Nicolas Sarkozy. Congrès de l’UMP : Fin du parti des godillots

Nicolas Sarkozy. Congrès de l’UMP : Fin du parti des godillots

Nous sommes à la veille du congrès de l’UMP qui verra Nicolas Sarkozy devenir officiellement président. Ce congrès marque un tournant dans l’histoire de la droite. Pour la première fois, un grand parti ne sera ni le parti du président, ni un parti d’opposition.
Ce n’est un secret pour personne. La trêve entre Jacques Chirac et son turbulent Ministre de l’Économie est fragile. Nous l’avons encore constaté ces dernières semaines avec les surréalistes débats sur la révision de la loi de 1905 ou bien le psychodrame accompagnant la nomination du Préfet de police de Paris.
Le parti majoritaire avec Nicolas Sarkozy à sa tête va sans conteste changer de nature.
Tout d’abord, parce qu’il ne sera plus possible de parler « d’État UMP ». Au contraire, le refus du Président de la République de nommer le directeur de cabinet de Sarkozy, Claude Guéant, à la Préfecture de police montre clairement sa volonté de garder la main sur l’appareil d’État en ne laissant à son rival que l’appareil du parti majoritaire.
Ensuite, parce que le débat reprend déjà corps au sein d’une UMP qui avait partiellement gardé le côté « godillot » de l’ancien RPR. Ainsi a-t-on entendu Nicolas Sarkozy déclarer qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’un militant de l’UMP vote non au référendum sur la constitution européenne. C’est, certes, une preuve de prudence, puisque l’on comprend que Sarkozy ne souhaite pas disparaître dans la possible défaite du oui. Mais c’est aussi le signe que le débat politique reprend ses droits.
Voilà qui va ôter de précieux arguments électoraux à François Bayrou. L’UMP prend l’aspect d’un rassemblement hétéroclite de toutes les sensibilités de la droite – à l’exception du FN -, assez proche de ce que fut l’UDF de la grande époque, tandis que l’UDF de Bayrou ressemble davantage au RPR chiraquien…
Enfin, le système de recrutement des élites politiques change. Autour de Chirac, les hauts fonctionnaires étaient légion, d’Alain Juppé à Jérôme Monod en passant par Dominique de Villepin. Autour de Sarkozy, ils sont présents, mais pas seuls.
Deux conceptions de l’action politique s’opposent donc. Avec pour l’une le dynamisme de Nicolas Sarkozy et pour l’autre un Jacques Chirac toujours remarquable bête de campagne, prêt à repartir à la rencontre des « militants », comme il le fait depuis quelques semaines.
Il est difficile de prévoir lequel l’emportera. Une seule chose est sûre : le temps de l’État RPR chiraquien est bel et bien révolu !

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Comments (7)

  • Thierry Répondre

    Chers lecteurs, A lire d’urgence: Article de”The Economist” consacré au duel Chirac/Sarkozy avec, en prime, un petit point sur la situation économique de la France… http://www.economist.com/World/europe/displayStory.cfm?story_id=3423418 Cordialement Thierry Orlowski

    3 décembre 2004 à 21 h 46 min
  • Thierry Répondre

    Ce que je trouve fondamentalement effrayant a travers ces duels Sarkozy/Chirac est qu’a force de parler des politiciens ont oublie la raison pour laquelle ils sont supposé être la: Aucun vrai projet de réforme des retraites, aucune vraie réforme des 35 heures,aucun vrai projet de réforme de la sécu, pas de plan ou de réforme fiscale… Rien…c’est desespérément et pathétiquement vide, les discours sont souvent des reveries, des poemes marketing qu’on dirait qu’ils ont appris par coeur…. Par contre, en politique étrangere, on est présent et fiers, tellement fiers de faire la leçon a ces américains que l’on jalouse tant… Nous sommes au mois de décembre, bientot le nouvel an et les voeux: Moi, j’aimerai que les politicien s’occupe un peu moins des autres pays et un peu plus de la France… …Et j’aimerai qu’ils se mettent au TRAVAIL!!! C’est le temps des fêtes, on peut rêver. Cordialement, Thierry Orlowski

    2 décembre 2004 à 21 h 21 min
  • ALIBABA Répondre

    Vous allez voir ce que vous allez voir. C’est la nouvelle formule mais je crains (autre formule) qu’à partir de maintenant ce ne soit comme auparavant. Je ne crois pas à une révolution, ni des moeurs ni des idées. Un tout petit changement peut-être, pour le principe,mais si petit qu’il ne changera pas grand chose. Notre pays et nos concitoyens sont trop figés dans leur conservatisme. Les réformes, oui, mais pas chez moi. Comme je serais heureux de me tromper !

    1 décembre 2004 à 22 h 04 min
  • AxlMan Répondre

    Je ne sais pas pourquoi tant de gens, surtout chez les libéraux, croient autant en sarkozy. Il a fait la même chose que les autres, et même pire avec son conseil du culte musulman qui prétend nous imposer définitivement une religion incompatible avec nos valeurs. Il fait autant dans socialisme que copains. Il critique plus la gauche que les autres mais il donne autant dans le socialisme ses collègues de la fausse droite, ce qui est encore plus hypocrite. En principe, seuls les marxistes devraient le prendre pour un “utlra-libéral” c’est d’ailleurs ce qu’ils font pour toute personne qui se met à ne pas être assez de gauche, mais voir d’authentiques personnes de droite commencer à croire la même chose ne me rassure pas du tout. Bien coridialement AxlMan http://axlman.dhs.org

    1 décembre 2004 à 17 h 56 min
  • Thierry Répondre

    Mr. Sarkozy est un homme politique tres bien,il a cette qualité extremement rare en France de dire ce qu’il pense…Mais il est seul, tellement seul…. On ne change pas un pays sans l’existence d’un vrai mouvement politique, de vraies idées, de la mouvence qui configure toujours les changements politiques fort. J’aimerai trouver chez monsieur Sarkozy le courage de Margareth Tatcher, la verve d’un tony Blair ou l’équipe de choc de GW Bush. Mais hélas, un peu comme le coca-cola light Mr. Sarkozy, a le gout du changement mais pas sa consistance. Le seul fait qu’on puisse comparer Mr. Sarkozy a Mr. Chirac est une preuve édifiante de cette absence. Cordialement Thierry

    30 novembre 2004 à 21 h 59 min
  • Tatangasse Répondre

    L’UMP ne peut pa se permettre d’être ni dans l’opposition ni le parti du Président. Elle sera nécessairement l’un ou l’autre sous peine de se diluer en plusieurs “sous-partis”. C’est précisément ce que Mr Sarkozy voudrait éviter, à moins qu’il ne veuille utiliser le parti à son propre profit en vue de l’élection présidentielle de 2007. Mais faire le grand écart n’est pas toujours possible malgré le talent de l’intéressé (des deux devrais-je dire !). . Nous verrons bien qui du loup et de l’agneau l’emportera. Pour l’instant les eaux sont calmes.

    29 novembre 2004 à 17 h 17 min
  • Christophoros Répondre

    Bof. La pseudo-rivalité Chirac/Sarko est encore un “truc” grossier pour endormir les français. Sarko c’est “Chirac jeune” prêt à toutes les trahisons pour le pouvoir. Comme Chirac il est déjà élu à l’UMP sur un score africain : 85 % de voix. Plus pourri “tu meurs”, c’est le nouveau syndrome de la République le “sarkome” ( une “tumeur” en somme).

    28 novembre 2004 à 13 h 31 min

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