Le syndrome gaulliste et la tragédie d’Haïti

Le syndrome gaulliste et la tragédie d’Haïti

On m’a parfois reproché de ne pas reconnaître les « qualités » du général de Gaulle. Cela m’a même valu l’hostilité de certains journalistes. Mais c’est ainsi : non, je ne trouve guère de qualités au général de Gaulle.
Qu’il ait rejoint Londres en 1940 a été un comportement honorable. Qu’il se soit conduit ensuite de manière vaniteuse et mégalomane au point que le grand Winston Churchill le considère, après coup, comme son pire cauchemar des années de guerre, pourrait suffire à apporter un bémol à la partition.

Je ne peux voir les images du général à Lisieux, huit jours après le débarquement, sans agacement. Lorsque je mets le son, cela s’aggrave : parler d’une France qui a commencé à se libérer elle-même, il fallait oser, et il a osé!

Je ne peux penser à la fin de la Seconde Guerre mondiale sans penser aussi à la rapidité avec laquelle on a dit, de tous côtés, que Vichy et la collaboration, ce n’était pas la France, alors qu’hé­las! c’était bel et bien la France.

Je ne peux penser à la façon dont on a escamoté, à ce moment-là, Vichy et la collaboration sans repenser aux épisodes suivants. Entre autres : abandon de l’Algérie aux mains du FLN et trahison des harkis et des Français d’Algérie, enclenchement de la politique arabe de la France, discours honteux tels celui tenu à Phnom Penh en 1966, paroles nauséabondes telles celles prononcées en 1967 sur un peuple « sûr de lui et dominateur ».

Je penserais moins à tout cela si la référence au général de Gaulle ne restait pas une quasi obligation dans les milieux politiques français. J’y penserais moins si la politique arabe de la France ne se poursuivait pas et s’il ne continuait à flotter ici des fumets « antisionistes » et anti-américains.

Je n’y aurais pas pensé s’il n’y avait eu la tragédie haïtienne et certaines polémiques absolument déplacées. L’essentiel des secours est venu des états-Unis: c’est un fait. Les états-Unis ont pris en main le maintien de l’ordre et le trafic aérien, c’est un autre fait. Fustiger les secours américains et la prise en main du maintien de l’ordre et du trafic aérien par les forces américaines relève de ce que j’appelle le «syndrome gaulliste» : une maladie de l’esprit conduisant à une sorte de jalousie devant qui est plus efficace que soi, auquel s’ajoutent le sentiment outrecuidant que le monde tourne autour de soi et une propension à s’imaginer que les Américains sont des envahisseurs pleins d’arrière-pensées.

Haïti était un pays sans état ou presque. Secourir une population sans un minimum d’ordre est impossible. Faire atterrir des avions sans personne dans la tour de contrôle est tout aussi impossible. Comme le dit un vieux proverbe, la critique est aisée, mais l’art est difficile. Il est regrettable que des officiels français aient choisi la facilité.

La raison a fini par prévaloir, mais ce qui s’est passé a laissé des traces. La période où Haïti a échappé à une situation de naufrage quasi permanent a été celle où les états-Unis ont administré le pays, de 1915 à 1934. Si cela se produisait à nouveau, ce serait vraiment un moindre mal.

Ce qui s’est passé lors de la tragédie haïtienne n’a été que la répétition de ce qui s’est passé, déjà, lors de presque toutes les tragédies qui ont pu frapper une population sur la terre ces dernières années
. Les états-Unis sont une superpuissance, pas la France, et pas un autre pays sur terre. C’est ainsi. Et n’en déplaise à ceux que touche le syndrome gaulliste, je dirai que c’est tant mieux.

Selon la juste expression d’Yves Roucaute, que j’ai déjà citée ici, les états-Unis sont la puissance de la liberté. Je n’ose imaginer ce qu’aurait été le monde depuis le début du XXe siècle sans eux.

Ce qui est inquiétant avec Obama est qu’il se montre si rarement à la hauteur de l’histoire de son propre pays. Pour une fois, il a eu le bon réflexe. Dont acte.

On peut noter aussi que, pendant que des Français se plaignaient de ne pas pouvoir agir, les médecins d’un petit pays agissaient avec efficacité, sans se plaindre : ceux venus d’Israël. étrange : je n’en ai pas entendu parler dans les médias français, Le monde musulman, lui, a brillé par son absence, tout comme la Chine. Quant à l’ONU, j’aurai la charité de ne pas reparler de cette bureaucratie délétère. J’y reviendrai une prochaine fois.

