La BCE doit réduire la création monétaire

La BCE doit réduire la création monétaire

Depuis 60 ans, les gouvernements européens, et le gouvernement français tout particulièrement,  interviennent dans l’économie. Or, ces interventions ont très souvent des conséquences inflationnistes.
Quand l’État impose des contraintes aux entreprises, le prix de revient augmente et les prix grimpent. Les charges sociales ont créé en 1945 une inflation supérieure à celle que l’occupation avait produite… Quand les prix de revient sont augmentés dans un pays, ses entreprises ne sont plus compétitives : elles investissent moins ou ailleurs. L’offre stagne et l’inflation grimpe.
Quand l’État donne de l’argent à quelqu’un qui, en contre-partie, n’augmente pas sa production, il augmente la demande sans que l’offre suive. L’inflation apparaît inévitablement.Un bon exemple de ce comportement inflationniste est donné par l’application de la loi des 35 heures payées comme 39 dans les hôpitaux publics français. Pour assurer le même service (pour maintenir l’offre de soins à son niveau antérieur), les hôpitaux publics doivent embaucher 11,6% de personnel supplémentaire.
L’État, déjà en déficit, doit emprunter ce qu’il lui faut. La demande de ses salariés va augmenter de 11,6%, alors que leur offre de soin reste constante. Une inflation de 11,6% corrigera nécessairement ce déséquilibre. C’est malheureusement incontournable.
Depuis quelques années, les États européens ont confié à la banque centrale européenne (la BCE) le soin de gérer la monnaie commune, l’euro. L’inflation ne doit pas être supérieure à 2%. La BCE accomplit parfaitement son travail. Mais, pour atteindre son objectif, il est évident que la BCE doit s’opposer à l’inflation produite par les États. Elle réduit d’autant sa création monétaire, en augmentant ses taux courts pour rendre le crédit plus coûteux. Ménages, entreprises et états empruntent moins.
L’inflation reste inférieure à 2%, l’objectif est bien atteint. Mais il est atteint en réduisant la création monétaire. Le pouvoir d’achat progresse lentement, trop lentement. Le chômage grimpe.

La BCE et les États

Comme le chômage progresse, les gouvernements européens rendent la banque centrale responsable du chômage. C’est de bonne guerre. Les gouvernements italiens et allemands viennent même de demander officiellement à la BCE de créer plus de monnaie. Une telle position est économiquement absurde. Plus de monnaie ne donnera pas plus de pouvoir d’achat, mais ne donnera que plus d’inflation.
La BCE et les gouvernements recueillent en permanence le plus d’informations possible sur la monnaie en Europe. Ils étudient en particulier très attentivement les variations de la masse monétaire et de ses différentes composantes.
Or, depuis quelques mois, cette masse monétaire croît en Europe à une vitesse bien trop importante. Du fait des politiques inflationnistes menées par les États, la monnaie actuellement créée va essentiellement alimenter la demande.
Cette croissance excessive de la masse monétaire européenne annonce pour les semaines qui viennent une reprise de l’inflation. La BCE doit donc faire ce que les États lui ont ordonné de faire : réduire  la création monétaire. Et non l’augmenter, comme l’Italie et l’Allemagne le demandent.
Mais réduire la création monétaire quand le chômage grimpe, c’est avoir la certitude que le chômage va augmenter encore plus rapidement.  C’est humainement catastrophique.
Les gouvernements européens n’ont pas voulu profiter des délais qu’on leur accordait pour remplacer une politique sociale inflationniste par une politique sociale non inflationniste. Par exemple, remplacer les charges sociales inflationnistes par une TVA sociale non inflationniste.  Ils sont aujourd’hui au pied du mur, que l’on vote oui ou non au référendum.
Personnellement, bien que libéral, je voterai oui, essentiellement parce que les marxistes conseillent de voter non. Ils sentent qu’avec la Constitution, le pouvoir leur échappe…

Partager cette publication

Comments (2)

  • sas Répondre

    très bonne demonstration, si nous continuons dans cette direction sans issue…c’est vrai mais c’est la direction qu’il faut changer , donc je vote NON…c’est aux dirigeants d’imposer des politiques vertueuses et cohérentes, finir avec l’assitanat sans retour,AUX JUGES ROUGES de faire appliquer des règles de droits “intelligentes” et non marxiste compatible avec une économie vers le haut et la plus large possible (pas par redistribution ou monopôle)…de défendre la qualité sur la quantité….soit tout l’opposé du chemin que nous trace les protocoles des sages de sion depuis 1789 et particulièrement 1945. Libéral mais pas ultra,de l’état productif sans soviétisation de l’économie et des têtes…de la morale et de l’ordre chrétien(non usuraire) c’est cela qu’il nous faut aussi en économie. sas

    25 mai 2005 à 14 h 57 min
  • M.DEBEY Répondre

    Avec le Oui, le pouvoir n’échappera pas seulement aux marxistes, mais à tous les citoyens. Pourquoi une telle lutte contre l’inflation? Un peu d’inflation n’est pas mauvais, bien au contraire, cela impose à ceux qui ont de l’argent à l’investir et cela rend les remboursements d’emprunts moins lourds avec le temps. La lutte contre l’inflation est une bataille inutile. Tout devrait plutôt être fait pour lutter contre le chômage!

    25 mai 2005 à 13 h 57 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *