A propos de Soleil vert et de l’humanité blousée

A propos de Soleil vert et de l’humanité blousée

Une chaîne de télévision diffusait jeudi soir Soleil vert, un film de Richard Fleischer sorti en 1973, avec Charlton Heston dans le rôle principal. L’action de ce film d’anticipation, tiré d’un roman de Harry Harrison, se déroule en 2024.

Prévoir le futur, même à 50 ans près, est un art devenu fort difficile, surtout au train où évoluent les technologies. En 1973, Fleischer n’avait pas prévu la révolution informatique, ce qui est bien pardonnable. Sa vision des années 2020, si proches de nous désormais, ressemble pourtant sur certains points à notre monde : la Ville est devenue un monde clos duquel il est vain de vouloir s’échapper, car la ville suivante lui est semblable. Les foules d’individus sans liens et indéterminés, hommes et femmes ne s’y différencient guère (n’échappent à cette indifférenciation que les plus jolies femmes-objets à l’usage des puissants), tous se battent pour survivre au sein d’un monde ultra-matérialiste dirigé par un pouvoir (le gouverneur) qui n’est pas politique, mais économique, l’entreprise Soylent tenant lieu d’Etat. Et finalement, les foules se nourrissent sans le savoir d’être humains, les cadavres étant recyclés sous forme d’un aliment de synthèse, le « soylent vert », censé être fabriqué à partir de plancton.

Ce scénario ne décrit-il pas en parabole notre joli monde, dont les goldman sachs boys de toute espèce tiennent les rênes après voir jeté en pâture aux opinions publiques les peuples qu’ils ont activement contribué à ruiner, et où la technocratie s’est mise au service des puissances supranationales ?

Un petit détail : dans Soleil vert, les personnes âgées lasses de vivre se rendent elles-mêmes au Foyer, un centre où un personnel aimable habillé de blouses blanches s’occupe de leur offrir une mort douce, sur commande, avant d’expédier les corps vers les usines de Soylent. A méditer, à l’heure où, sous prétexte d’humanité, le pouvoir veut ouvrir dans le mur de notre société la brèche dangereuse de l’euthanasie, la mort en blouse blanche.

Partager cette publication

Comments (14)

  • BRENUS Répondre

    D’accord avec AZ. Il est indécent de parler et de demander des “devoirs”. Seuls TOUS les droits comptent y compris ceux de vivre au crochet des autres, d’avorter pour avoir refusé toute précaution, etc… En fait la doxa gauchiste dont fait clairement partie l’alphabétique cité.
    Ceci dit j’en reconnais un majeur: celui de décider de sa propre mort lorsque la souffrance, sans espoir d’amélioration, est devenue insupportable.

    31 décembre 2012 à 19 h 31 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    c’est fou ce que les films trashes sont adulés du grand public !
    hou ! hou ! fais moi peur , très peur !

    vous feriez sans doute mieux de faire votre ” examen de conscience ” et voir quelle est votre part de responsabilité personnelle dans ce qui se profile à l’horizon !

    les gaz dits de schistes par exemple
    ou bien encore tout simplement vos habitudes commerciales de toutes natures
    etc … etc …

    toujours en train de râler , de se désoler , jamais une action positive

    ” LA PEUR N’EST PAS UNE VISION DU MONDE ”

    General der Infanterie Kurt von Hammerstein-Equort

    30 décembre 2012 à 17 h 53 min
  • grepon Répondre

    Probleme, pour produire de la viande il faut 5 a 8 fois plus de calories en graines, et ca avec des vaches peformant dans cette conversion, lors de leur croissance rapide en bas age. Chez les humains la croissance est bien sur bien plus lente, et la taux de conversion de calories en viande humaine extremement faible. Alors, l’idee du film est d’une absurdite remarquable, ainsi de meme avec l’idee obsessive que notre monde ressemble a ca parce que, parce que, Goldman Sachs! Le probleme aujourdhui n’est pas les boites ou le capitalisme, c’est l’etat providence demesurer qui bouffe tout l’exedent de la productivite humaine la ou il se trouve pour subventionner et encourager la dependance sur l’etat, et votes pour politiciens et bureaucraties pleines a craquer du fonctionnariat aussi confortable qu’invirable.

