Municipales : à gauche toutes

Municipales : à gauche toutes

Le premier tour des municipales nous montre une forte poussée de la gauche. Certes, on ne peut pas dire que le gouvernement soit massivement rejeté : 14 ministres ont été élus ou réélus dès le premier tour. C’est également le cas pour Alain Juppé à Bordeaux. Certes aussi, et surtout, nous nous situons dans un scrutin à deux tours et les exemples ne manquent pas de rééquilibrage entre les deux tours. Rien n’est donc joué, à ce stade. D’autant moins que six millions de Français qui s’étaient rendus aux urnes aux présidentielles ne se sont pas déplacés dimanche. Le deuxième tour dépendra largement de la mobilisation de ces électeurs.

Pourtant, le résultat le plus clair, au lendemain du premier tour est bien cette forte poussée de la gauche. Cette poussée s’observe évidemment autour de quelques grands symboles : Rouen et Caen passent à gauche dès le premier tour. Paris, Lyon et Lille sont assurés de rester socialistes. Strasbourg risque de connaître le même sort.

Cette poussée s’observe aussi aux cantonales, où le triomphe du PS apparaît plus éclatant encore : selon toute vraisemblance, François Hollande et Arnaud Montebourg seront les prochains présidents des conseils généraux de Corrèze et de Saône et Loire.

Mais cette poussée s’observe aussi avec le retour du PC, qui, non content de résister dans la plupart de ses « fiefs », reprend Dieppe. L’extrême gauche, de son côté, réalise des scores non négligeables, malgré ses fréquentes incohérences tactiques et doctrinales
Et, inversement, cette poussée de gauche se traduit par une absence de poussée du Modem, dont personne n’a pu savoir s’il était de centre-gauche ou de centre-droit. Et surtout par un maintien du marasme électoral pour le Front national (même s’il est vrai que les scrutins locaux ne lui sont pas favorables).

Autant dire que, si ce résultat se confirme au second tour, la réforme sera difficile à mener pour le gouvernement.

D’ailleurs, il n’est pas sûr que la volonté de réformer soit très forte au sommet de l’État. En tout cas, à la moindre rumeur de contestation syndicale ou de risque électoral, la majorité s’empresse de donner dans la surenchère pour l’État-Providence, s’engluant dans cette histoire de « pouvoir d’achat » (comme si, pour augmenter le pouvoir d’achat, il ne fallait pas libérer l’économie, plutôt que de sommer la grande distribution de diminuer ses marges !). Ajoutons que la crise économique s’étend et l’on aura les ingrédients d’une inquiétude justifiée…

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Comments (11)

