Macron et la trahison

Macron et la trahison

Je viens de lire une tribune tout à fait farfelue de Gabriel Cohn-Bendit (le frère de l’autre) parue sur le « Huffington Post », site emblématique de la gauche bobo et soixante-huitarde, et intitulée : « Merci Bayrou, maintenant on peut croire à la victoire de Macron ».

Car l’événement politique de la semaine a été ce ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron, du centre-droit (ayant tout de même fait voter Hollande en 2012, ce qui réduit un peu la portée du geste !) au centre-gauche.

J’avoue que je trouve que ce ralliement est une excellente nouvelle. Cela signifie, pour moi, que M. Macron est fichu ! Bien sûr, arithmétiquement, le ralliement de M. Bayrou lui permet, sur le papier, de passer devant François Fillon et donc d’être opposé à Marine Le Pen au deuxième tour.

Oui, sur le papier. Mais l’élection est, au moins autant que de chiffres, faite de symboles. Or, François Bayrou est un merveilleux archétype du traître de comédie. Il a trahi tout le monde, de Giscard à Sarkozy, tout en se drapant dignement dans les « valeurs ».

Je crois donc qu’il portera la poisse à M. Macron, comme il l’a portée à M. Juppé, naguère.

Et, en matière de retournement de veste, soutenir celui que François Bayrou qualifiait naguère de « candidat des puissances d’argent et de la finance mondialisée », dont la candidature était une « bulle médiatique », est la preuve d’une remarquable souplesse !

Mais revenons à Gabriel Cohn-Bendit. Lui, donc, y croit !

Soutien d’Emmanuel Macron depuis longtemps, il se réjouit de l’arrivée de François Bayrou. Non qu’il partage les idées de ce dernier – il dit explicitement le contraire –, mais désormais le deuxième tour est accessible. Et, avec le « front républicain », il a bon espoir que le « candidat des puissances d’argent » parvienne à l’Élysée.

Dans son enthousiasme, il annonce un nouveau clivage – qu’il oublie malencontreusement de définir. Mais qui, de toute évidence, recouvre assez bien celui dont parle Marine Le Pen entre mondialistes et patriotes, en remplacement du « périmé » clivage droite-gauche. Et il invite Christiane Taubira et Nathalie Kosciusko-Morizet à rejoindre Emmanuel Macron.

Je joins bien volontiers mes vœux à celui du vieil anarchiste. Ce serait si bien et si simple si tous les bobos soixante-huitards se retrouvaient dans la même campagne !

En attendant, le ralliement de François Bayrou a au moins le mérite de rappeler que la candidature d’Emmanuel Macron est d’abord le rassemblement de toutes les trahisons !

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Comments (8)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” Le Point ” consacre plusieurs chapitres à ” l ‘ intelligence chez les animaux d’ élevage ” ( le mouton, la vache, la chèvre etc … ) espérons qu’ il va étendre son ” étude ” à l’ E.N.A. ( Ecole Nationale d’ Administration pas d’ … Agriculture )

    1 mars 2017 à 12 h 03 min
  • Rouletabille Répondre

    Jaurès, vous confondez mensonge avec trahison. C’est vrai qu’avec vous les deux sont unis.

    1 mars 2017 à 8 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    s’ ils ( se ) trahissent les uns les autres c’ est peut être parce qu’ ils ne croient pas eux-mêmes à ( en ) leur(s) propre(s) valeur(s) , non ?

    alors comment leur faire confiance ?

    1 mars 2017 à 7 h 46 min
    • Hilarion Répondre

      Quand on voit ce rassemblement dont le moins que l’on puisse dire, est qu’il est hétéroclite, à défaut de savoir pour qui voter on sait au moins pour qui ne surtout pas voter. Quant à ce pauvre Bayrou, il lui manque une boule rouge sur le nez, car la seule chose qui paraît lui être accessible, c’est d’amuser dans les foires.

      4 mars 2017 à 20 h 51 min
  • Gérard Pierre Répondre

    « Je ne pèse rien, mais j’y mettrai tout mon poids ! » – François Bayrou.

    1 mars 2017 à 1 h 29 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” Mon Honneur s’ appelle Fidélité ”

    je n’ ai toujours travaillé qu’ avec ceux qui respectaient cette devise

    tony gencil : cette citation est excellente comme l’ est celle de De Gaulle :

    ” les traités sont faits pour être dénoncés “

    28 février 2017 à 16 h 03 min
  • Jaures Répondre

    J’aimerais qu’on me cite un seul président de la Vème République qu’on ait pas qualifié de traitre, et souvent pour d’excellentes raisons.
    Trahir n’a jamais nui à une personnalité politique si c’était le bon moment.

    28 février 2017 à 15 h 41 min
  • Tony Gencil. Répondre

    “La trahison ? C’est une question de date” disait Talleyrand.

    28 février 2017 à 14 h 33 min

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