    30 décembre 2012 à 16 h 23 min
    • Roak Répondre

      Grepon, très bonne idée ce calcul calorique, cela ne fait qu’éclairer un peu plus l’absurdité à vouloir présenter ce film comme visionnaire.

      Rappelons tout de même que Soleil vert présente un monde ou les plantes ont quasiment disparues à cause de l’homme, la seule nourriture étant le plancton (et les cadavres d’êtres humains que la méchante entreprise fait passer pour du plancton).

      -consommation mondiale de blé en 1973 : 360 millions de tonnes.
      -production mondiale de blé en 2012 : 669,6 millions de tonnes
      (je ne suis pas spécialisé dans ces domaines, les chiffres sont peu être à corriger, mais ce sont des ordres de grandeur).

      Le film prédit donc un futur qui n’est absolument pas arrivé.

      30 décembre 2012 à 20 h 38 min
      • grepon Répondre

        Roak, quel pseudo. De l’autre cote, nous devons le non-apocalypse-par-famine predit il y a 50 ans par les malthusiens super-interessnts-dans-leurs-temps de l’epoch a un mec et ses ressemblables qui s’appelait Norman Borlaug. San blaugue! OK trop de champaigne cette nuit de 31 Decembre… Qui c’est? Lui et ses contemporains ont fait des miracles avec le ble, le transformant d’une plante egoiste qui poussait a un un metre 20 cm sans sfaire des efforts serieuses a produire des fruits, a une esclave pitoyable qui pousse a 40 cm en s’allourdissant de tellement de fruit facile a piquer et en si peu de temps qu’on pouver produire 5 a 8 fois plus de calories par hectare, faisant tort aux interessants-de-l’epoch. Il a recu un Prix Nobel et des medailles encore plus serieuese pour avoir sauver un milliards de vies. L’envers du medailles c’est que l’homme ne devrait pas manger autant de sucres (le ble est un bombe a glucose sans pareil) et le proteines dans le nouvel ble d’avant meme les OGM proprement dit n’est pas terrible pour la sante, et c’est quasi-narcotique, addictive, activant les memes recepteurs aux cerveau que tant de narcotiques.

        1 janvier 2013 à 6 h 54 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vous oubliez dans les ” facteurs ” de croissance animale
      – les antibiotiques
      – les prébiotiques
      – la cortisone
      – les anabolisants
      et j’en ignore sans doute quelques uns

      pour réveillon fin et délicat je vous conseille le saumon d’aquaculture ( norvégienne ) , les huitres des bassins pollués , le foie gras de…Pologne etc …
      le Champagne ” élevé ” en cuves inoxydables , les vins techniques et formatés etc …
      les pâtisseries industrielles surgelées depuis un mois etc …

      et n’oubliez pas de militer à table pour le gaz dit de schiste

      30 décembre 2012 à 21 h 17 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        et les

        nanoparticules ( je les avais oubliées celles là qui vont nous ” coloniser ” les neurones … enfin le peu qui nous en reste après les tsunamis mediatiques )

        31 décembre 2012 à 12 h 41 min
        • grepon Répondre

          Les films et series Hollywoodiens calibrees…pour faire du chiffre,
          les demagogues polticiens formattes a mort par experts en sondages, l
          es penibles negativistes pour qui la taille du camembert et de taill fixe, comme q.c. ci dessus.

          1 janvier 2013 à 7 h 51 min
          • quinctius cincinnatus

            difficile à déchiffrer votre message : (comme qc ci dessus?)
            mais j’ai cru comprendre qu’il ne m’était pas favorable

            1 janvier 2013 à 16 h 08 min
  • JEAN PN Répondre

    Vu ce que sont les hommes, moi je vois l’avenir bien en noir !