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Comments (27)

  • Misanthrope modéré Répondre

    La gestion du problème algérien, c’est une chose, mais ce que reproche Millière à De Gaulle, dans cet article, ce n’est pas d’avoir trop mal défendu la France (comme l’en accusent les Algérie-française), mais au contraire d’avoir évité à notre pays un opprobre qu’il aurait mérité, dixit Millière : celui d’avoir à assumer les actes de Vichy et donc la complicité de la Shoah. Si De Gaulle était mort en 1950, le jugement de Millière serait pour l’essentiel le même tandis que la plupart des Algérie-française le considéreraient encore comme un grand homme…

    11 février 2010 à 3 h 27 min
  • Daniel Répondre

    Occas24 :        
     Vous rappelez des faits qui n’ont pu survenir que par une négligence politique qui ressemble à un choix politique assez sadique . Comment a-t-il  pu trahir ses fidèles aussi brutalement sans prendre les précautions pour que tout se passe au mieux pour tous, puisqu’il en avait les moyens? . 
    Il y a eu également :    "Les français sont des veaux!.."  Il avait sans doutes une forme de mépris ( de classe entre autres) assez rapide pour classer les hommes et les affaires et une forte tendance à tourner une page pour se débarrasser des problèmes qui ne pouvaient être nettement  tranchés.  C’est bien aussi la formation militaire qui formate rigide pour ne pas s’apitoyer.

    Je citerai tout de même une phrase prononcée en privé par le  Général , aprés sa démission et qui résumait  son regard sur lui même et sa vie:   " le pouvoir corrompt ". Ce n’était plus le militaire qui parlait mais l’homme qui  se confiait à un de ses amis d’enfance ; je passais par là, et là pour cette phrase,  je l’ai trouvé grand. 

    Paix à son âme. Ce n’était qu’un homme.

    10 février 2010 à 23 h 24 min
  • Thot Répondre

    La pensée du général de Gaulle en matière de blindés provient d’un authentique génie, le père de l’arme blindée en France, le général Jean Baptiste Eugène Éstienne, et de ses ouvrages. Un homme à connaître

    10 février 2010 à 20 h 58 min
  • Thot Répondre

    La pensée du général de Gaulle en matière de blindés provient d’un authentique génie, le père de l’arme blindée en France, le général Jean Baptiste Eugène Éstienne, et de ses ouvrages. Un homme à connaître

    10 février 2010 à 20 h 55 min
  • siniq Répondre

    Il existe un livre qui se nomme " La capture" qui essaye de répondre à l’ affaire sur le grand Charles, il est encore disponible mais pour combien de temps.

    10 février 2010 à 15 h 15 min
  • Anonyme Répondre

    aA Michel d’Audincourt ” Il faut respecter l’histoire et ne pas chercher à salir ceux qui ont mérité notre respect ” C’est votre sentiment et votre droit de penser ainsi .Mais parfois il faut entendre certaines vérités . Je suis pied-noir . Donc je ne vois pas pourquoi je respecterai “la Grande Zora ” qui nous a menti , roulé dans la farine , qui est la cause directe de la mort de plusieurs centaines de HARKIS abandonnés dans un pays hostile, et de Français tués par l’armée française elle même . Maintenant le chef des égorgeurs qui dirige l’agérie demande de nouvelles excuses . Que disent les PN : rien sinon on les traite de racistes et on les enferme et les historiens d’état son déjà en train de modifier “LEUR HISTOIRE” en les dénigrant . La grande zora : j’en ai rien à faire !

    9 février 2010 à 17 h 41 min
  • adrienho Répondre

    De Gaulle n’a peut-être pas volontairement ouvert la porte de la France aux musulmans.
    Mais pour paraphraser Winston Churchill qui avait dit :
    «Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.»
    on pourrait dire à De Gaulle :
    «Vous avez cru choisir entre garder l’Algérie française et garder les musulmans hors de France ; vous avez choisi l’Algérie algérienne et vous avez provoqué l’entrée en masse des musulmans d’Algérie en France.»
    Et je ne parle pas des harkis, qui ont été bien mal récompensés de leur attachement à la France.

    9 février 2010 à 11 h 27 min
  • Gérard Pierre Répondre
    @ Siniq
     
       J’ai été chargé de conduire une visite des champs de bataille de Verdun en septembre dernier, depuis le village disparu de Bezonvaux jusqu’à l’ossuaire, en passant par les incontournables forts de Vaux et de Douaumont. J’ai donc tenté de retrouver de la documentation pour expliquer à mes visiteurs où avait été capturé le capitaine De Gaulle un certain jour de mars 1916. A ma grande surprise, en dépit de toutes les recherches que j’ai pu effectuer, j’ai constaté qu’il existait peu de « matière » sur cet événement.
     
