dans ce cas pourquoi faire référence à lui?

    Enfin, vous faites une confusion lourde sur la Révolution française. Certes, il y eut la Terreur, certes il y eut Babeuf mais surtout l’abolition des corporations (Décret Allarde) qui justement a permis de créer pour un temps un marché du travail moderne.

    La réalité est à mon avis plus simple: les maux français viennent de l’importation des éléments de la contre-culture américaine par les soixante-huitards. je suppose que vous avez lu Marcuse (Freud et Marx).

    Bien à vous.

    29 octobre 2014 à 17 h 03 min
    • Frédéric Bastiat Répondre

      Pardon pour les fautes…

      29 octobre 2014 à 17 h 05 min
    • Guy Milliere Répondre

      Je cite Gramsci dans ce livre, donc je suis dans la continuité de ce que j’ai écrit auparavant sur l’hégémonie. Je cite Emile Durkheim parce qu’il a introduit dans la pensée du politique la notion d’anomie. Friedrich Hayek a lui-même repris cette notion, qui n’est en rien socialiste. Mon analyse de la Révolution Française n’est porteuse d’aucune confusion. Elle s’inscrit dans la continuité de ce qu’a écrit à son sujet Edmund Burke. L’abolition des corporations n’est qu’un fragment infime au sein d’un processus bien plus vaste qu’il faut analyser en son ensemble. Outre Burke, je pourrais vous renvoyer, entre autres, au grand historien britannique Alfred Cobban. La contre culture américaine des années 1960 est imprégnée de pensée européenne. Marcuse est un exemple de cette pensée européenne délétère: il est d’origine allemande et vient de l’école de Francfort. Le problème ne date, hélas, pas des cinquante dernières années. Quant aux séries américaines, elles sont très diverses. Il y a celles que vous citez. Il y en a d’autres, ainsi Law and Order, traduit en France sous le titre New York Unité spéciale, ou Les experts. L’information télévisée est plus dangereuse que les séries de fiction, car elle prétend informer, donc donner à connaître. Cordialement.

      1 novembre 2014 à 3 h 41 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ce n’ est certes pas en faisant ( comme @ Jaurès ) un patchwork d ‘ écrivains ou de ” penseurs ” qu’ on produit quelque chose de novateur … cela a pour nom la scolastique … c’ est le serpent ” intellectuel ” qui se mord la queue !

        1 novembre 2014 à 20 h 18 min
        • Guy Milliere Répondre

          Ce n est pas un patchwork. Ce sont des references. On avance toujours sur le substrat de la reflexion des generations precedentes. Nulle pensee ne nait d une table raseou par generation spontanee.

          1 novembre 2014 à 22 h 28 min
          • quinctius cincinnatus

            le ” substrat ” dont vous parlez est ce qu’ on pourrait assimiler à un terreau ; mais la question VITALE est la suivante : celui ci [ le terreau ] est il adapté aujourd’ hui à la plante ? la réponse est non ! parce que, et ceci n’ est bien sûr qu’ une analogie, le ” climat ” a changé , que l’ eau est moins fréquente et pure , que l’ air est davantage pollué, que le sol est épuisé et intoxiqué, que les sauterelles ravagent les champs et les rats les greniers etc … … ce sont là les raisons pour lesquelles il n’ existe plus de ” modèles ” vivants à imiter … ou si vous préférez nous sommes à l’ orée d’ un ” changement ” de Civilisation ! Les chercheurs ” occidentaux “( Russes compris ) en géo-politique devraient se pencher sur ce problème et ne pas rafistoler le présent avec l’ aide d’ un passé vermoulu ou rouillé … enfin ce n’ est là que mon avis … mais médical ! Bien à vous ( même si je ne partage aucunes de vos convictions )

            2 novembre 2014 à 15 h 15 min
  • Jaures Répondre

    ” le premier régime totalitaire des temps modernes prendre forme au temps de la Terreur “.
    Comment peut-on écrire pareilles choses ?
    Parce que la monarchie absolue, un pouvoir entre les mains de quelques aristocrates et prélats dont la seule légitimité est la naissance était quelle forme de régime ?

    “Il faut scruter les décombres” écrit Millière, mais les décombres de quoi ? Lui qui entrevoit la décadence dans les prémices de la Révolution érige-t-il en modèle l’Ancien Régime ? Etait-ce là notre apogée ?