  • Anonyme Répondre

    Au-delà des erreurs du pouvoir et de leurs conséquences, au-delà de la douce somnolence et du vachisme habituelle de la droite, au-delà d’une démagogie de la gauche qui cherche bien vainement à palier les insuffisances de son idéologie, le résultat des municipales et des cantonales traduit une situation et des stratégies déjà évoquées, sur lesquelles il n’est peut-être pas inutile de revenir :
    Les pauvres sont au socialisme et plus généralement à la gauche ce que les chômeurs sont à l’ANPE : une clientèle justifiant leur existence ; dont la réduction saperait leurs fondements mêmes et dont la disparition signifierait leur mort. C’est ainsi qu’il est de leur intérêt que ces clientèles perdurent. La résistance de l’ANPE à la modification de ses structures telle que devrait la motiver une réduction du chômage en est la démonstration criante. Que deviendront cette entreprise particulièrement florissante et ceux qu’elle nourrit, lorsqu’ils auront perdu leurs derniers clients, d’une fidélité et d’une solvabilité sans égale ?
    Il en est du contraire pour la droite et plus précisément pour le libéralisme. Le succès de ce dernier  —et par conséquent son objectif—, si situent dans l’éradication de la pauvreté par le partage, au prorata des efforts de chacun, des richesses résultant de leurs risques et de leurs efforts.
    Pendant que les uns combattent la pauvreté en tentant de stimuler l’esprit d’entreprise ; de mettre l’économie au service du social en vue d’une distribution de ses résultats au prorata des efforts et des risques de chacun, les autres la gèrent, en prétendant les distribuer avant que de les avoir acquis et surtout en jouant de tous les ressorts qui portent naturellement l’individu à préférer ce qui est facile plutôt que ce qui exige cette prise de risque et cet effort.
    Plutôt que de gauche et de droite, il y aurait lieu de parler de base et de sommet, ou de bas et de haut, mais il est compréhensible qu’une telle représentation, même verbale puisse déplaire à certains. Et pourtant, face aux problèmes en cause, la société se trouve bien, encore une fois représentée par une pyramide, dont la base attend que descendent de son sommet —la force d’inertie aidant— les bienfaits qu’elle attend, alors que ceux qui en occupent le sommet entendent bien ne pas être privés des résultats des efforts qui les y ont portés et résistent —la même force d’inertie les contrariant.
    La création des richesses doit pour les uns précéder leur partage, alors que pour les autres c’est le contraire. Les uns et les autres se retrouvent d’ailleurs à égalité, leurs intentions se traduisant dans un premier temps par des promesses, dénuées par nature de certitude dans un cas comme dans l’autre. Mais il faut bien admettre qu’il est plus facile de faire avaler des promesses fondées sur la facilité, l’attente, l’effort attendu des autres et non de soi-même, sans des motivations encore moins avouables telles que la jalousie, frustration, etc.
    Le discours de gauche peut seul être démagogique et ne s’en prive pas, mettant à toutes les sauces en s’en attribuant les mérites, la solidarité, la démocratie, la générosité, au moins en perspectives.
    Ce même discours est d’autant plus facile à tenir qu’il s’adresse à une clientèle dont la crédulité est encouragée par l’intérêt à bref terme et parfois par l’urgence. C’est d’ailleurs pourquoi le temps aussi favorise l’esprit de gauche ainsi décrit. Il est infiniment plus aisé, parce que plus rapide, de susciter le mécontentement que d’attendre le résultat d’efforts qui ne sont jamais instantanément acquis.

    18 mars 2008 à 12 h 20 min
  • sas Répondre

    Bon ca y est…….la gôôôo^che bobo et incapable est de retour avec son cortège d’exigences et de voeux pieux…..

    sauf reconduire et prolonger des déficits abyssaux des régions et des communes……que peut on faire de cette droite racaillesque et cette goôôôche idiote ?????

    la france est encore et encore imobilisée…..au sol……et la crise est là….

    à vos avis, internaute éclairés et initiés….que peut il advenir des mois à vennir ???

    sas

    17 mars 2008 à 12 h 49 min
  • Emmanuel Pointu Répondre

    Les socialistes en France, entretiennent les démons de la renationnalisation massive, ils en oublient la notion de rentabilité et du coup optent pour le protectionnisme à l’heure de la mondialisation, cette politique est totalement incohérante. Heureusement que nos grands décideurs économiques privés sont là pour se battre contre cette logique afin d’essayer de péréniser leurs entreprises sur les marchés mondiaux et lutter contre la concurrence difficile et implacable. Les données économiques sont totalement bouleversées , de ce fait il faudra impérativement dans les années futures repenser notre système social en concertation avec l’état, les partenaires sociaux et les décideurs économiques privés , c’est le défit du XXIème siècle.

    Emmanuel Pointu,

    le 16 mars 2008.

    16 mars 2008 à 10 h 54 min
  • Observateur Répondre

    Toujours ce mythe d’une différence entre les socialo-mondialistes du PS-UDF ("gauche") et les mondialo-socialistes de l’UMP-UDF ("droite").