       J’ai bien retrouvé la citation élogieuse qui lui avait été attribuée à titre posthume …… car on le croyait mort, …… citation qui n’a pas été modifiée pour autant après son retour de captivité, et qui disait ceci :
     
       « Le capitaine de Gaulle, commandant de compagnie, réputé pour sa haute valeur intellectuelle et morale, alors que son bataillon, subissant un effroyable bombardement, était décimé et que les ennemis atteignaient la compagnie de tous côtés, a enlevé ses hommes dans un assaut furieux et un corps-à-corps farouche, seule solution qu’il jugeait compatible avec son sentiment de l’honneur militaire. Est tombé dans la mêlée. Officier hors de pair à tous égards. »
     
       Nous sommes là dans l’emphase habituelle du monde militaire lorsqu’il s’agit de glorifier un « disparu » sauf que, ne sachant pas que le dit capitaine était en réalité prisonnier, DONC SANS TEMOIGNAGE DIRECT SUR LE MOMENT, nous sommes autorisés à douter des éléments objectifs sur lesquels est fondée une telle citation.
     
       Il y a bien le témoignage d’un certain lieutenant Allbrecht du 19ème régiment de la Reichswehr qui stipule : « Au bout d’une demi-heure, j’ai vu apparaître à la sortie du trou un vague tissu blanc, probablement une chemise accrochée à une baïonnette au bout d’un fusil. J’ai donc ordonné le cessez-le-feu. Quelques hommes sont sortis et c’est alors que j’ai remarqué l’officier qui les commandait tellement il était grand. Je me suis avancé vers lui. Il paraissait un peu hagard et chancelant.» …… mais j’ignore ce que vaut ce témoignage.
     
       Un autre témoignage d’un certain Samson Delpech, ancien de 14-18 qui aurait combattu sous les ordres du capitaine De Gaulle en 1916 à Verdun résumait en 1961 l’anecdote de la capture de la façon suivante : «Nous avons été encerclés et sous les ordres de notre capitaine de Gaulle nous avons été obligés de nous rendre»
     
       Par contre, un certain général Perré déclara en 1966 : « Un de mes amis qui fut prisonnier avec de Gaulle m’a rapporté ceci. Les Boches qui faisaient l’honneur aux officiers français qui s’étaient courageusement battus de leur rendre leur sabre pour certaines manifestations comme la messe par exemple, ne le rendirent pas au capitaine de Gaulle. Celui-ci, croyant en un oubli, le leur réclama sèchement. Les Allemands s’étonnèrent de sa demande mais, à tout hasard, refirent une enquête sur les conditions de sa reddition. Renseignements pris, les Allemands ne rendirent pas son sabre au capitaine de Gaulle »
     
       J’ai lu par ailleurs des choses assez contradictoires. Dans l’un des récits on raconte que sa compagnie fut anéantie et qu’à la tête d’une poignée de survivants il tenta un ultime assaut ! …… Camérone-sous-Douaumont en quelque sorte.
     
       Dans un autre récit, qui m’a paru plausible, c’est le chef de corps du 33ème régiment d’infanterie qui, relevant un régiment descendant au repos, l’envoya faire une reconnaissance de secteur accompagné de quelques fantassins. Se glissant dans un boyau il y aurait eu une confusion sur la nationalité des occupants du lieu, lesquels réagirent instantanément, blessant De Gaulle d’un coup de baïonnette à la cuisse. Une grenade, éclatant fort opportunément à ce moment là prés de sa tête, lui aurait ensuite fait perdre connaissance. Il se serait réveillé bien plus tard, …… captif sur un lit d’hôpital, seul survivant du « carnage ».
     
       Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a effectivement des divergences importantes sur les récits et une zone d’ombre assez curieuse sur cet épisode de la biographie du « grand homme ». Pour autant, je n’en conlus rien en l’état actuel de mes connaissances.
     
    8 février 2010 à 18 h 05 min
  • Michel d'Audincourt Répondre

    CHARLES DE GAULLE

    Je pense qu’il est malsain de remettre en cause le Général.
    Si tous les Français avaient sa carrure la France se porterait peut être un peu mieux maintenant.
    Ma belle mère était capitaine dans la résistance. Elle a été décorée des mains du Général lui même. Dommage qu’elle ne soit plus là, car sa réponse aurait été beaucoup plus acide que la mienne.
    Il faut respecter l’histoire et ne pas chercher à salir ceux qui ont mérité notre respect.

