14 juillet : pauvre armée française !

14 juillet : pauvre armée française !

Par le passé, les chefs d’État invitaient leurs homologues étrangers à assister aux défilés militaires pour les impressionner, leur faire montre de leurs forces et leur faire craindre leur puissance et leur possible courroux. C’était aussi un moment fort de communion entre la France et ses armées, entre le peuple et ses soldats.

Malheureusement, notre puissance est aujourd’hui réduite comme peau de chagrin, loin des prétentions guerrières de nos chefs politiques, toujours prompts à servir fidèlement les exigences de l’oncle Sam, en Irak, en Afghanistan, en Libye ou en Syrie…

Comment faire croire encore au monde à notre capacité d’engagement, quand nos forces de projection tiennent toutes entières sur un stade de football et que notre complexe militaro-industriel est quasi détruit ?

Les budgets militaires sont, depuis longtemps, des variables d’ajustement budgétaires. Les uniformes viennent de Chine et les munitions sont fabriquées aux Émirats arabes unis. Nos avions ne se vendent pas et nos navires sont à quai en attendant l’autorisation d’être livrés.

Comment faire croire à nos partenaires que nous avons la possibilité d’avoir une libre politique étrangère, puisque, depuis la réintégration dans l’OTAN voulue par Nicolas Sarkozy, la France a abandonné sa souveraineté militaire. Les choix du pays sont plus contraints encore et les ordres viennent de Wash­ington, via le commandement intégré à Bruxelles.

La souveraineté nationale et les démonstrations militaires sont d’un autre temps, me direz-vous.

Désormais, la manifestation patriotique s’est changée en une cérémonie qui se joue « par habitude », sans autre intérêt que de respecter une tradition désuète aux yeux de l’assistance officielle, qui attend avec la plus grande impatience la garden-party qui suivra dans les jardins de l’Élysée…

Aux oubliettes de l’histoire les grands défilés qui rassemblaient la foule en liesse, qui, à Long­champ, comme dans la chanson de Bourvil, venait « le cœur à l’aise, voir et complimenter l’armée française ».

Aujourd’hui, on agresse les soldats qui auraient eu l’audace de se promener en uniforme dans Paris et, par endroits, on marque autant que faire se peut un irrespect digne de celui que l’on destine normalement à une armée d’occupation.

Certes, nos « élites » sont à des années-lumière de l’amour du drapeau, de l’esprit de sacrifice, de l’engagement, du service de la nation qui prévalent au sein de l’institution militaire, occupées qu’elles sont à préparer leur prochaine réélection et à protéger leurs privilèges.

Il fut un temps où nos aînés proclamèrent la fin de ces privilèges et traquèrent ceux qui pactisaient avec les puissances étrangères.

L’histoire est, paraît-il, un éternel recommencement. Que les aristocrates de la République corrompue prennent garde à leurs têtes ; il n’y en a plus pour longtemps… 

Gérard Hardy

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Comments (5)

  • DESOYER Répondre

    Attendez mon bouquin fin septembre!

    24 juillet 2014 à 20 h 26 min
  • Claude ASCENSI Répondre

    Les bons sentiments exprimés par Gérard Hardy ne peuvent que susciter l’adhésion sur le fond. Malheureusement, ses références à l’OTAN et à la prétendue soumission à l’oncle Sam montrent qu’il n’est que très partiellement conscient des réalités militaires du moment et du temps passé … la souveraineté française n’a jamais été qu’un leurre destiné à flatter l’orgueil national et notre puissance militaire, depuis la 2° guerre mondiale, a toujours été dépendante de nos alliés, en particulier américains, n’en déplaise aux paléo-gaullistes. Par ailleurs, il est trompeur de faire croire que le retour dans les structures intégrées de l’OTAN a entraîné un alignement systématique sur les positions US et une implication automatique dans un quelconque conflit. Tout cela mériterait de longs développements. Toutefois, une chose est sûre et j’en suis d’accord : jamais nos capacités militaires n’ont été aussi faibles et aussi dépendantes d’alliés incertains, en particulier européens. Hélas !

    17 juillet 2014 à 19 h 11 min
  • GUILLEM Régis Répondre

    Voila un résumé très succinct mais suffisamment clair pour faire comprendre et/ou admettre que la France, cette immense puissance que le monde entier redoutait et vénéré, et bien cette France là n’existe plus.
    Elle n’existe plus parce que ceux qui sont sensés la représenter sont de vils coquins voire traitres à leur pays qui se fient totalement du drapeau.
    Notre armée était, selon des spécialistes, la meilleure armée du monde, à tel point que nos amis Ricains avaient émis le souhait en 1968 de nous emprunter notre magnifique Légion Etrangère; cette Légion Etrangère composée dans sa grande majorité d’Etrangers venus de tous horizons pour défendre ce drapeau tricolore.
    Amère constat que celui d’aujourd’hui

    16 juillet 2014 à 16 h 41 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      à l’issue de la Révolution la France était …. faillie … et qui plus était ” ingouvernable ” … arriva alors un jeune ” aventurier ” qui déclara la France en faillite et entreprit de la relever par les armes ( et aussi par la Science) le malheur voulu qu’il ne fut pas un bon … économiste !

      19 juillet 2014 à 16 h 58 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’ est fou comme l’ Etranger nous admire et cependant … ne nous imite pas … en 14 et en 39 nous avions aussi la meilleure Armée du Monde ! Si les officiers généraux sont si mécontents qu’ils aient AU MOINS LES COUILLES DE DEMISSIONNER !

      22 juillet 2014 à 9 h 00 min

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