Fonctionnaires, retraités et chômeurs, avec nous !

Fonctionnaires, retraités et chômeurs, avec nous !

Le meilleur moyen de protéger un système corrompu est d’y associer un grand nombre de personnes et de donner à chacun une petite part du gâteau. Les rois avaient instauré les privilèges pour la noblesse ; la classe politique (de droite et de gauche) a créé d’innombrables avantages pour les fonctionnaires. Elle est même allée plus loin en associant les retraités (qui votent nombreux) et les classes « défavorisées » (qui manifestent parfois violemment) à son système de redistribution.
Les libéraux se trompent souvent de cible lorsqu’ils critiquent les avantages des fonctionnaires, des retraités ou des assistés sociaux. Même ceux-ci profiteraient du libéralisme. C’est ce message positif que nous devons clamer pour conquérir la majorité politique, seule capable de mettre fin à ce système corrompu.
Prenons les fonctionnaires de base. La plupart exerce un vrai métier qui les passionne (policier, juge, militaire, enseignant, chercheur, électricien, cheminot…), mais qui n’existe pas ou rarement dans le privé, en France. Beaucoup d’autres se sont tournés vers la fonction publique tout simplement pour répondre à la demande de l’État et ainsi gagner leur vie. Il leur a fallu passer des concours, acquérir des diplômes et remplir des critères souvent stricts pour obtenir leur emploi.
On critique leur  garantie de l’emploi, leurs régimes spéciaux, leur temps de travail… Ce à quoi les fonctionnaires répondent souvent que leurs revenus restent inférieurs à ce qu’ils pourraient gagner dans le privé. Cette polémique est vaine : tout le monde a raison. Les organismes publics ne sont pas gouvernés par une logique de productivité, d’innovation et de maximisation des ressources. Les principes managériaux sont, au mieux, ceux hérités de la révolution industrielle. L’ancienneté prime sur la performance. L’appartenance politique et syndicale prime sur les compétences. Le calcul électoral prime sur le calcul économique. La valeur ajoutée du travail des fonctionnaires exécutants est brimée par le système étatico-social et reste donc inférieure à celle dans le privé. Ils sont trop payés par rapport à leurs résultats, mais pas assez par rapport à leur potentiel.
l La vraie réforme consiste donc à privatiser de grands pans du secteur public. Cela entraînera d’abord une réévaluation de la valeur ajoutée de chaque emploi, puis une rationalisation des postes administratifs inutiles et un meilleur emploi des compétences de chacun. Avec plus de motivation et de productivité, ces anciens fonctionnaires exécutants verront effectivement leur salaire augmenter et leur carrière s’accélérer.
Qui veut tout faire, ne réussit rien. L’État libéral doit donc se concentrer sur ses fonctions régaliennes : sécurité et justice. Francis Fukuyama remarque dans son dernier livre, « State Building », que le libéralisme ne saurait prospérer sans un État fort, garant de la liberté et de la sécurité des personnes et respectueux de la propriété privée. Ayant éliminé les autres dépenses, l’État pourra augmenter les moyens alloués à ces fonctions. Policiers, soldats et magistrats, qui font leur métier au péril de leur vie, pourront être mieux payés.
l Arrêter la retraite par redistribution signifie que les retraités ne toucheront plus rien de l’État. Ne sont-ils pas lésés par le libéralisme ? Non. Le financement d’une telle retraite est compromis par la baisse de la natalité, l’allongement de l’espérance de vie, l’explosion des coûts médicaux en fin de vie et le manque de croissance économique. Tous ces facteurs condamnent le système par redistribution. Même l’immigration actuelle ne nous sauvera pas. (mon article « Immigration et prospérité », Les 4 Vérités, n° 458).
Plus nous attendons avant de passer à la retraite par capitalisation, plus les retraités seront vieux et incapables de faire face à la catastrophe qui les attend lorsque le système s’écroulera. Si nous passons rapidement à un système de retraite libre, de nombreux « jeunes » retraités pourront encore se remettre au travail, ou bien investir de manière plus active et rentable.
Quant aux vieux retraités, incapables de travailler, cela sera une occasion de renouer des liens forts avec leurs enfants. Le vrai contrat entre les générations est d’ordre privé : enfant, je vous ai élevé et espère que vous vous occuperez de moi lorsque ma fin viendra (surtout si vous voulez toucher votre part d’héritage !)
l Finalement, les assistés sociaux retrouveront un travail lorsque s’arrêtera l’assistanat et lorsque les freins à l’embauche seront levés. La Grande-Bretagne et les États-Unis ont montré le chemin. Leur premier emploi risque de ne pas payer plus que les allocations qu’ils touchent actuellement. Mais cela les sortira des marges de la société et leur ouvrira la porte de l’ascenseur social par le travail.
Nous ferions donc mieux de rallier fonctionnaires, retraités et chômeurs à notre cause, en leur montrant qu’eux aussi gagneront à se débarrasser de la tutelle économique de l’État. Traitons-les avec respect et bienveillance. Car, contrairement au socialisme, le libéralisme n’est pas un affrontement entre des classes, mais un système qui peut profiter à tous les Français.

