On ne baisse plus les impôts…

On ne baisse plus les impôts…

Lors de sa dernière conférence de presse, le Président de la République a confirmé que le gouvernement Raffarin III avait deux objectifs prioritaires : la lutte contre le chômage et la maîtrise des déficits, mais il a dit « la baisse des impôts dépendra naturellement des conditions de réalisation de ces deux objectifs et aussi de la croissance et du niveau de la croissance ».
Notre Président nous avait donnés, du temps de sa dernière campagne électorale, une tout autre version au sujet de la baisse des impôts.
La France succombe sous le poids des impôts. Les entrepreneurs fuient à l’étranger pour échapper aux impôts sur le revenu. Les entreprises fuient à l’étranger pour échapper à toutes les charges qui pèsent sur elles. Les capitaux fuient à l’étranger pour échapper à l’impôt de solidarité sur la fortune. Sans entrepreneurs, sans entreprises et sans capitaux, il y a de moins en moins d’activité en France. La progression du PIB est stoppée, l’activité n’est plus suffisante pour donner le plein emploi et pour remplir les caisses de l’État. Chômage et déficits budgétaires grimpent.
La réduction des impôts était alors présentée comme un moyen de relancer l’activité économique en France. La diminution des impôts aurait permis à celui qui en profite d’avoir plus d’argent pour consommer, c’est évident, mais la réduction des impôts diminue les revenus de l’État d’autant, donc réduit d’autant la « consommation » de l’État. Une diminution d’impôts avec budget équilibré n’augmente pas la demande. Il faut un déficit budgétaire pour que la demande soit provisoirement augmentée. Et le gouvernement Raffarin II a volontairement creusé un grand déficit budgétaire pour essayer de relancer l’économie, se moquant totalement des engagements européens signés antérieurement par la France.
Tandis que la reprise stimule vivement les économies du monde entier, l’économie française tarde à démarrer. La politique économique réalisée sous Raffarin II a été un échec. La tentative de relance par le déficit budgétaire, dans la pure doctrine keynésienne, est un échec douloureux. Et cet échec était totalement prévisible. Le coup d’accélérateur donné par un déficit budgétaire ne peut pas être efficace quand les freins installés par nos gouvernements sur l’économie ne sont pas desserrés.

Du pain et des jeux

Actuellement, les impôts français poussent nos entrepreneurs à habiter à Londres ou New York, poussent nos capitaux à se réfugier en Suisse ou au Luxembourg, et poussent nos entreprises à délocaliser en Pologne ou en Chine. Et en même temps, ils éloignent de la France les entrepreneurs et les capitaux étrangers, alors que la France est par ailleurs un des pays les plus agréables à vivre dans le monde… Il faut donc baisser suffisamment les impôts non pas pour augmenter la demande, mais pour cesser de chasser l’activité économique de France. Il faut donc baisser les impôts pour que le chômage régresse et pour que le déficit diminue. Si on ne le fait pas, notre pays s’enfoncera encore un peu plus.
Or notre Président vient de dire dans sa dernière conférence de presse que la baisse des impôts serait finalement accordée quand le chômage et le déficit diminueront. La baisse des impôts n’est pas le seul moyen de remettre en état les capacités économiques de la France. La baisse des impôts n’est qu’une promesse électorale destinée à attirer les suffrages. L’opposition qui accusait le gouvernement de faire un cadeau aux riches devient presque crédible.
Les hommes politiques
qui nous gouvernent depuis cinquante ans font une erreur d’analyse mortelle pour notre économie. On continue à rendre nos entreprises non compétitives tout en les livrant, avec l’Europe des 25 et la mondialisation, à la concurrence internationale. S’ils suivaient une politique identique pour nos équipes de football, ils déclencheraient la révolution.

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Comments (11)

  • Anonyme Répondre

    Voila, les impôts ont baissés.

    Mais les 20% d’abattement n’existe plus alors quelles sont les conséquences ?
    Prenons l’exemple d’une personne seule avec 2 enfants à charges et qui gagnent 24260 euros par an soit un peu plus 800 euros par personnes.
    (exemple d’un salaire de professeur certifié avec 11 ans d’anciénneté)
    En 2006 cette personne ne payait pas d’impôts et ne touchait pas la prime à l’emploi pour la déclaration de 2005.
    A cette époque le revenu brut global après abattement était de 17469 euros.
    Cette personne n’était donc pas imposable et cela lui permettait d’avoir un abattement sur ses impôts locaux.