    Quand la "droite" se f…. de la gueule de ses électeurs, il faut continuer à la soutenir afin qu’elle n’accentue pas sa politique socialo-communiste, d’immigration massive, sa politique d’UE totalitaire et d’union mediterranéenne, et de redistribution massive au profit du clientélisme et du parti…

    Par contre, quand "la gauche" fait la même politique, il faut la combattre de peur qu’elle n’accentue sa politique socialo-communiste, d’immigration massive, sa politique d’UE totalitaire et d’union mediterranéenne, et de redistribution massive au profit du clientélisme et du parti…

     

    Finalement :

    « Ce qu’on demande à un système médiatique est une diversité apparente qui dissimule une uniformité réelle » (Joseph Goebbels)

     
    « Nous pensons à tort que notre pays est une démocratie alors qu’il s’est transformé en une 
    médiacratie – où les médias qui sont censés contrôler les abus 
    politiques font partie des abus politiques. » 
    (Danny Schecter, producteur pour CNN et ABC, en 2004)

     

    15 mars 2008 à 19 h 02 min
  • sas Répondre

    Bon ok à GOGOGGOCHE , TOUTE…………… puis quoi ??????

    SAS

    14 mars 2008 à 12 h 30 min
  • Jaures Répondre

    A Rosanov: Chicanes et préservatifs ? Voilà effectivement des arguments porteurs et déterminants qui eussent de toute évidence inversé les résultats des municipales à Paris s’ils avaient été avancés !

    14 mars 2008 à 10 h 03 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    13/03/08    – "Les 4-Vérités"

    Les résultats du 1er tour des Municipales, montrent à lévidence que les Français n’ont rien compris : en privélégiant (façon de parler, d’ailleurs, quand on pense au très fort pourcentage d’abstentions) l’UMP et le PS, ou le PS et l’UMP, comme on voudra, ils ont montré que, décidément, on peut leur faire toutes sortes de fausses promesses (y compris sur des sujets qui leur tiennent particulièrement à coeur, tel leur "pouvoir d’achat", l’emploi et la sécurité) , laisser aller les choses, dilapider l’argent des contribuables, etc. ils se rabattront toujours vers la vraie fausse droite et la fausse vraie gauche…

    Et je crains qu’il en soit ainsi jusqu’à l’échouage ou, pire, au naufrage du "FRANCE-TITANIC". Une anecdote pour illustrer mon propos. En allant faire le marché ce matin, je suis tombé coup sur coup sur une distributrice de tracts ppur le compte du tandem UMP GOUJON-LAMOUR et sur un distributeur opérant pour le compte de la PS HIDALGO. A tous les deux qui essayaient de me "faire l’article", j’ai sorti cette phrase de Roger MINNE (ancien ministre, journaliste et écrivain de gauche) : "Sous la Vème République, voter à droite ou à gauche, revient à changer de cabine à bord du Titanic" (en leur précisant que, pour moi, c’est le "FRANCE-TITANIC"). A ma grande surprise, mes intrelocuteurs (ils étaient installés à un croisement de rues, chacun sur "son" côté de trottoir) m’ont répondu quasiment dans les mêmes termes. Je résume en substance leur propos : nous sommes en démocratie, et il faut bien choisir ce qui se présente, la tenante de l’UMP préçisant "Vous savez, Philippe LAMOUR est un type très bien, si vous voulez lui serrer la main, iil est dans les parages", et celui du PS. "Anne HIDALGO est dynamique, et puis, elle est très proche du Maire (NDRL: Bertrand DELANÖE)…" Bref, mes deux interlocuteurs, manifestement, n’avaient pas, n’avaient plus la foi, et je les ai même félicités – sans la moindre ironie – de se dévouer ainsi, perinde ac cadaver, pour un parti qui, avec son rival d’en face, avait mis le "FRANCE TITANIC" dans la m….

