Les euro-naïfs de tout bord sous influence allemande !

Les euro-naïfs de tout bord sous influence allemande !

Communiqué de Jacques Myard

député de la Nation, maire de Maisons-Laffitte, président du Cercle Nation et République

le 28 avril 2013

 Le débat désormais lancé en France et en Europe sur la politique économique de l’Allemagne qu’elle impose dans la gestion de la zone euro est saisissant de parti-pris idéologique de la part des défenseurs jusqu’au-boutiste de la monnaie unique.

Il refusent d’admettre que la politique d’austérité et de déflation prônée et défendue fermement par Berlin et reprise par Bruxelles est la cause fondamentale du marasme économique de la zone euro et de la montée du chômage.

Certes, la situation économique française n’est pas seulement due à l’euro, tant s’en faut ! Depuis trente ans la France s’est mise des boulets aux pieds qui l’empêche de courir :

–         réduction du temps de travail hebdomadaire et départ à la retraite à 60 ans, congés records !

–         Matraquage fiscal du patrimoine qui fait fuir le capital qui va s’investir ailleurs à l’étranger pour y créer des emplois : entre 1995 et 2006, la France a été le 1er pays exportateur au monde de capitaux en stock devant les Etats-Unis, sic !

–         Dépenses publiques et sociales en constante augmentation, d’où le poids excessif des prélèvements sur les entreprises et les actifs.

–         Insuffisance de réelles réformes de structure.

Néanmoins, nier que la politique de déflation conduite par Bruxelles et très largement inspirée et imposée par l’Allemagne n’est pas la cause structurelle du marasme économique, relève d’un total aveuglement idéologique sur la vraie nature de la monnaie unique, qui ne peut subsister sans transferts des riches vers les pauvres, ce que refuse catégoriquement Berlin. L’euro fonctionne, dès lors, comme un véritable garrot qui asphyxie les économies qui payent sa surévaluation et la déflation imposée.

Dans ces conditions, s’élever contre cette politique largement imputable à la rigidité allemande, qui s’oppose par exemple à la monétisation de la dette, n’est pas faire preuve d’anti-germanisme primaire, mais de lucidité !

Les thuriféraires du moteur franco- allemand, tant à droite qu’à gauche, qui ne voient aujourd’hui aucune autre alternative à cette politique, sont en réalité dans leur logique utopique sur l’euro. Ils ont fait toute leur carrière politique sur le credo de la monnaie unique qui devait apporter croissance et prospérité aux peuples européens, sic et resic ! En conséquence, émettre quelques critiques à l’égard de l’Allemagne et de sa politique suicidaire est tout simplement blasphématoire, c’est une attaque contre leur religion, car l’euro n’est pas un simple instrument monétaire, c’est un dogme !

Toute proportion gardée, ils sont comme les communistes qui ont vu leur monde utopique s’effondrer ; d’où leur colère face aux critiques adressées à l’Allemagne.

Ils n’ont cependant plus d’avenir car les faits sont têtus et les jours de la zone euro sont comptés, que cela leur plaise ou non ; ils devront admettre comme Frits Bolkestein que la zone euro est un échec et qu’il va falloir faire autre chose, avec ou sans l’Allemagne !

Il faut cesser de travailler pour le Roi de Prusse, même si c’est une Reine, il est urgent de voir où sont nos intérêts et de les défendre, c’est là la meilleure façon de conserver l’amitié franco-allemande !

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Comments (6)

  • Colin Répondre

    Il est déjà trop tard pour la réforme ! Maintenant, il va falloir payer l’addition ! A votre avis, qui va payer ?

    1 mai 2013 à 12 h 33 min
  • Colin Répondre

    Pauvre France, serait-il possible de ne pas rejeter systématiquement la faute des égarements des élites françaises sur l’Allemagne aujourd’hui et demain sur la « faute à pas de chance » ? La réalité est terrible pour les élites et le peuple français : le niveau des dépenses publiques devrait passer à 57% du PIB contre 56,7% prévus à l’automne 2012, ce qui prouve que l’Etat ne baisse pas ses dépenses. Dans ces conditions et pour atteindre les 3% de déficit public en 2014, il manquerait 20 milliards. Comment en-est-on arrivé là et comment revenir à une situation où l’état ne serait plus le plus grand frein à la croissance ?

    1 mai 2013 à 9 h 53 min
  • Jaures Répondre

    Tout d’abord, rappelons à M Myard que l’Espagne n’est pas sous le régime des 35h mais des 40h, que l’âge de départ à la retraite est à 65 ans, qu’il n’y existe plus d’ISF depuis 2008, que les charges sociales y sont de 37% pour 57% (en moyenne) en France, que le smic y est deux fois moindre,…
    L’Espagne est-elle pour autant plus prospère ?
    Alors peut-être la faute serait celle de l’euro ? Mais la République tchèque, hors zone euro, connait la récession tout comme la Hongrie et le Royaume-Uni n’est guère en meilleur état que la France.
    On peut donc dire que si l’euro est un dogme, ses contempteurs ne sont pas moins dogmatiques.

    30 avril 2013 à 16 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    prendre Jacques Myard, comme avocat, c’est déjà perdre son procès avant qu’il ne soit fait !

    si Monsieur Myard, lorsqu’il était député du Parti alors au Pouvoir avait opté pour les bonnes mesures économiques ( c’est à dire …. allemandes ! ) il ne se serait pas reconverti ” en catastrophe ” et de façon tout aussi démagogique au ” Merkel bashing ” contemporain

    je constate, aussi, que François Hollande vire, lui , du social-démocrate au social-libéral … plutôt une bonne chose !

    30 avril 2013 à 9 h 11 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Je suis de l’avis de Quinctius, la France a loupé le bon moment pour faire les réformes à la Hartz IV. La cigale française continua obstinément de chanter malgré les avertissements de la fourmi allemande.
      Traiter la crise étatique maintenant à chaud sera quasiment impossible et la volonté molle du captain de pédalo l’en empêchera.
      Haranguer Angela Merkel est le plus sûr moyen de la faire réélire, une bonne majorité du peuple allemand refuse en effet d’être le bailleur de fonds en dernier ressort de la dette des cigales.
      Pour les élections de septembre le Politbarometer donne une nette avance à Angela Merkel sur Peer Steinbrück.
      voir ici:
      http://www.zdf.de/Politbarometer/Merkels-Vorsprung-vor-Steinbr%C3%BCck-hat-sich-vergr%C3%B6%C3%9Fert-25777412.html

      1 mai 2013 à 9 h 30 min
    • Colin Répondre

      Ce n’est que de l’enfumage, soyez en conscient ! Hollande est le pire des idéologues que nous ayons dû supporter sous la Vème république qui se meurt.

      1 mai 2013 à 12 h 31 min

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