    Aujourd’hui, avec l’augmentation fabuleuse des professeurs cette personne à un revenu de 24310 euros (50 euros de plus)
    Sans l’abattement de 20% le revenu net global est passé à 21876 euros soit 3400 euros de plus.
    Cette personne devient donc imposable à 147 euros et n’a plus droit à l’abattement sur les impôts locaux.
    Elle touche en contrepartie la somme fabuleuse de 72 euros de prime à l’emploi.

    Vous avez tous noté l’augmentation du gaz, de l’électricité, de notre bien chère essence et du coût de la vie en générale,
    en particulier des impôts locaux justement.
    Nous passons donc à une personne qui avait un revenu lui permettant tout juste de vivre et non imposable à
    une personne qui a un revenu quasi identique (50 euros de plus par an) et imposable. Des millions de personnes vont se retrouver dans ce cas la.

    Par contre les millionnaires imposables à l’ISF paieront cette année pour 2006 beaucoup moins d’impots qu’en 2005

    Si c’est ce que le groupe UMP appelle l’avancé sociale, peut être devrions nous leur donné des cours en mathématiques niveau 6ème des collèges.

    Mais que s’est il passé ?
    Dans "l’entreprise France", on avait besoin d’organes rentables (entreprise nationale) pour financer ce qui ne l’est pas. Ce fut fait grâce à l’action des communistes comme Marcel Paul.
    C’est grâce à la nationalisation que tout le monde à pu avoir l’électricité et son courrier.
    Ce fut un véritable terreau pour nos entreprises qui se sont développées et un boum économique sans précédant pour notre pays.
    Mais nous avons vendu nos poules aux oeufs d’or…
    L’argent ne va donc plus dans le circuit de la progression sociale mais dans la poche des investisseurs et des actionnaires.
    Dans un système capitalistes dérèglementé le dernier maillon de la chaine c’est l’impôt ! Encore faut-il que celui-ci soit justement réparti et équitable pour tous.

    Aux legislatives, pensez à voter pour ceux qui veulent mettre une taxe de 0.1 % sur les transferts (achat-vente) en bourse
    soit 1 centimes d’euros pour 10 euros investis (c’est vraiment peu non ?) qui feront au total quelques centaines de millions d’euros pour financer
    la sécurité sociale et les retraites mis en place par Croizat, augmenter les bourses ridicules de nos étudiants les plus pauvres, futur élite du pays.
    Les gens qui n’ont que leur force de travail seront ainsi plus performant et donc plus productifs !
    Du coup, il y aura de la place pour ceux qui pointent au chomage et surtout de l’argent !
    Cela redonnera une dynamique économique à notre pays en créant de ce fait
    des emplois.

    Laurent Dycha – PCF Aude

    9 juin 2007 à 0 h 27 min
  • tlarger Répondre

    à propos d’EDF, j’ai trouvé un nouveau slogan: EDF : nous vous payons plus que la lumière…

    17 juin 2004 à 13 h 43 min
  • R. Ed. Répondre

    On arrivera peut-être à baisser la charge fiscale le jour ou l’on cessera d’utiliser l’ouverture des fenêtres à la place du thermostat .

    16 juin 2004 à 11 h 15 min
  • FIAT LUX Répondre

    Que l’on veuille bien m’excuser d’utiliser ce forum pour évoquer un sujet non directement lié à l’article de Bernard Tremeau, mais cependant pas si éloigné que ça et d’actualité : les menées scandaleuses des nantis d’EDF pour conserver leur fromage, sous couvert de la prétendue défense du “service public” (sic). Voilà des gens qui coupent le courant, agressent les élus à leurs domicile, détournent les véhicules de leur entreprise pour défiler, installent des piquets de grève à l’entrée des centrales nucléaires et mettent ainsi en péril le fonctionnement etc. Ces méthodes rappellent celles des “syndicats” des tankers du temps des gangs aux USA. Et tout ça pour la défense de leurs stricts intérêts : courant gratuit pour eux et leur famille, oeuvres sociales milliardaires (CCAS) alimentées par un prélèvement de 1% sur les factures des abonnés, régime de retraite doré sur tranche, 30H par semaine, absence de toute retenue pour faits de grève, etc. Quand mettra-t-on un terme à ces abus ? Quand des lock out ?Il nous manque une Margaret TATCHER dans ce pays. Il FAUT PRIVATISER EDF. C’est une mesure de salut public. Quand on pense qu’à l’abri, derrière l’Etat,il n’ y a eu aucun contrôle extérieur sur la construction des centrales, parce que EDF, c’était la puissance publique, alors que s’il c’était agi d’entreprises privées, il y aurait eu accumulation de contrôles tatillons, on ne peut que frémir. Ne serait-ce qu’à ce titre il est urgent de privatiser.

