Questions sur le retour de Nicolas Sarkozy

Questions sur le retour de Nicolas Sarkozy

Le retour de Nicolas Sarkozy dans la politico-sphère est comme une éruption solaire. Les effets sur l’environnement et l’écosystème politique sont imprévisibles, nonobstant les prédictions de nombre d’augures médiatiques ou encartés.

à gauche, on persifle, en faisant les comptes et en espérant faire oublier les malheurs du présent. De son côté, la famille UMP, sous des dehors ravis, est un peu tourneboulée. Entre les fi­dèles inconditionnels, les transfuges opportunistes, les tièdes indécis et les réticents obtus mais rares, le spectre du bleu dépasse largement celui du blues…

La question fondamentale « a-t-il changé ? » fait écho aux déceptions, désillusions ou rancœurs des plus ardents supporters (surtout de 2007) qui alimentent un scepticisme égal au volontarisme résurgent de l’intéressé.

Sur France 2, dimanche 21 septembre, il a affirmé avoir réfléchi et changé, mais à quelle épo­que, sous quel mandat, met-il le curseur de référence pour justifier ce « coming out » ? Entre les oublieux des renoncements et les virulents qui s’estiment des primo-cocus, un sentiment de doute apparaît dans les premiers sondages qui modèrent sa sereine confession.

Autre déclaration d’importance, « garantir les promesses », reconnaissance a contrario de cette pandémie tenace chez les politiciens dont il fut un des propagateurs, qui consiste à oublier ses promesses sitôt élu.

Aurait-il, lors de sa retraite, concocté un antidote dont il se réserve l’usage exclusif ? Ce serait pourtant un très grand bénéfice pour la démocratie que de l’imposer aussi à ses futurs contradicteurs !

Le triumvirat qui copréside l’UMP est loin de la quiétude et les amis de chacun oscillent douloureusement entre adhésion enthousiaste et expectative prudente.

Le doyen, Alain Juppé, met, sous un sourire très diplomatique, une condition nécessaire, sinon suffisante, à toute candidature à la tête du parti : le rassemblement avec le centre.

C’est un peu ce que l’on fait dire au revenant qui voudrait « bousculer les clivages ». Outre que cette stratégie dérange certains caciques de ce centre aux têtes multiples, elle ne répond apparemment pas à l’attente des adhérents fidèles et encore moins aux défroqués errant dans les landes d’une droite en déroute.

Un des premiers sondages succédant au retour révèle les aspirations qui dessinent comme les frontières d’un programme, largement inspirées des attentes précédemment déçues.

Le hiatus est bien là, entre les têtes de la rue de Vaugirard, qui ont déterminé et avancent une stratégie de reconquête sans aval démocratique, et les sympathisants de droite qui veulent entendre d’abord un programme dont ils réaffirment certains points, avant même que l’on veuille bien solliciter plus largement leurs avis.

Le nouveau candidat à la présidence de l’UMP dit avoir beaucoup écouté durant les deux ans passés. A-t-il bien entendu ?

Henri Gizardin

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Comments (12)

  • BRENUS Répondre

    Jupé “le meilleur d’entre nous”. Pour une fois ce fumiste de Chirac a eu une parole juste : Jupé est bien le meilleur entubeur dont cette fausse droite puisse se revendiquer. Heureusement, ses astuces de balayeur largement utilisées en 95 ne pourront plus se produire, tant les moutons ont été tondus. Qu’il reste dans sa “bonne ville de Bordeaux” en digne représentant de la bourgeoisie locale. Le pinard apportera toujours un peu de monnaie pour frimer. De plus, il n’est pas loin de Bègles et de son maire pro-homo dont je suis persuadé qu’il partage les idées, à défaut du reste. Et encore…

    2 octobre 2014 à 19 h 22 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      après son divorce, Juppé s ‘est remarié avec une journaliste du quotidien catholique ” La Croix ” qui lui courrait après depuis des années ( ai je lu quelque part , à vérifier )

      2 octobre 2014 à 23 h 36 min
  • glouma Répondre

    3 octobre : “Nicolas présente son projet pour la France”. Non, pas pour la France, mais pour se faire réélire, en supposant que ce soit possible. Cet individu sent terriblement le réchauffé tiédasse.

