Les dirigeants face aux consultations populaires

Les dirigeants face aux consultations populaires

Décidément, les politiciens des « grands » partis qui veulent montrer à quel point ils sont à l’écoute du peuple se prennent les pieds dans le tapis.

Nicolas Sarkozy a récemment fait un grand sondage sur l’immigration auprès des militants « républicains ».

Ce sondage lui est revenu en boomerang, lorsqu’il a sanctionné Nadine Morano.

Tous ceux qui avaient plébiscité les idées que Nicolas Sarkozy était supposé défendre face à Alain Juppé ou à Nathalie Kosciusko-Morizet rendent leurs cartes, furieux que leur champion ait baissé la garde sans combattre face au politiquement correct.

Il est vrai que ce n’est pas très rassurant pour la suite : si M. Sarkozy faiblit devant une simple protestation des dirigeants socialistes, comment imposera-t-il des réformes courageuses qui mettront dans la rue syndicats, partis et associations gauchistes ?

Mais les hasards du calendrier ont fait que Jean-Christophe Cambadélis vient de se prendre, à son tour, le boomerang de la consultation populaire dans la figure.

L’ancien trotskiste et actuel premier secrétaire du PS voulait, en effet, un référendum (que dis-je ? un plébiscite) sur l’union de la gauche.

La question en était : « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous l’unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales ? »

Logiquement, cette consultation devait être un triomphe. Quel électeur de gauche aurait voté contre l’union ou pour le succès du FN ?

Las, des militants de la gauche du parti, associés aux écologistes, viennent de lui « torpiller » sa consultation.

Ils viennent, en effet, de lancer un autre référendum – aux mêmes dates – avec cette question, manifestement décalquée de celle du camarade Camba­délis : « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses en­gagements et mène une politique de gauche ? »

Naturellement, les bisbilles au sein de la gauche me réjouissent. Mais je crois que les dirigeants de droite ne comprennent pas mieux que ceux de gauche que le monde a changé.

Grâce à internet et aux réseaux sociaux, les électeurs peuvent prendre directement la parole, sans passer sous les fourches caudines de l’appareil partisan, aux ordres du chef.

Je conçois que cela perturbe ceux qui nous gouvernent si mal. Mais, si l’on peut redonner la parole au peuple français, ce n’est pas moi qui m’en plaindrai !

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