La défense, fleuron industriel menacé

La défense, fleuron industriel menacé

Dans les innombrables dispositifs européens formant un brouillon illisible et inefficace, il en existe qui servent aux tenants d’une Europe fédérale comme outil pour la promotion de leur agenda antinational.

C’est le cas du Fonds Européen de Défense soumis au vote au Parlement européen fin avril, et dont l’objectif est «d’européaniser les équipements militaires».

Thierry Breton a évoqué une interdépendance croissante. À l’aune du désastre de la politique d’acquisition des vaccins, c’est une position tout à fait inquiétante.

Après la constitution de l’Agence Européenne de Défense et d’un Fonds Européen de Défense, tous deux placés sous la tutelle de la Commission, l’activisme croissant du Service Européen de l’Action Extérieure continuera de tenter de phagocyter petit à petit l’autonomie des États-membres.

Tout ce «bazar européen» qui s’accumule d’année en année autour de la défense reste entaché des mêmes défauts:
– Tutelle systématique de l’OTAN, qui empêche l’UE et ses pays-membres de développer des matériels véritablement souverains.
– En dépit du discours officiel, éligibilité aux crédits européens de sociétés extra-européennes (américaines, israéliennes ou autres), dispersant à tout vent notre effort financier de recherche.

Où est le protectionnisme indispensable pour conforter nos industries?
– Chevauchement débridé des initiatives qui ruine toute rationalisation.
– Bureaucratie qui s’installe dès que la Commission se mêle d’un dossier, imposant par exemple que trois pays au moins participent à la même initiative, avec pour résultat, une inefficacité telle que soit les pays participants reprendront leur liberté et développeront en national la capacité censée être développée en commun, soit ils achèteront, comme c’est le cas aujourd’hui, à l’étranger, faute d’aboutissement de projets européens.

Le développement proposé est anarchique.

Il oublie l’essentiel : une véritable organisation de conduite des programmes.

Cette avancée de la matrice fédéraliste sur le domaine de la défense doit être dénoncée.

En France, la défense est un fleuron industriel. Elle est un gage de l’indépendance du pays, l’une des clefs pour redonner un lustre à sa puissance.

Si l’Europe de la défense devait se constituer, elle ne le ferait qu’à travers des coopérations entre États-membres, répondant à des besoins opérationnels, des projets librement consentis.

Quant à la dimension industrielle, la coopération directe entre États et industries a prouvé toute son efficacité.

L’UE s’enferme toujours plus dans son dogmatisme de centralisme bruxellois. La France doit défendre ses intérêts stratégiques et le fera. Ce qu’une Nation ne fait pas pour elle, personne ne le fera à sa place.

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