    2 octobre 2014 à 15 h 01 min
  • périscope Répondre

    J’ai été abusé en 2007, pourtant j’avais été prévenu : “Sarkozy ne fera rien de ce qu’il a promis” et ça a été exactement le cas !
    Nous devons à ce monsieur :
    – le refus du réferendum 2005
    – le retour dans l’OTAN, qui nous met en guerre, aujourd’hui, contre la Russie, la Syrie, etc.
    – L’adhésion de la Turquie à l’U.E, n’a aucunement été enterrée, malgré ses dires,, mais mise seulement en sourdine. Moi je préferre une Europe avec la chrétienne Russie, qu’avec la Turquie.
    – Pour couronner le tout, sa politique aux ordres de la nomenklatura internationale et le mépris de ses électeurs nous ont valu l’élection de Hollande.
    Plus jamais ça !

    2 octobre 2014 à 14 h 19 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      posez vos réclamations chez Goldman-Sachs ou à Wall- Street !

      2 octobre 2014 à 23 h 37 min
  • Jilno Répondre

    Sarkozy sent le tiède, le réchauffé, l’imposture. Sans la politique, il s’ennuie, le pauvre.

    1 octobre 2014 à 14 h 57 min
  • LE KET Répondre

    L’histrion de l’Elysée, passé auparavant par les ministères de l’Intérieur et des finances, a eu tous les pouvoirs et les moyens pour imposer un renouveau dans la gouvernance de l’hexagone. Il n’en a rien été et persistera dans l’erreur après 2017.
    Pourquoi devrait-on le croire, demain, alors qu’il n’a pas su, voulu ou pu mettre son programme en oeuvre hier?
    Les partis de gauche s’entendent TOUS à se coaliser pour prendre le Pouvoir et faire barrage aux droites.
    Et à l’inverse, la droite elle , se refuse à toute alliance avec ceux du FN ou autres partis identitaires afin de mettre en place un réel gouvernement d’Union Nationale, très largement majoritaire au sein de la population et dans les urnes.
    Il faut en finir avec toutes les exclusives et les “ego” mal placés !

    1 octobre 2014 à 11 h 02 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      il ne vous reste plus qu’ à résoudre la quadrature du cercle des ego ! personnellement je ne me positionnerai que sur un programme libéral qui ré-attribuera à l’ Etat seulement ses fonctions régaliennes !

      1 octobre 2014 à 14 h 52 min
      • DESOYER Répondre

        Je rajouterais: suppression du regroupement familial, droit du sang et expulsion des immigrés clandestins.

        1 octobre 2014 à 18 h 38 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          ce sont stricto sensu des fonctions régaliennes celles de la sécurité , de la justice et de la diplomatie

          1 octobre 2014 à 20 h 56 min
      • Oeildevraicon Répondre

        Vous dites: “personnellement je ne me positionnerai que sur un programme libéral qui ré-attribuera à l’ Etat seulement ses fonctions régaliennes !”.

        Personnellement, je me suis toujours basé sur un programme
        qui était en concordance avec mes aspirations. Or, cela fait cinquante bonnes années que je vote, et pratiquement à chaque fois je me suis retrouvé avec des cornes… à tel point que les rennes du père noël ont l’air de faons à coté de moi.

        Comment pouvez-vous être certain qu’il n’en sera de même pour vous, quelque soit celui qui présentera pour vous le programme idéal, Fn compris?

        Il m’est impossible dans l’état actuel des choses, de faire confiance à un quelconque politique pour présider à la destinée de la France.

        1 octobre 2014 à 21 h 32 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          nul n’ est parfait et surtout pas l homo politicus gallicus

          2 octobre 2014 à 23 h 40 min

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