    8 février 2010 à 17 h 59 min
  • Anonyme Répondre

    A siniq .Recherchez dans les éditions du “CRAPOUILLOT ” Je l’ai eu en main , il y avait même une photocopie de sa condamnation . A Gérard Pierre : Merci ,au moins je ne suis pas le seul à avoir la même pensée .

    8 février 2010 à 10 h 46 min
  • Bainville Répondre

     

     

    Le sauveur DE Gaulle évoqué étourdiment  par certains a installé au coeur de l’Etat l’appareil communiste et ses méthodes  destructrices du pays, dont les conséquences se font sentir inexorablement. Vous constatez ce cynisme et ce mensonge des politiciens de pacotille qui nous mènent à la ruine.

    L’organisation du vide spirituel, comme en témoigne le désastre éducatif et moral, ne peut nous conduire qu’à la capitulation

    1.17

    Le  moyen interdit

     

    L’historien Henri Christian GIRAUD, petit-fils du Général d’Armée Henri GIRAUD, commandant en chef politique et militaire en Afrique du Nord Française après l’assassinat de l’Amiral DARLAN  le 24 décembre 1942  au Palais d’Eté à Alger,   a mené une étude sur le caractère le plus dissimulé de l’action politique de De Gaulle, pourtant remplie de bien des zones d’ombre.

     

    Le cours de ces relations commence juste après l’attaque du III è  Reich contre la Russie en 1941.

    Le 22  juillet, ne voulant pas se rappeler des attaques contre les « mercenaires gaullistes », lancées par Moscou, générées par le pacte germano-soviétique  du 23 août 1939, De Gaulle  se décide.

    Un petit rappel :

    Ce pacte diabolique de 1939 a autorisé Hitler   à  porter une attaque massive sur la France,  en lui épargnant la guerre sur deux frontières, ce qui avait perdu l’Allemagne Impériale en 1914.

    Cette alliance  entre Staline et Hitler  avait été scellée par le partage de la Pologne, l’annexion des Etats baltes, l’annexion partielle de la Roumanie, de la Finlande.

    Le bilan terrible,  massacres à grande échelle, de terreurs en génocide ukrainien, l’exécution sommaire de tout opposant, exécution de dizaines de milliers de cadres  de l’Armée, toute une suite d’horreurs, cela est occulté par le chef des Français de Londres.

     

    8 février 2010 à 9 h 45 min
  • Anonyme Répondre

    De Gaulle

    Ce militaire qui ne donna aucune information sur sa capture devant Verdun en 1916, difficile de trouver un ouvrage sur cet épisode de sa vie, aurait il eu quelques chose à cacher ?

    Quand à sa petite offensive sur le front en 40, pas de quoi en fouetter une chat!

    7 février 2010 à 21 h 19 min
  • xxl Répondre

    Vous avez le droit d’être fier d’être français, tous les gouts sont dans la nature, la m.. a le sien dit-on !

    Moi aussi je suis de l’avis de M. Millière et j’ai particulièrement honte de ce pays ; quand en plus j’ai entendu ces journalistes aigris et revendicatifs à l’égard des américains qui prennent en main l’organisation de la catastrophe !

    Ils ne sont même pas capable de voir que  la France n’est  pas capable de prendre en charge sa propre organisation sur son petit territoire… alors ailleurs, … et au milieu d’un parfait désastre.!!!

    la France est un désastre,  pas même besoin d’un tremblement de terre !!!

    on rigole bien de ces journaleux à quatre sous comme le pays qu’ils représentent !!!

    7 février 2010 à 19 h 56 min
  • L' Inédit Répondre

    De gaulle est directement responsable et coupable de l’ invasion islamique en France, en Europe et peut-être dans le monde, avec toutes les tragédies qui en décoiulent.

    7 février 2010 à 18 h 47 min
  • Gérard Pierre Répondre
    @ Christian MOLINIER
     
       Sans vouloir méconnaître certains talents militaires à De Gaulle, notamment en matière d’emploi des chars que Guderian, en face (qui avait lu les livres du commandant De Gaulle), sut apprécier à la juste valeur des ses lectures, restons tout de même réalistes.
     