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Comments (11)

  • T.Larger Répondre

    peut etre plus surement dhimmi ?

    9 septembre 2004 à 20 h 43 min
  • un avis comme un autre Répondre

    Faites votre choix : Esclave ou ilote ?

    8 septembre 2004 à 23 h 08 min
  • R. Ed. Répondre

    Un petit correctif pour HyPnos :ce n’est pas 15 mais 16 enfants français que ce reproducteur a engendré et peut-être y a-t’il deux petits polichinelles supplémentaires dans les deux tiroirs, attendons un peu pour voir !

    7 septembre 2004 à 22 h 24 min
  • HyPNOS Répondre

    Les français ne veulent plus travailler (je rejoins SAS là dessus). Depuis une vingtaine d’année la valeur travail a été dynamitée par le collectivisme. En effet, à quoi bon se casser le tronc, puisque de toute façon, l’argent honnêtement gagné sera à 65 % ponctionné par un état clientéliste et corrompu ? A quoi bon travailler dur, puisque de toute façon, tout sera fait pour qu’au bout du compte (aides sociales + logements + réductions d’impôts), les revenus nets soit nivelés ? Quand une honnête famille de 2 enfants ne peut pas se loger parce qu’elle gagne “trop” et qu’on file systématiquement des logements, parfois de standing, à des immigrés de fraîche date, on se demande en effet de quelle coté de la barrière il faut se trouver. Les français ne croient plus au travail et ils ont bien raison, à quoi bon, en effet, continuer de financer tous ces arrivages massifs de “chances pour la france” ? Le seul moyen pour les classes moyennes de se délivrer de l’esclavage financier dans lequel elles se trouvent est de réduire leur travail et leur consommation. Là seul réside l’espoir que les kapos de l’énarchie fwançaise se remettent en cause. Beaucoup n’ont toujours pas compris et continuent de trimer soirs et week-end pour gagner de quoi se payer un appartement ou des vacances. Mais réalisent-ils seulement ce que ce travail leur procure comme avantage par rapport à un imam qui vit chez nous avec ses deux femmes et ses 15 enfants ? Beaucoup de gens se résignent à vivre au jour le jour, une sorte de retour au baroque et au carpe diem, mais pourquoi ? Parce qu’ils ne croient plus au mérite et au travail. Parce qu’ils savent que des vautours s’arracheront le fruit de leurs travail. Parce que gagner de l’argent est mal vu quand on vit dans un pays anarcho-communiste. Pour cet ensemble de raison, la productivité du secteur privé est en train de chuter; le nombre de cadres supérieurs prévoyant d’émmigrer ne cesse d’augmenter. Et pour ceux qui n’ont pas encore pu partir, un grand nombre d’entre eux ont quitté les postes à responsabilité pour une vie plus austère mais moins esclave. En ce qui me concerne, j’ai divisé par deux ma contribution au financement de l’exception fwançaise et j’en suis bien content, pas fier, mais délivré du sentiment de me faire mettre tous les jours.

    7 septembre 2004 à 13 h 20 min
  • Christophoros. Répondre

    Avant de tout mettre sur le dos du “peuple” français il faudrait peut-être rappeler que la mort du “Capétien/Bourbon tout ce que vous voulez” a été votée par un Orléans. Par ailleurs, Jean Chouan et Cadoudal n’étaient pas des aristos….. Par ailleurs, il a fallu que les paysans vendéens aillent secouer leurs curés et les nobliaux fin de race locaux pour que ceux-ci décident de se soulever….

    6 septembre 2004 à 21 h 33 min
  • R. Ed. Répondre

    Le bon peuple régicide de France n’a même pas eu à l’époque au moment de son exécution la décence de lui concéder son titre ni même son nom ! “Louis Capet”, alors que Sa Majesté le Roy Louis XVI était un Bourbon ! Quelle ignorance !