    Car on en est là, militants et électeurs savent très bien que les dirigeants aussi bien PS qu’UDF (je pourrais aussi évoquer leurs partis vassaux) sont responsables de la situation déastreuse du pays, ils sont sans illusion sur leurs capacités à redresser la barre, à changer carrément de cap (cela dans tous les domaines touchant à la viie  – à la survie – du Pays), à entrendre les réformes qui s’imposent, ILS CONTINUENT A FAIRE COMME SI… Ils sont un peu dans la situation d’enfants qui n’ont plus confiance dans leurs parents, ne les estiment pas, mais qui, n’ayant personne d’autre à qui se raccrocher,  continuent à faire comme si …

    Pourquoi ? sans doute parce que d’une certaine façonune majorité de citoyens (ceux, en tout cas, qui continuent à voter pour les Partis gouvernementaux)  veulent continuer à croire que l’ETAT-PROVIDENCE continuera à fonctionner envers et contre tout, et que, pour eux, les dispensateurs des aides en tous genres de cet ETAT-PROVIDENCE, ce sont nécessairement des UMP ou des PS qui se partagent le pouvoir en alternance et même en "cohabitance" et qui répartissent la manne depuis le perchoir  où les électeurs les ont installés : l’Etat (Gouvernement + Assemblée Nationale + Sénat), la Région, le Département ou la Commune.  Mais aussi sans doute, parce que, quand ils votent à "droite" (mot que je mets toujours entre guillemets), on leur a appris à détester la "gauche", et vice-versa…

          Cordialement, Jean-Claude THIALET

    13 mars 2008 à 21 h 32 min
  • Jaures Répondre

    Pour que les "réformes" soient populaires, il suffirait qu’elles apportent mieux-être, espoir et perspectives. Or, qu’ont apporté les "réformes" Sarkozy ? Les heures sups ? Elles ne concernent que ceux qui en profitaient déjà. Les régimes spéciaux ? Leur suppression n’aura guère d’effet sur les déficits. La carte scolaire ? Seuls 10% de la population, sur des critères restreints, en profitera. On pourrait longtemps continuer ainsi. Plus qu’un sentiment de révolte, c’est le dégoût que je ressens autour de moi et qui conduit plus à l’abstention qu’à un vote sanction jugé peu utile. Une fois de plus, après des promesses inconsidérées, c’est la déception et l’amertume qui prédominent et le militant socialiste que je suis est loin de s’en réjouir: rien n’est pire que le dépit et le sentiment d’impuissance.

    Et les jours qui s’annoncent ne présagent rien de mieux.

    13 mars 2008 à 19 h 26 min
  • Rosanov Répondre

    A Florin,

    vivant à Paris,  je déplore fortement la réélection très probable de Delanoê. Je la déplore d’abord parce que ce type est un gaspilleur totalement irresponsable; et ensuite parce que s’il est largement réélu il se présentera aux présidentielles où il sera inévitablement battu ce qui fera réélire Sarko pour 5 ans supplémentaires. En effet, les Français n’étant pas murs pour la démocratie, ne connaissent que l’UMP et le PS. Les autres formations n’ont aucune chance.

    Mais il faut reconnaitre que la droite n’a pas à se plaindre de la réélection de Délanoë dans la mesure où elle lui a mis De Panafieu en face. Cette dernière a attaqué son adversaire sur tous les points où il etait défendable : circulation, propreté, logements.   Elle a omis de l’attaquer sur tout le reste :  gaspillages, chicanes, publicités débiles omniprésentes pour la mairie et la ville (du style un préservatif avec le slogan "Paris aime l’amour"), rues passées au bulldozer pour récupérér une seule place de stationnement, etc.

    12 mars 2008 à 15 h 46 min
  • EIFF Répondre

    On dirait que le message de l’ouverture à gauche de monsieur Sarkozy ait été entendu dans l’opinion durant ce premier tour, après la cohabitation avec des ministres de gauche bientôt le retour des trotsko-cocos au gouvernement ?

    12 mars 2008 à 14 h 06 min
  • Florin Répondre

    On vit quand-même dans un drôle de pays …

    On vote à droite pour la présidentielle et les législatives, ensuite à gauche toute pour les échelons locaux (région et commune).

    Paris, une ville historiquement à droite, se prépare à réélire triomphalement Délanoë et ses talibans verts.
    Certes, après le règne interminable de Chirac et de son nain de jardin, les parisiens sont prêts à tout, et on peut les comprendre.

    De quoi désespérer pour les six années à venir …

    12 mars 2008 à 1 h 38 min

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