L’Europe et le gros animal de Platon

L’Europe et le gros animal de Platon

drapeau-europe

 

On racontait en Europe centrale l’histoire de trois écrivains de nationalités différentes, soumis à la rédaction d’un livre sur les éléphants : l’Allemand écrivait une énorme somme de 5 livres sur le concept d’éléphants, le Français, une pièce badine sur les éléphants et l’amour, enfin, le Tchèque, un essai tragique sur « les éléphants et la question Tchèque ».

 Ceci nous pas pour remarquer que Prague est une ville où il fleure bien plus ce que nous aimons de l’Europe que l’extrême majorité des quartiers de Paris, ce qui pourrait constituer un éclairage certain sur la question européenne.

Ceci pour introduire au philosophe Tchèque Jan Patocka, grand penseur de l’Europe, grand pourfendeur du communisme, grand martyr tombé sous les coups de la police politique socialiste de l’époque. Ses Essais hérétiques sur l’histoire, ses séminaires clandestins de philosophie rassemblés sous le titre L’Europe après l’Europe et surtout son immense Platon et l’Europe sont des mines de renseignement sur le destin spirituel de l’Europe. 

Pourquoi « Platon et l’Europe » ? Parce qu’il y a quelque chose de platonicien dans la civilisation européenne, un mauvais platonisme (l’oligarchisme) et un bon platonisme (le souci de l’âme)…

  

L’oligarchisme républicain

C’est dans La République que Platon montrait sa préférence pour l’aristocratie (le pouvoir des meilleurs) au détriment de la démocratie. Platon ne faisait clairement pas confiance au peuple, qu’il qualifiait de « gros animal », et qui, dominé par les passions, préférait suivre les démagogues (les sophistes, les politicards) qui le menait à sa perte plutôt que de suivre les voies de la raison et de la connaissance.

Cette méconfiance dans le peuple se retrouve dans la manière dont se mène, aujourd’hui, la construction européenne. Et notamment dans son rapport, justement, au peuple.

Voyez Charles de Gaulle qui, en onze ans (1958-1969), a accepté de se soumettre à la volonté du peuple par cinq référendums, le dernier l’ayant conduit, désavoué, à quitter ses fonctions de lui-même.

 Ses successeurs n’ont pas eu les mêmes scrupules, car seuls 4 référendums ont été tenus jusqu’à 2004, soit en 35 ans ! L’absence de recours aux référendums conduit à une sorte de « monarchisme républicain » renforcé par la décision de procéder à l’élection du parlement après celle du président.  

« Monarchisme républicain » qui devient européen : c’est la République Française influence la construction européenne dans tous ses travers jacobins et bureaucratiques. Quel meilleur exemple que la Commission européenne où l’ont peut admirer la dialectique perverse de « ceux qui savent» face aux « gros animaux » qui peuplent l’Union européenne ? Et quoi de plus déroutant, pour tout ce système de représentants qui ne représentent plus rien, que de demander enfin la parole au peuple ! Et donc, si la ligne de sortie de l’Union Européenne domine, attention à ce ne pas reproduire l’administrocratie bruxelloise au plan Français…

  

Ce peuple européen qui se définit par le souci de l’âme.

Platon dans son Apologie de Socrate. Socrate assurant sa défense, accusé par Athènes, plaidait sa cause ainsi : 

« Je ne fais rien d’autre qu’aller par les rues pour vous convaincre, les jeunes, les vieux, tous tant que vous êtes, que le souci de l’âme passe avant celui du corps et de l’argent ».

C’est pourquoi Patocka dit que « L’Europe est un concept qui repose sur des fondements spirituels ». L’Europe est déjà en gestation dans la Grèce antique à travers la metanoïa socratique, la conversion de l’âme vers l’idée, le fait de s’élever des basses occupations matérielles vers le monde des idées, de la culture et du divin.

 

***

 

Permettez-moi donc de saluer, avec Platon et avec Patocka, avec l’Europe entière et ce qu’elle comporte de noble, le peu de partis politiques qui ont mis en avant ce souci de l’homme dans cette campagne des Européennes.

 

 

 

 

 

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Comments (39)

  • Agathe Répondre

    Messieurs les commentateurs et auteurs: revenons aux auteurs grecs qui ont déjà tout dit et enseigné les notions de bases.
    Relire ces auteurs fondamentaux avec l’expérience de l’âge ouvre le sens de leurs propos.

    N’enfonçons pas de portes ouvertes.