    6 septembre 2004 à 18 h 02 min
  • sas Répondre

    cher stephane,que ce soit par betises ou naivete cesse de propager les théories fumeuses du “frere” rousseau,la quasi totalite des fonctionnaires et particulierement aux antilles (là ou le naturel revient au galop)…C EST UNE QUÊTE PERMANANTE pour en faire le moins possible(maladie,doubles activité,absenteisme sans motif,etc,etc…) la doctrine comuno-trotskiste deresponsabilise l’individu,dans des structures cogérées (syndicat/etat)le mouvement est amplifié et le résultat est là…pas une administration qui fonctionne correctement (efficacité et productivité à coup maitrisé et raisonnable)…D’OU LE BORDEL AMBIANT QUI TOUCHE EGALEMENT LE PRIVE QUI DEPENT TECHNIQUEMENT ET REGLEMENTAIREMENT DU PUBLIQUE… attendre passivement une evolution ou une amélioration du système tien lieu du miracle… ….il convient de remettre la compétence à l ordre du jour et le licenciement possible en cas de faute avérée…LA FRANCE A BESOIN DE FONCTIONNAIRE et des respectables et respectés de préférence… ….seul le respect de l’ordre naturel des choses peut nous sauver. SAS

    6 septembre 2004 à 17 h 35 min
  • Nour Répondre

    L’apologie est à la connaissance, ce que la propagande est à l’information. Il n’est pire crime pour un peuple que l’assasinat de son Roy, et il n’est pas d’homme plus monstueux que celui, qui pour écrire le récit de ses espérances, trempe sa plume dans le sang versé de ce Roy. La révolution, chute ténèbreuse de ceux qui ont préféré la selection à la vocation, promoteurs des bas fonds des moeurs humaine etqui sont pleins de haine pour la vertue. L’Eglise ne peut être par essence vérollée, elle est le dépositaire de la doctrine traditionelle, et la seule possibilité pour l’occident d’échapper au chaos vers lequel le pousse les révolutionaires. C’est l’Eglise qui a engendré le gouvernement des meilleurs, contre celui de la masse. Je ne suis pas chrétien, seule la vérité m’intéresse. Tous les préjugées selon lesquels le monde évolue vers le mieux sont une imposture. Chaque siécle est pire que celui qui le précéde. Le régime des Justes est permanent, je ne parle pas de l’Ancien régime qui a enfanté la révolution. Enfin, le sujet est contraint à la vertue alors que le citoyen n’est libre que de consommer. Le sujet de Sa Majesté est sommé de s’elever pendant que le consommateur n’a d’envergure que la distance qui sépare son nombril de ses genoux. Amicalement.

    6 septembre 2004 à 9 h 06 min
  • Christophoros. Répondre

    A Nour. Il ne faut pas exagérer dans l’apologie de l’Ancien Régime cela nuit à la dénonciation des travers du temps présent. Il s’agissait bien d’une société bloquée qui n’a pas su évoluer d’où la révolution et ses suites. Par ailleurs, l’Eglise était largement vérolée ( au propre comme au figuré voir le dicton bien connu concernant le bas clergé breton ) et les méthodes de police de l’Ancien Régime étaient une abomination très comparable à celle du roi du Maroc actuellement. Cordialement.

    5 septembre 2004 à 13 h 11 min
  • Nour Répondre

    Les priviléges n’ont jamais été un instrument de corruption de la noblesse par le Roy. Pourquoi véhiculer les préjugés idéologiques des marxistes et ceux qui leurs ressemblent? La noblesse( dont le Roy) puisait son pouvoir temporel de l’autorité spirituelle de l’Eglise.Les priviléges étaient issus du statut de la noblesse qui était déterminé par l’accomplissement des ses devoirs. Les Seigneurs payaient de leurs vies le prix des priviléges, au profit de toute la société.Ces priviléges furent les leviers qui offraient à chaque individu la pleine jouissance de sa liberté sous la vigilance bien veillante des enseignements de l’Eglise.

    5 septembre 2004 à 3 h 18 min
  • T.Larger Répondre

    les diviseurs sont ceux qui utilisent leurs pouvoirs de nuisance pour spolier d’autres catégories de travailleurs. C’est pourquoi vos thèses trouvent tant de résistance parmi ceux qui risquent d’être obligés de travailler plus. Seuls les fonctionnaires qui aiment véritablement leur travail vous suivront

    4 septembre 2004 à 22 h 44 min

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