       La bataille de Montcornet fut un exemple de bravoure de la part de tous ceux qui y participèrent. Elle ne dura pas vingt quatre heures et s’arrêta par manque de ravitaillement en hydrocarbures. C’est donc par la logistique que cela « pécha ». Le nom de De Gaulle, qui pourtant commandait, est peu cité (voire pas du tout) par les quelques acteurs rescapés de cette bataille. A noter d’ailleurs que le colonel De Gaulle était censé y commander une division blindée, qui existait plus sur le papier que dans les faits, et non un régiment de chars. Cette division était composée de bataillons de chars de combat, d’un bataillon d’infanterie, d’un régiment d’artillerie et de divers autres éléments rapportés.
     
       Depuis toujours, lorsque les hommes se battent bien, c’est toujours le chef qui en tire la gloire, quand bien même il est pour peu dans l’avènement de cette dernière ! …… le système est ainsi fait. C’est sa façon de se pérenniser. Cela commence au niveau du chef de groupe de combat, auquel échoit parfois une modeste citation à l’ordre du régiment (un sergent) pour s’étendre jusqu‘au général en chef qu’on comble d’honneurs (étoiles, cravates et Grands Cordons). Aussi, à part ce qu’il en « suggéra » lui-même dans ses mémoires, le rôle exact de De Gaulle dans la bataille de Montcornet et son succès très relatif restent encore à déterminer par les historiens (et non par ses thuriféraires)
     
       Ensuite, rappeler l’action de De Gaulle, disons même son opposition souvent frontale, vis-à-vis de Churchill et de Roosevelt est une chose qui ne doit pas occulter le fait que, depuis Carlton Garden, il pouvait difficilement servir de paravent aux appétits allemands vis-à-vis de la population française comme tenta de le faire le maréchal durant quatre années où chaque jour lui apportait son lot d’épreuves, …… à résoudre dans un créneau de lucidité qui n’excédait guère deux heures par jour.
       Roosevelt avait Pétain en très haute estime et entretenait avec lui des relations diplomatiques, via l’amiral Leahy, qui durèrent jusqu’en 1942, date du débarquement des forces américaines en Afrique du Nord. Ces relations diplomatiques furent ensuite relayées par le Consul de Suisse pour le compte des USA. Cela conforta de nombreux Français, pour ne pas dire une majorité d’entre eux, dans l’idée que Pétain et De Gaulle s’entendaient dans le dos des Allemands pour être les deux côtés tranchants d’un même glaive.
     
       Quant à l’empressement coupable de De Gaulle à vouloir liquider la question algérienne, permettez-moi de vous objecter que nous en assumons aujourd’hui les funestes conséquences.
     
       Le F.L.N., ramassis d’assassins, d’égorgeurs, de terroristes, de « pulvérisateurs d’innocents » sans foi ni loi, sans légitimité démocratique avérée, réduit militairement à néant par le talent et l’abnégation de nos soldats, s’est vu tout à coup reconnu, considéré comme persona grata et « interlocuteur valable » par un général (toujours à.t.t.) rancunier vis-à-vis des Pieds-Noirs qui avaient eu vingt ans auparavant le ‘’mauvais goût‘’ de rester fidèles au maréchal.
     
       Dans la région de Saïda, sous le commandement d’un Marcel Bigeard, des officiers comme le capitaine Georges Grillot (créateur et patron du célèbre Commando Georges), comme le capitaine Gaget (Commando Cobra) et bien d’autres encore, préparaient au début des années soixante les futurs cadres d’une Algérie autonome. Ils étaient destinés à prendre la relève de la France en lieu et place d’un F.L.N. sans légitimité. Le général à.t.t. (promu entre temps président de la république au bluffage universel) ne tint aucun compte des succès encourageants de notre armée. Il saborda les efforts des meilleurs d’entre les nôtres, concéda aux assassins tout ce qu’ils exigeaient, et livra les harkis aux couteaux de la « pègre » soudain parée des vertus de la « résistance » !
     
       Si nos officiers avaient pu conduire leur entreprise à terme, l’Algérie serait certes aujourd’hui indépendante, mais aux mains d’une entité politique acquise à l’idée de coopération et de développement et qui n’aurait pas commis la stupidité de proposer aux cadres européens la valise ou le cercueil. Ils les auraient au contraire intégrés à la nation algérienne pour qu’ils en assurent la continuité et qu’ils passent progressivement la main.
     