    7 juin 2014 à 11 h 07 min
  • Roban Répondre

    Messieurs les commentateurs ne pourriez-vous pas laisser M Jaurès un peu tranquille et ne pas répondre à ses invectives.
    Merci

    3 juin 2014 à 16 h 03 min
    • Jaures Répondre

      Citez-moi une seule invective que j’ai prononcée ?

      3 juin 2014 à 16 h 11 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Cela ne tardera plus.

        3 juin 2014 à 17 h 19 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    je constate une fois de plus que vos connaissances en futilités culculturelles sont dignes d’un Pic De La Mirandole … passez aux choses sérieuses, quittez Wikipédia, allez à l’essentiel

    3 juin 2014 à 11 h 56 min
    • Jaures Répondre

      Mais Pic était quelqu’un de très honorable: érudit, humaniste, subversif (ses écrits étaient considérés comme hérétiques).
      Quant à Wikipedia, s’il y est écrit que 2 + 2 = 4, me reprocherez-vous de l’y avoir pompé ?
      Et il ne tient qu’à vous que l’on passe aux choses sérieuses.

      3 juin 2014 à 12 h 42 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        Jaures: le problème c’est que chez -vous le copiage se fait mal. Deux et deux font bien quatre mais vous faites une retenue de un de telle sorte que le résultat final que vous affichez n’est que trois.
        Contrairement à vous, Pic qui est mort depuis bien longtemps, eh oui le ‘pôvre’, n’avait pas besoin de Wikipédia.fr pour passer aux choses sérieuses.

        3 juin 2014 à 13 h 25 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        c’est ce que je fais à longueur de temps avec vous sur le ton badin d’une conversation entre gens de qualité puisque je crois qu’il n’y a pire chose que le pédantisme sorbonnard ou que la langue de bois qui n’en est après tout que sa version contemporaine ! allez bonne journée de travail je m’en vais déchiffrer mes nouvelles partitions du Kodaly

        3 juin 2014 à 13 h 33 min
        • Jaures Répondre

          On ne badine pas avec Jaures !
          Et chauffez bien vos cordes vocales !

          3 juin 2014 à 14 h 07 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Jaures: vos cordes sont rouillées, elle ont besoin d’un bon shampoo, prenez ‘head and boulders’ c’est de la potion magique. Elle traite tout même une libido défaillante.

            3 juin 2014 à 17 h 13 min
          • quinctius cincinnatus

            ” on ne badine pas avec Jaurès ” …

            ou bien @ Jaurès vous donnera de la … badine !

            quand j’employais le terme ” badin ” c’était simplement pour dire que je ne prenais pas vos idées très au sérieux

            surtout ne pas ” chauffer ” les cordes vocales mais les ” assouplir ” tout comme il ne faut pas se chauffer l’esprit mais se l’assouplir !

            c’était là la suite de notre conversation de salon comme il sied entre gens de bonne compagnie

            j’oubliais une chose l’Humanisme du XVI ième siècle période à laquelle il connu son plein épanouissement n’est pas celui que vous pensez … consultez … Wikipedia

            3 juin 2014 à 17 h 35 min
  • HOMERE Répondre

    C’est vrai tout çà….on voit bien l’évidence et la clairvoyance des philosophes dans notre histoire et son sanguinolent destin…des visionnaires je vous dis…..des formes d’intelligences pleins les champs de batailles, des visions de gens qui faisaient confiance au peuple pour aller s’éventrer et assurer ainsi son bien être…..tous ces penseurs à la gomme n’avaient en crâne,que de s’attacher à diminuer le peuple pour mieux l’asservir….les Lumières imbéciles et génocidaires ont été de la même veine….les post révolutionnaires n’ont eu cesse que de perpétuer les pensées mortelles de leurs “glorieux” aînés……pour le plus grand bien des cul terreux et des manants.
    Vous en connaissez vous des penseurs qui ont élevé l’esprit vers autre chose que la merde matérialiste ?
    Le référendum est intrinsèquement matérialiste..il gangrène l’esprit par cette prétention ultime que l’on est décideur de son destin……comme les grands manipulateurs le souhaitent …..selon l’expression populaire “c’est parti comme en quatorze…..” on voit bien la puissance de l’esprit du peuple qui rectifiait alors “on s’en fout comme en quarante….”
    On a trop pontifié la réalité populaire…n’en ajoutons pas !!

    2 juin 2014 à 13 h 36 min
    • Jaures Répondre

      Si le peuple n’est pas maître de son destin, qui donc l’est à sa place ?
      Vous ?