    Je crois que la détestation maladive de notre époque fait dire à certains un peu n’importe quoi. Car quelles décennies ont été meilleures que les cinq dernières ? Quand a-t-on vu les libertés aussi étendues, l’accès à la santé, à l’éducation, à la culture aussi démocratisé ?
    Quand a-t-on autant pu profiter des années de retraite grâce à l’allongement de la durée de vie ? voir grandir ses enfants, petits enfants et plus encore ?

    Alors j’entends déjà les acariâtres:” Mais as-tu vu tout ce chômage ! Cette insécurité ! Ces échecs scolaires !”
    Certes ! Mais ce que nous déplorons aujourd’hui n’est pas en regard d’une époque où il n’y aurait pas eu de problèmes mais comparativement à ce que nous pensons être en droit d’exiger aujourd’hui.

    Car là est le changement d’époque. Autrefois, la misère ne choquait pas. Le dénuement était la norme. Depuis les années d’après guerre, manger, se chauffer, se loger, se vêtir, éduquer ses enfants, partir en vacances est devenu une évidence. En être privé est insupportable.
    Qu’une femme meurt en couche nous semble absurde. Mourir d’une infection est impensable. Avoir accès à une presse libre, emmener ses enfants à l’école pour qu’ils bâtissent leur avenir nous paraissent être de tout temps.
    Que les femmes aient accès à tous les métiers, partagent l’autorité parentale, choisissent leurs partenaires et maitrisent leur corps, qui en contesterait aujourd’hui le droit ?

    Mais tout cela n’existe que depuis les 5 dernières décennies qu’on nous présente comme décadentes.
    Ce n’est pas les temps d’aujourd’hui qui sont plus dures, mais notre niveau d’exigence qui s’est élevé.

    Dans “Pêcheurs d’Islande” de P.Loti, l’héroïne apprenant que son mari s’est noyé et son frère mort à la guerre tombe à genou et se met à prier.
    Aujourd’hui,rien qu’ imaginer pareille chose nous révolte.
    Est-il simplement possible que ce que nous offre la vie et la société soit un jour au niveau de ce qu’on exige d’elle ?
    Si c’était le cas aujourd’hui, Zemmour ne vendrait pas tant de livres.

    29 octobre 2014 à 13 h 59 min
    • euréka Répondre

      @ Jaurès “Car quelles décennies ont été meilleures que les cinq dernières ? ”
      Il n’y a pourtant pas de quoi se vanter des vingt dernières années qui sont un concentré d’horreurs et de décadence. Moi je ne peux me satisfaire de voir la France à la remorque de l’Allemagne, devenir le parent pauvre de l’Europe, catalogué pays indigne de confiance et quasiment mis sous tutelle. L’humiliation de notre pays par les technocrates européens vous plait donc tant que ça ?

      29 octobre 2014 à 20 h 09 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        ne parlez jamais de ” décadence ” à @ Jaurès, ce seul mot lui déclenche de l’ urticaire, qui pourrait à la longue lui être fatal … considérons sagement qu’ à défaut qu’ il existe des ” cycles ” on retrouve cependant alternant les unes les autres des périodes fastes et des périodes néfastes … tout en ayant à l’ esprit que ” les civilisations sont mortelles ” ( Valéry )

        29 octobre 2014 à 21 h 14 min
        • Jaures Répondre

          Pas d’urticaire, cher Quinctius. J’attends simplement qu’on me dise à compter de quel apogée nous connurent la décadence.

          29 octobre 2014 à 21 h 45 min
          • philiberte

            nous connûmes.

            30 octobre 2014 à 8 h 48 min
          • Jaures

            Oups ! Merci Philiberte. Je me couvre de cendres pour cette coupable maladresse grammaticale.

            30 octobre 2014 à 10 h 35 min
          • quinctius cincinnatus

            plutôt que d ‘apogée, parlez plutôt de zénith ! nous sommes ici dans une langue soutenue ! mais comme toutes ces ” querelles ” sont dérisoires ! tenez en ce moment je lis la vie de Fermat … passionnant !

            30 octobre 2014 à 14 h 22 min
    • philiberte Répondre

      “Dans « Pêcheurs d’Islande » de P.Loti, l’héroïne apprenant que son mari s’est noyé et son frère mort à la guerre tombe à genou et se met à prier.
      Aujourd’hui,rien qu’ imaginer pareille chose nous révolte.”

      NOUS révolte? parlez pour vous! qu’aurait-elle dû donc faire? tuer quelqu’un? se suicider? il y a des gens qui éprouvent du réconfort dans la prière, figurez-vous.

      30 octobre 2014 à 8 h 47 min

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