       Nous n’aurions probablement pas aujourd’hui, sur le sol de France, cinq ou six millions de descendants décérébrés et incultes de ces « maquisards » TOUJOURS SANS LEGITIMITE DEMOCRATIQUE dans leur propre pays, se pavanant en pourfendeurs d’un colonialisme qu’ils n’ont pas vécu mais dont leurs aînés tirèrent plus d’avantages que sous le régime actuel de Bouteflika.
    7 février 2010 à 16 h 06 min
  • Christian MOLINIER Répondre

    je rappellerais à M. Millière que c’est de Gaulle alors jeune officier qui avait proposé une stratégie militaire sur la mobilité des régiments de char, tactique qui a été suivie par Hitler avec succés contre nous ! et l’une de nos rares victoires a été remportté à Mancornet par un régiment de Char commandés par un certain Colonel Charles de Gaulle ! pendant  la guerre heureusement que le Général de Gaulle s’est battue pour sauvegarder l’honneur et le rang de la France ! les anglais ont essayés de nous prendre nos colonies (Madagascar ou la Syrie par exemple !) les américains avaient transformés l’afrique du nord aprés novembre 1942 en quasi protectorat américain aprés les accords qu’ils avaient passés avec darlan (!), le dauphin de pétain, odieux collaborationniste. en 1944 Roosevelt voulait transformer la France en pays occupé (AMGOT), heureusement que le Général les a pris de vitesse et maintenu l’indépendance et la souveraineté nationale de la France. En ce qui concerne la guerre d’Algérie nous ne pouvions garder ce pays non européens et peuplés à 90 % de musulmans dont le francais n’était pas la langue maternelle; nous étions bien dans une situation coloniale. Si nous avions voulu garder de force ce pays aujourd’hui le Président français s’appellerait Abdel Aiz Bouteflika ! l’algérie était un gouffre financier sans compter l’image négative de la France dans le monde; le Général de Gaulle a eut l’intelligence de le comprendre, hommage lui soit rendu.                                                                                                                                                                             En conclusion sans lui la France ne serait certainement pas ce qu’elle est !

     je propose à M. Millière de quitter la France pour aller s’établir aux Etats-Unis puisque ce pays a l’air de lui plaire et qu’il est en adoration certaine avec tous les dirigeants anglo-saxons..pour ma part je suis fier d’être français, fier de nos valeurs et j’aurais pour seul conclusion:

    VIVE DE GAULLE ! VIVE LA REPUBLIQUE ! VIVE LA FRANCE !

