Martine Aubry et la permanence du socialisme doctrinaire

Martine Aubry et la permanence du socialisme doctrinaire

Martine Aubry, qui n’a pas caché ses sympathies pour les députés « frondeurs » de la gauche du PS, depuis le début de l’été, vient de sortir du silence qu’elle s’était imposé en matière de politique nationale depuis son échec à la primaire socialiste.

Elle vient, en effet, de cogner assez fort sur le gouvernement Valls et le prétendu « tournant social-libéral » de François Hol­lande, dans un entretien au « Journal du Dimanche ».

Comme les « frondeurs », elle assure n’avoir aucune ambition et ne rien tant souhaiter que le succès de François Hollande et Manuel Valls.

Nous ne sommes pas obligés de la croire.

La vérité, c’est qu’il est de plus en plus probable que François Hollande soit trop bas dans les sondages pour être le candidat socialiste aux prochaines présidentielles. Aujourd’hui, moins de 15 % des sympathisants socialistes souhaitent qu’ils se représentent et on voit mal quelle bonne nouvelle sur le front de l’emploi ou de l’économie pourrait lui permettre de remonter la pente.

Or, en son absence, il n’existe que deux solutions.

Soit la social-démocratie parvient à se désolidariser de l’échec de Hollande et Manuel Valls peut être candidat.

Soit c’est la politique dite « so­ciale-libérale » qui est rejetée et, alors, la « dame des 35 heures » est sans conteste la meilleure candidate.

Précisons que je ne crois pas au « tournant social-libéral » et que je suis persuadé que MM. Hol­lande et Valls sont aussi nuisibles que Mme Aubry. Précisons aussi que les dissensions au sein du PS me réjouissent.

Il n’empêche que, si Martine Aubry est en mesure de mener la gauche en 2017, elle le fera sur une ligne encore plus délirante que celle de François Hollande en 2012 – alors que nous en aurons encore moins les moyens, puisque la dette, le chômage et les impôts auront atteint des sommets.

Il suffit, pour s’en convaincre, de lire les critiques de la maire de Lille contre le gouvernement.

Ce dernier est accusé d’avoir trop donné aux entreprises, « sans contrepartie ». Elle affirme même que plus de la moitié des aides aux entreprises « se perdent dans les dividendes et les hautes rémunérations ». Mme Aubry ne doit pas avoir souvent rencontré de patron de PME !

Son programme est simple – et peu rassurant : relance keynésienne et « grande réforme fiscale » pour tondre encore mieux les contribuables. Le socialisme tel qu’en lui-même, en somme…

Jean Rouxel

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Comments (6)

  • goufio Répondre

    M Rouxel, Libéralisme et socialisme sont les deux extrêmes d’un même continuum. Vous me seriez aimable de ne pas adosser les deux qualificatifs libéral-socialiste.

    25 octobre 2014 à 9 h 47 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    devinette :

    quelle différence y a t il entre Martine et Marine ( à par le ” T” ) ?

    réponse :

    la préférence nationale et c’ est tout ( et c’ est déjà beaucoup ! ) , mais ce qui ne sera pas suffisant pour nous sortir du marasme ( du marais ? ) économique

    explication :

    Martine est une énarque , le maître à penser ( ? ? ? ) de Marine est lui aussi un énarque !

    25 octobre 2014 à 9 h 29 min
  • HOMERE Répondre

    Allons nous assister à une explosion du PS devant les assauts répétés des frondeurs et autres accusateurs de haut niveau ?
    Ne ce dessinerait il pas un mouvement,encore imprécis et filandreux d’une gauche/gauche et d’un centre gauche/gauche allié au PS historique rejetant ainsi l’UMP et Sarkozy pris entre eux et MLP ? perhaps !!
    Les temps à venir nous mijotent des moments intéressants avec un suspense digne de Sherlock Holmes ….

    23 octobre 2014 à 15 h 21 min
  • Josette Gazu Répondre

    Tous en ligne, à gauche, comme à droite! Avant l’effet Sarkozy, Juppé s’est déclaré comme joker si les autres postulants (X.Bertrand, B-Lemaire…) ne suffisaient pas. Autre référence de poids, dans le grand parti de gauche cette fois, M.Aubry. Ils ont beau aligner leurs asssaillants pseudo-rénovateurs ainsi que leurs statuts du commandeur, la montée en puissance du 3° parti est incontestable!

    23 octobre 2014 à 10 h 57 min
  • René de Sévérac Répondre

    Cher Jean,

    Juste un mot à propos de :
    “Comme les « frondeurs », elle assure n’avoir aucune ambition ….
    Nous ne sommes pas obligés de la croire.”

    Si, si il faut la croire; elle ne doute plus et comme les « frondeurs » son ambition est de garder ses prébendes. Les « frondeurs » veulent pouvoir se prévaloir de leur fronde pour convaincre leurs électeurs; Martine itou : imaginez que la mairie de Lille lui échappe !
    Elle “souhaite” la réussite de Valls mais n’y croit pas. Les jeux sont faits et ni Valls, ni Sarkozy, ni Juppé n’y changeront rien.
    Je crains même que Marine n’y puisse quelque chose, malgré le soutien que lui apportent mes camarades du Ceres !

    23 octobre 2014 à 9 h 21 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le Ceres bouge encore ? un peu comme Chevènement sans doute … des spasmes *** !

      *** ( pré-agoniques ) allez! vous m’ êtes sympathique ! seule vous manque un peu de cette folie qui stimule si bien l’ imagination ( attention je ne dis pas l’ imaginaire je laisse cela aux mythiques c à d aux politiciens )

      25 octobre 2014 à 16 h 49 min

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