      2 juin 2014 à 15 h 44 min
      • HOMERE Répondre

        Je vois dans les yeux de Jaurès un genre de moquerie de bazar qui me désespère……il ne voit rien des manipulateurs et des délinquants de la pensée……le peuple est assujetti par ceux qui doivent le conduire,c’est une constance invariable….comme le dernier théorème de Fermat……
        Etre maître de son destin n’est il pas l’ultime prétention de se prendre pour Dieu ?
        Sacré Jaurès !!

        2 juin 2014 à 17 h 08 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Homère, le dernier théorème de Fermat a été résolu par Sir Andrew John Wiles, un Anglais né à Cambridge et 100% chimiquement pur.
          Une honte car cette solution aurait du revenir de juste droit aux moslems.

          2 juin 2014 à 21 h 45 min
          • HOMERE

            Oui.Avec l’aide de Cauchy,Evariste Gallois,Euler et Taniyama.Sans compter Hecke,Taylor ,Shimura….
            La preuve par la compatibilité des formes modulaires et les fonctions élliptiques…ceci est une autre histoire !!

            3 juin 2014 à 10 h 35 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Tout le monde mathématique contemporain avait implicitement ces aides mais c’est quand même John Wiles qui les a utilisées le mieux d’où son mérite.

            3 juin 2014 à 13 h 57 min
        • Jaures Répondre

          Dieu a fait l’homme libre et responsable, Homère. Sur Terre, prendre son destin en main n’est en rien prétentieux.
          Qui êtes vous pour prétendre savoir ce que Dieu a planifié pour le peuple ? Contentez vous de faire ce que vous pensez être juste mais laissez les autres décider de ce à quoi doit ressembler leur vie ici bas.
          C’est après la mort que nous aurons à rendre compte.

          2 juin 2014 à 22 h 13 min
          • quinctius cincinnatus

            @ Jaurès se convertirait il à …l’existence d’un ” Être suprême ” ? à un ” esprit ” qui aurait précédé la matière ou duquel la matière aurait procédée ? je me pince …l’âme !

            3 juin 2014 à 8 h 51 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Jaures: C’est après la mort que nous aurons à rendre compte.

            La plupart des intervenants connaissent la réponse mais vous à Qui ou à qui allez-vous rendre des comptes?
            Si quelqu’un est prétentieux et arrogant sur ce site c’est bien à vous que revient la palme.
            Changez de comportement et vous changerez la manière dont les autres vous perçoivent.

            3 juin 2014 à 9 h 28 min
          • Jaures

            C’était simplement pour montrer que certains ne suivent même pas leur propre logique spirituelle.
            Cher Hans, ne dîtes pas que vous connaissez la réponse mais simplement que vous croyez la connaître. Contrairement à vous je ne prétends pas “connaître la réponse” mais justement, en bon agnostique, qu’elle n’est pas connaissable.

            3 juin 2014 à 9 h 35 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Jaures, voilà ma réponse:
            Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Saint Jean 20, 19-31).

            Votre cheminement vers Dieu est en cours. Il ne vous manque plus que la Grâce Divine pour accéder à la Foi.
            Ne désepérez pas cette Grâce vous sera accordée si vous la demandez.
            Persévérez!

            3 juin 2014 à 13 h 32 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        mais … VOUS @ Jaurès , VOUS ! … pour le moment !

        2 juin 2014 à 19 h 59 min
  • Jaures Répondre

    Platon, en bon intellectuel, ne faisait pas confiance au peuple mais en lui-même. Sa vision aristocratique est fondée sur la l’autorité du philosophe (“caractère d’or”), seul capable selon lui d’organiser la société.
    Vivien Hoch tente maladroitement de récupérer Socrate dont le travail n’avait rien à voir avec la metanoïa qui est une conversion, ce qui ferait de Socrate un théoricien cherchant à convaincre les autres de ses certitudes. Or, la philosophie de Socrate est, au contraire, une philosophie du doute. Son travail consiste uniquement à détruire les faux raisonnements, les préjugés et a priori par la maïeutique. Non à remplacer une certitude ou une croyance par une autre.
    Enfin, je suis circonspect à l’égard du referendum. Il s’agit d’une réponse donnée par une majorité ponctuelle dans un contexte précis. Quelle valeur a cette réponse dans la durée ?
    En Irlande, le peuple a largement repoussé en 2008 le traité de Lisbonne pour l’adopter encore plus largement un an plus tard. Quelle stabilité pourrait avoir un Etat qui s’appuierait sur les aléas des referendums ?

    1 juin 2014 à 14 h 04 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Tenez Jaures, voilà un article qui vous sied à merveille.
      Cela vous changera de Platon et de Socrate qui sont morts depuis belle lurette et qui ne vous servent ici qu’à semer de la poudre de perlin pinpin et exposer ainsi votre pédanterie.

      http://www.thierry-desjardins.fr/2014/05/partira-partira-pas/

      NB: Vivien Hoch a une une vue bien haute des évènements qui affectent l’Europe que vous. Son nom en est déjà garant.