    7 février 2010 à 7 h 45 min
  • Misanthrope modéré Répondre

    >>> Je ne peux penser à la fin de la Seconde Guerre mondiale sans penser aussi à la rapidité avec laquelle on a dit, de tous côtés, que Vichy et la collaboration, ce n’était pas la France, alors qu’hélas! c’était bel et bien la France. +++++++++ J’aimerais savoir si Monsieur Millière considère que le régime koweitien instauré par Saddam Hussein – le régime qui a “décidé” le rattachement du Koweit à l’Irak en 1990 – était bien “le Koweit” ? Non, j’en suis sûr, personne n’oserait le dire car il s’agissait d’une entité née de la violation de la souveraineté koweitienne par une puissance étrangère. Et le fait que les membres de ce nouveau régime “koweitien” aient pu être des koweitiens de souche, ou même d’anciens fonctionnaires du véritable Etat koweitien, n’y aurait rien changé. Mais était-ce différent pour la France sous Vichy ? L’entité de Vichy – quand bien même elle fut bâtie sur les ruines des structures étatiques françaises – n’était pas davantage “la France”, parce que Vichy procédait de la violation de la souveraineté française par une armée étrangère. Alors comment expliquer, autrement que par une francophobie rabique et primaire, que ce qu’on tiendrait pour évident dans le cas du Koweit soit nié dans le cas de la France ? Notre pays a certes perdu une bataille en 1940, mais c’est bien parce qu’il était seul, face à l’Allemagne nazie ; la Grande-Bretagne ayant choisi de se replier à l’abri de la mer, et les Etats-Unis – dont Monsieur Millière loue tellement la bravoure (par contraste avec une supposée lâcheté française) – n’ayant même pas pris position à cette époque dans le conflit, et n’ayant été entraînés dans la guerre qu’après avoir été eux mêmes attaqués. Donc tenir la France pour innocente des actes de Vichy était, et reste, parfaitement conforme à la morale et à la justice. Cette évidence, un René Cassin l’a soulignée avec toute l’érudition du grand juriste qu’il était. Or, qui est revenu sur cette innocence française, que l’Histoire et le Droit avaient scellée conformément à la morale ? Un certain Jacques Chirac – celui que Monsieur Millière déteste pourtant tellement – lors du discours du fameux discours du Vel d’Hiv de 1995. Cela prouve assez que les francophobes atlantistes (Millière) ou tiers-mondistes (Chirac) se rejoignent sur l’essentiel. Et après, Monsieur Millière s’étonnera de l’anti-américanisme imprégnant la France. mais si certains pro-américains, comme lui et BHL – avec son bouquin sur “l’Idéologie Française” – ne défendaient pas leur cause avec autant de malhonnêteté, l’Amérique aurait peut-être meilleure presse chez nous, du moins dans les milieux a priori les moins hostiles, à savoir “la droite”. Car il faut rappeler une dernière chose… On se plaint volontiers, chez les atlantistes/occidentalistes, de la “haine de soi” poussant l’Occident à se repentir de son passé colonisateur et esclavagiste. On rend souvent responsable de cet état de fait une certaine gauche “tiers-mondiste” ou anti-impérialiste” (voire “anti-sioniste”). Ce reproche est justifié mais il ne correspond qu’à une moitié de la vérité : les outrances et les prétentions du camp tiers-mondiste/anti-impérialiste ont été nourries par la “concurrence victimaire”, laquelle a été enclenchée par certains milieux judéo-centrés, et par ailleurs francophobes, lorsqu’ils ont exercé un chantage moral sur les autorités françaises pour qu’elles concèdent une “responsabilité de la France” complètement imaginaire, pour les actes de Vichy. Et c’est ainsi, en voyant que la France s’auto-flagellait sans raison pour complaire à une communauté en particulier – du moins à certains de ses représentants les plus vindicatifs – que les communautés tierces se sont engouffrées dans la brèche : puisque la France se couche face au communautarisme shoah-centré, pourquoi ne se coucherait-elle pas aussi devant nous, si nous l’exigeons de façon suffisamment ferme, se sont demandés ces gens. Ce qu’une France ethnomaso a accordé aux uns, les autres se sentiraient bêtes de ne pas l’exiger, et humiliés de ne pas l’obtenir. Nous comprenons donc comment nous avons mis le doigt dans l’engrenage d’un processus sans fin, ou du moins qui n’aura pas de fin tant que les Français ne diront pas “stop”. Mais s’opposer efficacement aux mécanismes de l’ethnomasochisme (qu’il soit “occidental” ou national) implique d’en bien connaître la généalogie. Et de ne pas tenir quittes ceux qui ont une part dans son avènement et qui prétendent aujourd’hui expliquer comment règler les problèmes qu’ils ont précisément contribué à créer.

    6 février 2010 à 2 h 13 min
  • ernewein Répondre

    Pour Charlie:
    Essayer de réfléchir aux conséquences désastreuses et déshonorantes des accords d’Evian.
    Le général n’a pas fait de référendum pour cette sottise.
    C’est un grand homme, c’est vrai pour la taille. Pour le reste, l’Histoire ultérieure en jugera.

    5 février 2010 à 18 h 33 min
  • Anonyme Répondre

    Charlie:

    Comme cité par L’Inedit, il s’agit bien évidemment des accords d’Evian. Nous pourrions aussi rajouter le manque de volonté politique de museler le Communisme en France.

    De Gaulle homme de droite? de facade peut être….mais uniquement.

    5 février 2010 à 18 h 21 min
  • Gérard Pierre Répondre
       Je trouve monsieur Guy Milliere encore bien indulgent à l’endroit du général (à titre temporaire) lorsqu’il écrit : « Qu’il ait rejoint Londres en 1940 a été un comportement honorable. »
     
       Selon le témoignage du pilote britannique qui convoya De Gaulle à Londres le 17 juin 1940, ce dernier le fit attendre un long moment sur le tarmac de l’aérodrome de Bordeaux. Il voulait, avant toute décision définitive, connaître la constitution du gouvernement Pétain. Ce n’est que lorsqu’il eut confirmation qu’il n’en faisait pas partie (le général Weygand s’était fermement opposé à l’idée qu’un poste lui fut proposé au sein de ce gouvernement) qu’il donna le feu vert pour décoller en direction de la Grande Bretagne.
     
       Aurait-il rejoint Londres ce 17 juin 1940 s’il avait été nommé Secrétaire d’Etat, voire ministre du gouvernement Pétain ?
     
       N’est-ce pas au contraire le maréchal, voire Weygand par son animosité à son égard, qui a conféré à De Gaulle cette « virginité », son absence de « péché originel », dont ses thuriféraires l’ont auréolé par la suite ? …… On est en droit de se demander ce qu’il en eut été de l’ambitieux homme, de la France Libre et de sa « certaine idée », si le sort s’était montré plus accommodant.
    5 février 2010 à 16 h 50 min
  • Frank Répondre

    Avant la prise en charge du controle aerien par les americains 15 a 20 avions pouvaient atterir chaque jour. Apres, c’est passe a 140-150.