    16 juin 2004 à 7 h 11 min
  • thierry Répondre

    bernard trémau se trompe, il a l’illusion des économistes, celle de croire que le problème est technique, et qu’il suffirait de le comprendre pour que le problème soit résolu. C’est la “conscientisation” tant vantée par la gauche. La réalité est beaucoup plus sombre, le problème est politique en clair s’il y a du chômage, c’est que les français veulent du chômage, s’il y a du déficit c’est que les français veulent du déficit etc.. C’est notre incapacité à entrevoir le tragique dans sa vraie dimention qui fait que nous avons beaucoup de difficultées à voir la réalité en face.

    14 juin 2004 à 21 h 03 min
  • t.larger Répondre

    les libéraux bossent pour payer leurs charges d’entrepreneurs indépendants, ils n’ont pas le temps de défiler.

    14 juin 2004 à 11 h 59 min
  • Didier Répondre

    L’aviez vous vu comme çà ? Constat désabusé sur la permanence et la persistance des résultats des élections, 52% des électeurs ont voté pour que rien ne change (UMP+PS+UDF). Et il est normal que les politiciens issus de leurs suffrages continuent sur ce chemin. C’est leur gagne pain. Je ne crois pas que les gens soient abusés. Cette génération baby boom du “tout tout de suite” maintenant dotée de confortables retraites, représente la majorité en France. C’est un fait irréfutable. Elle a décidé de faire payer à leurs enfants, leurs petits enfants, leurs futurs arrière petits enfants leur train de vie et leurs décisions collectives erronnées. Quoi qu’il en coute, que saignent entreprises et commerces pouvu que tourne encore un peu leur manège enchanté de l’Etat Providence. Les choses ne commenceront à bouger un peu lorsqu’à force de départs de plus en plus massifs des payeurs réalisant qu’il leur est impératif de garantir leur future vieilesse à venir dans les 20 ans ; à force de délocalisation à l’étranger, l’Etat sera bien obligé de réduire leurs pensions et se retournera contre eux. Il a déjà commencer à grignoter dans certains secteurs…

    14 juin 2004 à 10 h 15 min
  • La Vérité Répondre

    Une fois la constatation du déclin de la France faite, il serait utile de l’interroger sur l’absence totale de “résistance”. Que font les libéraux pour enrayer ce déclin en dehors de se plaindre ?

    13 juin 2004 à 18 h 10 min
  • jacques furlainac Répondre

    “Actuellement, les impôts français poussent nos entrepreneurs à habiter à Londres ou New York” Cela me rappelle d’une conversation que j’ai eu avec un français en Californie: les français investissent leur économies et leur fond de pensions en grande partie aux Etats-Unis. Avec cet argent, les américains créent de nombreuses entreprises de recherche. Et pour la main d’oeuvre qualifiée, ils engagent bien souvent des français. (La quantité de français en Californie est particulièrement grande). Donc l’argent des français donne de l’emploi aux français et des profits aux français (à travers leur fond de pension) mais tout cela doit se faire par l’intermédiare des Etats-Unis. N’y a-t-il vraiment aucun politicien (à part Alain Madelin bien sûr) qui comprenne l’absurdité de cela?

    13 juin 2004 à 15 h 38 min
  • Christophoros Répondre

    l’UMP, qualifié par Gilbert Gantier, député du XVIème pendant plus de trente ans – un de ces hommes rares qui honorent la politique de leur présence – qualifiait récemment dans les colonnes du Figaro l’UMP de “Union pour ma Pomme”, je prèfère “Union des Médiocres Prétentieux”. Pas une voix pour eux…

    12 juin 2004 à 22 h 32 min
  • Renouveau Répondre

    Le déclin de la France de ces 30 dernières années, l’explosion du chômage, la corruption généralisée, la démagogie omniprésente de la classe politique, la pensée unique totalitaire, c’est avant tout de travail de l’UMP, ce parti crypto-socialiste, et de ses apparatchiks, Chirac et consorts… L’UMP continue à abuser les électeurs de droite, car il a toujours le monopole de la parole dans les médias, avec ses alliés, le PS et les autres partis de gauche. Mais l’UMP ne continuera pas longtemps à tromper ses électeurs, car désormais, le temps du changement est arrivé : bientôt la classe politique incompétente et démagogue, qui gouverne depuis si longtemps la France, sera remplacée et les Français pourront retrouver le chemin de la prospérité.

    12 juin 2004 à 21 h 44 min

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