Europe : le fossé se creuse entre élites et citoyens…

Europe : le fossé se creuse entre élites et citoyens…

L’UMP réunissait ses cadres, dimanche 6 mars, à Paris, notamment pour voter une motion sur la Constitution européenne.
La motion fut adoptée à 91 % des voix. Ce qui permet aux collaborateurs de Nicolas Sarkozy d’affirmer que l’UMP est le plus européen de tous les partis – visant, particulièrement, la courte majorité du « oui » lors du référendum interne au Parti socialiste.
Ce que ces collaborateurs omettent de dire, c’est que ce résultat fut obtenu par un vote des cadres. Je doute qu’un référendum interne sur les militants du parti majoritaire eût donné un tel score de maréchal à la motion de Nicolas Sarkozy. Il semble raisonnable, au contraire, d’estimer qu’un tiers environ des militants UMP voteront « non » à la Constitution européenne.
À l’inverse, un sondage parmi les cadres du PS aurait sûrement donné un score bien plus large au « oui » que ne le permit le référendum interne sur l’ensemble des militants.
C’est bien là que le bât blesse. Au-delà des grands discours sur la démocratie participative et sur l’égalité citoyenne, nous sommes bien forcés de constater que le fossé entre les élites politiques, économiques ou médiatiques du pays et les habitants se creuse.
C’est certes une trivialité de le dire, mais cela remet un peu en perspective les scores pharaoniques de la motion Sarkozy.
Ce ne sont pas 91 % des électeurs de la majorité qui ont soutenu le « oui » à la Constitution européenne ; ce ne sont que 91 % des cadres qui ne les représentent qu’à certains égards – et certainement pas du point de vue électoral !
Hormis le danger que recèle cette illusion, doublée d’un écart grandissant entre les cadres et les électeurs, ces 91 % présentent un risque de confusion.
En effet, les 9 % restants, et notamment Nicolas Dupont-Aignan, chef de file du « souverainisme » au sein de l’UMP, ont annoncé leur intention de faire campagne pour le « non », y compris en tenant des meetings communs avec la gauche – le plus petit dénominateur commun de ces meetings ne pouvant d’ailleurs être qu’un « non » à une « Europe libérale » « liquidant » nos « acquis sociaux »…
Cette stratégie de dépassement du clivage droite-gauche ne peut qu’accroître encore le fossé entre les Français et leurs « représentants », puisqu’elle ne peut qu’accréditer la thèse du « Tous les mêmes » – pouvant très facilement se décliner en « Tous pourris », comme nous le rappelaient récemment les commentaires sur l’affaire Gaymard…

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Comments (6)

  • F&H Répondre

    Bonjour, Sas, Entièrement d’accord avec vous. Le choix se limite, pour les veaux, à élire soit une secte dite “de gauche” ou une autre dite “de droite”, auxquelles je rajouterais l’influent b’b…. Choisir entre la peste, le typhus et le choléra… Mais le plus amusant, c’est que nombre de cocus de ce forum, qui beuglent (comme des veaux…) contre l’incurie de nos gouvernants, iront glisser, toute honte bue et mémoire sélective/écourtée, un bulletin gl/go/b’b dés les prochaines élections…. A vot’ bon coeur, M’sieur, ‘Dame, le grand architecte compte sur vous…. F&H

    18 mars 2005 à 7 h 58 min
  • LESTORET Répondre

    Il est évident que le fossé se creuse de plus en plus entre les “élites” et le peuple. Les premiers semblent être dans le secret des dieux et épousent avec une automaticité déplorable une cause dont ils ignorent volontairement les tenants et les aboutissants. Les seconds, le peuple, souffre et peine dans une économie qui n’en finit pas de s’étioler. Il montre de plus en plus son mécontentement au-delà des partis et des clivages politiques. Jusqu’où cela ira-t-il ? ou plutôt, jusqu’où cela tiendra-t-il ?

    15 mars 2005 à 22 h 30 min
  • sas Répondre

    Très bon texte…mais alors ils ne sont pas tous pourris ???????? en..é de droite gnlf….en…é de gauche du GO IL N Y A PAS DE DROITE NI DE GAUCHE EN FRANCE…il n’y a seulement qu’un grouppe “initié et sectaire” à la conduite de tous….et c’est cela qui merde en FRANCE SAS