    Les nationalistes francais se sont ridiculises dans cette affaire et ont prouve leur cynisme en montrant qu’ils s’interessaient plus a leur ‘influence’ qu’a l’aide aux victimes.

    5 février 2010 à 16 h 44 min
  • grepon Répondre

    "Ce qui est inquiétant avec Obama est qu’il se montre si rarement à la hauteur de l’histoire de son propre pays. Pour une fois, il a eu le bon réflexe. Dont acte."

    Tout le monde a pu avoir "le bon reflexe", mais pour Obama passer a l’acte a ete d’une facilite, car des generations d’imposees et de patriotes ont bati sur le temp nos forces militaires.    En France, vous pouvez avoir "le bon reflexe" tout la journee, sans pouvoir d’agir, ou du moins si peu.    Le socialisme vous a affaibli au point ou vos "bons" instincts si genereux ne peuvent pas etre exerce.   

    Attention car vous aviez eu cette possibilite de glander ces derniers quelques decennies merci non pas a votre petit "Force de frappe", mais merci aux armees des Etats-Unis d’Amerique, qui ont ete le guarantit reelle de libre navigation des airs et des mers.   Les zeropeens ont profite pour faire du commerce exterieur sans devoir payer la note de leur securite.    Aujourdhui vous etes a nu, et la politique Pelosi-Reid-Obama est en train de delapider les capacites des Etats-Unis a policer le monde.

    Comme resultat tout ceci, YOU, are probably screwed.    Voyez, pour que l’Europe et le Japon puissent vivre dans leur faux paradis socialiste, il fallait que les Etat-Unis fasse l’adulte.   Aujourdhui j’ai de fote doutes sur vos possibilites de maturer de jour au lendemain, vu que vous etes en moyen deja tres agees.  

    Que vient faire de Gaulle dans tout ceci je ne suis pas certain, car ignornant largement ce qu’il a foutu domestiquement en France.  J’avais l’impression que, malgre son arrogance comique sur le plan de la diplomatie, il y avait au moin l’idee chez lui que la France avait le responsibilite d’investir pour se proteger.    Un groupe navale avec porte-avions digne, ou deux ou trois groupes, serait tres utile a la France (et a l’Europe, et au monde) au moment de crises ponctuels, qu’ils soient du type humanitaire ou strategique.  

    Au contraire de ce que veulent croire certain cretins, guerres lances par tyrannies sont  mauvais pour le grand majorite des business, et donc pour le PNB et meme la paix sociale chez vous.   La meillieur moyen d’eviter ce genre de degats c’est d’avoir tres clairement la capacite et les moyens de s’en opposer.    Vous n’ent avez pas.  Seule votre Oncle Sam les a, ces moyens.

    5 février 2010 à 15 h 46 min
  • Charlie Répondre

    @ Nathaniel: vos sources sur la volonté de De Gaulle de voir la France musulmane? Je suis très curieux de ce chapitre de l’histoire de France que je n’ai pas eu la chance de connaitre.

    5 février 2010 à 10 h 06 min
  • L' Inédit Répondre
    "Vive la République! Vive la France!" (De Gaulle dixit)

    Il est indéniable qu’ avec les accords humiiants d’ Evian. le Général De Gaulle  a alièné le territoire national. Les conséquences en sont terribles et infinies….
    5 février 2010 à 4 h 04 min
  • Scipion Répondre

    "Ce qui est inquiétant avec Obama est qu’il se montre si rarement à la hauteur de l’histoire de son propre pays. Pour une fois, il a eu le bon réflexe. Dont acte."

    Il n’est pas sûr que c’est ce que les plus besogneux des électeurs démocrates – pour lesquels il n’a pas encore fait grand-chose – attendaient de lui.

    4 février 2010 à 19 h 43 min
  • Anonyme Répondre

    à JJS:

    rectification, il la voulait sous domination….musulmane, et il l a eu.

    4 février 2010 à 18 h 02 min
  • J-J.S Répondre

    N’en déplaise à certains, le Général de Gaulle était un GRAND homme. Lui avait une vision de la France. Il ne souhaitait pas la voir sous domination étrangère, que ce soit allemande (occupation), américaine ou européenne.

     

    4 février 2010 à 16 h 20 min

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