Le mépris des « élites » pour le peuple

Le mépris des « élites » pour le peuple

Dans une récente tribune de « Valeurs Ac­tuelles », l’universitaire Guillaume Bernard évoque le mépris dans lequel l’élite politique tient le peuple de France.

On l’a dit, il y a déjà longtemps : si le peuple ne suit pas, il faut changer le peuple.

Le peuple préfère certaines orientations, l’élite d’autres. Mais l’élite fait comme si elle avait toutes les délégations nécessaires pour agir à sa guise, souvent contre l’avis des citoyens.

Les politiques pensent avoir hérité à leur seul usage du pouvoir de coercition et ils l’exercent du plus fort qu’ils peuvent, droite et gauche confondues.

Il n’y a, par exemple, aucune différence entre la ratification du traité de Lisbonne, contraire au référendum, par les parlementaires aux ordres de Nicolas Sarkozy et l’adoption au pas de charge avec vote à main levée du « mariage pour tous » ordonné par François Hollande. Dans les deux cas, le peuple ne suit pas correctement ; donc l’État va le dresser pour le faire plier, puisque son bien supérieur, confié aux soins éclairés de nos politiciens, le commande.

J’espère que l’ensemble du peuple refusera de plus en plus cette domination et, à l’exemple des grandes manifestations ré­centes, saura mettre en place la désobéissance civique nécessaire pour ramener nos politiques à leur place de serviteurs du peuple qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

Il convient de mettre en pratique la théorie libérale, pas seulement sur le plan économique, mais d’abord sur le plan moral. Elle se fonde, rappelons-le, sur les droits naturels de l’individu et n’a pas besoin de lois constructivistes comme celles auxquelles on tente de nous assujettir.

Notons aussi que, quand les élites ont tort et qu’elles appliquent leurs raisonnements erronés, c’est essentiellement le peuple qui paie – très rarement les responsables.

Il est vrai que le peuple peut parfois avoir tort, mais, à cela, il y a des remèdes.

Un remède s’applique automatiquement : l’apprentissage, mé­thode vieille comme le monde, mais occultée par l’État-providence.

Il est grand temps de se rendre compte que les élites seraient très utiles si elles devenaient responsables, mais sans doute plus encore si elles se contentaient du rôle éminent de modèle et abandonnaient toutes leurs sinécures. En contrepartie, l’ensemble des citoyens devrait se prendre davantage en charge et, comme le préconisait le président américain Kennedy, « cessait de demander au pays de l’aider et offrait son aide au pays ». Ce qui est tout simplement un pilier du libéralisme.

Jacques Ernewein

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Comments (7)

  • pierre alain Répondre

    Rassurez vous tout cela tire à sa fin,fin d’un cycle,une mode politique ne dure pas plus que la vie d’un homme,septante,huitante ans.parfois moins.voyez l’union sovietique et ses satelites!la france etant le dernier pays du bloc de l’est elle arrive aussi en fin de cycle à son heure,election ou pas,delegation et accaperement de pouvoir ou pas.
    La pseudo revolution de 68 ne tiendra pas si longtemps meme si les vieux se crispent.La bas aussi ils se sont crispé dans les derniers temps,mais le temps etait accompli pour eux et rien ne pu y faire,ils ont ete degagés

    6 juin 2013 à 13 h 26 min
  • Raboliot Répondre

    Dommage : on croyait avoir fait une grande révolution pour abolir, sous le nom d’égalité,tout esprit de supériorité des chanceux et des instruits sur les moins chanceux,les moins instruits,et par voie de conséquence,les moins riches?
    De là,on avait supprimé les castes(ou états) et l’aristocratie avec.
    Marx avait cru surenchérir en déclarant la guerre des pauvres contre les riches,prétendant lutter contre la loi du plus fort…
    par la force.(Que devait procurer le nombre au prolétariat!)
    Mais comme rien e peut empêcher 1°)qu’il y ait des plus forts,plus malins et intelligents,plus chanceux et plus instruits que d’autres, 2°)qu’il existe des fonctions sociales plus importantes,donc plus valorisantes que d’autres,surtout sous le giron de l’Etat (on remarquera que parlant des élites on ne pense guère aux créateurs d’entreprises et de richesses,mais surtout aux politiciens généralement issus de la fonction publique,sans que ça n’étonne personne!)
    Dès lors,c’est dans la nature humaine,les dites élites(politiques,donc,uniquement),continuent,comme depuis l’origine des temps,à se croire prédestinés aux fonctions de domination qu’ils occupent,souvent par hasard,sur le vulgum pecus !
    Que faire à cela ?
    Ils sont ceux qui savent,les initiés,dans tous les coups!
    Inutile de se demander pourquoi on ne nous dit rien ! Ca risquerait de nous rendre intelligents !
    Et on ne voterait plus pour aucun !

    6 juin 2013 à 11 h 40 min
  • BRENUS Répondre

    Les élites mépriseraient le peuple? Ceci me fait penser a ce que m’a dit un vétérinaire : les arabes méprisent les chiens, mais ce n’est pas grave car les chiens les méprisent. Nous, les chiens, méprisons ces élites bien souvent auto-proclamées, de même que les donneurs de leçons dont nous n’avons rien à foutre.

    6 juin 2013 à 10 h 13 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les ” élites ” ont bien raison de mépriser le peuple !
    elles connaissent ce qu’elles sont
    et le peuple les réélit … inlassablement

    5 juin 2013 à 18 h 20 min
  • Jaures Répondre

    Une notion me parait intéressante à creuser. Ernewein dit que quand le peuple a tort, il existe un remède: l’apprentissage.
    Qu’entend-t-il par là ? Car les peuples (14 Etats) qui ont adopté le mariage pour tous ne figurent pas vraiment parmi les pays les plus analphabètes ni les moins libres.
    Quel diable d’apprentissage Ernewein propose-t-il donc pour faire revenir ces peuples dans le droit chemin ? Et quelles élites dispenseront-elles cet apprentissage ?

    5 juin 2013 à 15 h 17 min
  • mariedefrance Répondre

    Ils veulent changer le peuple mais….. pensent-ils un instant que le peuple puissent vouloir changer leurs zélites ?

    Vous leur demandez d’être “responsables” mais ils vous ont déjà répondu OUI !
    souvenez-vous : “responsables mais pas coupables”.

    Comme ils ne sont responsables que collectivement, ils ne sont donc plus jamais coupables !!

    Il y a des jours où il faut ouvrir portes et fenêtres pour faire courant d’air et aider à faire le ménage !

    5 juin 2013 à 13 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ” ils veulent changer le Peuple” …

      mais le peuple ne veut pas les changer

      là est le problème !

      6 juin 2013 à 12 h 22 min

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