    15 mars 2005 à 21 h 30 min
  • Bernard Dubois Répondre

    Un parti qui ment aussi ouvertement et en permanence jusque dans ses prospectus, ne devrait JAMAIS avoir la confiance d’électeurs. D’ailleurs, ce genre de programme est la preuve que l’UMP ne mettra jamais fin à la dictature socialiste et ne le veut pas. Et si l’UMP veut me démentir, qu’elle fasse des réformes puisqu’elle a encore tous les pouvoirs pour 2 ans, mais rien n’a été fait depuis 3 ans et gageons que rien ne sera fait avec eux dans les 2 ans qui viennent ! Rien n’a été fait, mais les nouvelles lois stupides et liberticides socialistes pullulent toujours. Comme tout parti de gauche, l’UMP utilise les éternels discours démagogiques et de désinformation typiques de la gauche. Et quand ces discours sont différents de la gauche officielle, la politique est la même que la gauche officielle. Et les techniques de désinformation et diabolisation de l’adversaire sont les mêmes : La pensée unique socialiste est autant l’oeuvre de la fausse droite que de la gauche officielle. L’UMP est un vrai parti de gauche, comme le PS, les verts, … La vraie signification d’UMP, c’est UNION POUR LE MAINTIEN DES PRIVILEGES ou UNION POUR LA MEDIOCRITE POLITICIENNE.

    15 mars 2005 à 15 h 13 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    Comme des milliers de Français, j’imagine, je viens de recevoir une demande d’adhésion à l’UMP (Union Pour Moi, selon le mot de Laurent Gerra, depuis que SARKOZY s’est installé à sa tête). Cette demande était accompagnée d’un dépliant don le texte qui a dû enthousiasmer les foules (notamment chez les jeunes !) et qui démontre que les “cadres” de l’UMP sont vraîment coupés de la base. Jugez-en par les quelques extraits suivants. Sous le titre “UNE FORCE POUR GAGNER”: “toute notre action va être désormais concentrée (question personnelle: pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ?) vers un objectif majeur: faire triompher nos idées (question: lesquelles ?) en 2007 à l’élection présidentielle (question: pour retrouver un CHIRAC III, ou un SARKOZY Ier parfait “clone” du CHIRAC d’il y a 20 ans qui, lui aussi, promettait monts et merveiles ?) et aux élections Législatives (question: pour retrouver les mêmes “godillots”)” (fin de citation) et, sous le titre “UN MOUVEMENT QUI AFFICHE SES VALEURS” (question: pourquoi pas, plus simplement,LES VALEURS DE LA FRANCE ?): “Nos idées (bis: lesquelles ?) sont majoritaires (avec moins de 30% de l’ensemble des voix du corps électorale?) dans le pays (remarque: c’est pour cela que l’UMP fait la politique des socialistes), alors pourquoi se cacher ?(remarque: ils se cachaient jusque là alors qu’on voit sur tous les plateaux de TV et sur toutes les antennes de radio les chefs UMP?) Nous sommes fiers de nos valeurs: liberté (question: celle proposée par la Loi -jugée naguère scélérate par le gaulliste TOUBON – GAYSSOT, aggravé par Pierre LELLOUCHE et Dominique PERBEN ? ou celle d’être de plus en plus assisté ?), travail (remarque, en étant de plus en plus chômeur, en étant contraint à la retraite anticipée ?), mérite (question: en nivelant toujours de plus en plus vers le bas ?), réussite (remarque: à condition d’aller la chercher de plus en plus à l’étranger !). (fin de citation). Quand on sait que l’UMP demande aussi à ses futurs cotisants :”trente mois pour réussir”, comment peut-t-on faire encore confiance à des gens qui, depuis des lustres alternent le pouvoir avec la Gauche et ont mené la France au bord de tous les précipices ? Non Mesdames et Messieurs de l’UMP, vous n’aurez ni mon adhésion ni mon vote. PLUS JAMAIS ! Cordialement à toutes et à tous, Jean-Claude Lahitte

    15 mars 2005 à 13 h 02 min
  • Romleur Répondre

    Est ce que ce fossé se creuse t’il ou n’est il pas seulement plus visible? On peut aisément se poser la question : le référendum sur la “constitution” européenne divise, certes tous les grands partis, mais je trouve réducteur d’opposer les cadres et les militants. En effet, la division ne se fait pas qu’a cette échelle : elle à lieu à divers degrés (selon les partis) entre les militants eux mêmes qui peinent à se positionner sur un tel texte. De plus, il est important de remarquer que ce référendum n’est qu’un exemple médatisé de la dissention qui reigne de tout temps au sein de tous les partis : il est en effet impossible que l’ensemble de la politique d’un partis ne soit accepté par tous ses militants, et il me parait logique que des discordances fassent leur apparition lors de thèmes dépassant les clivages traditionnels comme celui la. Le meilleur exemple qui pourait etayer mes dires est celui de l’abolition de la peine de mort par Miterrand : à l’époque, seule une minorité de tous les partis étaient opposé à la peine capitale, mais il à été porté par son partis et ce thème à été globalement inclu dans son programme. Nous pourrions trouver des dizaines d’exemple de ce type, mais ce n’est pas réellement nécessaire : il parrait évident que ce n’est pas une séparation récente qui à lieue entre les cadres et les militants, mais uniquement une mise dans la lumière par les médias plus importantes… Romleur

    14 mars 2005 à 1 h 20 min

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