      1 juin 2014 à 18 h 12 min
      • Jaures Répondre

        Vous savez donc que Socrate et Platon sont morts ? C’est un bon début. Et il est vrai que l’on peut difficilement passer pour un pédant en citant Desjardin.

        1 juin 2014 à 18 h 34 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          Desjardin a le mérite d’avoir les pieds sur terre et il n’est pas pédant.
          Votre mentor mr. normal est au bout du rouleau et il le sait. Il aura bientôt droit à un bon coup de pied au derrière.

          Et pendant ce temps vous pouvez vous débattre
          grotesquement comme un kapo dans un camp de zeks sur ce site cela ne changera rien.
          Socrate et Platon vous saluent et n’apprécient pas du tout d’être cités par vous.

          2 juin 2014 à 9 h 07 min
  • Marquais Répondre

    D’accord, d’accord….mais le ventre plein on réfléchit mieux quand même !

    1 juin 2014 à 8 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      surtout agrémenté d’un excellent vin fin de Bourgogne !

      3 juin 2014 à 8 h 52 min
  • Boutté Répondre

    Voila pourquoi, sachant que les résultats de dimanche dernier seraient ce qu’ils furent , je me suis fait plaisir en votant pour la VIE !

    1 juin 2014 à 7 h 20 min
  • Agathe Répondre

    Aristocratie: gouvernement par les meilleurs, prôné par Socrate, Platon, Aristote; ce que souhaite tout chef d’état. Mais comment recruter les meilleurs?
    Souvent par le système des études. Aristote observe que les diplômés manquent souvent de bon sens, et qu’il faut aussi l’avis du peuple.
    Depuis au moins l’antiquité, tous les gouvernements ont recherché cet équilibre entre aristocratie (au sens d’Aristote) et peuple.

    1 juin 2014 à 7 h 06 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      en résumé aristocratie et démocratie c’est l’huile et le vinaigre : une simple émulsion sauf si le Peuple a lui-même des ” valeurs ” aristocratiques … et nous en sommes loin ; d’où la nécessité que l’aristocratie qui nous gouverne s’entoure de conseillers issus du peuple et en ayant les mêmes valeurs … en somme, c’était un peu l’idée que l’Angleterre s’était faite petit à petit de la … démocratie mais où le ” peuple ” n’était pas vraiment … souverain, le pouvoir étant réservé à une élite de banquiers , de négociants,d’armateurs, de farmers et de fabricants … l’élite ainsi née ne représentant plus rien du Peuple ” ordinaire ” … on tourne en rond !

      1 juin 2014 à 8 h 15 min
      • Agathe Répondre

        Il y a des pauvres et des riches dans toutes les catégories sociales.

        1 juin 2014 à 12 h 40 min
        • Agathe Répondre

          Socrate, Platon, Aristote, pensent aux différentes formes d’intelligence et comment pouvoir les représenter dans un gouvernement.

          1 juin 2014 à 12 h 43 min
          • Jaures

            Socrate n’a jamais échafaudé de système comme Platon ou Aristote. Il n’a d’ailleurs rien écrit. Son travail consistait uniquement à semer le doute dans les certitudes, pas à en créer de nouvelles.

            3 juin 2014 à 11 h 50 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          on tient rarement compte de cette constatation historique que la religion chrétienne avait fait admettre la ” chose ” [ les pauvres et les riches ] comme … naturelle, ce qui diminuait grandement l’Envie, sans pour autant le faire disparaître totalement , mais c’était un bon début … philosophique ; puis vinrent d’abord les Lumières, puis La Lutte des Classes et … recommença une autre manipulation des esprits …

          1 juin 2014 à 20 h 50 min
          • Jaures

            Parce que, selon vous, dire que l’état de pauvreté est “naturel” n’est pas une manipulation des esprits ?

            3 juin 2014 à 11 h 52 min
          • quinctius cincinnatus

            bien sûr comme vous pouvez être grand, fort et beau , ou au contraire petit , souffreteux et contrefait vous pouvez être riche ou pauvre … mais comme l’homme sait ( ou devrait savoir ) s’adapter même nain, maladif et gibbeux si vous êtes ” malin ” vous pouvez échapper à la pauvreté …

            3 juin 2014 à 23 h 47 min
  • Roban Répondre

    Excellent, une vérité de plus !

    31 mai 2014 à 19 h 20 min

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