Politique internationale et campagne présidentielle

Politique internationale et campagne présidentielle

J’ai, dans un précédent article, souligné que le grand absent des débats de la campagne présidentielle française était l’islamisation de la France et les conséquences de celle-ci. Peut-être que l’absent resurgira dans les derniers jours de la campagne, mais il m’arrive d’en douter.

En revanche, le retour des États-Unis sur la scène mondiale, par le biais d’une frappe en Syrie, risque fort d’être, en dehors des thèmes économiques, l’un des thèmes majeurs désormais.

Et on peut constater chez la plupart des favoris une inclination en direction de Vladimir Poutine et de Bachar al Assad, accompagnée d’une mansuétude vis-à-vis de la République d’Iran.

Pendant des années, l’islamo-gauchiste Barack Obama provoquait catastrophe sur catastrophe, mais se trouvait remarquablement épargné par les dirigeants politiques français (comme par leurs homologues européens d’ailleurs).

L’arrivée à la Maison Blanche d’un Président affirmant que l’Amérique est de retour, qu’elle est à nouveau le chef du monde libre, et qu’elle peut prendre des accents reaganiens (prévisibles dès le choix du slogan de campagne de Donald Trump, puisque l’expression « rendre à l’Amérique sa grandeur » était empruntée directement à Ronald Reagan, et puisque le thème essentiel de politique étrangère pendant la campagne a été « la paix par la puissance », autre expression de Ronald Reagan), suscite plutôt le malaise et la consternation.

Je n’irai pas jusqu’à en déduire que les dirigeants politiques français sont masochistes et regrettent l’époque de l’essor de l’État Islamique, les vagues de « réfugiés » arrivant de Libye et du Proche-Orient et les attentats commis à Paris et ailleurs – trois effets de la doctrine Obama –, mais je m’interroge.

Je vois là plutôt de graves déficiences d’analyse : rares sont ceux qui, en France, discernent que, sans Obama, il n’y aurait pas eu d’État islamique, pas de vagues de « réfugiés », et sans doute pas d’attentats majeurs.

Je vois aussi une myopie. Cette myopie consiste à penser que la Russie de Vladimir Poutine est toujours une grande puissance (quiconque regarde les données du Produit intérieur russe voit que ce n’est pas le cas).

Elle consiste aussi à penser que, sans Assad, la Syrie va tomber aux mains d’islamistes sunnites (c’est inexact, et ceux qui pensent ainsi n’ont décidément rien compris à la doctrine ­Trump, qui se donne pour priorité l’écrasement de l’État islamique et des islamistes en Syrie et ailleurs).

Elle consiste enfin à penser que l’Iran va se réintroduire harmonieusement dans ce que certains appellent encore la « communauté internationale » (penser ainsi implique de ne jamais écouter un discours de Khamenei ou de Rouhani). Ce sera d’autant moins le cas que la deuxième priorité de Donald Trump est d’endiguer l’Iran – ce qu’il a commencé à faire.

Il m’est arrivé de rêver de voir des dirigeants français et européens affirmer la défense des valeurs de la civilisation occidentale et affirmer cette défense en discernant qu’une telle affirmation ne peut se faire sans reconnaître que la puissance majeure de la civilisation occidentale est les États-Unis d’Amérique.
J’ai, pour l’essentiel, cessé de rêver depuis longtemps.

J’ai commencé à cesser de rêver quand Ronald Reagan était Président. Lorsqu’il a dit, en 1981, que l’Union Soviétique aurait cessé d’exister une décennie plus tard, les ricanements ont été unanimes. Pourtant, c’est ce qui s’est passé (dirigeants français et européens ont préféré remercier Gorbatchev, qui n’a pourtant été que le syndic de faillite d’un régime vermoulu).

J’ai nettement cessé de rêver sous la présidence de George W. Bush, quand j’ai vu la France se faire chef de file du monde arabo-musulman et traiter George W. Bush de crétin fasciste.

Mes rêves se sont éteints avec l’idolâtrie qui a entouré Barack Obama, dont il était pourtant prévisible qu’il serait un Président désastreux, et très bénéfique pour l’islamo-terrorisme.

Je ne suis donc pas surpris aujourd’hui.

La France a une piètre classe politique. Elle a de piètres analystes géopolitiques.

Je crains qu’elle se prépare des lendemains extrêmement difficiles. Bien que vivant désormais très loin de France, cela m’attriste profondément.

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    d’ après Mr Guy Millière , Donald Trump aurait une ” doctrine ” | pour ce qui concerne la politique étrangère ] : celle des Bush ? celle de Reagan ? … les ” 4V² ” ont … ” un bien piètre analyste en géopolitique ” …Donald Trump ne sait pas même où se trouve son porte-avions ! ! !

    19 avril 2017 à 20 h 39 min

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