    30 décembre 2012 à 10 h 38 min
  • AZ Répondre

    A propos d’euthanasie :

    – Quelle solution proposez-vous aux personnes atteintes de certaines affections, comme des cancers de la mâchoire (où l’on pourrit vivant – donc où l’usage même d’analgésiques est sans effet) ou bien de maux tels ceux de Chantal Sébire – une forme rare de cancer des yeux, qui gonfle monstrueusement les globes oculaires ?

    – En fait, derrière le refus de l’euthanasie (qui n’est que le pendant, à l’autre bout de la vie, que le refus de l’avortement), se dissimule un trait particulier (et très pervers) de la pensée conservatrice et, spécialement de la pensée conservatrice religieuse.

    – Ce trait est celui-ci : la vie n’y est pas considérée comme un DROIT mais comme un DEVOIR ! Une femme a été fécondée : elle a le DEVOIR de mener la grossesse à terme. Un individu est né : il a le DEVOIR de vivre jusqu’au bout, et, dans les deux cas, quelles que soient les conséquences et quelles que soient les répercussions.

    – Cette obsession du DEVOIR (révélatrice d’une société répressive, toujours imprégnée du dolorisme religieux du 19e siècle : tu enfanteras dans la douleur, tu gagneras ton pain à la sueur de ton front…), est bien typique de la droite, en ce qu’elle révèle son aversion aux droits, et, notamment, à l’explosion de tous les droits nés lors de la Révolution de 1968.

    – Elle est aussi typique de cette mentalité boutiquière, comptable, mesquine, poujadiste, que Roland Barthes décrivait de façon si fine et si cinglante, il y a plus de 50 ans, dans ses “Mythologies” (qui n’ont pas pris une ride), et qui n’admet pas que tout, dans la vie, ne puisse avoir un prix, que tout se paye “qu’on n’a rien sans rien”…

    30 décembre 2012 à 9 h 43 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      j’ai bien connu le cas de Chantal Sébire et l’acte charitable de son médecin a eu tout mon accord

      il n’est pas pour cela nécessaire d’attribuer le refus de …….. l’euthanasie pour tous à une expression ” philosophique ” boutiquière comme le Poujadisme …

      Poujade défendait lui une ” épicerie de proximité ” comme étant aussi un ” service public ”

      se référer à Barthès n’est en rien sociologiquement scientifique c’est du …relativisme
      il eu son époque de gloire …parisienne et californienne maintenant il fait se tordre rire les scientifiques

      il faut vous recycler et apprendre les sciences dures

      30 décembre 2012 à 21 h 28 min
  • Le Franc Eric Répondre

    Bonjour.
    Quel beau sujet de réflexion qui mériterai sa place au bac, voir plus. Et combien j’aimerai lire les copies.

    J’ai loupé le film mais je l’avais déjà vu 3 fois auparavant. Je me base donc sur mes souvenirs.
    S’il est bien un film culte (méconnu à mon avis) c’est bien celui-ci. Et avec une super musique en plus.
    Outre le fait de la « révolution informatique » le film était « Visionnaire ».
    A l’époque, et sans tomber dans la parano, je me disais : au train où l’on va, c’est ce qui risque fort de se passer.
    En quoi le film est-il différent de notre monde actuel ?
    Déjà, à l’époque, la finance avait le pouvoir, en sous-main, mais avait le pouvoir.
    A l’heure actuelle, bien naïf est celui qui croit que la politique a un quelconque pouvoir.
    Non, c’est bel et bien la finance et tous ses vices qui gouverne. Et ne s’en cache pas.
    Nous sommes dans une étape intermédiaire. Vue la démographie galopante, que se passera t’il quand nous aurons épuisé toutes les ressources de la terre ?
    Dommage, on pourrait faire une disserte sur le sujet.

    30 décembre 2012 à 9 h 37 min
  • TIARD Martine Répondre

    Impressionnant comme certains cinéastes ont su prévoir certains aspects de notre monde moderne : Soleil Vert , l’Age de Cristal…., mais que ce soit au cinéma ou en littérature, l’avenir n’a jamais été envisagé comme un Paradis…. Dommage !

    29 décembre 2012 à 22 h 50 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *