Lu pour vous : Morale et politique dans l’Europe moderne

Lu pour vous : Morale et politique dans l’Europe moderne

Connaissez-vous Oakeshott ?

Professeur de sciences politiques à la prestigieuse London School of economics, Michael Oakeshott (1901-1990) a été un philosophe de renommée mondiale à l’œuvre abondante – jusqu’alors trop peu connue en France*. Pour les libéraux et libertariens, il vaut absolument le détour : ce conservateur éclairé et foncièrement sceptique est en effet, pour des raisons morales, un puissant théoricien de l’État limité (minimal) au service de l’«association civile».

Dans « Morale et politique dans l’Europe moderne » (1958) qui vient de paraître aux Éditions des Belles Lettres (Collection « La Bibliothèque classique de la Liberté »), il présente ainsi l’histoire du développement de l’indispensable « activité de gouverner » depuis le xviie siècle jusqu’à l’époque contemporaine en montrant que tout s’y résume à l’affrontement des « théories politiques de l’individualisme » (qui ont sa totale préférence !) fondées sur la libre association civile d’individus autonomes voulant vivre selon leurs propres choix avec le moins de gouvernement possible – et des « théories politiques du collectivisme », à savoir le « productivisme » et le « solidarisme redistributif » impliquant l’État tutélaire et providentiel, prônées par ceux qui ne peuvent, ou ne veulent, pas vivre en individus qui s’autodéterminent ou bien cherchent à dominer et exploiter les autres par le biais de l’État. Une antinomie qui n’a certainement rien de perdu de sa pertinence par les temps qui courent…

Alain Laurent
Les Lilas, (93)

* A cependant déjà été traduit de lui en français De la conduite humaine (PUF, 1995) ; et sur lui, on peut lire l’utile et tout récent Oakeshott, le scepticisme en politique de Quentin Perret (Michalon, 2004).

En Grande-Bretagne, vient en outre d’être publié en 2006 Lectures in the History of political Thought.

Michael Oakeshott
Morale et politique dans l’Europe moderne
Éditions des Belles Lettres
200 pages – 25 euros
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Comments (2)

  • sas Répondre

    Il ne peut y avoir de politique européene sans morale européene et sans morale nationnale……l’ethique et les lois doivent être les premières normes imposée et obligatoires.

    sas

    25 novembre 2006 à 1 h 44 min
  • Anonyme Répondre

    Merci pour l’info, Alain Laurent. Effectivement, cette théorie semble intéressante et il semblerait bien que deux poles cohabittent :
    – Le Dominé, faible et peureux, incapable d’autonomie, associé au Dominateur, avide de pouvoir, pour compenser "d’autre frustration", qui profite des Dominés et se fait "servir"; ils sont dans le MEME parti, se nourissent l’un de l’autre, et construiront une société du type communiste, avec travailleurs sécurisés ET Dictateur-Profiteur. (QQs femmes seules, parmi eux, qui compensent ainsi le manque de la force du male dans leur vie.)
    – L’Autonome, the Right Stuff, bien construit et sur de lui, "qui n’a besoin de personne", qui accepte le "Risque" dans la vie, et qui est confiant dans ses capacités de production et dans son sens moral a qui il doit sa force, qui respecte autrui (si lui est honnete et respectable, l’autre l’est aussi probablement) et qui tend a s’associer avec des Equivalents, pour échanger les capacités de chacun et créer une Société Libérale prospere.
    I know, c’est un peu simplifié et caricaturale. Ok.
    Best,
    Mancney

    22 novembre 2006 à 17 h 56 min

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